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Valve aortique
La valve aortique est composรฉe de trois valvules dites sigmoรฏdes de taille normalement รฉgale ou trรจs proche. Ces sigmoรฏdes sont de minces replis membraneux, limitant avec la partie correspondante de la paroi aortique, des poches en nid de pigeon dont la concavitรฉ est tournรฉe vers lโaorte [6]. Il y a deux valvules antรฉrieures, une droite et une gauche, et une valvule postรฉrieure. Chaque valvule prรฉsente ร dรฉcrire un bord libre et un bord pariรฉtal. Le bord pariรฉtal de chaque valvule est insรฉrรฉ sur lโanneau aortique. Cet anneau est une structure collagรจne qui se trouve au niveau de la jonction de la valve aortique et de la paroi ventriculaire. Il sert ร fournir un soutien structurel ร la valve aortique. La partie postรฉrieure de la valvule antรฉro- gauche a une insertion commune avec la grande valve mitrale dรฉterminant la continuitรฉ mitro-aortique. Un petit nodule fibreux (nodule dโArantius) renfle ร la partie moyenne de chaque bord libre valvulaire assurant ainsi lโรฉtanchรฉitรฉ du centre de l’orifice valvulaire. La valve aortique est dรฉpourvue dโappareil sous-valvulaire. Au-dessus des deux valves antรฉrieures sโouvrent les orifices des artรจres coronaires droite et gauche [6] (figure4).
Le diamรจtre valvulaire aortique est de 18 ร 25 mm. La hauteur de chaque feuillet est de 13 ร 15 mm. La circonfรฉrence valvulaire est de 6,5 ร 7 cm. La surface aortique est de 2 ร 4 cmยฒ. Le gradient aortique en diastole est โค 10 mmHg.
Valve tricuspide
Comme la mitrale, elle est constituรฉe de lโanneau tricuspide, du voile tricuspide et de lโappareil sous valvulaire tricuspide.
Lโanneau tricuspide est situรฉ ร la jonction auriculo-ventriculaire droite. Alors que lโanneau mitral prรฉsente deux structures collagรจnes majeures (les trigones fibreux droit et gauche), seul le trigone fibreux droit est prรฉsent au niveau de lโanneau tricuspide [6]. Cette partie solide de lโanneau tricuspide correspond ร lโinsertion de la valve septale et de la commissure antรฉro-septale. Les valves antรฉrieure et postรฉrieure sโinsรจrent directement sur le myocarde. Cโest dans cette rรฉgion moins solide que lโanneau se distend au cours des insuffisances valvulaires [6] (figure 5).
Valve pulmonaire
La valve pulmonaire est la plus antรฉrieure des valves cardiaques. Son orientation est perpendiculaire ร la valve aortique qui lโavoisine en postรฉrieur. Comme la valve aortique, elle prรฉsente 3 valvules sigmoรฏdes ou semi-lunaires, qui sont cependant plus fines. Les trois sigmoรฏdes sont insรฉrรฉes sur un anneau circulaire. Elles sont disposรฉes sous forme de cupule ou en nid dโhirondelle. On distingue la sigmoรฏde antรฉrieure et les deux autres postรฉrieures droite et gauche. La partie moyenne du bord libre de chaque valvule est occupรฉe par un nodule fibreux (nodule de Morgagni), prolongรฉ de chaque cรดtรฉ par une mince bande semi-lunaire translucide, la lunule [6].
La valve pulmonaire a un diamรจtre de 20 ร 22 mm. Sa surface est de 2 cmยฒ/mยฒ de surface corporelle.
CIRCULATION EXTRACORPORELLE
La CEC est un circuit supplรฉant ร lโactivitรฉ du coeur et des poumons lors dโune chirurgie cardiaque et permettant de travailler sur un coeur inerte et assรฉchรฉ. Elle a pour but dโassurer la perfusion de tout le corps ร lโexception du coeur, de prendre en charge les รฉchanges gazeux et de contrรดler la tempรฉrature corporelle [14] (figure 6). Elle comporte :
– Des tubulures en polyvinylchloride ou en silicone et des connecteurs en polycarbone formant les circuits artรฉriels et veineux, les aspirations gauches et droites
– Des canules aortiques et veineuses
– Un rรฉservoir de cardiotomie dans lequel se draine le sang veineux
– Des pompes le plus souvent en galet rassemblรฉes sur une console mobile
– Un oxygรฉnateur auquel sont associรฉs un รฉvaporateur dโhalogรฉnรฉs et un dรฉbitmรจtre air-oxygรจne. Il est souvent couplรฉ ร un รฉchangeur thermique.
– Un filtre artรฉriel
– Un circuit de cardioplรฉgie
– Des systรจmes de contrรดle de la pression et de la prรฉsence de bulles dans le circuit, de la saturation en O2 du sang veineux et artรฉriel, du niveau de liquide dans le rรฉservoir veineux et de mesure de la tempรฉrature veineuse et artรฉrielle.
Il existe une pompe principale qui assure la propulsion du sang. Deux autres pompes servent aux aspirations gauches et droites. Ces pompes sont gรฉnรฉralement ร galet. La pompe est dรฉmarrรฉe, avec un volume dโamorรงage entre 800 et 2000ml, dโune solution รฉlectrolytique parfois additionnรฉe ร du colloรฏde. Cet amorรงage, peut aussi se faire avec le sang du malade (retro autologous prime), minimisant lโhรฉmodilution.
Le sang veineux du patient est drainรฉ par gravitรฉ de lโoreillette droite ou des veines caves vers le rรฉservoir de cardiotomie. Un drainage veineux assistรฉ peut-รชtre nรฉcessaire et rรฉalisรฉ ร lโaide dโune pompe ou dโun systรจme de vide contrรดlรฉ. Un filtre veineux peut รชtre mis entre le circuit veineux et le rรฉservoir.
Le sang du rรฉservoir de cardiotomie est pompรฉ vers lโoxygรฉnateur. Ce dernier a trois buts : il transfert lโO2 de la source externe dans le sang, il รฉlimine le CO2 en fonction du dรฉbit de gaz frais et il permet dโintroduire un gaz dโanesthรฉsie par un vaporisateur. Il est couplรฉ ร un รฉchangeur thermique qui est un systรจme dโรฉchange ร contre-courant entre le sang et un serpentin qui contient de lโeau. La tempรฉrature est gรฉrรฉe par un appareil extรฉrieur ร la machine de CEC.
Un filtre micropore avec un piรจge ร bulles est installรฉ sur le circuit artรฉriel comme derniรจre รฉtape avant que le sang ne retourne au patient ร travers la ligne artรฉrielle.
Des systรจmes de shunt doivent รชtre prรฉvus pour court-circuiter certains รฉlรฉments en cas de dรฉfaillance. Un shunt est nรฉcessaire pour faire circuler le liquide dโamorรงage avant la connexion de la machine au patient.
CHIRURGIE VALVULAIRE
Chirurgie conservatrice
La plastie valvulaire permet de rรฉtablir une fonction valvulaire correcte en procรฉdant au remodelage de la valve et ou de lโappareil sous valvulaire tout en les conservant. Les techniques de valvuloplastie ont connu dโimportantes avancรฉes ces derniรจres dรฉcennies [5]. Elles imposent une parfaite connaissance du mรฉcanisme de lโatteinte valvulaire par une analyse fonctionnelle qui est รฉchographique et basรฉe sur la classification de Carpentier (tableau 1). Elle est complรฉtรฉe par lโanalyse de lโanatomie segmentaire et de lโรฉtiologie [5]. Elles sont surtout pratiquรฉes dans les atteintes mitrales et tricuspides. La valvuloplastie aortique est plus rare.
Dans les atteintes mitrales, sur le plan anatomique la valve mitrale est dรฉcomposรฉe en 8 segments (figure 3). Lโanalyse รฉtiologique sโappuie sur lโexistence de calcification ou rigiditรฉ des feuillets valvulaires, lโรฉtat de lโappareil sous-valvulaire et lโaspect dilatรฉ ou calcifiรฉ de lโanneau mitral [5]. Dans les insuffisances mitrales par prolapsus valvulaire postรฉrieur, la correction peut consister en une rรฉsection quadrangulaire du segment prolabรฉ et un rรฉtablissement de la continuitรฉ par plicature annulaire en regard de la rรฉsection et suture [5] (figure 7).
Dans les cas avec excรจs de tissu valvulaire, une plastie de glissement permet de diminuer la hauteur valvulaire et รฉvite lโobstruction en systole de la chambre de chasse du ventricule gauche.
Chirurgie de remplacement
Le remplacement valvulaire se fait lorsque lโatteinte est sรฉvรจre et quโune rรฉparation nโest plus faisable. Elle se fait par lโutilisation de substituts valvulaires. Il en existe deux grands types : les bioprothรจses et les prothรจses mรฉcaniques [17]. On dispose รฉgalement des homogreffes qui sont cependant peu disponible avec beaucoup de difficultรฉs de conservation.
Le remplacement valvulaire mitral ne prรฉsente pas une grande รฉvolution, comparรฉe aux techniques rรฉparatrices. La technique la plus utilisรฉe semble รชtre la rรฉsection de la valve antรฉrieure avec plicature de la valve postรฉrieure et conservation de lโappareil sous-valvulaire [17]. Ceci, en respectant lโarchitecture du ventricule gauche, permet une meilleure prรฉservation de sa fonction. En cas dโimportante calcification de lโanneau postรฉrieur, la plicature permet lโimplantation de la prothรจse sur la valve postรฉrieure. Il faut noter que lโusage des bioprothรจses en position mitrale expose ร une dรฉgรฉnรฉrescence plus prรฉcoce [17].
Types et critรจres de choix des prothรจses
Lโutilisation des prothรจses valvulaires a connu dโimportantes avancรฉes depuis ses dรฉbuts. Les spรฉcificitรฉs liรฉes au patient et lโexistence de prothรจses mรฉcaniques et biologiques imposent des critรจres de choix de ces prothรจses. Les recommandations de lโAHA-ACC de 2014 dans la prise en charge des valvulopathies indiquent que le choix du type de prothรจse fait intervenir plusieurs facteurs [31,17]. Ils incluent la durabilitรฉ de la valve, le profil hรฉmodynamique selon le type et la taille de la valve, le risque opรฉratoire, la nรฉcessitรฉ dโune anticoagulation au long-cours et les prรฉfรฉrences du patient [17].
Les valves mรฉcaniques avec la prothรจse ร bille type Starr-Edwardsยฎ qui date de 1960 ont initialement รฉtรฉ utilisรฉes. Elles ont รฉvoluรฉ, par la suite, jusquโaux prothรจses mรฉcaniques ร double ailette, constituรฉes dโun anneau en titanium trรจs rรฉsistant ร la fatigue et ร la corrosion et dโune excellente biocompatibilitรฉ. Les bioprothรจses, en fascia lata ou en dure-mรจre sont apparues en 1960 et ont รฉtรฉ abandonnรฉes du fait de leur dรฉgรฉnรฉrescence prรฉcoce [17]. Le principe des homogreffes, consistant au prรฉlรจvement de valves sur cadavre frais a รฉtรฉ dรฉveloppรฉ dรจs 1962 par ROSS, puis par BARATT-BOYES en 1964. Leur disponibilitรฉ limitรฉe a contraint leur utilisation ร des indications particuliรจres (malformations cardiaques en pรฉdiatrie, pathologie infectieuse aigรผe) [17].
Les prothรจses mรฉcaniques sont durables mais imposent une anticoagulation ร vie par des AVK avec les risques inhรฉrents. Ses indications tiennent compte de lโavis du patient, des consรฉquences dโune anticoagulation, de lโexistence de comorbiditรฉs. Chez la femme en dรฉsir de grossesse une attention particuliรจre devra รชtre portรฉe. Chez le patient bรฉnรฉficiant dโune anticoagulation pour une quelconque pathologie (ACFA), le choix dโune valve mรฉcanique est รฉvident. Sโil est nรฉcessaire dโarrรชter les AVK pour quelque raison, le relais par un autre anticoagulant devra รชtre rรฉalisรฉ. La rรฉintroduction des AVK se fera ensuite selon les normes. Les bioprothรจses ont lโavantage de ne pas nรฉcessiter dโanticoagulation au long-cours. Cependant une rรฉintervention pour dรฉgรฉnรฉrescence est toujours possible [17, 31].
Le choix du type de prothรจse dรฉpend aussi de lโรขge. Avant 65 ans, la prothรจse mรฉcanique est plus souvent indiquรฉe. A partir de 75 ans on utilise les bioprothรจses. Entre 65 et 75 ans, le choix se fait au cas par cas [17].
La prothรจse valvulaire idรฉale devrait รชtre non thrombogรจne et non immunogรจne. Son hรฉmodynamique devrait รชtre comparable ร celle dโune valve native saine. Elle devrait pouvoir sโimplanter facilement en infra ou supra annulaire. Elle devrait รชtre rรฉsistante aux infections, disponible, durable et silencieuse [17].
Bilan pรฉriopรฉratoire
Tout patient porteur dโune valvulopathie doit bรฉnรฉficier dโun bilan complet de sa pathologie. Ce bilan dรฉbute par une analyse minutieuse de lโhistorique de la maladie, dรฉcrivant les symptรดmes sโils sont prรฉsents et leur durรฉe dโรฉvolution. Ensuite un examen clinique dรฉtaillรฉ permettra dโapprรฉcier le type dโatteinte valvulaire et son degrรฉ de sรฉvรฉritรฉ. Les explorations complรฉmentaires impรฉratives sont lโECG, la radio du thorax et lโETT [31].
LโECG recherchera la prรฉsence ou non de troubles du rythme (ACFA+++) et ou de la conduction cardiaque. Il peut aussi mettre en รฉvidence des signes indirects dโhypertrophie des cavitรฉs cardiaques.
La radiographie thoracique standard mettra en รฉvidence la prรฉsence ou non de signes de congestion pulmonaire, ou dโautres atteintes pulmonaires.
LโETT est lโexamen essentiel du bilan prรฉ thรฉrapeutique. Elle permet une confirmation ou un rรฉajustement des donnรฉes cliniques. Elle procure un bilan lรฉsionnel des diffรฉrentes valves, le degrรฉ de sรฉvรฉritรฉ de lโatteinte valvulaire et le retentissement sur les cavitรฉs cardiaques et les gros vaisseaux. Elle permet surtout, la classification des lรฉsions en 4 stades : minime, modรฉrรฉe, moyenne ou sรฉvรจre [31].
La sociรฉtรฉ amรฉricaine a classifiรฉ les valvulopathies en quatre stades de sรฉvรฉritรฉ (tableau II), en fonctions des donnรฉes cliniques, corrรฉlรฉes ร celles de lโรฉchocardiographie. A partir de ces stades, les indications thรฉrapeutiques sont gรฉnรฉralement posรฉes [31].
SURVEILLANCE DE LโOPERE VALVULAIRE
Les patients ayant subi une chirurgie valvulaire cardiaque doivent tous faire lโobjet dโune surveillance rรฉguliรจre, clinique et paraclinique. La pรฉriodicitรฉ de cette surveillance dรฉpendra du type de chirurgie, de lโรฉvolution du patient et de la nature du traitement mรฉdical quโil reรงoit [33]. Tous les patients devront bรฉnรฉficier dโune รฉvaluation clinique le premier mois postopรฉratoire et รฉcho cardiographique le troisiรจme mois postopรฉratoire. Les patients ayant une plastie valvulaire ou remplacement par une prothรจse biologique seront par la suite รฉvaluรฉs au sixiรจme mois postopรฉratoire puis chaque annรฉe, si lโรฉvolution est jugรฉe bonne [33]. Les patients porteurs de prothรจse valvulaire mรฉcanique ou sous AVK pour autre raison (ACFA) feront lโobjet dโune surveillance mensuelle clinique et biologique (INR) [33].
Clinique
Lโรฉvaluation portera sur la prรฉsence ou non de signes dโinfection (fiรจvre), dโaccident embolique (AITโฆ) ou hรฉmorragique (gingivorragie, hรฉmaturieโฆ). Il faudra rechercher la rรฉapparition dโune dyspnรฉe ou autre symptomatologie, lโexistence de signes de dรฉcompensation cardiaque droite, gauche ou globale, et la modification ou lโapparition dโun souffle cardiaque (dysfonction prothรฉtique) [33].
ECG
Il nโest pas indispensable. Il reste utile dans lโรฉvaluation du rythme cardiaque (sinusal ou en fibrillation auriculaire) et de la conduction auriculoventriculaire (BAV).
Radiographie du thorax de face
Elle รฉvalue lโรฉvolution du volume cardiaque (rรฉgression de la cardiomรฉgalie).
Echodoppler cardiaque
Il est lโexamen paraclinique impรฉratif du suivi de lโopรฉrรฉ valvulaire. Le premier contrรดle se fait au troisiรจme mois postopรฉratoire. Les contrรดles seront ensuite faits chaque an ou deux ans lorsque lโรฉvolution du patient est jugรฉe bonne.
Il รฉvaluera la fonction cardiaque (fractions dโรฉjection, pressions pulmonaire, รฉtat des valves non opรฉrรฉes) et de la prothรจse (gradient, surface effective, fuites, vรฉgรฉtations ou images de thrombus). LโETO sera faite en complรฉment si nรฉcessaire (doute sur vรฉgรฉtation, abcรจs, thrombus ou dรฉsinsertion de la prothรจse) [33].
Biologique
Les patients qui sont sous anticoagulation par AVK (prothรจse mรฉcanique, ACFA) doivent bรฉnรฉficier dโun contrรดle INR au moins deux fois par semaine pendant la pรฉriode hospitaliรจre, jusquโร lโobtention du taux cible. A partir de lร , se fera un contrรดle mensuel [31].
Les autres patients bรฉnรฉficieront dโune NFS et dโune recherche dโhรฉmolyse (bilirubinรฉmie, haptoglobine, LDH, recherche de shizocytes) deux fois par an.
Devant toute fiรจvre chez un opรฉrรฉ valvulaire, des hรฉmocultures rรฉpรฉtรฉes et un bilan infectieux complet seront systรฉmatiques [31].
Antiagrรฉgants plaquettaires
Lโaspirine ร faible dose (75-100mg) peut รชtre envisagรฉe pendant les trois premiers mois postopรฉratoires, aprรจs bioprothรจse mitrale ou aortique, ou plastie mitrale.
Lโaspirine peut รชtre associรฉe ร un AVK, aprรจs implantation dโune prothรจse mรฉcanique, chez les patients ayant une maladie athรฉrosclรฉreuse ou un accident thromboembolique malgrรฉ un INR correct.
Le clopidogrel trouve gรฉnรฉralement son indication dans les cas dโathรฉrosclรฉrose coronarienne, il est associรฉ ร lโaspirine le plus souvent. Son usage, dans certains cas, nรฉcessite des prรฉcautions.
Catรฉcholamines : adrรฉnaline, noradrรฉnaline, dobutamine
Lโusage des inotropes est indiquรฉ en chirurgie cardiaque, dans la prise en charge des complications hรฉmodynamiques. Lorsque lโindex cardiaque est infรฉrieur ร 2,0l/mn/mยฒ, ou la PAS < 90mmHg, le systรจme cardiovasculaire requiert ce soutien inotrope [35].
Lโadrรฉnaline, ร faible dose, augmente le dรฉbit cardiaque et diminue les rรฉsistances pรฉriphรฉriques systรฉmiques. A forte dose, elle augmente la postcharge et les pressions systรฉmique par augmentation des rรฉsistances pรฉriphรฉriques systรฉmiques.
La noradrรฉnaline exerce un puissant effet vasoconstricteur, permettant lโรฉlรฉvation des pressions systรฉmiques. A forte dose, la perfusion pรฉriphรฉrique baisse, malgrรฉ la hausse des pressions, du fait de la vasoconstriction. Son usage combinรฉ aux inhibiteurs des phosphodiestรฉrases permet une augmentation de la fraction dโรฉjection ventriculaire, sans une vasodilatation excessive [35].
La dobutamine augmente le dรฉbit cardiaque grรขce ร son effet inotrope et chronotrope positif. Elle rรฉduit les rรฉsistances vasculaires systรฉmique, dโoรน son utilitรฉ dans les bas dรฉbits cardiaques avec รฉlรฉvation des rรฉsistances systรฉmiques.
Lorsque le traitement inotrope ne rรฉussit pas malgrรฉ de fortes doses, il faudra avoir recours ร un ballon de contre-pulsion intra-aortique ou ร dโautres moyens dโassistance ventriculaire [35].
Inhibiteurs des phosphodiestรฉrases : milrinone, sildรฉnafil, NOi
Ils agissent par inhibition de la dรฉgradation de lโAMPc intracellulaire. Ils augmentent ainsi la concentration intracellulaire en calcium et par lร , la contractilitรฉ myocardique. Ils augmentent le dรฉbit cardiaque par rรฉduction des rรฉsistances vasculaires systรฉmique et pulmonaire. Ils ont un effet inotrope positif modรฉrรฉ, et vasodilatateur important. Ils permettent une rรฉduction de la demande en oxygรจne myocardique, par rรฉduction des pressions de remplissage. Ils sont particuliรจrement utiles dans les dysfonctions ventriculaires droites avec HTAP.
La milrinone est utilisรฉe en milieu hospitalier, dans le traitement ร court terme de lโinsuffisance cardiaque congestive, avec HTAP [21, 35].
Le monoxyde dโazote est un puissant vasodilatateur. Sa forme inhalรฉe est un moyen trรจs efficace de lutte contre lโHTAP. Dans la chirurgie valvulaire, en cas dโHTAP importante, le NOi aide ร rรฉduire de 5 ร 30% les rรฉsistances vasculaires pulmonaires [37].
Anti-arythmiques
Les troubles du rythme aprรจs chirurgie cardiaque sont relativement frรฉquents. En premiรจre ligne, viennent les troubles du rythme supraventriculaires (ACFA +++), les troubles ventriculaires รฉtant plus rares [21, 35].
La prรฉvention ou le traitement de ces troubles du rythme requiert la mise en place dโune รฉlectrostimulation interne, atriale ou atrio-ventriculaire selon les cas. Lorsque cela nโa pas รฉtรฉ mis en place en fin dโintervention chirurgicale, la stimulation sinusale peut se faire ร lโaide dโatropine (parasympatholytique) ou de catรฉcholamines (รฉpinephrine, isoprotรฉrรฉnol, dopamine, dobutamineโฆ). Ces derniers auront cependant, un impact sur lโhรฉmodynamique, associรฉ.
Il existe de nombreuses classes dโanti-arythmiques [21].
Les anti-arythmiques de classe I (lidocaรฏneโฆ) agissent par blocage des canaux sodiques. La classe II est constituรฉe par les bรฉtabloquants. La classe III est constituรฉe par les bloqueurs des canaux potassiques (amiodaroneโฆ). Et la classe IV est constituรฉe par les bloqueurs des canaux calciques. Ils dรฉpriment lโautomatisme, la conduction et lโexcitabilitรฉ des cellules myocardiques et nodales, en agissant sur la cinรฉtique transmembranaire des ions.
Les bรฉtabloquants, particuliรจrement le Sotalol, possรจdent des propriรฉtรฉs proches de lโamiodarone. Ils sont indiquรฉs dans la prรฉvention ou le traitement de lโACFA postopรฉratoire, des tachycardies sinusales et des troubles du rythme ventriculaire [21].
Lโamiodarone sert dans la cardioversion des ACFA postopรฉratoires rรฉcentes ou dans les ACFA prรฉexistantes. Cโest le mรฉdicament de choix dans les tachycardies ou fibrillations ventriculaires. Elle est aussi utilisรฉe dans les tachyarythmies ventriculaires persistantes [21].
La digoxine est utilisรฉe dans les flutters ou fibrillations auriculaires avec une rรฉponse ventriculaire rapide ou dans les tachycardies ventriculaires paroxystiques. Sa toxicitรฉ fait quโelle nโest pas un mรฉdicament de premier choix.
La lidocaรฏne sโutilise dans les troubles du rythme ventriculaire [21,35].
Autres thรฉrapeutiques cardiologiques
Les diurรฉtiques sont indiquรฉs dans les dysfonctions cardiaques droites ou globales avec rรฉtention hydrosodรฉe. En postopรฉratoire immรฉdiat, ils permettent de moduler lโhypervolรฉmie (PVC) [21, 35].
Les solutรฉs de remplissage vasculaire (cristalloรฏdes, colloรฏdes, sang total ou dรฉrivรฉs) sont utilisรฉs pour la correction dโun dรฉficit volรฉmique absolu ou relatif (PVC). Les solutรฉs alcalinisant (bicarbonate) sont indiquรฉs dans la correction des acidoses mรฉtaboliques et hyperkaliรฉmies [21, 35].
Les IEC sont utilisรฉs dans les dysfonctions ventriculaires gauches.
Les ARA II peuvent รชtre utilisรฉs en substitution aux IEC, lorsque ces derniers ne sont pas tolรฉrรฉs. Lโassociation IEC-ARA II est acceptรฉe dans le traitement de lโinsuffisance cardiaque avec dysfonction systolique ventriculaire gauche (FE < 40%), chez les patients toujours symptomatiques sous IEC.
Les dรฉrivรฉs nitrรฉs constituent un traitement adjuvant de lโICG sรฉvรจre, en association aux diurรฉtiques et aux IEC.
Antibiotiques
Lโadministration dโantibiotiques dans les valvulopathies est recommandรฉe dans la prophylaxie ou le traitement de la maladie dโOsler et du rhumatisme cardiaque.
Dans la prophylaxie rhumatismale, lโadministration dโantistreptococcique doit se faire sur une durรฉe dโau moins dix ans, ou jusquโร lโรขge de 40ans, en cas de cardite rhumatismale. Sans cardite rhumatismale, elle portera sur cinq ans ou jusquโร lโรขge de 21ans.
Lโantibiothรฉrapie est la pierre angulaire dans la prise en charge de la maladie dโOsler. Toute fiรจvre chez le valvulopathe ou le porteur de valve cardiaque impose des hรฉmocultures rรฉpรฉtรฉes. Le traitement antibiotique doit รชtre prรฉcoce, puis adaptรฉ ร un antibiogramme [31]. Il doit รชtre bactรฉricide (au moins deux antibiotiques synergiques, ร fortes doses, par voie IV) et prolongรฉe (4 semaines au moins pour les germes rรฉsistants ou plus dans les cas sur prothรจse). La prophylaxie de lโendocardite est infectieuse est justifiรฉe chez les patients ayant un antรฉcรฉdent dโendocardite, les porteurs de prothรจse ou matรฉriau valvulaire. Les patients valvulopathes devant bรฉnรฉficier dโune chirurgie doivent faire lโobjet dโun bilan infectieux exhaustif ร la recherche de tout foyer. Un traitement curatif sera effectuรฉ devant toute infection qui fait sa preuve. Une antibioprophylaxie sera faite lors de soins dentaires ou autres actes sur les voies aรฉriennes supรฉrieures.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Rappels
1. HISTORIQUE
2. ANATOMIE DESCRIPTIVE
2.1. Configuration globale du coeur
2.2. Description des valves cardiaques
2.2.1. Valve mitrale
2.2.2. Valve aortique
2.2.3. Valve tricuspide
2.2.4. Valve pulmonaire
3. CIRCULATION EXTRACORPORELLE
4. CHIRURGIE VALVULAIRE
4.1. Chirurgie conservatrice
4.2. Chirurgie de remplacement
4.2.1. Types et critรจres de choix des prothรจses
4.3. Bilan pรฉriopรฉratoire
4.4. Indications
5. SURVEILLANCE DE LโOPERE VALVULAIRE
5.1. Clinique
5.2. ECG
5.3. Radiographie du thorax de face
5.4. Echodoppler cardiaque
5.5. Biologique
5.6. Traitement mรฉdical
5.6.1. Anticoagulation
5.6.1.1. Hรฉparine
5.6.1.2. Antivitamines K
5.6.1.3. Antiagrรฉgants plaquettaires
5.6.2. Catรฉcholamines : adrรฉnaline, noradrรฉnaline, dobutamine
5.6.3. Inhibiteurs des phosphodiestรฉrases : milrinone, sildรฉnafil, NOi
5.6.4. Anti-arythmiques
5.6.5. Autres thรฉrapeutiques cardiologiques
5.6.6. Antibiotiques
DEUXIEME PARTIE : Notre รฉtude
1. MOYENS ET METHODES
1.1. Type dโรฉtude
1.2. Cadre dโรฉtude
1.3. Mรฉthodes de sรฉlection
1.3.1. Critรจres dโinclusion et de non inclusion
1.3.2. Mรฉthodes dโintervention
2. RESULTATS
2.1. Epidรฉmiologie
2.2. Donnรฉes prรฉopรฉratoires
2.2.1. Cliniques
2.2.1.1. Avant lโadmission
2.2.1.2. A lโadmission
2.2.2. Electrocardiographiques
2.2.3. Echographiques
2.3. Donnรฉes opรฉratoires
2.3.1. Circulation extracorporelle
2.3.2. Chirurgie proprement dite
2.4. Suites opรฉratoires
2.4.1. Morbiditรฉ post-opรฉratoire
2.4.2. Mortalitรฉ opรฉratoire
2.4.3. Mortalitรฉ post-opรฉratoire
2.5. Evolution ร moyen et long terme
2.5.1. Evolution globale
2.5.2. Complication de la valve
2.5.3. Mortalitรฉ
2.6. Corrรฉlations statistiques
2.7. Survie
2.7.1. Durรฉe de suivi
2.7.2. Courbe de survie selon Kaplan Meir
3. DISCUSSION
3.1. Profil des patients
3.1.1. Epidรฉmiologique
3.1.2. Clinique
3.1.3. Paraclinique
3.2. Donnรฉes relatives ร lโintervention
3.3. Morbiditรฉ-mortalitรฉ
3.3.1. Peropรฉratoire
3.3.2. Au cours du suivi
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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