Madagascar est reconnu dans le monde par l’originalité, la richesse et l’exceptionnel endémisme de sa biodiversité. Les environnements tropicaux contiennent certains des écosystèmes les plus riches au monde. Comptant les forêts tropicales jusqu’aux récifs coralliens, ces écosystèmes contiennent la plupart des espèces végétales et animales du monde et assurent des fonctions écologiques qui contribuent à la vie sur terre. L’avenir écologique de notre planète dépendrait de l’existence continue de grande étendue d’environnements tropicaux naturels. Ces réseaux de plantes et d’animaux qui sont intimement liés dans ces écosystèmes tropicaux ont évolués avec interdépendance pendant des millions d’années.
Madagascar étant la 4ème plus grande île du monde, possède une faune et une flore qui la distingue des autres pays, mais elle se trouve actuellement en danger face aux activités de l’être humain. Sachant que 80% de la population malgache vivent dans le milieu rural et n’hésitent pas à exploiter directement la forêt pour subvenir à leurs besoins. Or, il est donné beaucoup d’importance à la politique de la conservation, plus précisément, un effort pour créer un système de conservation et de développement a été bâti par le Gouvernement dans les années 80 ; ce qui aboutit à l’élaboration d’une stratégie nationale de conservation (1985) et d’un Plan d’Action Environnementale (PAE) en 1987. L’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées) appuyée par l’USAID (United States Agency for International Development) a été créée pour mettre en œuvre et réaliser ce plan. Le Parc National de Ranomafana est un exemple d’aire protégée où l’action de développement a été mise en place dans les villages environnants dans le but de la conservation et de la promotion du l’environnement.
MONOGRAHIE DU PARC NATIONAL DE RANOMAFANA
Le parc est traversé par les routes nationales 45 et 25 qui sont les principales voies de transport de la région. Les aéroports les plus proches se trouvent à Fianarantsoa et à Mananjary. Une large proportion du parc est inaccessible aux véhicules Le Parc National de Ranomafana a été créé afin de préserver la diversité biologique et les écosystèmes par un programme alliant la conservation de la région interne du parc et l’amélioration des niveaux de vie et des alternatives de revenus de la zone périphérique du Parc.
Historique
Le nom de Ranomafana, qui signifie « eau chaude » est associé aux sources thermales situées à l’intérieur et autour de la ville. Le parc est le fruit de la reconnaissance par le gouvernement Malagasy de l’importance biologique de la région. Notamment suite aux recherches scientifiques approfondies menées par le Duke University depuis 1981. Ces recherches ont révélé que la région recelait plusieurs espèces de faunes et de flore rares et uniques. Le parc a été visé afin de préserver la diversité biologique et écologique du parc. Il est devenu alors le 4ème Parc National par le décret n° 91 250 du 7 Mai 1991 et inauguré le 31 Mai 1991 par le gouvernement Malagasy grâce aux efforts du projet Parc National Ranomafana financé par l’USAID, qui en même temps approuvait la création d’un programme de conservation et de développement durable pour la région. Au début de sa création le parc a été dirigé par les agents des eaux et forêts, mais il est maintenant sous la responsabilité de l’ANGAP.
Après l’assurance de la capacité de guérison de la source thermale (découverte par RAGNOVAVY Rafaliana dans les années 1880) ils construisirent un petit bassin et de salles de bains tout près. Les nouvelles sur la source thermale se rependirent vite et les gens commencèrent à venir partout de Madagascar pour visiter la ville à la recherche de remède contre la paralysie, la lèpre, la maladie de la peau, et les maladies causées par le dur labeur dans l’eau. Ainsi beaucoup de visiteurs arrivèrent, augmentant le nombre de la population. Les quatre villages auparavant se fusionnèrent en un seul appelé « RANOMAFANA » ou « EAU CHAUDE ».
Les activités furent très strictes quant à la propreté de l’utilisation de la source, ils instituèrent des règles d’utilisation dont :
● Il fut interdit de porter des bijoux en or dans la source
● Il fut interdit d’élever des cochons ou des porcs aux alentours de la source
● Il fut prohibé de déféquer ou uriner dans la source
● Les sorciers ne furent pas autorisés à prendre un bain dans la source
● Il fut interdit de faire payer les frais aux malades ayant besoin de traitement .
Les aînés disent qu’un animal énorme apparaîtrait si les tabous ou les restrictions n’étaient pas honorés.
Milieu physique
Topographie
Le parc a un relief principalement montagneux et contient des forets humides de basse altitude, des forets ombrophiles et des forets de hauts plateaux. L’inclinaison altitudinale variant de 400 à 1417 mètres rehausse considérablement les diversités biologiques du parc . Les deux plus hautes montagnes de la région sur lequel sont situés des points géodésiques se trouvent à l’intérieur du parc, à savoir les monts Maharia au sud et Vohidratiana au nord.
Climat
Caractérisé par des forets humides tropicaux, les températures moyennes varient entre 14° et 20°C avec un minimum de 1°C et un maximum de 37°C . Les précipitations annuelles sont en moyennes de 2300mm à 4000mm mais elles sont extrêmement variables d’une année à une autre en fonction des dépressions tropicales et des cyclones.
La zone périphérique
Historiquement, la zone périphérique du parc est définie comme étant la zone de 5km autour du parc. La zone ainsi spécifiée, contenant approximativement 15 000 ha de terre, c’est-à-dire 4 fois plus que la superficie du parc. Suivant cette définition, il y avait plus de 150 villages estimés à 25 000 habitants dans 54 fokonany à l’intérieur de la zone périphérique. En 1995, la définition de la zone périphérique a été clarifiée à l’évaluation des informations qui ont indiqué que les pressions les plus fortes sur le parc venaient des villages situés dans la zone de 3km à partir de la limite du parc . Une nouvelle définition de la zone périphérique s’ensuit, selon les critères établis. La nouvelle zone périphérique comprend 96 petits villages et englobe les parties des 24 fokontany situées à l’intérieur d’une étendue de 3km autour et perpendiculaire au périmètre du parc.
Milieu humain
Typologie de la population
La région de Ranomafana comprend deux types de population qui sont : « les Tanala » et « les Betsileo ». Ces deux types de populations habitent dans la zone périphérique du parc national de Ranomafana. Historiquement, les premiers colons furent les immigrants betsileo qui fuyaient les formes de taxes et travaux forcés du royaume Merina et Betsileo. Ce sont ces premiers colons qui furent appelé ensuite: les « gens de la forêt » ou « Tanala » (fin du 18ème siècle). Les Tanala et les Betsileo qui cohabitent dans la zone périphérique du parc sont en partie des agriculteurs. Les betsileo utilisent la riziculture irriguée, et les Tanala pratiquent la riziculture sur Tavy .
Viennent ensuite certains immigrants venant de la côte Est en longeant le corridor entre Mananjary et les Hauts plateaux (région du sud) autour de Fianarantsoa, Ambalavao, Ambohimahasoa, Alakamisy ou Ambositra. Ils sont arrivés dans la région de Ranomafana entre le 18ème et le 19ème siècle . Beaucoup de raisons ont incité ces immigrants à quitter les hauts plateaux :
❖ la fuite des royaumes Merina et Betsileo avec toutes les formes de taxes et de travaux forcés
❖ la terreur semée par les voleurs et les malfaiteurs venant du sud
❖ la croissance démographique .
Le village de Ranomafana fut à l’origine constitué de 4 petits villages dont 2 sur la côte Est de la rivière de Namorona et 2 à l’ouest. Ces villages étaient peuplés par une mixture de Betsileo.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : LOCALISATION, CARACTERISTIQUES DE LA ZONE D’ETUDE ET CADRE THEORIQUE
Chapitre I : Monographie du Parc National de Ranomafana
Chapitre II : Situation économique
Chapitre III : Cadre théorique et approche méthodologique
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC DE LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU PARC NATIONAL DE RANOMAFANA
Chapitre I : Analyse de la politique actuelle
Chapitre II : Analyse du contrôle des rats dans la zone périphérique du Parc National de Ranomafana
Chapitre III : Le Community Trap Barrier System (CTBS)
Chapitre IV : Analyses évaluative des résultats
TROISIEME PARTIE : PERSPECTIVE POUR LE DEVELOPPEMENT
Chapitre I : Stratégie globale de lutte fondée sur l’extension du CTBS
Chapitre II : Mesures économiques et sociales
Chapitre III : Recommandations spécifiques sur la lutte contre les rats
CONCLUSION GENERALE
– Table des matières
– Liste des tableaux
– Liste des figures
– Liste des photos
– Bibliographie
– Annexes