Depuis longtemps, partout à Madagascar, la filière manioc était délaissée et n’arrive pas à tenir une place importante sur le marché. Le manioc était considéré comme aliment d’appoint en période de soudure du fait qu’à cette époque le riz qui est le premier produit alimentaire était suffisant tant en qualité qu’en quantité. En effet, les gens accordaient très peu aux autres plantes à tubercules. A l’heure actuelle, les coûts de la vie et des produits alimentaires pèsent lourdement sur les budgets familiaux (entre autre par l’inflation) surtout à cause de l’insuffisance du riz. Par conséquent, des problèmes de pouvoir d’achat et de satisfaction des besoins frappent les ménages. Pour remédier à ces problèmes, mises à part les solutions étatiques, certains ménages choisissent les maniocs à titre de substitution. D’ailleurs, c’est dans ce sens que nous allons essayer de mener notre travail à travers un cas concret, celui de la région Sud-Ouest de Toliara. Ce choix des ménages pour résoudre ces problèmes met la filière manioc au rang de second produit alimentaire. De ce fait, le produit manioc trouve des débouchés. Mais cette filière connaît quelques problèmes liés à la production au niveau des exploitants à savoir des problèmes de qualité, ainsi de quantité avec de résultats très médiocres dû à la pratique de la culture traditionnelle.
LE MANIOC DANS LE SUD-OUEST
Dans cette région, la culture du manioc avait tenu une troisième place après le riz et le coton. C’est une culture souple adaptable au sol de toute nature. Comme dans les zones de l’Androy, cette culture est répandue et reste dominante malgré les conditions climatiques et du sol. De plus, la consommation de manioc selon les Antandroy, leur permettait de thésauriser sur le plan économique et de leur procurer des forces physiques pour travailler la terre. Dans les autres zones, les paysans cultivaient ou produisaient du manioc dans le but de le vendre afin de gagner de l’argent pour qu’ils puissent satisfaire leurs besoins.
GENERALITES SUR LE MANIOC
Le manioc est une culture traditionnelle bien adaptée à l’écologie de cette région .
Exigences Ecologiques
Définition
Le manioc est une plante à tubercule (P.A.T) de zone tropicale humide à grande faculté d’adaptation tant pour le climat que le sol. Il peut être un produit manufacturé pour donner des tapiocas, des farines par le biais des transformations en usines.
Conditions climatiques et du sol
Conditions climatiques:
En général, cette région est caractérisée par un climat semi – aride à deux saisons très contrastées :
– une courte saison de pluies de Décembre à Mars avec une température moyenne de 26 à 28 °C ;
– une saison sèche longue de 8 à 9 mois où les températures peuvent être basses, parfois en – dessous de 10°C dans les zones intérieures, moyenne comprise entre 18 et 21°C. Comme le cycle cultural est fonction des données climatiques de cette région, le manioc peut être cultivé dès que la pluie commence.
Conditions du sol
En principe, le sol de cette région est dominé par des sols ferrugineux. Le manioc convient à ces sols, à l’exception des sols bruts squelettiques et sols riches en cailloux comme les roches où l’on ne peut pas pratiquer la culture de manioc, sinon le risque de perte sera réel.
Les principales variétés utilisées
Il existe de nombreuses variétés dans cette région, mais seules les variétés suivantes sont plus utilisées en matière de culture:
➤ Variété Rekipotony, ou racines attachées aux pieds;
➤ Variété Bemandaly, ou racines rampantes sur la terre;
➤ Variété Kelimena, ou petites tailles et pétioles rouges;
➤ Variété Mangahazo gasy, ou manioc malgache .
Racines attachées aux pieds (rekipotony)
Cette variété est exprimée par ses principales caractéristiques:
➤ Liège gris et mince, phelloderme blanc, racine cylindrique et sessile, bois acajou, rameaux, stipules colorés.
➤ Bon goût, sensible à la mosaïque, productivité moyenne. Rendement sec 38% .
Racines rampantes à la terre (Bemandaly)
Cette variété est caractérisée par:
➤ Liège brun chocolat, phelloderme blanc, racines fusiformes et sessiles, bois acajou, rameaux, stipules colorés.
➤ Bon goût, sensible à la mosaïque, productivité moyenne. Rendement en sec 38%.
Petites tailles et pétioles rouges: (Kelimena)
Cette variété se distingue par :
➤ Liège brun chocolat, phelloderme blanc, racines fusiformes et pédonculées, vert olive, rameaux, stipules colorés.
➤ Bon goût, très sensible à la mosaïque, bonne productivité. Rendement en sec 39% .
LA TECHNIQUE DE PRODUCTION AMELIOREE
Rappelons que le système de production traditionnelle procure un rendement et un résultat très médiocre par hectare de parcelle cultivée. Cette mauvaise situation est due à l’absence d’éléments culturaux en début et en cours de production. Par conséquent, elle ne pourrait pas assurer les besoins de la population pour sa consommation. Sur ce point, notre projet est axé sur la nécessité d’améliorer le rendement et la productivité du travail ainsi que la rentabilité de la culture du manioc. De plus, la pratique de la technique de production améliorée pourrait assurer la conservation du sol en matière d’environnement.
LES BASES DE LA PRODUCTION
Les bases de la production sont des points primordiaux de départ où l’on va initialement pratiquer cette technique. Autrement dit, c’est le système de production moderne.
Préparation et Mise en Œuvre
Nous devons tenir compte des facteurs culturaux suivants pour préparer et mettre en œuvre notre projet:
➤ Le choix de la variété à cultiver;
➤ La préparation du terrain et la conservation du sol;
➤ Les matériels indispensables;
Le Choix de la Variété à Cultiver
C’est un critère dont dépend l’atout du projet lui – même. En ce qui concerne ce critère, des études sérieuses nous permettront de choisir la meilleure variété parmi les principales variétés utilisées dans cette région, à savoir:
➤ Bemandady
➤ Rekipotony
➤ Kelimena
➤ Mangahazo gasy
Après avoir fait nos enquêtes et sondage sur terrain, notre choix s’est fixé sur la dernière variété (Mangahazo gasy) pour notre projet pour diverses raisons:
Par les consommateurs:
Ici, les consommateurs peuvent être classés en deux poules:
a- La première poule désigne les consommateurs qui ont l’habitude de se nourrir tout simplement du manioc.
b- La deuxième qui est la dernière poule regroupe les distributeurs et les utilisateurs comme étant toujours considérés comme des consommateurs
– En tant qu’utilisateurs, ils achètent le manioc pour directement l’utiliser comme aliments pour leurs élevages ou comme provende.
– En tant que distributeurs, ils font des achats pour revente afin d’avoir une marge bénéficiaire. De ce fait, ces deux poules ont tous le même besoin compte tenu des critères exigés sur ces produits, même si la première domine. C’est-à-dire, ils préfèrent tous du manioc avec une taille ni trop mince, ni trop grosse, ayant meilleur goût, facile à cuire et riche en protéine. En effet, c’est la »MANGAHAZO GASY » qui peut répondre à ces critères .
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I. LE MANIOC DANS LE SUD – OUEST
1.1. GENERALITES SUR LE MANIOC
1.2. LE SYSTEME ET LE RENDEMENT DE PRODUCTION DE MANIOC
CHAPITRE 2. LA TECHNIQUE DE PRODUCTION AMELIOREE
2.1. LES BASES DE LA PRODUCTION
2.2. LE POST–RECOLTE ET LES EXPLOITANTS DE CETTE FILIERE
2.3. QUELQUES AVANTAGES ET INCONVENIENTS RELATIFS AUX
EXPLOITANTS SELON LES PROPRIETES PHYSIQUES DU PRODUIT MANIOC
CHAPITRE 3. ETUDE DE MARCHE ET STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
3.1. ETUDE DE MARCHE
3.2. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
3.2.1. Structure
CHAPITRE 4. LES INVESTISSEMENTS NECESSAIRES ET LES COMPTES DE GESTION
1.1. LES INVESTISSEMENTS
1.2. LES AMORTISSEMENTS
1.3. LE FINANCEMENT DU PROJET ET FONDS DE ROULEMENT
1.4. LES COMPTES DE GESTIONS
2.2. L’ANALYSE DE RENTABILITE
2.2.1. LES RESULTATS PREVISIONNELS
2.2.2. LE SEUIL DE RENTABILITE
2.2.3. LE PLAN DE FINANCEMENT
2.2.4. LE BILAN PREVISIONNEL
2.3. EVALUATION DE LA RENTABILITE DU PROJET
2.3.1. LES RATIOS
2.3.2. EVALUATION DE LA RENTABILITE COMMERCIALE
2.3.3. EVALUATION DE LA RENTABILITE ECONOMIQUE
2.3.4. EVALUATION DE LA RENTABILITE FINANCIERE
2.3.5. EVALUATION SOCIALE
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIES