Correspondance de Springer

La correspondance de Langlands est un des moteurs essentiels en mathรฉmatiques ces derniรจres annรฉes. Le principal but de cette thรจse est dโ€™en comprendre les liens avec le centre de Bernstein.

Commenรงons par introduire le cadre gรฉnรฉral qui nous prรฉoccupe.

Soit F un corps p-adique, G le groupe des F-points rationnels dโ€™un groupe algรฉbrique rรฉductif connexe dรฉfini et dรฉployรฉ sur F. Lโ€™un des principaux rรฉsultats de la thรฉorie du Centre de Bernstein est la dรฉcomposition de la catรฉgorie des reprรฉsentations lisses de G en sous-catรฉgories pleines Rep(G)s, oรน s = [M, ฯƒ] est la classe dโ€™รฉquivalence pour une certaine relation dโ€™รฉquivalence (dite inertielle) de (M, ฯƒ), avec M un sous groupe de Levi de G et ฯƒ une reprรฉsentation irrรฉductible supercuspidale de M. On note Irr(G)s lโ€™ensemble des (classes de) reprรฉsentations irrรฉductibles de G admettant s pour support inertiel. ร€ toute paire inertielle s est associรฉe un tore Ts, un groupe fini Ws, une action de Ws sur Ts et on dispose de la notion de support cuspidal Sc : Irr(G)s โ†’ Ts/Ws. La correspondance de Langlands fournit conjecturalement une description des reprรฉsentations irrรฉductibles de G. Notons Gb le dual de Langlands de G, W0 F = WF ร— SL2(C) et W DF = CoWF les groupes de Weil-Deligne. ร€ tout paramรจtre de Langlands ฯ† : W0 F โ†’ Gb (ou (ฮป, N) avec ฮป : WF โ†’ Gb et N โˆˆ Lie(Gb) vรฉrifiant certaines propriรฉtรฉs), est associรฉ un ยซ paquet ยป de reprรฉsentations de G notรฉ habituellement ฮ ฯ†(G). Dans [Lus83], Lusztig introduit un certain groupe fini pour paramรฉtrer le L-paquet. Ce paquet de reprรฉsentations est paramรฉtrรฉ par un groupe fini qui est, ร  peu de choses prรจs, AGb (ฯ†) = ZGb (ฯ†)/ZGb (ฯ†) โ—ฆ , le groupe des composantes du centralisateur de lโ€™image ฯ†(W0 F ) dans Gb.

En gรฉnรฉral, dans un L-paquet il y a des reprรฉsentations de support cuspidal diffรฉrents, voire des reprรฉsentations supercuspidales et des reprรฉsentations non supercuspidales. Le centre de Berstein stable va permettre dโ€™exprimer une compatibilitรฉ entre le paramรฉtrage des reprรฉsentations irrรฉductibles en blocs de Bernstein et le paramรฉtrage en L-paquets. Cโ€™est lโ€™objet de la proposition 4.8. Si ฮป : W DF โ†’ Gb est un paramรจtre discret de G, trivial sur C, on conjecture que le L-paquet quโ€™il dรฉfinit ฮ ฮป(G) nโ€™est constituรฉ que de reprรฉsentations supercuspidales de G. En revanche, ร  notre connaissance, il nโ€™est pas dรฉcrit de faรงon gรฉnรฉral dans la littรฉrature quels paramรจtres de Langlands conjecturalement dรฉfinissent les L-paquets contenant des reprรฉsentations supercuspidales. Prรฉcisons tout de mรชme que pour le groupe linรฉaire, nous savons que les reprรฉsentations irrรฉductibles supercuspidales de GLn correspondent aux paramรจtres discrets ฮป : WF โ†’ GLn(C). Pour les groupes classiques (en particulier orthogonal et symplectique), en consรฉquence des travaux dโ€™Arthur, Mล“glin a dรฉcrit la forme des paramรจtres de Langlands et les caractรจres du groupe fini paramรฉtrant le paquet correspondent aux reprรฉsentations supercuspidales.

Correspondance de Springer gรฉnรฉralisรฉe

Soit H un groupe algรฉbrique linรฉaire complexe rรฉductif et x โˆˆ H un รฉlรฉment de H. On note ZH(x) = {g โˆˆ H, gxgโˆ’1 = x} le centralisateur de x dans H et AH(x) = ZH(x)/ZH(x)โ—ฆ le groupe des composantes du centralisateur de x de H. Supposons dรฉsormais que H est connexe. On a une bijection naturelle entre les reprรฉsentations irrรฉductibles de AH(x) et les systรจmes locaux H-รฉquivariants irrรฉductibles sur C H x , oรน C H x = {gxgโˆ’1 , g โˆˆ H} dรฉsigne la H-classe de conjugaison de x (voir [JN04, 12.10]). Dans la suite, on sโ€™intรฉressera aux orbites unipotentes de H (ou aux orbites nilpotentes de lโ€™algรจbre de Lie de H), cโ€™est ร  dire aux H-classes de conjugaison dโ€™รฉlรฉments unipotents de H. On note N+ H le cรดne unipotent ยซcompletยป, cโ€™est ร  dire lโ€™ensemble des H-classes de conjugaison des couples formรฉs dโ€™un รฉlรฉment unipotent u de H et dโ€™une reprรฉsentation irrรฉductible du groupe des composantes du centralisateur dans H de u.

N+ H = {(u, ฮท), u โˆˆ H unipotent, ฮท โˆˆ Irr(AH(u))}/Hโˆ’conj .

Orbites unipotentes et paires cuspidales pour les groupes classiques

On rappelle quโ€™une partition p dโ€™un entier n > 1 est une suite dรฉcroissante dโ€™entiers p1 > . . . > pk > 1 telle que n = p1 + . . . + pk. A priori, les pi ne sont pas distincts deux ร  deux. Soit q1 > . . . > qs les entiers deux ร  deux distincts tels que {pi , 1 6 i 6 k} = {qj , 1 6 j 6 s} et rq le nombre de fois que q apparait dans p. Nous utiliserons la notation p = (q rq1 1 , . . . , q rqs s ), si bien que, n = p1 + . . . + pk = rq1 q1 + . . . + rqs qs. Les qj (ou pi) sโ€™appellent les parts de la partition p et rqj la multiplicitรฉ de la part qj .

Rappelons briรจvement la classification des orbites unipotentes et de leurs centralisateurs dans certains groupes classiques (voir [CM93, ยง5.1 & ยง6.1] et [JN04, ยง3.8]). Pour toute partition p, nous noterons Op lโ€™orbite unipotente associรฉ ร  la partition p par la dรฉcomposition de Jordan. Dans un cas, il correspondra ร  une mรชme partition p deux orbites unipotentes distinctes que lโ€™on notera OI p et OII p .

โ€” pour GLn(C) les orbites unipotentes sont en bijection avec les partitions de n via la dรฉcomposition de Jordan ;
โ€” pour Sp2n (C), les orbites unipotentes sont en bijection avec les partitions de 2n pour lesquelles les parts impaires admettent une multiplicitรฉ paire ;
โ€” pour SOn(C), les partitions de n pour lesquelles les parts paires admettent une multiplicitรฉ paire et toutes les parts ne sont pas paires correspondent ร  une orbite unipotente. Les partitions de n qui nโ€™admettent que des parts paires, de multiplicitรฉs paires correspondent ร  deux orbites unipotentes distinctes. Ce dernier cas ne se produit que si n est pair.

Correspondance de Springer gรฉnรฉralisรฉe pour le groupe orthogonal

Correspondance de Springer gรฉnรฉralisรฉe pour le groupe orthogonal

Nous avons vu prรฉcรฉdemment que la correspondance de Springer gรฉnรฉralisรฉe pour un groupe rรฉductif connexe G รฉtablit une bijection (ร  G-conjugaison prรจs)

ฮฃ : (O, ฮท) โ†’ (L, C, ฮต, ฯ),

avec

โ€” O une orbite unipotente de G ;
โ€” ฮท une reprรฉsentation irrรฉductible de AG(u) (et u โˆˆ O) ;
โ€” L un sous-groupe de Levi de G ;
โ€” C une orbite unipotente de L;
โ€” ฮต une reprรฉsentation irrรฉductible cuspidale de AL(v) (et v โˆˆ C) ;
โ€” ฯ une reprรฉsentation irrรฉductible de NG(L)/L.

Nous souhaitons รฉtendre cette bijection au groupe orthogonal. Pour cela, prรฉcisons quels objets seront en bijection et dรฉcrivons notre dรฉmarche.

Dรฉfinition 1.9. Soit H un groupe rรฉductif non nรฉcessairement connexe, A โŠ‚ H un tore et L = ZH(A). On appelle sous-groupe de quasi-Levi de H, le centralisateur dans H dโ€™un tore contenu dans H. Le groupe de Weyl de L dans H est WH L = NH(A)/ZH(A).

Remarque 1.10. Soit A โŠ‚ H un tore contenu dans H et L = ZH(A) un sous-groupe de quasi-Levi de H. Alors, Lโ—ฆ = ZH(A) โ—ฆ = ZHโ—ฆ (A) โ—ฆ = ZHโ—ฆ (A) est un sous-groupe de Levi de Hโ—ฆ . Rรฉciproquement, tout sous-groupe de Levi de Hโ—ฆ est la composante neutre dโ€™un sous-groupe de quasi-Levi de H.

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Table des matiรจres

Introduction
1 Correspondance de Springer
1.1 Correspondance de Springer gรฉnรฉralisรฉe
1.2 Orbites unipotentes et paires cuspidales pour les groupes classiques
1.3 ร‰quivariance de la correspondance de Springer gรฉnรฉralisรฉe
1.4 Correspondance de Springer gรฉnรฉralisรฉe pour le groupe orthogonal
2 Correspondance de Langlands locale
2.1 Correspondance de Langlands locale
2.2 Centralisateur de paramรจtres de Langlands pour les groupes classiques
2.3 Paramรจtres de Langlands des reprรฉsentations supercuspidales
3 Centre de Bernstein et algรจbre de Hecke
3.1 Centre de Bernstein
3.2 Algรจbres de Hecke affines
3.3 Algรจbres de Hecke graduรฉes
3.4 Algรจbre de Hecke graduรฉe associรฉe ร  triplet cuspidal
3.5 ร‰quivalence de catรฉgories entre Rep(G)s et mod(H0s)
4 Le centre de Bernstein stable
4.1 Centre de Bernstein stable, dโ€™aprรจs Haines
4.2 Centre de Bernstein stable complet
5 Conjecture dโ€™Aubert-Baum-Plymen-Solleveld
5.1 Quotients รฉtendus
5.2 Conjecture dโ€™Aubert-Baum-Plymen-Solleveld
5.3 Analogue galoisien de la conjecture dโ€™Aubert-Baum-Plymen-Solleveld
5.4 Paramรฉtrage de Langlands du dual admissible des groupes classiques
5.5 Exemples
Conclusion
Bibliographie

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