Corrélation entre la vitesse de sédimentation verticale et Inclinée
Vitesse de sédimentation
Définition et techniques
La vitesse de sédimentation (VS) mesure la vitesse de chute libre des érythrocytes contenus dans un sang recueillit sur un anticoagulant. Elle est donc égale à la hauteur de la colonne du plasma au-dessus de la couche de globules rouges mesurée en mm (Gillet, 2005). Cette sédimentation est due au fait que la densité des hématies est supérieure à celle du plasma.
L’augmentation de la VS renseigne sur l’existence d’un état inflammatoire. Cependant, elle n’a pas de spécificité et elle ne peut pas être considérée comme un argument diagnostique (Sébahoun, 2006), mais plutôt un examen d’orientation devant un tableau clinique donné.
La mesure du taux de VS se fait par 2 méthodes :
– La méthode de Westergren ou méthode à tube vertical (Figure.5) : Il s’agit d’introduire le sang recueilli sur citrate tri-sodique 3,8 % dans un tube fin et gradué en mm par capillarité, ensuite mesurer la chute du culot globulaire après 1 heure et 2 heurs.
– La méthode à tube incliné : C’est une technique de VS accélérée permettant de mesurer la chute globulaire dans les mêmes conditions que le Westergren à l’exception de l’orientation du tube qui doit être incliné de 45 degrés et on mesure la chute en mm après un temps déterminé par l’équipe du laboratoire selon les conditions propres à chaque lieu de travail.
Variations pathologiques
Facteurs érythrocytaires
Agrégation érythrocytaire
Le phénomène d’agrégation érythrocytaire est un processus au cours duquel les globules rouges s’empilent pour former des rouleaux linéaires (Figure. 6). Au repos, ces derniers s’associent pour former un réseau tridimensionnel. Les forces de cisaillements garantissent la réversibilité du phénomène en dispersant les agrégats érythrocytaires qui ne peuvent être formés que dans des zones à faibles forces de cisaillements ou de stases (Mills, Quemada et Dufaux, 1980 ; Baskurt et Meiselman, 2010). Le cisaillement diminue fortuitement avec l’augmentation de la viscosité du sang.
Une agrégation érythrocytaire accrue peut être la conséquence de changements au niveau des propriétés cellulaires des globules rouges sans altération des caractéristiques plasmatiques (Baskurt et Meiselman, 2010). Dans ce cas la vitesse de sédimentation augmente. Cependant, certains changements dans les propriété des érythrocytes s’opposent à la formation des agrégats ce qui aboutit à la diminution de la vitesse de sédimentation. C’est le cas de la drépanocytose où les hématies marquent une irrégularité qui ne permet pas la formation d’agrégats (Duni, 1986).
Nombre d’érythrocytes
La vitesse de sédimentation est modifiée par le nombre d’hématies présentes par unité de volume. La baisse d’hémoglobine et donc de l’hématocrite dans le cas des anémies garantit une augmentation de la vitesse de sédimentation (Mehta et Hoffbrand, 2003) qui peut atteindre 40 à 50 mm à la 1ère heure dans les anémies sévères. Cette observation est due au fait que les hématies sédimentent aisément sans contraintes lorsqu’un petit nombre de particules est contenu dans un volume de fluide important (Duni, 1986). La réciproque est vraie, dans une polycythémie, le nombre élevé des particules tend à retarder leur sédimentation.
Taille des érythrocytes
Les érythrocytes sédimentent moins rapidement que les macrocytes. Comparativement aux microcytes, c’est le contraire. Cependant l’influence de la taille des érythrocytes n’est significative que dans les cas extrêmes (Duni, 1986).
Facteurs plasmatiques
La composition du plasma est de loin, le facteur influençant le plus la vitesse de sédimentation. En effet, l’agrégation érythrocytaire dépend de la composition du fibrinogène, en alpha 1 et en alpha 2 globulines et en gamma globulines (Duni, 1986 ; Baskurt et Meiselman, 2010). Les hématies sont dotées d’une charge négative répulsive, nommée le « potentiel Zeta ». Au cours d’une réaction inflammatoire, le taux de fibrinogène sérique augmente et par effet il adhère à la surface des hématies en induisant la perte de la charge négative (Cacoub et Godeau, 1994; Rasolonjatovo et al., 2014; Hermann Lessing et Delmenico, 2007). La vitesse de sédimentation s’élève donc suite à la formation d’agrégats (Figure. 7).
Corrélation entre la vitesse de sédimentation verticale et inclinée
Lieu et durée de l’étude
Notre étude a eu comme cadre le laboratoire SAISS d’analyses médicales qui est un laboratoire privé recevant un nombre satisfaisant de patients pour nos besoins, elle s’est étalée sur une période de 2 mois durant laquelle il y a eu la sélection des patients, les manipulations et l’exploitation des résultats.
Population
La présente étude est réalisée sur des patients qui se rendent au laboratoire pour effectuer des examens biologiques.
Tous les patients consentants ont été considérés comme sujet d’étude sans aucuns critères d’exclusion, à l’exception de celui de l’âge (> 18 ans).
Matériel et Méthodes
Le protocole expérimental suivi pour la comparaison des méthodes nécessite :
Une seringue à aiguille pour le prélèvement du sang veineux qui sera recueilli dans des tubes commercialisés à citrate trisodique 3,8 % (p/v),
Des tubes de Westergren à usage unique (En verre, longueur du tube : 23 cm, diamètre interne du tube : 3 mm, graduations : 0 à 170 mm, contenance ± 1 ml) (Figure.8),
Une micropipette,
Deux portoirs dont l’un sert pour le positionnement vertical des tubes (Figure.9) et l’autre pour leurs positionnements inclinés à 45 degrés (Figure.10),
Une minuterie et des gants.
Elle s’est déroulée selon le protocole:
Le sang contenu dans le tube citrate est homogénéisé soigneusement par des mouvements de retournement. La hauteur de la colonne du sang ne doit pas dépasser 2 cm et en cas d’excès, le sang est prélevé à l’aide d’une micropipette.
Le test doit être réalisé dans les deux heures qui suivent le prélèvement si l’échantillon est conservé à température ambiante. Le sang collecté sur citrate est conservé à 4°C si le test doit être obligatoirement reporté. Dans ce cas, il est réalisé dans les 6 heures qui suivent le prélèvement.
Le bouchon du tube à prélèvement est ôté et la pipette du tube de Westergren est introduite jusqu’au fond du tube. Le remplissage se fait de manière automatique par pression jusqu’à la graduation 0 et il doit être continu et sans bulles. Ensuite, le sang localisé sur la périphérie du tube est essuyé avec l’eau de javel.
La détermination de la vitesse de sédimentation par la méthode de Westergren implique le placement du tube sur un portoir en position rigoureusement verticale (Figure.9) et on note au bout d’une heure, puis de deux heures la hauteur du plasma surnagent depuis la base du ménisque supérieure jusqu’au sommet de la colonne d’hématies. Le résultat exprimé en millimètre (mm) correspond à la distance parcourue par les globules rouges pendant une heure.
Dans la méthode inclinée, le tube est placé dans un portoir incliné à 45°(Figure.10), et la lecture se fait après dix minutes et quinze minutes.
Résultats
La présente étude visant à valider la méthode inclinée vis-à-vis de sa rapidité, a concerné 58 patients se présentant au laboratoire Saiss pour des analyses médicales.
Taux des vitesses de sédimentation – Femmes-
Les valeurs de la vitesse de sédimentation des femmes consultées sont représentées dans le tableau .2 . Néanmoins, le résultat de la VS à la deuxième heure n’est pas mesuré pour neuf femmes (Tableau .3).
Exploitation statistique et commentaires – Femmes-
Calcul des indicateurs statistiques
Suite aux valeurs obtenues, on a calculé les indicateurs statistiques permettant une comparaison objective des deux méthodes, c’est ainsi qu’on a déterminé les paramètres suivants (Tableau.4) :
Discussion
Les résultats découlants de l’étude sont concordants et montrent une réelle corrélation entre la méthode de référence de Westergren et la méthode inclinée légèrement modifiée par nos soins (10 min – 15 min) pour l’adapter au contexte local. De tels résultats ont été obtenus par d’autres équipes de recherche à l’instar de Reza Hashemi et al. Dans son étude intitulée « Erythrocyte Sedimentation Rate Measurement Using as a Rapid Alternative to the Westergren Method » qui a montrer une bonne corrélation avec une microtechnique à 20 min et l’équipe du Pr Trevisanuto intitulée : « [The micro-ESR with the capillary tube inclined to 45 degrés in the « sepsis screen » of neonatal infection due to beta-hemolytic B-group Streptococcus] » qui ont pu démontrer encore une fois la bonne corrélation entre les méthodes inclinées à 45 degrés et la méthode de référence avec une variabilité du temps inhérente aux conditions expérimentales.
Conclusion
Au terme de notre étude où il était question d’évaluer la performance de la méthode inclinée de détermination de la VS et de la comparer à la méthode de référence de Westergren. Cette étude a comparé les valeurs obtenues en inclinée en 10 min et en 15 min avec celles obtenues en verticale respectivement en 1h et en 2h. L’exploitation statistique des résultats observés montre un coefficient de corrélation de 0,939 à 10 min et 0,974 à 15 min avec un Fisher satisfaisant au de seuil α=5%. Données réconfortées par d’autres études tel que celle du Pr. Trevisanuto ou celle du groupe Reza Hashemi et al.
|
Table des matières
Remerciements
Table de matières
Liste des illustrations
Liste des tableaux
Présentation du stage
Introduction
Chapitre 1: Revu de littérature
I. Le Sang
1. Définition
2. Composition du sang
2.1 Plasma
2.2 Eléments figurés du sang
II. Vitesse de sédimentation
1. Définition et techniques
2. Valeurs normales et variations physiologiques
3. Variations pathologiques
3.1 Facteurs érythrocytaires
3.2 Facteurs plasmatiques
4. Facteurs techniques et mécaniques influants sur la VS
4.1 Calibre et longueur du tube
4.2 Position du tube
4.3 Température
Chapitre 2: Corrélation entre la vitesse de sédimentation verticale et Inclinée
1. Lieu et durée de l’étude
2. Population- considérations éthiques
3. Matériels et méthodes
4. Résultats
4.1 Taux des vitesses de sédimentation – Femmes-
4.2 Exploitation statistique et commentaires – Femmes-
4.3 Taux de vitesse de sédimentation – Hommes-
4.4 Exploitation statistique et commentaires – Hommes –
4.5 Exploitation statistique et commentaires – Population étudiée-
4.6 Analyse de corrélation
5. Discussion
6. Conclusion
Bibliographie
Télécharger le rapport complet