Définitions de la corruption
Comme le sujet concernant la corruption est en vogue de nos jours. Aussi trouve-t-on plusieurs manières de définir ce qu’est la corruption.
a) Définition générale : D’une manière générale, la corruption est l’obtention de services ou biens, par le biais de l’influence assurée par la fonction publique ou la fortune privée, et qui génèrent un enrichissement illicite.
b) Définitions selon les dictionnaires :Chaque dictionnaire a sa propre définition de la corruption .Ainsi, le dictionnaire « Petit Robert » avance que la corruption est l’action de corrompre quelqu’un en le soudoyant pour qu’il agisse contre son devoir, contre la vertu et la vérité. Pour le dictionnaire « Petit Larousse », la corruption est une pression orientant certaines prises de décisions créant une société injuste. Quant au dictionnaire anglais « d’Oxford », il précise que, matériellement, la corruption est la destruction ou la dégradation de quelque chose, en particulier par la désintégration ou la décomposition répugnante de celle-ci ; et moralement, elle vise la « perversion » ou la « dénaturation » de l’intégrité dans l’exercice des fonctions publiques. Cette perversion ou dénaturation se fait par l’emploi des pots-de-vin ou par la réalisation des manœuvres frauduleuses.
c) Définition selon un ONG et une institution multilatérale : Nous retenons ici la définition émise par le Transparency International, une ONG international très connu pour la lutte contre la corruption. Selon cette ONG, la corruption est un agissement par lequel une personne investie d’une fonction publique ( ou privée) sollicite (ou accepte) un don ( une offre ou une promesse) en vue d’accomplir( retarder ou omettre d’accomplir) un acte entrant dans le cadre de ses fonctions. C’est une violation par le coupable des devoirs de son état. Pour sa part, la Banque Mondiale, une institution multilatérale, définit directement la corruption comme un abus d’une fonction publique pour obtenir un gain privé. Cela comprend la recherche ou l’exigence de la promesse ou de l’obtention d’un don ou de tout autre avantage, par un fonctionnaire public, en contrepartie de la réalisation ou de l’omission d’un acte, et ce, en violation des devoirs qui sont imposés par sa fonction1.De toutes ces définitions, il y a plusieurs notions à savoir quant on parle de corruption
Distinction et précision sur quelques notions concernant la croissance
Souvent, il existe un amalgame entre les expressions : expansion, progrès économique et croissance économique
a- L’expansion et la croissance. La distinction porte ici sur la période de l’analyse. L’expansion est un accroissement temporaire des quantités économiques lié aux mouvements courts de la conjoncture observés plus particulièrement dans une analyse des fluctuations cyclique. La croissance ne peut pas être parlée que quand il s’agit d’un accroissement en long terme.
b- Progrès économique et croissance économique Pour le progrès économique, il implique la poursuite de finalités qui donnent un sens à la croissance économique. Ces finalités sont l’amélioration du niveau de vie, une amélioration véritable de la société11 , la satisfaction grandissante des besoins individuels et collectifs avec une prise en compte des coûts humains de la croissance et du partage des fruits de la croissance tendant à exclure les inégalités12. La croissance est en quelque sorte incluse dans le progrès économique. Celui-ci étant une mise en exergue de l’aspect éthique et normatif de l’évolution à long terme. A part ces distinctions, les notions suivantes sont indispensables :
c- Croissance extensive et intensive. La croissance extensive est obtenue principalement par l’augmentation des facteurs de production mis en œuvres. On emploie plus de travailleur, plus de machines et plus de matières premières. La croissance intensive est le produit d’une utilisation plus efficace des forces productives en augmentant la valeur ajoutée par salarié, incorporation du progrès technique pour obtenir plus d’efficacité des machines.
d- Croissance potentielle et croissance exponentielle On parle de croissance potentielle pour désigner le taux d’augmentation maximum de la production nationale étant donné les moyens disponibles. Cette croissance correspond à l’utilisation maximale de tous les équipements et de toute la main d’œuvre. La croissance exponentielle désigne une croissance à taux constant ; l’indicateur augmente de façon multiplicative.
e- Croissance équilibrée et croissance zéro La croissance équilibrée est celle obtenue dans les équilibres macroéconomique classique : équilibre du budget de l’Etat, de la balance des paiements, sans tensions inflationnistes et avec le plein emploi ,… La croissance zéro est une notion vulgarisée par le club de Rome. Pour eux, cette croissance devrait permettre de respecter l’équilibre écologique et en particulier de ne pas détruire les ressources naturelles d’un « monde fini » La croissance ne se fait pas seulement. Elle fait intervenir plusieurs facteurs. Encore, on a besoins d’indicateur pour la mesurer. On va voir les facteurs et l’indicateur dans l’analyse suivante.
Le capital
Le mot « capital » est souvent utilisés comme équivalent du mot « patrimoine » ». C’est alors l’ensemble des biens que possède un individu ou un groupe . Il est utilisé dans des sens différents de l’usage courant. Ainsi, on parle de :
– capital technique pour la désignation d’un ensemble de biens matériels permettant de créer de nouveaux biens dotés d’utilité ;
– capital fixe pour la partie du capital technique dont la durée de vie s’étend sur plusieurs cycle de production. Ce sont le cas des machines, des bâtiments, etc… ;
– capital circulant pour la partie du capital qui disparaît dans un seul cycle de production comme les matières premières.
D’autres notions sur le capital sont aussi à savoir :
– le capital social qui est le capital d’une entreprise. Au sens juridique ou comptable, c’est la valeur nominale de l’ensemble des actions ou des apports des propriétaires de l’entreprise. Ce capital peut être différent de la valeur réelle de l’entreprise ;
– les capitaux propres, regroupant l’ensemble des capitaux qui appartiennent à l’entreprise ( capital + réserve + bénéfices ) ;
– les capitaux étrangers qui sont constitués par l’ensemble des dettes de l’entreprise.
Ces facteurs sont connus et utilisés dans la formulation simplifiée de la fonction de production Y= F( K, L ) où Y désigne le montant de la production globale, K le facteur capital et L le facteur travail. Cette fonction relie donc le montant du produit global Y à l’emploi de deux facteurs de production. Elle admet aussi des relations entre le produit et chacun des facteurs et entre les facteurs euxmêmes. A partir de cette relation, on peut dégager un autre facteur qui est lié à ces facteurs primaires. Ces facteurs ne sont pas dissociables avec les matières premières et les innovations dans tous les domaines comme la Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication. Cette dernière peut être classée parmi les progrès techniques que nous verrons par la suite.
L’environnement international
L’ouverture de l’économie à l’extérieur permet pour un pays de bénéficier d’économies d’échelle, de rationaliser son système productif en le spécialisant dans les secteurs où les gains de productivité sont les plus grands. Le monde extérieur favorise la croissance d’un pays à travers l’échange international. Cet échange entraîne la mise à la disposition du pays des stocks de connaissance et des découvertes d’autre pays et contribue à l’amélioration de la formation de la population. L’environnement international est donc porteur de croissance. Les facteurs structurels agissent sur les facteurs primaires. Mais, la réalisation de la croissance ne se fait pas uniquement selon l’approche économique. D’autres facteurs extra-économiques interviennent aussi. Ces facteurs non – économiques sont les facteurs juridiques et sociaux, les facteurs politiques et les facteurs culturels.
Définitions du développement
La conception du développement varie selon les auteurs et des entités concernés. On va retenir ici les définitions de type anglo-saxon, la définition formelle et la définition avancée par l’UNESCO lors de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles.
a- Quelques définitions de type anglo-saxon
– Selon Higgins, « le développement est un accroissement manifeste dans le revenu total et le revenu moyen par tête, diffusé largement parmi les groupes professionnels et sociaux ( occupational and income groups), qui dure au moins deux générations et devient cumulatif ». Ici, l’idée de diffusion des accroissements de revenu parmi les groupes sociaux et l’idée de durée et de caractère cumulatif, s’ajoute à celle de simple croissance.
– Pour Kindleberger, « de façon implicite dans l’usage courant et explicite dans ce qui suit, la croissance économique signifie plus de production et le développement économique implique à la fois plus de production et des changements dans les aménagements techniques et institutionnels au moyen desquels ce supplément est obtenu ». Cette fois, le développement englobe la croissance, son analyse est celle des conditions dans lesquelles la croissance peut être obtenue et par conséquent être maintenue, ce qui rejoint la seconde idée de la définition précédente.
– Quant à Hagen, il avance que le développement c’est « l’accroissement de la productivité » . Mais il est précisé que c’est un « processus continu » qui, « peut continuer indéfiniment » « il n’y a pas de pays développés ») et qui résulte de facteurs très variés parmi lesquels les facteurs sociologiques ont une place importante. Ces diverses définitions ont un trait commun : l’idée de la combinaison de la croissance avec celles des conditions de sa réalisation , l’étude de facteurs plus variés et l’allongement de l’horizon temporel retenu dans le champ d’analyse économique. Maintenant, quelle est la définition formelle du développement ?
b-Définition formelle du développement : Cette définition renvoie à celle de François Perroux. Selon lui, le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à accroître cumulativement et durablement son produit réel global ». Dans cette définition, l’ordre de priorité est inversé. On met l’accent sur les changements de structure, les modifications sociales qui conditionnent la croissance et permettent qu’elle soit, comme chez Higgins, « durable », « cumulative ».
c- Définition du développement selon l’Unesco : L’ UNESCO a réuni, en 1982 au Mexique, une conférence mondiale sur les politiques culturelles dénommée « conférence de Mexico ». C’est à partir de cette conférence que l’UNESCO s’est donnée comme mission consistant à introduire la dimension culturelle du développement. Ainsi, la conférence de Mexico a dit : « le développement est un processus complexe, global et multidimensionnel qui ne saurait se réduire à la seule croissance économique et devrait intégrer toutes les dimensions de la vie et toutes les énergies d’une communauté dans le cadre de laquelle chaque personne est appelée à participer à l’effort général et à en partager les fruits ». Cette définition a presque le même sens que les définitions énumérées supra. 24 De ces définitions, le développement est une finalité. Elle nécessite des politiques et stratégies efficaces relatives à la situation de chaque pays.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTES DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PARTIE I : CONCEPTION THEORIQUE DE LA CORRUPTION ET DU DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I : GENERALITE SUR LA CORRUPTION, LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
I- Généralité sur la corruption
1- Définitions de la corruption
2- Quelques notions concernant la corruption
3- Typologie de la corruption
II – GENERALITE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
1- Définition de la croissance économique
2-Distinction et précision sur quelques notions concernant la croissance
3-Les facteurs de la croissance économique
4- Les indicateurs de croissance
III – LE DEVELOPPEMENT SOCIO –ECONOMIQUE
1- Définitions du développement
2-Théorie, stratégie et politique de développement
3-Les indicateurs de développement
CHAPITRE II :ANALYSE ECONOMIQUE DU LIEN ENTRE LA CORRUPTION, LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
I- LES CAUSES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA CORRUPTION
1- Causes de la corruption selon le modèle d’agence
2- La faiblesse de la gouvernance et la dégradation des droits de propriété
3- Le retard économique, la rareté des biens publics et la pauvreté
II- CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA CORRUPTION
1- Faible niveau d’investissement
2- Détérioration de la productivité
3- Entrave au mécanisme du marché
4- La mauvaise allocation des ressources
5- L’exclusion et les inégalités sociales
III- IMPLICATION ECONOMIQUE DE LA CORRUPTION DANS LE PROCESSUS DE CROISSANCE ET DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
1- La corruption et la croissance économique
2- La corruption et le développement socio-économique
3- De la lutte contre la corruption au développement socio- économique via la croissance
4- Corruption et développement sociale
PARTIE II : CORRUPTION ET DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE : DE LA THEORIE A LA PRATIQUE : CAS DE MADAGASCAR
CHAPITRE I : LA LUTTE ANTI-CORRUPTION ET LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE A MADAGASCAR
I – ETAT DE LIEU DE LA CORRUPTION A MADAGASCAR
1- Perception de la corruption à Madagascar
2- Les domaines touchés par la corruption
II- LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE MADAGASCAR
1- La lutte contre la corruption et le développement économique
2- La lutte anti-corruption et le développement social à Madagascar
CHAPITRE II : LA LUTTE ANTI-CORRUPTION A MADAGASCAR
I- LA STRATEGIE DE LUTTE ANTI-CORRUPTION A MADAGASCAR
1- Les acteurs de la lutte contre la corruption
2- L’approche stratégique
3- L’effectivité de la lutte contre la corruption à Madagascar
II-:ANALYSE ET SUGGESTION CONCERNANT LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE A MADAGASCAR
1- ANALYSE
2- SUGGESTION
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
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