CORRELATIONS ENTRE DES MENSURATIONS ANTHROPOMETRIQUES CRANIOFACIALES ET DES VARIABLES DIMENSIONNELLES DES ARCADES ET UNITES

Les typologies anthropométriques

     Elles sont obtenues à partir d’indices calculés sur la base de mesures réalisées directement sur les sujets, sur des photographies ou des radiographies. Ces mensurations sont effectuées par références à des points réels ou virtuels (construits ou définis) en utilisant un instrument comme une règle, un compas à pointes mousses, un pied à coulisse ou un rapporteur. S’il s’agit de mesures directes des précautions doivent être prises pour éviter la dépression de la peau pouvant fausser les évaluations. S’il s’agit de mesures linéaires, deux dimensions d’un même organe (par exemple la longueur et la largeur de la tête) peuvent être associées en faisant le rapport multiplié par 100 de la plus petite sur la plus grande. Le quotient obtenu est qualifié d’indice et sa valeur est donnée sans unité (80). Ce procédé permet de s’affranchir d’éventuelles modifications d’échelles.

Modifications morphologiques et dimensionnelles des arcades dentaires

     La forme et la taille des arcades dentaires ne sont pas statiques. Elles changent systématiquement avec l’âge pendant la dentition temporaire et mixte, et durant la phase de dentition permanente (18, 48). Les causes des modifications de la taille et de la forme des arcades sont probablement multifactorielles, mais la croissance suturale au maxillaire, le remodelage de l’os alvéolaire par les composantes mésiodistales et transversales des forces résultantes de l’inclinaison axiale des dents (20, 31), les propriétés contractiles des fibres supracrestales, ainsi que les relations inter arcades jouent un rôle important (29).

Au niveau des canines

     Au maxillaire : la largeur d’arcade augmente en trois phases selon Moorrees : d’abord, on note une faible augmentation entre 3 et 4 ans ; ensuite la largeur d’arcade augmente de 3 mm environ entre 5 et 8 ans et demi ; enfin vers 10 ans, on assiste à une légère augmentation pouvant atteindre 2 mm. À la mandibule : la largeur inter-canine est stable jusqu’à l’âge de 5 ans. Elle augmente ensuite de 2,3 mm en moyenne au moment de l’éruption des incisives, pour rester stable à partir de ce moment. Cette augmentation vers 6 et 7 ans de la distance inter canine pendant le remplacement des incisives temporaires par des incisives permanentes serait liée à la plus grande largeur de ces dernières qui repoussent les canines temporaires vers une position plus distale telle que suggérée par Moorrees (71). Dans une étude longitudinale portant sur un cohorte de 52 enfants noirs américains de Nashville suivis entre 3 et 18 ans, Ross-Powell et al ont trouvé que la distance intercanine augmentait significativement durant la denture lactéale, et lorsque les incisives et canines lactéales sont remplacées par les dents permanentes. Cependant il n’y avait aucune différence significative de la distance intercanine une fois que les canines permanentes sont en occlusion fonctionnelle (approximativement entre 11 et 18 ans) (99). Cette modification de la partie antérieure de l’arcade peut être exprimée par un indice; celui du rapport entre la longueur et la largeur antérieure d’arcade (47, 65). Cet indice de la forme antérieure d’arcade est plus grand lorsque la longueur est plus grande par rapport à la largeur. Ross-Powell et al, ont montré qu’au maxillaire durant la période de denture temporaire, cet indice diminue car les arcades sont courtes et larges ; avec une valeur plus basse de 5 à 6 ans. L’augmentation de la distance inter canine durant cette période peut être liée à l’expansion au niveau des sutures prémaxillaire, intermaxillaire et inter palatine (9,3). Entre 6 et 10 ans, cet indice augmente du fait de l’éruption des incisives permanentes qui occupent une position plus vestibulaire que celle des incisives temporaires ; augmentant ainsi la longueur de l’arcade (125, 126). Entre 10 et 15 ans, période pendant laquelle les autres dents permanentes font leur éruption, cet indice diminue. Après 15ans, l’indice de la forme d’arcade reste stable. A la mandibule, la forme d’arcade est une arcade courte et large en denture temporaire (entre 3 et 5 ans), ensuite lorsque les incisives et canines permanentes remplacent les dents temporaires, on assiste à une arcade plus longue que large. Enfin, durant la denture permanente, l’arcade devient courte et large du fait du redressement en linguoversion de l’axe des incisives et de l’augmentation de la distance intercanine (99). Cependant, la fermeture de la suture symphysaire à la première année de vie signifie qu’il n’existe aucune source d’expansion transversale de l’arcade mandibulaire (39, 114). Donc, l’augmentation relative de la largeur d’arcade mandibulaire est liée à la diminution de la longueur de cette arcade suite à la dérive mésiale et au redressement en lingual des incisives mandibulaires.

La hauteur coronaire

     E Nabhane, dans une étude réalisée chez 85 sujets en milieu Wolof trouve une moyenne de 9,63mm avec un intervalle de confiance de 0,05. Cet auteur constate aussi que la hauteur des dents antérieures est plus faible chez les femmes que chez les hommes (75). Une autre étude anthropométrique réalisée à Dakar par YAM et al dans la population mélanoderme du Sénégal et qui porte sur un groupe de 140 sujets dont 45 hommes et 95 femmes âgés entre 44 et 49 ans avec une moyenne d’âge de 46,5 ans a permis de trouver les mensurations concernant la hauteur coronaire des canines, des incisives latérales ainsi que celle des incisives centrales maxillaires. Les valeurs moyennes étaient respectivement de 9,83 mm, 10 mm et 10,16 mm chez les femmes ; tandis que pour les hommes, les mesures étaient respectivement égales 9.56 mm, 9, 66 mm et 10, 91 mm (134). Morrow et al ont effectué une étude longitudinale portant sur les incisives centrales supérieures droites (les 11), les canines supérieures droites (les 13), les incisives latérales supérieures gauches (les 22) et les incisives centrales inférieures droites (les 31). Ces dents sont issues de 456 paires de moulages en plâtre de patients reçus en consultation pour des soins orthodontiques. Les résultats de cette investigation ont montré une augmentation significative selon l’âge, de la hauteur de la couronne clinique de ces 4 types de dents (p<0,0001). Ces auteurs ont également montré que la comparaison deux à deux des moyennes des hauteurs cliniques selon la tranche d’âge (11-12 ans ; 14-15 ans et 18-19ans) indique une augmentation significative des hauteurs de 13, 11 et de 22 entre chaque période évaluée. Ces résultats prouvent que le  processus d’éruption passive qui entraine une augmentation de la hauteur de la couronne clinique se poursuit au-delà de l’adolescence. Une augmentation significative a été aussi notée selon le sexe pour ce qui concerne les 13, 11 et 22. (72). Ronnerman et al ont étudié la hauteur de la couronne clinique chez des adolescents âges de 13 ans réparties en 4 groupes selon le type de malocclusions : classe II1 supraclusion ( groupe 1), class II2 ( groupe 2), Classe III avec articulé inversé antérieur partielle ou totale (groupe 3), et des cas avec aplasie des incisives latérales supérieures (groupe 4). Les résultats de cette étude ont montré que la hauteur de la couronne clinique était plus grande chez les groupes 1 et 3 que chez deux autres groupes (2 et 4). Ces observations ont permis d’émettre trois hypothèses : premièrement, les incisives en protrusion ont une hauteur clinique plus longue que les incisives droites. Secondairement, l’éruption des incisives est plus importante chez les sujets qui présentent une augmentation de la hauteur faciale inférieure, ce qui conduit à une augmentation de la hauteur de la couronne clinique. Enfin, les conditions gingivales locales influent sur la longueur de la couronne clinique (97)

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE SUR LES TYPOLOGIES ANTHROPOMETRIQUES ET LES VARIATIONS DES ARCADES ET UNITES DENTAIRES
I. Les Typologies Anthropométriques Crâniofaciales
I.1.Définitions
I.2. Les typologies anthropométriques
I.2.1. Les principaux points de repère
I.2.1.1. Points médians
I.2.1.2. Points latéraux
I.2.2. Mensurations et indices
I.2.2.1 Le crâne
I.2.2.2 La face
II.Variations Morphologiques Et Dimensionnelles Des Arcades Et Unités Dentaires
II.1 Modifications morphologiques et dimensionnelles des arcades dentaires
II.11. Variations de la forme générale
II.1.2. Variations de la longueur d’arcade
II.1.3. Variations de la largeur d’arcade
II.1.3.1. Au niveau des canines
I.1.3.2. Au niveau des premières molaires lactéales puis des premières prémolaires
I.1.3.3. Au niveau des premières molaires permanentes
II.1.4. Variations du périmètre d’arcade
II.1.5. Variations de la profondeur d’arcade
II.1.6. Autres facteurs influençant la morphologie des arcades dentaires
II.1.6.1. Les bases osseuses
II.1.6.2. Les facteurs dentaires et l’occlusion
II. 2.Variations dimensionnelles des unités dentaires
II.2.1. La hauteur coronaire
II.2.2.1. Les paramètres sociodémographiques
II.2.2.2. Les paramètres anthropométriques
II.2.2.2.1 La distance bi zygomatique
II.2.2.2.2 Mesure du périmètre et du diamètre du crâne
II.2.2.2.3. Mesure de la distance inter-alaire
II.2.2.2.4. Mesure de la distance inter canthus interne
II.2.2.2.5. Mesure de la distance inter pupillaire
II.2.2.2.6 Mesure de la distance bi commissurale
DEUXIEME PARTIE : RELATION ENTRE LES MENSURATIONS ANTHROPOMETRIQUES CRANIO-FACIALES, LES PARAMETRES D’ARCADES ET LES DIMENSIONS DENTAIRES
I. Matériel et méthodes
I.1. Sujets d’étude
1.2. Recueil des données
I.2.1. Données sociodémographiques
I.2.2. Données anthropométriques
I.2.3. Mensurations des arcades dentaires
1.2.4 Les Mensurations dentaires
I.3. Analyses statistiques
II. Resultats
II.1. Statistiques descriptives globales
II.2. Etudes comparatives
II.2.1. Comparaison de l’âge selon le sexe
II.2.2. Comparaison des variables anthropométriques selon le sexe
II.2.3 Comparaison des variables d’arcades selon le sexe
II.2.4. Comparaison des variables dentaires selon le sexe
II.3. Relation entre les paramètres d’arcades et les mesures anthropométriques
II.3.1. Au maxillaire
II.3.1.1. Corrélation entre les paramètres d’arcades et les mesures anthropométriques linéaires du sens vertical
II.3.1.2 Corrélation entre les paramètres d’arcades et les mesures anthropométriques linéaires des sens sagittal et transversal
II.3.1.3 Corrélation entre les paramètres d’arcades et les mesures anthropométriques angulaires et des indices crânio-faciaux
II.3.2 A la mandibule
II.3.2.1 Corrélation entre les paramètres d’arcades et les mesures anthropométriques linéaires du sens vertical
II.3.2.2. Corrélation entre les paramètres d’arcades et les mesures anthropométriques linéaires des sens sagittal et transversal
II.3.2.3. Corrélation entre les paramètres d’arcades et les mesures anthropométriques angulaires et des indices crânio-faciaux
II.4. Relation entre les paramètres dentaires et les mesures anthropométriques
II.4.1. Au maxillaire
II.4.1.1. Corrélation entre les paramètres dentaires et les mesures anthropométriques linéaires du sens vertical
II.4.1.2. Corrélation entre les paramètres dentaires et les mesures anthropométriques linéaires des sens sagittal et transversal
II.4.1.3. Corrélation entre paramètres dentaires et les mesures anthropométriques angulaires et des indices crânio-faciaux
II.4.2. A la mandibule
II.4.2.1. Corrélation entre les paramètres dentaires et les mesures anthropométriques linéaires du sens vertical
II.4.2.2. Corrélation entre les paramètres dentaires et les mesures anthropométriques linéaires des sens sagittal et transversal
II.4.2.3. Corrélation entre paramètres dentaires et les mesures anthropométriques angulaires et des indices crânio-faciaux
III. Discussion
III.1. Considérations méthodologiques et limites
III.2 Etude du dimorphisme sexuel
III.2.1 Comparaison des variables anthropométriques
III.2.2. Comparaison des variables d’arcades
III.2.3 Comparaison des variables dentaires
III.3. Relation entre les paramètres d’arcades et les mesures anthropométriques
III.4. Relation entre les paramètres dentaires et les mesures
anthropométriques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *