Création d’un parc départemental à Chamerolles

Historique

Vincent Droguet, historien, écrit dans « Chamerolles »: « Chamerolles apparaît encore comme un château lové dans un milieu naturel où l’eau et la forêt jouent un rôle essentiel… Dans ce cadre très ouvert, la seule défense naturelle de ce site de plaine est constituée par la petite rivière de l’Œuf… côté Ouest vers Chilleurs-aux-Bois, s’étendait le jardin sur un espace presque carré… Au-delà était un bois de décoration.» « L’acquisition de Chamerolles en 1764 par la famille Lambert allait décider d’interventions bien plus importantes et d’une nouvelle mise en valeur du château dans son environnement. (…) La volonté d’apporter au château une recomposition générale est déjà perceptible dans un projet de 1777, non réalisé et visant à remplacer l’accès ancien par une large avenue percée dans l’axe du jardin à travers les bois et rejoignant le bourg de Chilleurs-aux-Bois.» « Cette extension importante devait amener la création d’un potager à l’Est à la hauteur de l’avant-cour, et surtout le tracé de plusieurs allées en étoile, la diagonale étant ouverte dans l’axe de la tour Nord-Ouest. Le projet, qui tendait à insérer le château au centre d’une trame d’allées et de perspectives régulières, fut contrarié par les événements de la Révolution.» « Ainsi vit-on la façade externe de l’aile Sud s’ouvrir largement vers l’extérieur, c’est-à-dire vers la pièce d’eau du Miroir. (…) souci d’ouvrir le bâtiment vers un parc en cours de réaménagement.» Pour un historique plus approfondi, l’ouvrage de Messieurs L. Guérin et J. Raunet , « Chamerolles d’un seigneur à l’autre », retrace les grandes périodes de la vie de Chamerolles et de son environnement depuis les premiers écrits retrouvés, datant de 1190, à l’acquisition par le Conseil Général, en 1987, du château de Chamerolles et de son bois, pour 1 franc symbolique à la ville de Paris. Sur le plan ci-après :
– deux zones boisées apparaissent dont l’une est considérée comme un parc,
– tout au long de la rivière de l’Œuf se trouvent des marais, et
– des chemins partant des jardins traversent le parc.
Le cadastre napoléonien permet d’identifier la nature des parcelles en 1810. Les terres sont majoritaires. Nous retrouvons deux zones de bois ainsi que le chemin partant du jardin. Il apparaît également des prés et trois petites mares. Les terres ont disparu tout comme le chemin, les prés et les mares. Cependant, le parc est resté très humide.

Le recensement faunistique

   La faune présente sur le site a principalement été observée indirectement par les traces présentes. Ainsi, tous les grands mammifères sauvages sont présents: cerfs, sangliers et chevreuils. Les cerfs et les chevreuils endommagent des jeunes régénérations en frottant leurs bois et en consommant des jeunes pousses. Ces dégâts ont actuellement peu d’impact. Cependant, dans le cas où des plantations seraient réalisées, la mise en place de protection des jeunes plants sera nécessaire. Des terriers de renards, au Sud du boisement, sont fréquentés et une portée a vu le jour en 2006. Il semble que ces terriers ont été en partie anciennement fréquentés par des blaireaux mais aucune trace récente n’a été observée. Enfin, lièvres, fouines, martres, écureuils et autres petits rongeurs sont aussi présents mais ils restent très discrets. Le long de l’Œuf sont présents de nombreux ragondins et probablement des rats musqués. Ces derniers partagent leur milieu avec des colverts et des poules d’eau. Deux héronnières utilisées sont présentes au Nord-Est du boisement. Ces oiseaux sont accompagnés d’espèces communes à la région.

Les strates basses

   Les strates arbustives et herbacées sont très pauvres du fait de la fermeture du milieu par la strate arborée. Cette végétation basse se retrouve disséminée par taches sur l’ensemble du boisement. Les espèces arbustives les mieux représentées sont le Prunellier et l’Aubépine. Les autres essences relativement présentent sont le Groseillier et le Lierre. Enfin, très ponctuellement, nous rencontrons du Houx, du Noisetier, du Cornouiller… L’ensemble de ces arbustes se développe uniquement sur des sols non hydromorphes. La strate herbacée est, quand à elle, absente sur près des deux tiers du boisement. Nous noterons toutefois la présence d’espèces caractéristiques comme la Molinie pour les sols humides,… A l’opposé, on retrouve sur sol filtrant de la Fougère Aigle en accompagnement du Bouleau et des taches de Muguet sous les Robiniers-faux-Acacias. Sur les zones récemment ouvertes par l’homme des colonies d’Orties se sont développées et couvrent la totalité du milieu (indicatrices d’un sol azoté). Ponctuellement quelques fleurs annuelles ont été observées comme des Violettes, des Boutons d’or, des Primevères,…

Orientations et principes d’aménagement

1) Bois, parc, jardins et château forment un tout : L’aménagement des bois doit permettre de mieux mettre en valeur le château, de l’inscrire dans son territoire. La présence du château doit profiter au projet d’aménagement des bois. Les Bois / parc, jardins et château doivent être séparés ; l’entrée pour le château et les jardins est payante. Ce n’est pas la vocation d’un parc départemental. Dans la mesure du possible, les ouvertures visuelles devront être maintenues.
2) Les bois et le tracé des chemins : Les bois sont, pour l’essentiel, d’anciennes terres agricoles qui se sont boisées spontanément. Dans le cadre du projet d’aménagement, le tracé des chemins ne se réfèrera donc pas à une période précise de l’histoire de l’art des jardins. Il sera en revanche judicieux de reprendre les quelques tracés qui existent déjà au sein du bois.

Installation d’une clôture

   Une clôture sera installée autour de l’ensemble composé du Château, de ses dépendances et de son jardin afin de le séparer du Parc Départemental. Cet équipement vise à séparer deux sites à statuts différents : le domaine du château dont la gestion obéit à des horaires d’ouverture et de fermeture, et dont l’entrée est payante, et le parc départemental dont l’accès au public sera libre et gratuit. Ces clôtures devront se fondre dans le paysage. Il n’est pas question ici de fermer le site mais de simplement le partitionner. A cette fin, les clôtures reprendront le style du mobilier présent au sein du jardin Renaissance. Le passage entre le parc départemental et le domaine du château pourra se faire par un ou plusieurs portails ouverts lors d’animations organisées par le gestionnaire du château. Là encore, ces portails reprendront le style de ceux déjà présents sur le site, en bois.

Création de parkings pour véhicules à moteur

   Des emplacements de parking seront créés à la périphérie du parc afin de permettre le stationnement en libre accès des véhicules pendant et en dehors des heures d’ouverture du Château. Un se situera à proximité du futur Jardin des Senteurs, au niveau de l’ancien lieu-dit « la Saussaie ». Il comportera une quarantaine de places. Cette première zone de stationnement permettra au public de se garer à proximité du Jardin des Senteurs et des entrées Ouest du parc sans passer par le château. Les personnes souhaitant également visiter le château, pourront le rejoindre via sa façade Ouest. Une billetterie devra être mise en place à ce niveau pour répondre aux exigences de non gratuité du Château, de sa Promenade des Parfums et de son jardin Renaissance. Un second parking, ou tout du moins une aire de stationnement, sera créé à l’extrémité Sud du parc, le long de la voie de circulation. Il comportera entre 5 et 8 places. Cette seconde zone de stationnement sera privilégiée pour les sportifs et promeneurs ne souhaitant pas prendre part aux festivités du château. Sa localisation plus « intime » sera appréciée par ce public. Les départs des chemins seront protégés de la pénétration des véhicules par la mise en place de barrières et/ou de plots anti-stationnement.

La gestion du milieu humide

   Sont considérés ici la zone humide de l’Œuf ainsi que le Miroir d’Eau bien que n’appartenant pas à proprement parler au Parc Départemental ; il est situé au sein du parc du Château. Ces espaces sont des habitats très intéressants pour leur richesse et dans la mesure où ils accueillent la nidification d’oiseaux. C’est d’ailleurs pourquoi seule une portion minime de cette zone sera desservie par un sentier. La présence de l’homme y étant fortement déconseillée mais la formation du public le demandant, un aménagement léger sera réalisé aux abords de l’Œuf de sorte à présenter les enjeux des zones humides et quelques unes des espèces caractéristiques via les pupitres et autres panneaux d’informations. La gestion de cette zone humide passera évidemment par le maintien écologique des berges, mais également par la surveillance, si non l’implantation, de poissons phytophiles. Ces actions passeront par la restauration des conditions d’humidité et la maîtrise de la végétation. Il faudra également surveiller la ripisylve.

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Table des matières

Introduction
Première Partie : Diagnostic
Introduction
I. Situation géographique
II. Historique
III. Les bois de Chamerolles et leur environnement
A. Le climat local
B. Les sols
C. La zone humide de l’Œuf
D. Le recensement faunistique
E. Le patrimoine végétal actuel
1) Les strates basses
2) La strate arborée
3) Evolution probable des différentes formations végétales
IV. Le diagnostic paysager
A. Analyse des perceptions visuelles
1) externes aux Bois
R. Chaumette
2) à l’intérieur des Bois
B. Orientations et principes d’aménagement
1) Bois, parc, jardins et château forment un tout
2) Les bois et le tracé des chemins
V. Eléments de programme 
Deuxième Partie : Propositions d’aménagement
Introduction
I. Phase 1 : le gros œuvre : mobiliers et immobiliers
A. Installation d’une clôture
B. Création de sentiers pédestres
C. Création d’un chemin pour promenade en calèche
D. Pose de panneaux d’accueil, de pupitres pédagogiques et de panneaux botaniques
E. Aménagement d’une aire de pique nique
F. Création de parkings pour véhicules à moteur
II. Phase 2 : une transition assurée par le Jardin des Senteurs
III. Phase 3 : et pour la suite, application d’une gestion harmonique
A. La gestion des prairies
B. La gestion du milieu humide
C. La gestion des bois
Conclusion
Bibliographie
Annexe

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