Corrélation entre types de pathologies et tranches d’âge

L’oto‐rhino‐laryngologie (ORL) est une spécialité médico‐chirurgicale consacrée aux maladies de l’oreille, du nez et des sinus, de la gorge et du cou. Elle s’intéresse ainsi à l’ouïe, à la voix, à la respiration, à l’odorat, au goût, à l’équilibre et dans une moindre mesure à l’esthétique du visage. C’est par excellence la spécialité de la communication, de l’expression et de l’orientation, sans oublier la dégustation Cette spécialité souffre d’une insuffisance des moyens humains et techniques en Afrique subsaharienne où le besoin se fait particulièrement sentir de par la richesse et la variété de ces affections. De plus les services d’ORL existant sont localisés dans les structures tertiaires situées principalement dans les capitales. C’est le dans le but de faire bénéficier aux populations des zones reculées du Sénégal de consultations spécialisées et de soins de qualité que des médecins spécialistes en ORL ont entrepris des missions humanitaires à travers tout le Sénégal . En partenariat avec l’ambassade de la Thaïlande au Sénégal une de ces missions humanitaires a été effectuée à l’Hôpital Départemental de Mbour du 18 au 23 aout 2013. L’équipe de médecins spécialises en ORL était composée du Professeur Bay Karim DIALLO et du Docteur Amadou THIAM. L’aspect financier était entièrement pris en charge par l’ambassade de la Thaïlande. Ce travail est une étude descriptive et rétrospective, sous forme d’un bilan de consultation oto-rhino-laryngologique. Son but est de :
➤ Dresser le profil épidémiologique et clinique des pathologies ORL à la ville de Mbour.
➤ Faire le point sur la prise en charge thérapeutique.
➤ Comparer nos résultats aux données de la littérature.
➤ Identifier les besoins en ressources humaines et en matériel afin d’améliorer la prise en charge .

HISTORIQUE

L’ORL a profondément évolué. C’est une spécialité relativement ancienne, qui s’est constituée dans la seconde moitié du XIXème siècle. Lorsqu’au début des années 1860 la laryngoscopie fut maîtrisée et diffusée, rien ne prédisposait ses nouveaux adeptes à unir leur destin professionnel à des auristes aux pratiques ancestrales. Une innovation d’importance allait bouleverser l’éclairage artificiel en otologie sous l’influence d’Antonin Von Trœltsch : le miroir concave que les oculistes venaient d’adopter pour l’examen ophtalmoscopique. C’est d’ailleurs en France, en décembre 1855, que ce jeune auriste allemand formé d’abord à l’ophtalmologie, fit part de son invention devant la Société des médecins allemands de Paris. Une étroite collaboration paraissait promise entre l’otologie et l’ophtalmologie. C’est ainsi qu’aux USA fut créée en 1869 une revue commune, les « Archives of ophtalmoloy and otology » qui se scinda huit ans plus tard en « Archives of ophtalmology » et « Archives of otology ». En France, le ministère de l’Instruction publique demandait, en 1875, un rapport pour compléter l’enseignement officiel dans les facultés de Médecine. Ce rapport ignorait totalement la laryngologie ; quant à l’otologie, à peine évoquée, il était suggéré de la rattacher à l’ophtalmologie pour créer une chaire commune, à côté de chaires pour les maladies mentales, les maladies d’enfants, la dermatologie, la syphiligraphie, et les maladies des voies urinaires. Très tôt, les laryngologistes et les otologistes découvrirent qu’ils avaient des points communs dans la recherche du meilleur éclairage pour explorer les organes de leur discipline. Les plus entreprenants d’entre eux créèrent trois revues dont les titres jalonnent l’évolution de la spécialité naissante. L’apparition en 1875 de la revue « Annales des maladies de l’oreille et du larynx, (otoscopie, laryngoscopie, rhinoscopie) » marque en France le début officieux de l’étroite collaboration entre ces deux spécialités. Son titre met en relief l’importance de l’examen « scopique ». En 1877, les « Annales » s’étendaient aux « organes annexes », essentiellement les fosses nasales et le pharynx.

La « Revue mensuelle de laryngologie, d’otologie et de rhinologie » était créée à Bordeaux en 1880 par Emile Moure qui venait de s’y installer après une formation parisienne. Il fut un des premiers ORL à exercer son activité dans les trois branches de la nouvelle discipline. Albert Ruault, et Henri Luc, de Paris, conçurent en 1887 les  » Archives internationales de laryngologie, de rhinologie et d’otologie ». Puis elles furent dirigées par Claude Chauveau (1861-1940) qui publia plusieurs livres concernant l’histoire de l’ORL. Elles deviendront en 1922  » Archives internationales de laryngologie, otologie, rhinologie et broncho-oesophagoscopie ». Ce titre montrait l’intérêt des ORL pour l’endoscopie des voies aérodigestives dont ils avaient pratiquement l’exclusivité de fait. Si le champ de la spécialité ORL se trouva bien dessiné en quelques années, peu de spécialistes avaient la double compétence otolaryngologique, la plupart étant des auristes. Ainsi, fait probablement unique dans l’histoire des spécialités médicales la spécialité précéda les véritables ORL. Devant l’absence de reconnaissance officielle de l’ORL, la formation des futurs spécialistes était laissée aux initiatives privées. On comprend le succès rencontré par la création d’une « Société Française d’Otologie et de Laryngologie » en 1882, à l’initiative de Émile Moure. Elle changea de nom en 1892 pour devenir « Société Française d’Otologie, de Laryngologie et de Rhinologie » faisant officiellement état du troisième pilier de l’ORL. La diffusion des connaissances reposait aussi sur les nombreux ouvrages qui furent publiés à cette époque de la fin du XIXe siècle, soit d’auteurs français, soit d’auteurs étrangers dont beaucoup bénéficiaient d’une traduction en français. Mais, à part quelques exceptions comme le « Guide pratique » de Baratoux publié en 1892, il fallut attendre le début du siècle suivant pour voir publiés des traités consacrés à l’ensemble de la spécialité tels que ceux de Castex et Lubet Barbon, de Escat, de Lannois, de Moure et de Laurens. Ce dernier, ancien assistant de Marcel Lermoyez, s’était vu confier par deux célèbres chirurgiens de Paris, Paul Berger et Henri Hartmann, la rédaction du tome consacré à « La chirurgie Oto-Rhino Laryngologique » de leur « Traité de médecine opératoire et de thérapeutique chirurgicale ». Cet ouvrage, paru en1906, témoignait de l’émancipation de la chirurgie ORL par rapport à la chirurgie générale [63,72]. Au Sénégal les missions humanitaires avec l’Ambassade de Thaïlande remonte à 10 ans, couvrant les banlieues et régions du Sénégal.

RAPPELS

Ville de Mbour 

Cadre général 

Située dans la région de Thiès, la ville de Mbour est le principal centre urbain de la Petite Côte. Son importance remonte au début du 18ème siècle. C’est à cette époque que des populations venant du Sine, où les guerres faisaient des ravages, se déplacèrent vers la côte pour y trouver des lieux d’implantation plus favorables : les premiers arrivants furent les Sérères, ensuite vinrent les Socés qui partagèrent longtemps les espaces de culture avec les premiers occupants. Ce furent les Socés qui baptisèrent l’emplacement « BUUR », du nom de leur village d’origine. L’endroit étant propice au développement de la pêche et de l’agriculture, d’autres migrants vinrent s’y installer :
– les Lébous du Cap-Vert ;
– les Toucouleurs de la vallée du fleuve Sénégal ;
– les Ouolofs des localités environnantes (Dakar, Rufisque, Saint- Louis…).

Avec l’installation de l’administration coloniale, Mbour se transforma rapidement en un centre actif de la traite arachidière et en nœud d’échanges au niveau commercial. En 1922, elle devint le chef-lieu administratif de la sousrégion et fut érigée en commune le 4 décembre 1926. Aujourd’hui, la ville de Mbour occupe une place importante dans le système socio- économique de la région de Thiès. Elle continue à attirer des populations venant de l’extérieur et à jouer un rôle central dans les flux d’échanges commerciaux. Son dynamisme économique provient essentiellement de l’essor des activités halieutiques et du développement du secteur touristique.

Situation de la ville dans sa région

La région de Thiès est comprise entre la latitude 14°02’ et 15°27’ Nord et la longitude 16°09’ et 17°12’ Ouest. Elle couvre une superficie de 6601 km², soit 3,35 % du territoire national. La région est divisée en trois départements : Mbour (1607 km²), Tivaouane (3121 km²) et Thiès (1873 km²). Située à 83 km de Dakar, la ville de Mbour constitue le chef-lieu du département du même nom. Elle est à 73 km de Thiès, sa capitale régionale. Sa localisation en bordure de mer, entre le Cap-Vert et la pointe de Sangomar, lui confère de nombreux atouts, au vu du développement des activités touristiques tout le long de la petite côte et surtout grâce aux fortes potentialités offertes par les activités de la pêche, la transformation et la commercialisation des produits halieutiques.

Elle joue également un rôle de centre d’échanges et de commerce très important, dont le rayonnement va au-delà de la région de Thiès. La ville est traversée par la route Nationale n° 1 Dakar- Kaolack et la route départementale n° 101 vers Joal-Fadiouth. Plusieurs embranchements non loin du centre urbain la relient à Thiès. Tout le trafic en provenance de Dakar et du Nord du pays et se dirigeant vers le Sud et l’Est passe par la ville de Mbour, qui assume donc naturellement un rôle de relais et de carrefour dans les échanges avec les autres parties du Sénégal.

La ville dans son site

La commune de Mbour est implantée sur un site en demi-cuvette fermé à l’ouest par l’océan Atlantique. La configuration du relief de la ville de Mbour offre de réelles possibilités pour le développement de la pêche et du tourisme. En effet, l’aspect général de la côte présente une plage linéaire et plate de sables fins d’une largeur moyenne de 100 m. Un tel site est favorable au développement de ces activités et à l’implantation humaine. Le climat de la ville s’inscrit dans celui du climat tropical caractérisé par l’alternance d’une saison sèche qui dure environ neuf mois et d’une saison pluvieuse comprise entre juin et septembre. De novembre à mai, la petite côte subit l’influence de l’alizé maritime et du courant froid des Canaries qui rafraîchissent les températures moyennes et diminuent l’humidité de l’air. La ville de Mbour est située à la limite des domaines sahéliens et soudaniens, avec une végétation composée de savanes arbustives et arborées. Les principales essences rencontrées sont : Acacia albida, Mayteruis senegalensis, Anona senegalensis, Eragrostistremula, Balanites aegyptiaca, Acacia sénégal, Acacia seyal… Le tapis herbacé est fait de graminées annuelles où domine le Cenchrusbiflorus. Des arbres d’alignement (cailcédrats, neems) sont implantés le long des artères principales du centre-ville, conférant au paysage urbain un cachet particulier. Cependant, cette végétation est de plus en plus dégradée, car les arbres vieillissants ne sont pas remplacés.

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Table des matières

INTRODUCTION
HISTORIQUE
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I- Ville de Mbour
I-1- Cadre général
I-2- Situation de la ville dans sa région
I-3- La ville dans son site
I-4- Caractéristiques démographiques
I-5- Caractéristiques économiques
I-6- Découpage administratif
II-Hôpital départemental de Mbour (HDM)
II- 1- Les organes de décision et de conseil
II-2- Situation des services de l’hôpital de Mbour
II-3- Situation du personnel de l’hôpital de Mbour
III-RAPPELS ANATOMIQUES
III-1- L’oreille
III-1-1 L’oreille externe
II-1-2 L’oreille moyenne
II-1-3 L’oreille interne
III-2-Les cavités nasales
III-2-1 Anatomie
III-2-2 Physiologie
III-3- Les cavités sinusiennes
III-3-1 Anatomie
III-3-2 Physiologie
III-4-Le pharynx
III-4-1 Anatomie
III-4-2 Physiologie
III-5 Le larynx
III-5-1 Anatomie
III-5-2 Physiologie
III-6- La thyroïde
III-6-1 Anatomie
III-6-2 Physiologie
III-7- Les glandes salivaires
III-7-1 Anatomie
III-7-2 Physiologie
III-8-Les ganglions lymphatiques de la tête et du cou
III-8-1 Anatomie
III-8-2 Physiologie
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I-OBJECTIFS
I-1- Objectif global
I-2- Objectifs spécifiques
II-METHODOLOGIE
II-1- Cadre d’étude
II-2- Type d’étude
II-3- Patients et méthode
III-RESULTATS
III-1- Données épidémiologiques
III-2- Données cliniques
III-2-1-Répartition des types de pathologies
III-2-2-Corrélation entre types de pathologies et tranches d’âge
III-2-3-Corrélation entre types de pathologies et sexe
III-3- Prise en charge
IV-DISCUSSION
IV-1- Au plan méthodologique
IV-2-Au plan épidémiologique
V-2-1- Age
IV-2-2 Sexe
IV-3- Au plan clinique
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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