Contrôle de la qualité de médicaments commercialisés

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les médicaments contrefaits constituent 10 % du marché mondial des médicaments (10; 16). Ils circulent le plus souvent dans les pays en voie de développement. Cette situation peut s’expliquer par la porosité des frontières entraînant l’introduction facile et fréquente de médicaments contrefaits dans ces pays, ce qui se traduit par une croissance de la vente illicite de médicaments. Malgré le coût élevé associé au contrôle de qualité des médicaments, ces produits doivent être suivis par descontrôles qualitatifs et quantitatifs afin de déterminer leurs teneurs en substances actives conformément aux formules annoncées, pour éviter les échecs thérapeutiques et l’apparition de résistance. L’absence de moyens techniques rend le suivi de la qualité de ces médicaments difficile car le contrôle fait appel à des réactifs, du matériel et des techniques d’analyses modernes qui ne sont pas souvent disponibles dans les pays en voie de développement. Ainsi, il s’avère nécessaire de développer de nouvelles technologies simples, accessibles géographiquement et financièrement pour le contrôle de la qualité des médicaments.

C’est dans ce contexte que l’École d’ingénieurs et d’architectes de Fribourg (HES SO), en collaboration avec la section des sciences pharmaceutiques de l’Ecole de Pharmacie de Genève de Lausanne, a développé un appareil dénommé électrophorèse capillaire budget (ECB) permettant d’effectuer le contrôle de qualité des médicaments suivant le principe d’analyse séparative de l’électrophorèse. Cet appareil a été conçu à un coût abordable et son fonctionnement nécessite l’utilisation de très faibles quantités de consommables (réactifs et solvants). De par son pouvoir de séparation et sa grande efficacité, la méthode d’électrophorèse capillaire peut suppléer celles des chromatographies en phase liquide et gazeuse. Elle est moins contraignante et permet de faire des analyses rapides à moindre coût pour les pays qui ne disposent pas assez de moyens.

GENERALITES SUR LE MEDICAMENT

Définition du médicament

Selon la loi 94-57 du 28 juin 1994 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le médicament est défini comme toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés préventives ou curatives à l’égard des maladies humaines ou animales ; ainsi que tout produit pouvant être administré à l’homme ou à l’animal en vue d’établir un diagnostic médical, de restaurer, de corriger ou de modifier leurs fonctions organiques (30). Les produits suivants sont considérés comme des médicaments :
– Les produits cosmétiques et d’hygiène corporelle, contenant une substance ayant une action thérapeutique ou une substance susceptible de manifester une action lors de son utilisation normale ;
– Les produits présentés comme pouvant neutraliser ou détruire, sur l’organisme humain, les substances toxiques (employés dans un but précis) ou agissant sur l’organisme humain ayant subi l’effet de telles substances ;
– Les produits présentés comme supprimant l’envie de fumer ou réduisant l’accoutumance au tabac ;
– Les eaux minérales naturelles dont les caractéristiques initiales ont été modifiées par l’addition d’un produit autre que le gaz naturel s’échappant du griffon de leur source et qui sont présentées soit comme possédant des propriétés curatives ou préventives soit sous une forme pharmaceutique particulière en vue d’une application de ces propriétés ;
– les produits utilisés pour l’application des lentilles de contact ;
– Les produits d’origine humaine ne sont pas considérés comme des médicaments.

Les médicaments vétérinaires sont soumis à une législation particulière les concernant.

Selon l’OMS, un médicament correspond à : « toute substance entrant dans la composition d’un produit pharmaceutique et destinée à modifier ou explorer un système physiologique dans l’intérêt de la personne qui la reçoit ».

Qualité du médicament

Définition de la Qualité

Selon l’association américaine des fabricants de produits pharmaceutiques, « la qualité d’un médicament, ou d’un produit assimilé, est la somme de tous les facteurs qui contribuent directement ou indirectement à la sécurité, à l’activité et à l’acceptabilité du produit » [1]. La désignation de la qualité appliquée à un médicament exige :
– qu’il contienne la quantité de chaque principe actif inscrit sur l’étiquette, dans les limites spécifiées ;
– qu’il contienne cette quantité dans chaque dose unitaire ;
– qu’il soit exempt de substances étrangères ;
– qu’il maintienne son dosage, sa disponibilité thérapeutique, son apparence jusqu’à l’utilisation ;
– qu’il libère le principe actif avec une entière biodisponibilité, aprèsadministration [1].

Notions générales sur la qualité du médicament 

Suite à une résolution de l’OMS relative au système de certification de la qualité des produits pharmaceutiques, des concepts nouveaux se sont imposés. En effet, les pays industrialisés se sont engagés dans la gestion de la qualité des produits pharmaceutiques à travers divers concepts tels que l’assurance de la qualité, les bonnes pratiques de fabrication (BPF) et le contrôle de la qualité [30].

Gestion de la qualité d’un médicament
Le pharmacien responsable d’un établissement de fabrication de produits pharmaceutiques doit produire des médicaments adaptés à l’emploi, répondant aux exigences du dossier d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) et n’exposant les patients à aucun risque lié à des carences en matières de sécurité, de qualité ou d’efficacité. La réalisation de ces objectifs de qualité engage la responsabilité de la direction de l’entreprise et du pharmacien responsable. Elle requiert la participation et l’engagement du personnel dans les départements et à tous les niveaux de l’entreprise [9]. Pour démarrer la fabrication d’un médicament à l’échelle industrielle, il ne suffit pas :
– d’avoir mis au point la formule la mieux adaptée à son mode d’administration ;
– d’être assuré de sa stabilité dans les conditions de conservation bien délimitées ;
– d’avoir démontré son efficacité pour une indication thérapeutique donnée ;
– d’avoir décrit et argumenté ces données dans un dossier de demande d’AMM.

Il est également nécessaire, pour garantir la conformité au dossier d’AMM de chaque unité fabriquée, que l’entreprise dispose d’un système d’assurance de la qualité bien conçu, correctement mis en œuvre et efficacement contrôlé [9]. Ce système inclut le concept de Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) et donc de contrôle de la qualité. Il doit bénéficier d’une documentation complète et être rédigé avec efficacité. Chaque poste de vérification de la qualité doit être doté d’un personnel compétent, en nombre suffisant et formé en permanence. Les locaux, le matériel et les installations doivent convenir à leur usage.

Assurance qualité
L’assurance de la qualité est un large concept qui couvre tout ce qui peut, individuellement ou collectivement, influencer la qualité d’un produit. Elle représente l’ensemble des mesures qui doivent être prises pour s’assurer que les médicaments fabriqués sont de la qualité requise pour l’usage auquel ils sont destinés. Les normes de la famille ISO 9000 ont été conçues pour donner un langage commun au management de la qualité. Elles constituent une référence essentielle. Il convient de noter que ces normes évoluent et de nouvelles versions apparaissent [8]. Les normes de la famille ISO 9000 comprennent :
■ la norme ISO 9000 version 2000 qui décrit les principes essentiels de management de la qualité et en spécifie la terminologie ;
■ la norme ISO 9001 version 2000 qui est relative aux exigences des systèmes de management de la qualité. Elle concerne essentiellement le management de la qualité pour des installations réalisant de la production ou assurant des services, y compris des analyses chimiques.
■ la norme ISO 9001 version 2000 met en avant le rôle et l’implication de la direction de l’entreprise dans la mise en place et le suivi du système de management de la qualité tout en renforçant la prévalence du client. En effet, elle porte sur l’aptitude du système de management de la qualité à satisfaire les exigences du client. La conformité aux exigences de cette norme peut faire l’objet d’une certification par un organisme extérieur.
■ la norme ISO 9004 version 2000 qui est relative aux lignes directives pour l’amélioration des performances. Elle est recommandée comme guide pour les organismes dont la direction souhaite aller au-delà de l’ISO 9001, c’est-à-dire à la recherche de l’amélioration continue des performances.

Toutefois, la norme ISO 9004 version 2000 n’est pas destinée à des fins de certification ou contractuelles.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. GENERALITES SUR LE MEDICAMENT
I.1. Définition du médicament
I.2. Qualité du médicament
I.2.1. Définition de la Qualité
I.2.2. Notions générales sur la qualité du médicament
I.2.3. Critères de qualité d’un médicament
I.2.4. Evaluation de la qualité d’un médicament
I.3. Médicaments de qualité inférieure et contrefaits
II – PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES, MODE OBTENTION ET UTILISATION DES MEDICAMENTS ETUDIES
II.1. Quinine
II.1.1. Structure
II.1.2. Méthodes d’Obtention de la quinine
II.1.3. Utilisation thérapeutique de la quinine
II.2. Furosémide
II.2.1. Structure
II.2.2. Méthodes d’obtention du furosémide
II.2.3. Utilisation thérapeutique du furosémide
II.3. Sulfaméthoxazole et Triméthoprime
II.3.1 Structure du sulfaméthoxazole
II.3.2. Méthodes d’obtention
II.4. Phénobarbital
II.4.1. Structure chimique
II.4.2. Méthode d’obtention du phénobarbital
II.4.3. Utilisation thérapeutique
III. METHODES D’IDENTIFICATION ET DE DOSAGE DES MEDICAMENTS
III.1. Chromatographie liquide haute performance (CLHP)
III.1.1. Principe et fonctionnement
III.1.2. Appareillage
III.2. Electrophorèse capillaire (EC)
III.2.1. Principe et fonctionnement
III.2.2. Appareillage
III.2.3. Migration électrophorétique
III.2.4. Ecoulement électro-osmotique
III.2.5. Mobilité apparente
III.2.6. Avantages et inconvénients de l’électrophorèse capillaire
III.2.7. Techniques pour l’amélioration du seuil de quantification
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. Cadre de l’étude
II. Objectifs de l’étude
II.1. Objectif général
II.2. Objectifs spécifiques
III. MATERIELS ET METHODES
III.1. Matériel
III.1.1. Appareil d’électrophorèse capillaire
III.1.2. Petit matériel
III.1.3. Verrerie
III.1.4. Substances de référence
III.1.5. Réactifs
III.2. Méthodes
III.2.1. Méthode d’échantillonnage
III.2.2. Méthodes d’identification et de dosage
IV. RESULTATS
IV.1. Résultats de la collecte des échantillons par molécule
IV.2. Résultats du dosage de la Quinine
IV.2.1. Méthode de calcul du pourcentage en quinine chlorhydrate des échantillons analysés
IV.2.2. Expressions des résultats de l’analyse des échantillons
IV.3. Résultats du dosage du furosémide
IV.4. Résultats du dosage du Phénobarbital
V. Résultats du dosage du sulfaméthoxazole et du triméthoprime
VI. Résultats du test de comparaison entre les méthodes de CLHP et d’ECB80
VI.1. La quinine
VI.2. Furosémide
VI.3. Phénobarbital
VI.4. Sulfaméthoxazole
VI.5. Triméthoprime
VII – Discussion
CONCLUSION

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