GENERALITES SUR LE PALUDISME
RAPPEL HISTORIQUEย
Le paludisme sรฉvirait depuis la Prรฉhistoire et รฉtait dรฉjร connu dans lโAntiquitรฉ [9]. En รgypte, 1600 avant J.C., sont dรฉcrits sur des papyrus l’association frissons-fiรจvre et splรฉnomรฉgalie, ainsi que les mesures ร prendre pour รฉviter l’entrรฉe dans les maisons de ยซย vapeurs provoquant des fiรจvresย ยป et la concordance entre les crues du Nil et l’apparition des fiรจvres intermittentes.
Au IVรจme siรจcle avant J.C., Hippocrate a rรฉalisรฉ ses premiรจres descriptions cliniques des fiรจvres palustres avec la triade classique ยซย frissons-sueur-fiรจvreย ยป selon des sรฉquences quotidiennes, tierces ou quartes. Au IIรจme siรจcle avant J.C., les Grecs et les Romains ont rรฉvรฉlรฉ une corrรฉlation รฉtiologique entre les fiรจvres intermittentes et la proximitรฉ de marรฉcages. Le terme italien de ยซย mal ariaย ยป traduit bien la liaison faite par les Italiens entre les fiรจvres et les miasmes vรฉhiculรฉs dans l’air. Le terme francophone de paludisme, introduit par Laveran (1893), traduit la liaison ยซย fiรจvres-maraisย ยป (palud = marais). A la fin du XIXรจme siรจcle, le mรฉdecin militaire Alphonse Laveran fut le premier ร dรฉmontrer la nature parasitaire en dรฉtectant ยซย des รฉlรฉments pigmentรฉs dans les globules rouges des malades atteints de fiรจvres palustres, qui se prรฉsentent sous formes de croissant, de sphรจres, de flagellesย ยป et l’appellera ยซย Oscillaria malariaeย ยป (1881). En Italie, les travaux de Golgi (1889), de Grassi et Faletti (1892) sur Plasmodium vivax et Plasmodium malariae et de Welch (1897) confirment l’origine parasitaire et l’identitรฉ spรฉcifique des parasites. Entre 1895 et 1898, Ross s’acharne ร montrer que le paludisme pouvait รชtre transmis par les moustiques. Aprรจs de nombreuses dissections d’anophรจles, il observe que vers le 7รจme ou 8รจme jour, des capsules รฉclatent libรฉrant de nombreux bรขtonnets qui se concentrent dans les glandes salivaires. Il a pu alors conclure que le paludisme est transmis d’une personne malade ร un sujet sain par l’espรจce appropriรฉe de moustique qui l’inocule en le piquant. En 1907, le travail de Ross sera rรฉcompensรฉ par le prix Nobel de Mรฉdecine [9].
QUELQUES DEFINITIONS ET NOTIONS ESSENTIELLES SUR LE PALUDISME
Physiopathologie du paludisme
Le paludisme (ou malaria) est une maladie infectieuse due ร un parasite du genre Plasmodium. Il est transmis ร l’homme par une espรจce de moustique particulier : les anophรจles et uniquement par les anophรจles femelles. Il peut se contracter dans presque toutes les rรฉgions chaudes intertropicales du globe, lร oรน peut vivre ce moustique, principalement l’Afrique Sub-saharienne, l’Asie du Sud-Est et l’Amรฉrique Latine [10].
Cinq espรจces de Plasmodium sont impliquรฉes en pathologie humaine :
โค Plasmodium falciparum (qui cause une forme ยซ maligne ยป du paludisme, ou fiรจvre tierce maligne ayant une pรฉriodicitรฉ des recrudescences fรฉbriles de 2 jours).
โค Plasmodium vivax (qui cause une forme ยซ bรฉnigne ยป du paludisme ou fiรจvre tierce ayant une pรฉriodicitรฉ des recrudescences fรฉbriles de 2 jours)
โค Le plus rare Plasmodium ovale (qui cause une forme ยซ bรฉnigne ยป du paludisme ou fiรจvre tierce ayant une pรฉriodicitรฉ des recrudescences fรฉbriles de 2 jours) n’est rencontrรฉ que dans certaines zones de l’Afrique intertropicale.
โค Plasmodium malariae (qui est la cause du paludisme ยซ bรฉnin ยป quarte ayant une pรฉriodicitรฉ des recrudescences fรฉbriles de 3 jours).
โค Plasmodium knowlesi proche gรฉnรฉtiquement de Plasmodium vivax et microscopiquement de Plasmodium malariae. Il a รฉtรฉ dรฉcouvert rรฉcemment chez l’Homme en Malaisie (mais รฉtait connu antรฉrieurement chez le singe) [11].
– Plasmodium falciparum est lโespรจce la plus pathogรจne et responsable des cas mortels. Elle est prรฉsente dans les zones tropicales dโAfrique, dโAmรฉrique Latine et dโAsie. Elle est dominante en Afrique.
– Plasmodium vivax, coexiste avec P. falciparum dans de nombreuses parties du monde et est prรฉsente dans certaines rรฉgions tempรฉrรฉes.
– Plasmodium ovale, principalement trouvรฉe en Afrique de lโOuest, ne tue pas mais peut entraรฎner des rechutes 4 ร 5 ans aprรจs la primo infection.
– Plasmodium malariae a une distribution mondiale mais trรจs inรฉgale. Elle nโest pas meurtriรจre mais peut entraรฎner des rechutes jusquโร 20 ans aprรจs la primo infection [12].
Le cycle รฉvolutif du parasite du paludisme
Lโinfestation naturelle de lโhomme se fait par inoculation des sporozoรฏtes pendant la piqรปre de lโanophรจle (a). Les parasites ne restent pas plus dโune demi-heure dans le sang, puis vont se rรฉfugier dans les hรฉpatocytes oรน ils se multiplient dans le cytoplasme en formant de volumineuses cellules plurinuclรฉes, les schizontes hรฉpatocytaires (b). Quand ces schizontes sont mรปrs, la cellule-hรดte est lysรฉe et libรจre autant de mรฉrozoรฏtes quโil y avait de noyaux dans le schizonte (c). Cette pรฉriode est cliniquement muette et dure de 1 ร 3 semaines. Chez P. vivax et P. ovale, la schizogonie hรฉpatique peut ne pas รชtre immรฉdiate : certains parasites se transforment dans les hรฉpatocytes en stades latents, les hypnozoรฏtes, qui seront ร lโorigine de rechutes plusieurs mois voire plusieurs annรฉes aprรจs lโinfestation. Ces mรฉrozoรฏtes gagnent la circulation sanguine et colonisent les globules rouges. Ils deviennent alors des trophozoรฏtes intra-รฉrythrocytaires qui, ร leur tour, subissent une schizogonie (division multiple). A maturitรฉ les schizontes intra-รฉrythrocytaires sont appelรฉs corps en rosace. En lysant leur cellule-hรดte, ils se scindent libรฉrant dans le sang des mรฉrozoรฏtes qui vont entamer un nouveau cycle รฉrythrocytaire (d). Aprรจs plusieurs cycles รฉrythrocytaires, la reproduction sexuรฉe ou gamogonie dรฉbute : des gamรฉtocytes se forment (e). Ces derniers ne pourront รฉvoluer que chez lโanophรจle, oรน se dรฉroulent en 10 ร 20 jours la fin de la gamogonie puis la sporogonie (formation des sporozoรฏtes) : dans le tube digestif de lโinsecte, chaque gamรฉtocyte รฉvolue soit en 1 macrogamรจte femelle soit en 8 microgamรจtes mรขles (f). Un macro et un microgamรจte fusionnent pour former lโookinรจte, ลuf mobile, qui traverse la paroi du tube digestif et sโenkyste en oocyste juste sous la membrane basale. A lโintรฉrieur de chaque oocyste se forme un grand nombre de sporozoรฏtes qui vont รชtre libรฉrรฉs dans lโhรฉmolymphe pour gagner les glandes salivaires (g) prรชts ร รชtre inoculรฉs lors de la prochaine piqรปre de lโinsecte. La durรฉe du cycle chez lโanophรจle (environ 1 ร 2 semaines) dรฉpend de lโespรจce plasmodiale et de la tempรฉrature ambiante (voir le cycle du parasite ร la page suivante).
Les symptรดmes
Les premiers symptรดmes du paludisme ne sont pas spรฉcifiques et ressemblent aux symptรดmes dโune maladie virale systรฉmique mineure. Ce sont : des cรฉphalรฉes, une lassitude ou de la fatigue, une gรชne abdominale et des douleurs musculaires et articulaires, suivies de fiรจvre, de frissons, de transpiration, dโanorexie, de vomissements et dโune aggravation du malaise. Il sโagit lร du tableau typique dโun paludisme simple. Les rรฉsidents des zones dโendรฉmie connaissent souvent bien cette association de symptรดmes et en font eux-mรชmes le diagnostic. Le paludisme est de ce fait frรฉquemment diagnostiquรฉ sur la base de ces seuls symptรดmes. Les infestations ร P. vivax et P. ovale peuvent, plus que les autres, รชtre associรฉes ร des paroxysmes palustres bien dรฉfinis, au cours desquels une fiรจvre en clocher et des frissons se produisent ร intervalles rรฉguliers. A ce stade, lorsque rien nโindique un dysfonctionnement des organes vitaux, le taux de lรฉtalitรฉ est faible (autour de 0,1% pour P. falciparum, les autres types dโaccรจs palustre รฉtant rarement mortels chez lโHomme) pour autant quโon administre rapidement un traitement efficace. Mais si lโon donne des mรฉdicaments inefficaces ou en cas de retard du traitement dโun paludisme ร falciparum, la charge parasitaire continue ร augmenter et il peut sโensuivre un paludisme grave. Un malade prรฉsentant les symptรดmes mineurs peut รฉvoluer en quelques heures vers un paludisme grave. Celui-ci se manifeste habituellement par un ou plusieurs des signes suivants : coma (neuropaludisme), acidose mรฉtabolique, anรฉmie sรฉvรจre, hypoglycรฉmie et, chez lโadulte, insuffisance rรฉnale aiguรซ ou ลdรจme aigu du poumon. En lโabsence de traitement, le paludisme grave est presque toujours mortel [14].
Diagnostic biologique du paludisme
Le diagnostic repose sur la dรฉcouverte et lโidentification du parasite par examen direct au microscope aprรจs coloration dโune goutte รฉpaisse ou frottis sanguin.
– Goutte รฉpaisse : Elle est destinรฉe ร mettre en รฉvidence le parasite du paludisme. Une goutte de sang est รฉtalรฉe sur une lame de verre jusquโร environ 1 cmยฒ, puis longuement sรฉchรฉe, enfin dรฉshรฉmoglobinisรฉe et colorรฉe au May-Grunwald-Giemsa et examinรฉe au microscope. Cโest une mรฉthode sensible.
– Frottis mince : Il est rapide et permet de calculer le pourcentage dโhรฉmaties parasitรฉes et dโapprรฉcier lโespรจce plasmodiale en cause [15].
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
OBJECTIFS
I. GENERALITES
1. GENERALITES SUR LE PALUDISME
1.1 RAPPEL HISTORIQUE
1.2 QUELQUES DEFINITIONS ET NOTIONS ESSENTIELLES SUR LE PALUDISME
1.2.1 Physiopathologie du paludisme
1.2.2 Le cycle รฉvolutif du parasite du paludisme
1.2.3 Les symptรดmes
1.2.4 Diagnostic biologique du paludisme
1.2.5 Traitement et Prรฉvention du paludisme
1.2.6 Situation du paludisme dans le monde
2. LES CARACTERISTIQUES DU MEDICAMENT ET SON CONTROLE DE QUALITE
2.1. NOTIONS ESSENTIELLES SUR LE MEDICAMENT
2.1.1 Dรฉfinition du mรฉdicament
2.1.2 Les รฉlรฉments constitutifs du mรฉdicament
2.1.3 Lot et numรฉro de lot
2.1.4 Mรฉdicaments essentiels
2.1.5 Gรฉnรฉriques et contrefaรงons
2.1.6 Dรฉnomination Commune Internationale (D. C. I)
2.1.7 Spรฉcialitรฉ ou nom de marque
2.1.8 Formes galรฉniques
2.2 LES MEDICAMENTS ANTIPALUDIQUES ETUDIES
2.3 CONTROLE DE QUALITE DES MEDICAMENTS
2.3.1 La Notion de qualitรฉ des mรฉdicaments
2.3.2 Bonnes Pratiques de Fabrication des produits pharmaceutiques (B.P.F)
2.3.3 Autorisation de mise sur le marchรฉ
2.3.4 Le Contrรดle de qualitรฉ des mรฉdicaments
2.3.5 Objectif du contrรดle de qualitรฉ
2.4 TECHNIQUES DโANALYSES DES MEDICAMENTS
2.4.1 Contrรดle de lโรฉtiquetage
2.4.2 Essais
2.4.3 Dosage des mรฉdicaments
1. TYPE ET PERIODE DโETUDE
2. CADRE DE LโETUDE
3. ECHANTILLONNAGE
4.TECHNIQUES DโANALYSE
4.1 MATERIEL UTILISE POUR LES ANALYSES
4.1.1 Instruments dโanalyse
4.1.2 Rรฉactifs
4.1.3 Appareillage
4.2 METHODES DโANALYSES UTILISEES
4.2.1 Examen visuel
4.2.2 Identification
4.2.3 Dosage
III. RESULTATS
1.METHODES DโANALYSE
1.1 Mรฉthodes chimiques
1.2 Spectrophotomรฉtrie dans UV
1.3 Dosage par HPLC
2. RESULTATS
2.1 Qualitรฉ et formes galรฉniques
2.2 Qualitรฉ et Continent dโorigine du fabricant
2.3 Qualitรฉ et rรฉgion de prรฉlรจvement
2.4 Qualitรฉ et secteur de prรฉlรจvement
2.5 Qualitรฉ et Circuit de distribution/prรฉlรจvement
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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