Les fractures des membres supérieurs et inférieurs
Au niveau des membres supérieurs On peut distinguer essentiellement :
• Les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus ;
• Les fractures de la diaphyse humérale ;
• Les fractures de l’extrémité inférieure de l’humérus ;
• Les fractures de l’olécrane ;
• Les fractures des 2 os de l’avant-bras ;
• Les fractures de l’extrémité supérieure du radius ;
• Les fractures du poignet ;
• Les fractures de la main.
Au niveau des membres inférieurs On peut distinguer essentiellement :
• Les fractures de la diaphyse fémorale ;
• Les fractures de l’extrémité supérieure du fémur ;
• Les fractures de la rotule ;
• Les fractures des plateaux tibiaux ;
• Les fractures diaphysaires de la jambe ;
• Les fractures de la cheville ;
• Les fractures de l’extrémité inférieure du fémur ;
• Les fractures métatarsiennes.
Dans ces éléments de rappel, les fractures des membres supérieurs faisant l’objet de la présente étude seront vues beaucoup plus en détail.
Les méthodes de mesure
La mesure de l’état de santé a pendant longtemps utilisé des indicateurs classiques fondés sur le critère vie / non vie. On peut citer :
• les taux de natalité et de mortalité ;
• les années potentielles de vie perdue ;
• les indicateurs de morbidité : morbidité objective, morbidité diagnostiquée, morbidité ressentie, morbidité comportementale.
L’insuffisance des indicateurs classiques concerne essentiellement trois points :
i) Les indicateurs de mortalité ne peuvent rendre compte du poids des problèmes de santé, au niveau individuel et/ou collectif, que pour des phénomènes pathologiques se traduisant par un décès prématuré : les années potentielles de vie perdue par exemple sous-estiment l’importance relative mais croissante des maladies chroniques.
ii) Les indicateurs de mortalité et de morbidité classiques ne peuvent refléter l’efficacité d’une médecine de plus en plus orientée, non seulement vers la diminution des décès prématurés ou de l’incidence des maladies aiguës, mais aussi vers une amélioration de la qualité de vie des patients souffrant de conditions chroniques.
iii) La critique la plus fondamentale que l’on puisse apporter à une mesure de la santé d’une population entièrement fondée sur les concepts de mortalité et de morbidité est que ce type de mesure n’est pas validé, en ce sens qu’il ne rend pas compte du phénomène qu’il prétend étudier : en mesurant la mortalité et la morbidité, on ne mesure pas la santé d’une population mais sa « mauvaise santé ». En bref, on ne pratique qu’une mesure négative de la santé.
Etude épidémiologique
136 cas de fracture des membres supérieurs ont été enregistrés au CENHOSOA en 2001. Les malades ont :
• moins de 15 ans dans 47% des cas,
• 15 à 49 ans dans 35,3% des cas,
• 50 ans et plus dans 17,7% des cas.
Les jeunes âgés de moins de 15 ans sont particulièrement concernés par la pathologie étudiée d’après les données enregistrées au CENHOSOA. Sur 136 malades 68% sont du sexe masculin et 32% du sexe féminin. La topographie des fractures se répartit comme suit :
• 18% des cas concernent l’humérus,
• 27% des cas concernent l’avant-bras,
• 55% concernent la main et le poignet.
Les complications et séquelles enregistrées sont au nombre de 14 dont :
• 6 cas de raideurs,
• 1 cas de paralysie,
• 3 cas de pseudarthrose,
• 4 cas de cal vicieux.
Après l’hospitalisation 47% des patients suivent correctement les séances de suivi et contrôle. Les autres sont perdus de vue dans la majorité des cas. En fait, ces malades viennent de loin. Ils sont domiciliés dans les fivondronam-pokontany de la province d’Antananarivo, ou alors ils ont été référés par les formations sanitaires des centres provinces. Outre le problème d’accessibilité géographique, il faut rappeler que les séances de suivi coûtent 66.000 fmg. La non réalisation du suivi des 53% des malades représente 4.752.000 fmg de manque à gagner pour le CENHOSOA.
CONCLUSION
Les fractures des membres constituent un problème de santé publique quand elles surviennent dans un pays en développement comme Madagascar, où les structures et infrastructures de prise en charge thérapeutique ne sont pas suffisantes. L’étude menée au Centre Hospitalier de Soavinandriana montre que sur 136 cas de fractures des membres supérieurs enregistrés en 2001, on a relevé 14 complications ou séquelles (10,3%), sous forme de raideur articulaire, de pseudarthrose, de paralysie ou de cal vicieux. Le coût de prise en charge thérapeutique incluant l’incapacité temporaire est évalué à 219.825.500 Fmg ; pour une efficacité thérapeutique estimée à 89,7%. 53% des patients ne suivent pas correctement les visites de contrôle et de suivi, après l’hospitalisation et les séquelles des fractures ne sont pas évaluées dans la majorité des cas, ne permettant pas ainsi la réalisation correcte des reclassements professionnels et des indemnisations. Afin d’améliorer la prise en charge correcte des fractures des membres au CENHOSOA, et pour augmenter l’utilisation des hôpitaux de référence en cas de fractures, nos propositions portent sur la subvention de la moitié des frais de prise en charge des fractures au moyen des recettes réalisées sur les délits de circulation routière d’une part, et l’application d’un indicateur de degré des séquelles d’autre part. Cette dernière mesure pourrait ouvrir la voie à un reclassement des personnes en période d’activité professionnelle ; des textes et réglementations correspondantes permettraient ensuite la mise en application effective des mesures de prise en charge professionnelle, compte tenu de la situation nouvelle des personnes concernées. Il s’agit là d’une proposition qui a une importance particulière dans la mesure où elle permettrait à la fois de mieux exploiter l’aptitude des producteurs d’une part, et de tenir compte des carences professionnelles à compléter d’autre part.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LES FRACTURES DES MEMBRES ET L’EVALUATION
1. LES FRACTURES DES OS DES MEMBRES
1.1. Les fractures des membres supérieurs et inférieurs
1.1.1. Au niveau des membres supérieurs
1.1.2. Au niveau des membres inférieurs
1.2. Quelques caractéristiques des fractures des membres supérieurs
1.2.1. Les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus
1.2.2. Les fractures de la diaphyse humérale
1.2.3. Les fractures de l’extrémité inférieure de l’humérus
1.2.4. Les fractures des 2 os de l’avant-bras
1.2.5. Les fractures de l’extrémité supérieure du radius
1.2.6. Les traumatismes du poignet
1.2.7. Les traumatismes de la main et des doigts
2. L’EVALUATION
2.1. Mesure de l’état de santé
2.1.1. Définition de la santé
2.1.2. Les méthodes de mesure
2.1.3. Vers une mesure opérationnelle de l’état de santé
2.1.3.1. Extension du concept de morbidité
2.1.3.2. Concept de santé positive
2.2. L’évaluation des coûts
2.2.1. Analyse coût-avantages
2.2.2. Analyse coût-efficacité
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES COUTS ET DES CONSEQUENCES SOCIOECONOMIQUES DES FRACTURES DES MEMBRES SUPERIEURS
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le Centre Hospitalier de Soavinandriana ou CENHOSOA
1.2. Le service de traumatologie
1.2.1. Le service chirurgie I bis
1.2.2. Le service St Denis
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Nombre de cas de fractures enregistrées
3.2. Répartition selon l’âge
3.3. Répartition selon le sexe
3.4. Répartition selon la topographie de fracture
3.5. Les complications et/ou séquelles
3.6. Assiduité au suivi et contrôle
3.7. Schéma de prise en charge et coûts
3.7.1. Fracture de l’humérus
3.7.2. Fracture de l’avant-bras
3.7.3. Fracture du poignet et de la main
3.8. Récapitulation
3.9. Analyse coût-efficacité
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Méthodologie
1.2. Résultats de l’étude
1.2.1. Etude épidémiologique
1.2.2. Analyse économique
2. SUGGESTIONS
2.1. Appui à la prise en charge financière des fractures
2.1.1. Objectif
2.1.2. Stratégie
2.1.3. Activités
2.2. L’adoption d’un système d’évaluation des résultats du traitement des fractures des membres
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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