COTATION FONCTIONNELLE DE STEINBROCKER

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Signes paracliniques

Biologie

Elle est marquรฉe ร  ce stade par une VS accรฉlรฉrรฉe, une CRP augmentรฉe, une hypergammaglobulinรฉmie polyclonale, une hyperfibrinรฉmie et une anรฉmie de type inflammatoire.

Immunologie

A cette phase de dรฉbut, la recherche du facteur rhumatoรฏde est souvent nรฉgative. Les anticorps antipeptides cycliques citrillunรฉs prennent toute leur valeur.
Les anticorps anti-peptides citrullinรฉs constituent un nouveau test diagnostique qui repose sur la recherche dโ€™anticorps dirigรฉs contre les peptides cycliques citrullinรฉs par technique Elisa en microplaque. Cette technique utilise des peptides synthรฉtiques hautement purifiรฉs contenant des rรฉsidus citrulline.
La spรฉcificitรฉ de ce test est excellente puisquโ€˜elle avoisine 98 % supรฉrieure ร  celle des facteurs rhumatoรฏdes.

Radiographie standard

Les premiรจres radiographies sont souvent normales, parfois il peut y avoir une discrรจte dรฉminรฉralisation en bande des MCP et IPP et/ou une รฉrosion de la tรชte du cinquiรจme mรฉtatarsien.

IRM

Elle a une nette importance dans les formes dรฉbutantes pour dรฉtecter la prรฉsence dโ€™un pannus rhumatoรฏde voire mรชme dโ€™รฉvaluer lโ€™importance dโ€™une synovite mรชme dรฉbutante.

Echographie

Son rรดle rรฉside surtout dans la dรฉtection dโ€™รฉrosions infra-radiologiques surtout en lโ€™absence dโ€™une symptomatologie fonctionnelle รฉvocatrice. Elle permet รฉgalement de mettre en รฉvidence des synovites ร  ce stade.

Phase dโ€™รฉtat

Manifestations articulaires

Les dรฉformations caractรฉristiques, inconstantes s’installent en quelques annรฉes plus ou moins rapidement. C’est gรฉnรฉralement ร  cette phase que l’on peut observer des manifestations extra-articulaires. [30]Il faut cependant noter quโ€™environ 30 % des PR n’ont pas ou peu de destructions articulaires.
Les articulations touchรฉes sont le siรจge d’une inflammation permanente, entraรฎnant des lรฉsions ligamentaires et cartilagineuses irrรฉversibles. Cela se traduit par une tumรฉfaction articulaire, un รฉpaississement considรฉrable de la synoviale et des dรฉformations.
L’atteinte articulaire รฉvolue par poussรฉes successives. Au cours de chaque nouvelle poussรฉe, il peut y avoir une aggravation des lรฉsions antรฉrieures et de nouvelles localisations.
Les dรฉformations articulaires de la PR sont prรฉvisibles. Toutes ces lรฉsions, initialement rรฉversibles, se fixent secondairement entraรฎnant un handicap fonctionnel majeur.
โ€ข Mains et poignets
L’atteinte des mains est la plus frรฉquente et souvent inaugurale, il sโ€™agit de dรฉformations caractรฉristiques avec une mauvaise corrรฉlation dรฉformation /atteinte fonctionnelle [31].
– La dรฉviation cubitale des doigts en ยซ coup de vent ยป est la plus caractรฉristique. Elle se traduit par une projection des quatre derniers doigts vers le bord cubital de la main. La pince pouce-index terminoterminale n’est plus possible ; elle est remplacรฉe par une pince terminolatรฉrale qui a tendance ร  aggraver la dรฉviation cubitale. Cette atteinte est surtout due aux arthrites mรฉtacarpophalangiennes.
– La dรฉformation en ยซ col de cygne ยป touche plus particuliรจrement l’index et le mรฉdius, elle comporte une hyperextension de l’interphalangienne proximale IPP et une flexion de l’interphalangienne distale.
– La dรฉformation en ยซ boutonniรจre ยป est trรจs frรฉquente. Elle touche surtout les quatriรจme et cinquiรจme doigts, et entraรฎne une gรชne fonctionnelle modรฉrรฉe. Elle est due ร  une arthrite de l’IPP qui dรฉtruit l’insertion mรฉdiane du tendon extenseur en regard.
– La dรฉformation en ยซ maillet ยป ou en marteau est rare. Il s’agit de la flexion permanente de l’interphalangienne distale liรฉe ร  la rupture de l’extenseur sur la base de la 3e phalange.
– L’atteinte du pouce est frรฉquente. Elle prend deux aspects : le pouce en ยซ Z ยป ou plus rarement le pouce adductus. La dรฉformation en Z est liรฉe ร  l’arthrite mรฉtacarpophalangienne. Elle associe une flexion de la MCP et une hyperextension de la phalange distale. Le pouce adductus est secondaire ร  une arthrite trapรฉzo-mรฉtacarpienne.
– Les poignets sont le siรจge de tรฉnosynovites frรฉquentes, celles des flรฉchisseurs peut entrainer un syndrome du canal carpien par compression du mรฉdian. La tรฉnosynovites des extenseurs par contre ainsi que lโ€™atteinte de lโ€™articulation radiocubitale comportent le risque majeur de rupture des tendons extenseurs surtout des 4 et 5รจme doigts. L’atteinte de l’articulation radio-cubitale infรฉrieure entraรฎne une gรชne ร  la prosupination et parfois une luxation de la styloรฏde cubitale en ยซ touche de piano ยป.
โ€ข Pieds
L’atteinte des pieds est presque aussi frรฉquente que celle de la main. Elle rend la marche difficile et entraรฎne rapidement un handicap fonctionnel majeur [32].
Lโ€™atteinte de l’avant-pied est liรฉe aux synovites mรฉtatarsophalangiennes. Les arthrites mรฉtatarsophalangiennes entraรฎnent un avant-pied plat avec subluxation ou luxation plantaire des mรฉtatarsiens. La luxation de la premiรจre phalange vers le haut aboutit ร  la dรฉformation en griffe. Lorsque la luxation plantaire des mรฉtatarsiens est plus marquรฉe on parle d’avant-pied rond ou convexe. La dรฉviation en dehors du deuxiรจme au quatriรจme orteils associรฉe ร  un hallux valgus et ร  la dรฉviation du cinquiรจme orteil en dedans constitue l’avant-pied plat triangulaire qui est caractรฉristique de la PR [32].
Lโ€™atteinte de l’arriรจre-pied est le plus souvent liรฉe ร  l’arthrite astragalo-scaphoรฏdienne, ce qui peut รชtre responsable de douleurs dans les mouvements de torsion du pied dans son axe longitudinal. L’arthrite sous-astragalienne se traduit par des douleurs sous-mallรฉolaires. Elle peut รฉvoluer vers l’ankylose de cette articulation.
Ces diverses lรฉsions peuvent aboutir ร  terme ร  un pied plat valgus.
โ€ข Genoux
Ils sont le siรจge d’une synovite qui se traduit par un รฉpanchement intra-articulaire. L’atrophie du quadriceps, l’instabilitรฉ du genou et le flessum sont prรฉcoces et doivent รชtre prรฉvenus.
On observe parfois un kyste du creux poplitรฉ ou kyste de Baker. Il communique avec l’articulation et peut sโ€™รฉtendre dans le mollet et simuler voire provoquer une phlรฉbite en cas de poussรฉe inflammatoire.
La dislocation capsulo-ligamentaire entraine des dรฉviations axiales en valgus ou en varus et la constitution dโ€™un flessum irrรฉductible qui est trรจs pรฉjorative.
โ€ข Epaules
Cette atteinte est parfois inaugurale notamment chez le sujet รขgรฉ. La synovite altรจre l’articulation glรฉnohumรฉrale mais prolifรจre aussi dans la bourse sous-deltoรฏdienne oรน elle peut entraรฎner une rupture de la coiffe des rotateurs. L’atteinte de l’รฉpaule est longtemps bien tolรฉrรฉe, elle se manifeste de faรงon progressive par une limitation douloureuse des mouvements.
โ€ข Hanches
La coxite rhumatoรฏde est rare et gรฉnรฉralement tardive dans l’รฉvolution de la maladie, elle est en gรฉnรฉral bilatรฉrale dโ€™emblรฉe ou secondairement. Elle peut rester longtemps asymptomatique et se rรฉvรฉler brusquement avec la prรฉsence dโ€™importantes lรฉsions radiographiques (protrusion acรฉtabulaire avec รฉrosion de la tรชte fรฉmorale).
โ€ข Rachis cervical
Il sโ€™agit le plus souvent dโ€™une atteinte de lโ€™articulation atloido-axoidienne antรฉrieure. L’arthrite occipitoatloรฏdienne et surtout atloรฏdoaxoรฏdienne se traduit par des douleurs cervicales hautes irradiants vers l’occiput, majorรฉes par la mobilisation et parfois associรฉes ร  une nรฉvralgie d’Arnold. L’examen retrouve une perte de la lordose cervicale, et une limitation douloureuse de la rotation de la tรชte.
Le risque รฉvolutif est celui de complications neurologiques : compression mรฉdullaire haute responsable de sรฉquelles neurologiques graves.
โ€ข Articulation temporomaxillaire
L’atteinte clinique se traduit frรฉquemment par des douleurs lors de la mastication, parfois par un gonflement, elle peut se compliquer รฉgalement d’un trouble de l’articulรฉ dentaire ou d’une subluxation de la mรขchoire.
โ€ข Autres atteintes articulaires
Une arthrite cricoarytรฉnoรฏdienne peut รชtre dรฉcouverte par laryngoscopie systรฉmatique. Elle se traduit parfois par une dysphonie ou une raucitรฉ de la voix. Cette atteinte peut รชtre liรฉe ร  la prรฉsence d un nodule rhumatoรฏde qui peut siรฉger sur une corde vocale.

Manifestations extra-articulaires

Les manifestations extra-articulaires de la PR traduisent le caractรจre systรฉmique de la maladie rhumatoรฏde qui peut toucher de nombreux tissus. Elles sont parfois au premier plan et la gravitรฉ de certaines localisations peut mettre en jeu le pronostic vital. Ces manifestations systรฉmiques s’observent surtout dans les polyarthrites รฉrosives, nodulaires, anciennes, fortement sรฉropositives.

Signes gรฉnรฉraux

Une fรฉbricule, une asthรฉnie particuliรจrement frรฉquente peuvent parfois s’observer dans les dรฉbuts aigus ou lors des poussรฉes รฉvolutives. La pรขleur et lโ€™amaigrissement sโ€™observent dans les polyarthrites sรฉvรจres.

Nodules rhumatoรฏdes

Ce sont les manifestations extra-articulaires les plus frรฉquentes. Ils font partie des sept critรจres diagnostiques de la maladie. Rarement prรฉsents au dรฉbut, ils apparaissent le plus souvent au bout de quelques annรฉes d’รฉvolution. Ce sont des nodositรฉs sous-cutanรฉes mobiles ou plus rarement adhรฉrentes aux plans profonds, indolores, uniques arrondies ou polylobรฉes de 0,5 ร  1 cm de diamรจtre. Ils siรจgent surtout ร  la face postรฉrieure de l’avant-bras et du coude ou en regard de l’olรฉcrรขne, parfois au sein d’un hygroma du coude, aux doigts oรน ils sont souvent multiples et petits, plus rarement au tendon d’Achille, aux pieds, au cuir chevelu, aux genoux, au sacrum, aux ischions, aux รฉpaules. Des localisations viscรฉrales sont classiques mais trรจs rares (poumon, ล“il, cordes vocales, valves cardiaques,) [33, 34, 35, 36].
Ils sont constituรฉs d’une zone centrale de nรฉcrose fibrinoide, entourรฉe d’une bordure palissadique de fibroblastes et de macrophages puis de tissu conjonctif plus ou moins fibreux et d’un infiltrat lympho-plasmocytaire.
La pathogรฉnie de ces nodules est incertaine, d aprรจs Sokoloff [37], ils seraient dus ร  une vascularite rhumatoรฏde mais ce mรฉcanisme nโ€™a pas รฉtรฉ confirmรฉe, on insiste actuellement sur lโ€™importance pathogรฉnique probable des macrophages qui constituent les principales cellules des nodules rhumatoรฏdes et pourraient, par la sรฉcrรฉtion de substances pro-coagulantes et dโ€™enzymes protรฉolytiques, รชtre responsables de la zone de nรฉcrose centrale [38,39]
Pour Ziff [40] la localisation prรฉfรฉrentielle des nodositรฉs sous cutanรฉes aux zones de frottement ou de microtraumatismes pourrait รชtre expliquรฉe par lโ€™extravasation de complexes immuns contenant des facteurs rhumatoรฏdes lors de lรฉsions capillaires, ces complexes immuns attireraient alors les macrophages au siรจge de la lรฉsion .

Vascularite rhumatoรฏde

Les lรฉsions atteignent surtout les artรฉrioles, parfois aussi les veinules. On en distingue plusieurs variรฉtรฉs, parfois associรฉes chez un mรชme malade [41,42] ; elles pourraient reprรฉsenter des stades รฉvolutifs d’une mรชme lรฉsion. la plus frรฉquente est une vascularite non nรฉcrosante avec infiltration pariรฉtale de cellules mononuclรฉes, parfois la vascularite est nรฉcrosante ressemblant ร  celle de la pรฉriartรฉrite noueuse, mais sans anรฉvrisme.
La vascularite rhumatoรฏde complique surtout des polyarthrites anciennes, nodulaires et destructrices. L’homme semble plus souvent touchรฉ que la femme [43, 44]. L’atteinte articulaire est souvent quiescente lors de l’apparition des symptรดmes. Outre les nodules qui sont prรฉsents environ une fois sur deux, la vascularite rhumatoรฏde s’accompagne souvent d’autres manifestations extra-articulaires, notamment oculaires ou cardio-pulmonaires [45].

Manifestations hรฉmatologiques

Une splรฉnomรฉgalie isolรฉe est retrouvรฉe dans environ 5 % des PR. L’association d’une PR, d’une splรฉnomรฉgalie et d’une leuco-neutropรฉnie caractรฉrise le syndrome de Felty. Le syndrome de Felty est rare [46,47] (moins de 0,5 % des PR) notamment chez les sujets noirs. Il peut comporter une altรฉration de l’รฉtat gรฉnรฉral, des adรฉnopathies, une anรฉmie, une thrombopรฉnie, une pigmentation brune des zones dรฉcouvertes, des ulcรจres de jambe, une hรฉpatomรฉgalie frรฉquente, une vascularite et un syndrome de Gougerot-Sjรถgren.
La PR est souvent ancienne, รฉrosive, nodulaire, fortement sรฉropositive, avec anticorps antinuclรฉaires.

Manifestations pleuropulmonaires

En dehors des infections pleuropulmonaires particuliรจrement frรฉquentes sur ce terrain et des complications iatrogรจnes de la plupart des traitements de fond, des manifestations pleuropulmonaires spรฉcifiques peuvent รชtre parfois inaugurales ; elles sont relativement rares. Elles s’observent surtout dans les PR anciennes, masculines, nodulaires, sรฉropositives.
La pleurรฉsie rhumatoรฏde est la manifestation la plus frรฉquente [48], elle est le plus souvent unilatรฉrale. Le liquide pleural est jaune, sรฉrofibrineux, ร  type d’exsudat, riche en cellules. La formule cytologique est variable avec parfois prรฉdominance des lymphocytes et, plus souvent, des polynuclรฉaires
La fibrose pulmonaire interstitielle diffuse [49] est de frรฉquence difficile ร  apprรฉcier. Son incidence radiologique varie de 1 ร  20 % selon les sรฉries alors que dans 30 ร  40 % des cas.
Les nodules rhumatoรฏdes parenchymateux sont souvent dรฉcouverts par la radiographie systรฉmatique. Ce sont des opacitรฉs arrondies de 0,5 ร  7 cm de diamรจtre, le plus souvent sous-pleurales. Parfois ils deviennent symptomatiques par leur taille ou la survenue d’une complication telle qu’une surinfection, une excavation ou encore une fistulisation ร  la plรจvre ou dans une bronche. Ils sont souvent associรฉs ร  des nodules sous-cutanรฉs et sont peu influencรฉs par le traitement.
La bronchiolite oblitรฉrante. Elle est trรจs rare [50, 51, 52] mais souvent sรฉvรจre, surtout rapportรฉe chez des patients traitรฉs par D-pรฉnicillamine ou tiopronine mais peut survenir aussi dans la polyarthrite rhumatoรฏde en dehors de tout traitement.
La dilatation des bronches : plusieurs publications rรฉcentes [53] ont portรฉ sur lโ€™association polyarthrite rhumatoรฏde-dilatation des bronches, cette association ne semble pas fortuite, bien que la frรฉquence de la dilatation des bronches chez les polyarthritiques soit trรจs diversement apprรฉciรฉe selon la mรฉthodologie des รฉtudes.
Dans la majoritรฉ des cas rapportรฉs, la dilatation des bronches prรฉcรจde la polyarthrite rhumatoide, elle se traduit habituellement par une bronchorrhรฉe chronique, une dyspnรฉe, des hรฉmoptysies, des rรขles bronchiques mais peut รชtre asymptomatique.

Manifestations cardiaques

L’atteinte cardiaque de la PR a rarement une traduction clinique. [54, 55, 56]. Les cardiopathies peuvent intรฉresser les trois tuniques, plus frรฉquemment le pรฉricarde.
La pรฉricardite. Des signes รฉvocateurs de pรฉricardite sont retrouvรฉs dans environ 40 % des cas, que ce soit dans les sรฉries autoptiques ou รฉchographiques, mais la pรฉricardite ร  expression clinique et รฉlectrique est moins frรฉquente, retrouvรฉe dans environ 2%, son incidence annuelle a รฉtรฉ retrouvรฉe ร  0,34 % chez la femme et 0,44 % chez lโ€™homme [57,58].
La pรฉricardite guรฉrit rapidement sans sรฉquelles. Son รฉvolution semble favorablement influencรฉe par la corticothรฉrapie ร  doses moyennes mais des rรฉcidives sont possibles.
L’atteinte du myocarde. Les anomalies de la conduction, allant du simple allongement de l’espace PR ร  la dissociation auriculo-ventriculaire complรจte sont plus frรฉquentes dans la PR que chez les tรฉmoins.
L’atteinte mitrale est plus frรฉquente anatomiquement mais la valvulopathie aortique est plus souvent symptomatique, essentiellement sous forme d’insuffisance aortique [59]. Ces valvulopathies compliquent habituellement des PR sรฉropositives, sรฉvรจres sur le plan articulaire.

Atteinte oculaire

En dehors des complications iatrogรจnes (corticoรฏdes, antipaludรฉens de synthรจse) et du syndrome de Gougerot-Sjรถgren (kรฉratoconjonctivite due ร  la baisse des secrรฉtions lacrymales), il existe des atteintes oculaires spรฉcifiques de la PR dont la plus frรฉquente est l’atteinte de la sclรฉrotique.
La sclรฉrite sโ€™observe surtout chez la femme et dans les polyarthrites sรฉvรจres, nodulaires, avec facteurs rhumatoรฏdes, parfois accompagnรฉes de micro-infarctus digitaux, de nรฉvrite, de pรฉricardite. Sa frรฉquence est de 1,6 ร  6 % des PR selon les sรฉries [60]. Elle traduit l’existence d’une vascularite associรฉe. Elle se manifeste par une douleur intense, une photophobie, des troubles de la vision avec une rougeur du globe oculaire et une รฉpisclรฉrite constante. Les sclรฉrites sรฉvรจres peuvent se compliquer dโ€™uvรฉite, de kรฉratite sclรฉrosante et mรชme de perforation du globe oculaire.

Atteinte rรฉnale

Les complications rรฉnales sont pratiquement toujours secondaires au traitement mรฉdicamenteux (AINS, sels d’or, DP, ciclosporine) ou ร  l’amylose. Mรชme en cas de vascularite rhumatoรฏde, l’atteinte rรฉnale est exceptionnelle. Cependant il a รฉtรฉ dรฉcrit des glomรฉrulonรฉphrites mรฉsangiales ou extra-membraneuses et plus rarement des glomรฉrulonรฉphrites prolifรฉratives nรฉcrosantes ou des nรฉphropathies interstitielles [61,62].

Atteinte hรฉpatique

Les anomalies hรฉpatiques sont frรฉquentes au cours de la PR mais surtout en rapport avec des intolรฉrances mรฉdicamenteuses. Il ne semble pas y avoir d’atteinte hรฉpatique spรฉcifique en rapport avec le processus rhumatoรฏde, mais il faut nรฉanmoins citer l’association possible avec une hyperplasie nodulaire rรฉgรฉnรฉrative ou, plus rarement, avec une cirrhose biliaire primitive.

Manifestations dermatologiques

En dehors des lรฉsions de vascularites, il faut citer :
– Lโ€™รฉrythรจme vermillon des paumes des mains. Il est assez frรฉquent mais non spรฉcifique (peut sโ€™observer aussi au cours de la grossesse, de lโ€™hyperthyroidie, de lโ€™รฉthylisme โ€ฆ
– Le syndrome des ongles jaunes
– Le phรฉnomรจne de Raynaud rencontrรฉ chez environ 10 % des patients [63]. Il est habituellement bรฉnin, sans complication trophique importante ;

Ostรฉoporose

Lโ€™ostรฉoporose juxta-articulaire est lโ€™un des signes prรฉcoces de la polyarthrite rhumatoรฏde [64]. La PR constitue un facteur de risque ร  part dโ€™ostรฉoporose. Le risque d’ostรฉoporose dรฉpend en partie de l’รขge et de la mรฉnopause mais รฉgalement de l’anciennetรฉ et de l’activitรฉ de la maladie. L’effet des corticoรฏdes a รฉtรฉ longtemps discutรฉ mais il semble actuellement รฉtabli que les posologies relativement faibles, de l’ordre de 10 mg/j de prรฉdnisone, soient capables d’entraรฎner une perte de masse osseuse. Cette derniรจre paraรฎt rapide, dรฉs les premiers mois de la corticothรฉrapie.

Examens complรฉmentaires

Signes immuno-biologiques

Les anomalies biologiques sont semblables ร  celles de la phase dรฉbut. Les FR sont gรฉnรฉralement positifs ร  ce stade de mรชme que les anticorps anti peptides cycliques citrillunรฉs.

Liquide articulaire

Il sโ€™agit dโ€™un liquide jaune clair parfois trouble, visqueux et coulant goutte a goutte.
Il est riche en cellules, le plus souvent entre 5000 et 10000 รฉlรฉments / mm3.
Ce sont en majoritรฉ des polynuclรฉaires neutrophiles mais la prรฉsence de lymphocytes est possible surtout au stade prรฉcoce de lโ€™arthrite.
Le liquide est stรฉrile, le FR peut y รชtre positif avant de lโ€™รชtre dans le sang, le complรฉment synovial est abaissรฉ.

Biopsie synoviale

Le prรฉlรจvement est effectuรฉ grรขce ร  un trocart ou sous contrรดle de la vue (arthroscope). Il y a au moins 3 altรฉrations histologiques caractรฉristiques :
– prolifรฉration des cellules synoviales surtout superficielles
– forte hypertrophie villeuse
– infiltration lympho-plasmocytaire de la synoviale avec parfois formation de nodules

Radiographie

Les signes radiographiques sont retardรฉs par rapport aux signes cliniques. Ce sont des signes dโ€™arthrite associant :
– Un รฉpaississement des parties molles
– Une dรฉminรฉralisation apophysaire en bande
– Un pincement de lโ€™interligne articulaire.
– Des lรฉsions destructrices : รฉrosions, gรฉodes, encoches.
– Une absence de lรฉsions constructives : ostรฉophytes

DIAGNOSTIC POSITIF :

Les difficultรฉs diagnostiques de la PR sont variables et fonction du stade รฉvolutif, ainsi devant une PR au stade de dรฉbut le diagnostic peut รชtre difficile, ร  la phase dโ€™รฉtat le tableau ne souffre dโ€™aucune ambigรผitรฉ. Les critรจres de classification de lโ€™ACR de 1987 ci-dessous รชtre peuvent รชtre utiles au diagnostic.
ยƒ Raideur articulaire matinale de durรฉe > 1 heure durant un minimum de 6 semaines.
ยƒ Gonflement des parties molles, touchant au moins 3 articulations simultanรฉment.
ยƒ Gonflement dโ€™au moins une articulation des mains (poignet, mรฉtacarpophalangiennes ou inter phalangiennes proximales) durant un minimum de 6 semaines, observรฉ par un mรฉdecin.
ยƒ Atteinte articulaire simultanรฉe symรฉtrique (une atteinte bilatรฉrale sans symรฉtrie absolue des mรฉtacarpophalangiennes, inter phalangiennes proximales ou mรฉtacarpophalangiennes est acceptรฉe).
ยƒ Atteinte radiologique typique de PR des mains (interphalangiennes proximales, mรฉtacarpophalangiennes) et poignets avec prรฉsence nรฉcessaire dโ€™รฉrosions ou de dรฉminรฉralisation touchant les articulations atteintes de faรงon exclusive et prรฉdominante.
ยƒ Nodules sous-cutanรฉs rhumatoรฏdes observรฉs par un mรฉdecin (saillies osseuses faces dโ€™extension, rรฉgions juxta-articulaires).
ยƒ Sรฉrologie rhumatoรฏde positive.
Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoรฏde requiert lโ€™association dโ€™au moins 4 sur 7 critรจres .Les critรจres 1 et 4 doivent รชtre prรฉsents depuis au moins 6 semaines.

DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

1) Le rhumatisme articulaire aigu : Il touche surtout lโ€™enfant et donne un tableau de polyarthralgies fรฉbriles, fluxionnaires et migratrices et trรจs rarement de vรฉritables polyarthrites. Le sรฉrodiagnostic sera dโ€™une grande utilitรฉ. Le rhumatisme post-streptococcique de lโ€™adulte est trรจs rare.
2) Les spondylarthropathies : elles sont les plus frรฉquents des rhumatismes inflammatoires aprรจs la PR. Les spondylarthropathies (arthrite rรฉactionnelle, spondylarthrite ankylosante, rhumatisme psoriasique, rhumatisme des entรฉrocolopathies chroniques, spondylarthropathies indiffรฉrenciรฉes) peuvent comporter un tableau de rhumatisme inflammatoire pรฉriphรฉrique isolรฉ ou associรฉ ร  des signes dโ€™enthรฉsopathie et/ou dโ€™atteinte pelvi-rachidienne. Il sโ€™agit habituellement dโ€™un tableau dโ€™oligoarthrite ou plus rarement de polyarthrite prรฉdominant sur les grosses articulations, notamment aux membres infรฉrieurs, et de distribution asymรฉtrique.
3) La pseudo-polyarthrite rhizomรฉlique : Il sโ€™agit du rhumatisme inflammatoire le plus frรฉquent du sujet รขgรฉ chez qui elle reprรฉsente le diagnostic diffรฉrentiel principal de la PR puisque, dans cette population, celle-ci a volontiers un dรฉbut rhizomรฉlique. Lโ€™association ร  des myalgies, lโ€™absence de signes articulaires distaux, lโ€™absence dโ€™anomalie immunologique, lโ€™amรฉlioration spectaculaire des symptรดmes sous lโ€™effet dโ€™une faible corticothรฉrapie orienteront vers une PPR mais souvent seule lโ€™รฉvolution permettra de trancher dรฉfinitivement.
4) La maladie lupique est lโ€™un des principaux diagnostics diffรฉrentiels de la PR, en particulier chez la femme jeune. Il sโ€™agit dโ€™un tableau de polyarthralgies ou plus souvent dโ€™oligo ou de polyarthrite. Les signes articulaires sont pratiquement constants et frรฉquemment rรฉvรฉlateurs. Il convient de rechercher les autres signes de la maladie lupique et, devant tout rhumatisme inflammatoire pรฉriphรฉrique, la recherche dโ€™anticorps antinuclรฉaires et en cas de positivitรฉ dโ€™anticorps anti-ADN natif et dโ€™anticorps anti-ENA doit รชtre systรฉmatique.
5) Le syndrome de Gougerot-Sjรถgren primitif est frรฉquent. Le diagnostic diffรฉrentiel avec la PR est souvent difficile puisque celle-ci peut รฉgalement comporter un syndrome sec secondaire. Les polyarthralgies inflammatoires sont habituelles, de mรชme que la positivitรฉ du FR et la prรฉsence dโ€™anticorps antinuclรฉaires. Par contre un tableau de polyarthrite est beaucoup plus rare.
6) La goutte polyarticulaire doit รชtre รฉvoquรฉe chez des terrains prรฉdisposรฉs. Il faudra rechercher un tophus, une hyperuricรฉmie et surtout des microcristaux ร  lโ€™examen du liquide synovial.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I-HISTORIQUE
II-EPIDEMIOLOGIE
III-ETHIOPATHOGENIE
1. FACTEURS INCRIMINES
a) Facteurs gรฉnรฉtiques
b) Facteurs hormonaux
c) Facteurs infectieux
2. IMMUNOPATHOLOGIE
3. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
IV- SIGNES DE LA PR
IV-1 PHASE DE DEBUT
IV-1.1 signes cliniques
IV-1.2 signes paracliniques
IV-2 PHASE Dโ€™ETAT
IV-2-1 manifestations articulaires
IV-2-2 manifestations extra-articulaires
a) signes gรฉnรฉraux
b) nodules rhumatoides
c) vascularite rhumatoide
d) manifestations hรฉmatologiques
e) manifestations pleuro-pulmonaires
f) manifestations cardiaques
g) manifestations oculaires
h) atteinte rรฉnale
i) atteinte hรฉpatique
j) manifestations dermatologiques
k) ostรฉoporose
IV-2-3 Examens complรฉmentaires
a) signes immuno-biologiques
b) liquide articulaire
c) biopsie synoviale
d) radiographie
V-DIAGNOSTIC POSITIF
VI-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
VII-DIAGNOSTIC FONCTIONNEL
VI-1 COTATION FONCTIONNELLE DE STEINBROCKER
VI-2 INDICE DE RITCHIE
VIII-EVOLUTION-PRONOSTIC
1. EVOLUTION
a) espรฉrance de vie
b) disease activity score
2. PRONOSTIC
IX-TRAITEMENT
1. BUTS
2. MOYENS
3. STRATEGIES THERAPEUTIQUES
DEUXIEME PARTIE PATIENTS ET METHODES
I-CADRE Dโ€™ETUDE
II-METHODE
1. TYPE Dโ€™ETUDE
2. POPULATIONS Dโ€™ETUDE
3. RECEUIL DES DONNEES
4. DEFINITIONS DES SEUILS DES PARAMETRES BIOIMMUNOLOGIQUES
III-ANALYSE DES DONNEES
IV-PRESENTATION DES RESULTATS
RESULTATS
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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