Modifications organisationnelles et contrรดle de gestion
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Le systรจme de contrรดle de gestion est basรฉ sur le dรฉcoupage de lโentreprise en centre de responsabilitรฉ. Ce centre est lโunitรฉ ร laquelle les ressources de lโentreprise sont allouรฉes, cโest en contrepartie lโentitรฉ productive de sa performance รฉlรฉmentaire. Cโest une entitรฉ dont le dirigeant sโengage ร atteindre certains rรฉsultats ร รฉchรฉance convenue moyennant mise ร disposition de moyens prรฉalablement dรฉfinis. La responsabilitรฉ est un corollaire de lโautoritรฉ, sa contrepartie nรฉcessaire. [โฆ] ร mesure quโon sโรฉlรจve dans la hiรฉrarchie des entreprises, que les opรฉrations sont plus complexes, que le nombre des agents participants est plus grand, que le rรฉsultat final est plus lointain, il est de plus en plus difficile de dรฉgager la part de lโacte dโautoritรฉ initial dans lโeffet produit, dโรฉtablir le degrรฉ de responsabilitรฉ du chef. La responsabilitรฉ dรฉcoule de la confiance de la hiรฉrarchie et non de la maรฎtrise des rรฉsultats. La contrepartie de la dรฉlรฉgation dans le cadre des politiques et procรฉdures en vigueur est la responsabilitรฉ personnelle de celui qui a lโautoritรฉ et dรฉcide. La confiance est donnรฉe intuitu personae, il faut donc proscrire la multiplication des conseillers et la prise de dรฉcision par des comitรฉs. Ce modรจle personnalisรฉ laisse la hiรฉrarchie, ou un groupe de pairs, libre dโapprรฉcier, derriรจre les rรฉsultats, la performance en manifestant, ou non, une tolรฉrance ร lโรฉchec. Les centres de responsabilitรฉ ne correspondent pas forcรฉment ร lโorganigramme de lโentreprise. Un centre de responsabilitรฉ correspond ร un centre dโanalyse, de travail au sein duquel a รฉtรฉ dรฉsignรฉ un responsable disposant dโune dรฉlรฉgation dโautoritรฉ sur des moyens humains, matรฉriels et financiers et dโun pouvoir de nรฉgociation sur les objectifs. Le centre de responsabilitรฉ est placรฉ sous lโautoritรฉ dโun seul responsable pour surseoir ร lโexistence de zone dโautoritรฉs floues. Lโactivitรฉ du centre doit pouvoir รชtre mesurรฉe afin de contrรดler les rรฉsultats et les comparer aux prรฉvisions pour dรฉgager les รฉcarts et mener des actions correctives. Avec le temps et la technicitรฉ toujours plus forte, la dรฉlรฉgation du manager ร son รฉquipe รฉvolue. Plus encore que dans le passรฉ, le manager a souvent parmi ses collaborateurs des personnes plus compรฉtentes que lui, mais moins matures. Il faut alors savoir utiliser leurs compรฉtences, car la maturitรฉ ne se dรฉlรจgue pas. Des รฉcueils sont ร รฉviter. Le premier risque est de dรฉlรฉguer pour de mauvaises raisons. Lโessentiel pour un manager : cโest de dรฉlรฉguer pour gรฉrer son temps et sa valeur ajoutรฉe de maniรจre optimale, afin de gagner en efficacitรฉ, en fonction des rรฉsultats ร obtenir. Une deuxiรจme erreur consiste ร ne pas dรฉlรฉguer les missions intรฉressantes ou valorisantes, et de confier ร dโautres les tรขches fastidieuses, pour lesquelles en fin de compte le manager va avoir du mal ร trouver des gens motivรฉs. Une autre faute dโapprรฉciation va รชtre au contraire de vouloir transmettre les fonctions de contrรดle. La reconnaissance des mรฉrites et les sanctions doivent rester sous la responsabilitรฉ du manager. Dรฉconnecter la dรฉlรฉgation et la formation est une erreur systรฉmique. Assurer un minimum dโaccompagnement renforce au contraire la confiance et la preuve de lโimportance accordรฉe ร la tรขche dรฉlรฉguรฉe. Pendant la dรฉlรฉgation, lโerreur majeure est le dรฉficit de pilotage : croire quโil suffit de venir contrรดler en fin de course que la tรขche a bien รฉtรฉ exรฉcutรฉe. La dรฉlรฉgation implique que le manager prรฉvoie de voir rรฉguliรจrement la personne ร qui il dรฉlรจgue. Une dรฉlรฉgation doit avoir une รฉchรฉance. Si aucune date nโest clairement arrรชtรฉe pour la fin de la mission, cela risque de gรฉnรฉrer des frustrations, des malentendus et des conflits de personnes. Certaines difficultรฉs sont par ailleurs liรฉes ร la personne ร qui le manager dรฉlรจgue. Voici les besoins : compรฉtence, savoir, crรฉdibilitรฉ, disponibilitรฉ, confiance et motivation. Dans la pratique, pour bien dรฉlรฉguer, un manager est amenรฉ ร jongler en permanence avec lโurgence et lโimportance des missions. Si une mission est ร la fois urgente et importante, il va logiquement sโen occuper lui-mรชme. Si elle est importante, mais pas urgente, il prรฉfรฉrera aussi la prendre en charge directement, tout en la planifiant. Si elle est urgente, mais moins vitale (un rapport, la prรฉparation dโun budget, par exemple), alors il peut la dรฉlรฉguer. Les centres de responsabilitรฉ sont le reflet de la structure de gestion de lโentreprise. Il nโy aurait aucun sens ร procรฉder autrement, puisquโil nโest pas possible de corriger sans avoir le contrรดle des moyens qui le permettent.66 La lecture de lโouvrage รฉcrit par KERVILER (1994)67 nous a appuyรฉ ร faire une รฉtude sur le contrรดle de gestion. Les KERVILER parlaient du ยซ Contrรดle de gestion ร la portรฉe de tous ยป dont voici lโextrait. Le centre de responsabilitรฉ est la subdivision de lโentreprise se caractรฉrisant par une activitรฉ homogรจne, un responsable, des moyens, des objectifs et des rรฉsultats mesurables. Lโobjectif du dรฉcoupage de lโorganisation en centre de responsabilitรฉ est de maรฎtriser plus facilement la gestion en sโappuyant sur les responsables opรฉrationnels de lโentreprise ; cโest aussi de renforcer lโimplication ร tous les niveaux. Dans les centres de coรปts productifs, il existe une relation entre la production et le coรปt des moyens utilisรฉs ou consommรฉs. Ces centres ont un triple objectif ร rรฉaliser : un objectif de quantitรฉ, un objectif de qualitรฉ et un objectif de coรปt. Les centres de coรปts discrรฉtionnaires sont des centres pour lesquels il nโest pas possible dโรฉtablir une relation directe entre les coรปts engendrรฉs par les moyens mis en ลuvre et le rรฉsultat obtenu. Ces coรปts sont laissรฉs ร la ยซ discrรฉtion ยป des responsables du centre. Le contrรดle consiste ร sโassurer que le budget nโest pas dรฉpassรฉ sans justification. Il suppose aussi un contrรดle de la qualitรฉ du travail rรฉalisรฉ, mรชme si cela se rรฉvรจle souvent difficile ร mettre en ลuvre. Dans les centres de produits, lโรฉlรฉment normatif est le chiffre dโaffaires. Le contrรดle consiste ร sโassurer que les ventes rรฉalisรฉes sont conformes aux prรฉvisions. Pour faciliter celui-ci, il est nรฉcessaire de connaรฎtre les prรฉvisions et les rรฉalisations dans le dรฉtail. Lโobjectif dโun tel centre est de rรฉaliser un certain volume de ventes en respectant un budget de frais gรฉnรฉraux mais sans avoir un rรฉel pouvoir dโaction sur le niveau des charges. Ainsi, cโest avant tout par rapport aux rรฉsultats commerciaux que lโactivitรฉ est apprรฉciรฉe en les rapprochant des objectifs fixรฉs pour la pรฉriode. Le responsable dโun centre de profit est jugรฉ sur son rรฉsultat. Afin dโatteindre lโobjectif de profit fixรฉ ร un niveau, en gรฉnรฉral, รฉlevรฉ, il peut agir sur plusieurs paramรจtres : le niveau des ventes, le niveau des charges, le coรปt dโachat ou de production des produits vendus, les frais gรฉnรฉraux directs. Le rรฉsultat sur lequel le jugement est portรฉ nโest pas un rรฉsultat calculรฉ, comme celui de lโentreprise, car il est incomplet. Il sโagit plutรดt dโune marge nette permettant de contribuer ร couvrir les frais gรฉnรฉraux de lโentreprise. Cโest pourquoi nous parlons de ยซ marge contributive ยป. Pour รฉviter les conflits internes, il faut que la dรฉfinition de la marge contributive, appelรฉe aussi profit contrรดlable, soit clairement รฉtablie. Il sโagit du rรฉsultat reprรฉsentรฉ par la diffรฉrence entre : le chiffre dโaffaires et les charges contrรดlables (achats, frais de personnel, frais gรฉnรฉraux). Cโest sur ce rรฉsultat que peut sโimputer une quote-part des frais de structure suivant des clรฉs calculรฉes pour chaque nature de charges, ceci afin dโobtenir un rรฉsultat net proche de la notion comptable. Lโobjectif du responsable de centre se situe ร deux niveaux : au niveau du chiffre dโaffaires et au niveau du profit contrรดlable. Le but du centre est de trouver le meilleur รฉquilibre entre le chiffre dโaffaires et le rรฉsultat. Le responsable du centre de profit peut rechercher : soit ร augmenter son chiffre dโaffaires en gardant constant ou ร moindre progression ces charges, soit ร rรฉduire ces charges tout en maintenant son chiffre dโaffaires, soit en cas de baisse des marchรฉs, ร rรฉduire ses charges dโune maniรจre plus importante que la baisse du chiffre dโaffaires. Le centre dโinvestissement est le centre de responsabilitรฉ dont les รฉlรฉments maรฎtrisables sont : le chiffre dโaffaires (prix et volumes), les charges directes et le volume des actifs utilisรฉs. Le centre dโinvestissement est donc un centre de profit mais avec une responsabilitรฉ supplรฉmentaire : la maรฎtrise des investissements. Lโobjectif dโun centre dโinvestissement sโexprime de deux maniรจres : soit par le taux de rendement des investissements, gรฉnรฉralement appelรฉ ROI ou Return On Investment, et calculรฉ par le rapport : profit contrรดlable / actifs utilisรฉs ; soit par le rรฉsultat net, calculรฉ en dรฉduisant du profit contrรดlable une charge supplรฉtive forfaitaire correspondant ร la rรฉmunรฉration des capitaux investis. Chaque systรจme de contrรดle interne a la particularitรฉ dโรชtre adaptรฉ ร la spรฉcificitรฉ de lโentreprise c’est-ร -dire ร son organisation et ร ses objectifs. Cette souplesse est une force. Le contrรดle doit รชtre appropriรฉ au problรจme de lโentreprise. Il est donc trรจs peu standardisรฉ. Du fait de la diffรฉrence des problรจmes rencontrรฉs, les systรจmes de contrรดle de gestion sont diffรฉrents dans les grands groupes et les PME. Dans les grands groupes : qui dit groupe sous-entend un ensemble organisรฉ regroupant des activitรฉs souvent assez diverses mais en gรฉnรฉral autour dโun mรชme mรฉtier (automobile, informatiqueโฆ) pouvant รชtre implantรฉ dans plusieurs lieux, pays, rรฉgions. Les difficultรฉs rencontrรฉes sont liรฉes ร la fois ร cette diversitรฉ et ร lโimportance du nombre de centres de responsabilitรฉ. Dans les PME : la relation est plus directe entre la direction gรฉnรฉrale et les employรฉs de lโentreprise. Aussi, le contrรดle de gestion porte sur un nombre de centre de responsabilitรฉ limitรฉ. Le dirigeant ayant une connaissance parfaite et dรฉtaillรฉe de ce qui se passe dans son entreprise. Ce qui permet de faire le contrรดle par activitรฉ. Le rรดle du contrรดleur de gestion dans les PME est identique mais la fonction est simplifiรฉe ร celle dโun grand groupe. Le contrรดleur joue un rรดle plus opรฉrationnel. Il travaille plus directement avec la direction de lโentreprise. Associรฉs aux dรฉcisions du quotidien, son travail est plus pratique, plus variรฉ et plus intรฉressant.
Prรฉsentation des entreprises enquรชtรฉes
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Nous tracerons en prรฉliminaire le portrait des entreprises qui ont fait lโobjet de notre รฉtude. Pour respecter la confidentialitรฉ des entreprises et des personnes interrogรฉes, nous ne les mentionnerons pas dans notre รฉtude. La premiรจre entreprise est un ยซ cybercafรฉ ยป. Elle est gรฉrรฉe par une femme. Avant, la propriรฉtaire-gรฉrante sโactivait dans la pรขtisserie oรน elle fabriquait et vendait des gรขteaux. A partir de ces ventes, elle avait profitรฉ de son activitรฉ c’est-ร -dire quโelle a eu des surplus monรฉtaires. Elle voulait investir sur une autre activitรฉ gรฉnรฉratrice de revenu. Lโentreprise a รฉtรฉ crรฉรฉe en 2001 lorsque la nouvelle technologie de lโinformation et de la communication sโest dรฉveloppรฉe ร Madagascar. Son activitรฉ principale est le commerce de connexion Internet. La saisie, lโimpression, la numรฉrisation et la vente de consommables informatiques sont des activitรฉs secondaires. Cette entreprise sโabonne auprรจs dโun fournisseur dโaccรจs Internet. Lโentreprise travaille du lundi au samedi de 7 heures ร 21 heures. Elle se situe ร Antananarivo dans deux locaux diffรฉrents. Elle emploie huit personnes dont quatre dans le premier local. Ces employรฉs forment deux รฉquipes dont la premiรจre travaille le matin et lโautre lโaprรจs-midi. Nous nโavons visitรฉ que le premier local. La maison appartient ร la gรฉrante. Les employรฉs ont ร leur disposition : onze ordinateurs, un modem, un scanner et une imprimante. Son objectif est dโaugmenter la frรฉquence des clients pour accroรฎtre son chiffre dโaffaires. La seconde entreprise est une ยซ entreprise de peinture et de dรฉcoration ยป. Son gรฉrant รฉtait un ancien fonctionnaire. Le salaire nโayant plus subvenu ร ses besoins, il dรฉcidait de crรฉer sa propre entreprise en 1980. Lโentreprise se situe ร Antananarivo. Comme son nom lโindique, lโentreprise a pour fonction de peindre et de dรฉcorer lโintรฉrieur des maisons. Y compris le gรฉrant, cette entreprise peut employer dix personnes selon la grandeur des travaux. Ces salariรฉs sont temporaires. Seul le gรฉrant travaille en permanence dans lโentreprise. Son objectif est la rentabilitรฉ de son activitรฉ. Nous avons enquรชtรฉ une troisiรจme entreprise. Cโest une รฉpicerie. Elle est gรฉrรฉe par un homme. Crรฉรฉe vers les annรฉes 1990, lโentreprise se situe ร Antananarivo. La raison de sa crรฉation est que : le propriรฉtaire veut avoir sa propre entreprise pour satisfaire le besoin dโune nouvelle famille (aprรจs son mariage). Son activitรฉ est la vente de marchandises surtout les produits de premiรจres nรฉcessitรฉs. Lโentreprise emploie actuellement cinq personnes. Elle sโouvre ร 7 heures et se ferme ร 20 heures 30 minutes. Lโentreprise a pour objectif dโaugmenter son chiffre dโaffaires et satisfaire ses clients. La description des entreprises enquรชtรฉes nous donne une image sur ce que va รชtre notre รฉtude sur terrain. Cela implique des choix pour รชtre rรฉalisรฉe. Se contenter de rester sur la description ne suffit plus, il faut justifier les choix. A Madagascar, il existait plusieurs types dโentreprises. Nous avons sรฉlectionnรฉ parmi ces entreprises le cas que nous allons รฉtudier. La section suivante explique les facteurs choix des entreprises enquรชtรฉes.
Analyse de la situation des PME malgaches
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Les entreprises que nous avons visitรฉes sont des PME. Elles rรฉpondent aux caractรฉristiques que nous avions dรฉfinies auparavant. Ces entreprises sont de petite taille. Le nombre des salariรฉs est infรฉrieur ร 100 personnes pour des entreprises de commerce. Elles peuvent sโadapter au marchรฉ. Leurs systรจmes dโinformation interne et externe sont simples. Ils sont fondรฉs sur une forte proximitรฉ physique entre le dirigeant et les principaux acteurs de l’univers de la PME. La principale caractรฉristique qui dรฉfinit le systรจme d’information interne des PME est sa simplicitรฉ et sa faible structuration. Les dirigeants de PME sont attirรฉs par les mรฉdias les plus informels ou par les informations verbales. Selon JULIEN85 (1997), ยซ les petites entreprises fonctionnent par dialogue ou par contact direct. A l’inverse, les grandes entreprises doivent mettre sur pied tout un mรฉcanisme formel (et รฉcrit) permettant le transfert d’information tout en minimisant le bruit et en favorisant le contrรดle. Les trรจs grandes entreprises vont mรชme produire un ยซ journal ยป de la compagnie pour diffuser l’information gรฉnรฉrale et empรชcher que les rumeurs nuisent ร l’efficacitรฉ de l’entreprise ยป. Cette prรฉfรฉrence pour les contacts directs et l’oralitรฉ est la principale marque du comportement classique de la PME. Les systรจmes d’information externes de la PME sont รฉgalement trรจs simples. Ceci est dรป ร un marchรฉ relativement proche, soit gรฉographiquement, soit psychologiquement. C’est ainsi que la perception du changement sur le marchรฉ traditionnel local ou rรฉgional peut รชtre rapidement saisie par des entrepreneurs attentifs aux moindres bruits du marchรฉ ; ce qui peut compenser jusqu’ร un certain point les limites d’expertise ou le temps disponible ร la rรฉflexion. Dans les petites entreprises, le dirigeant fonctionne par dialogue et par contact direct tant avec les membres du personnel que les clients et fournisseurs avec lesquels il peut discuter directement pour connaรฎtre leurs besoins et leurs goรปts ou expliquer les diffรฉrents aspects de ses produits (JULIEN, 1997). Ces entreprises paient les impรดts et taxes souvent forfaitaires. Elles sont lรฉgales ou formelles. Elles sont reconnues par le service fiscal et lโINSTAT. Elles doivent avoir un numรฉro statistique et un Numรฉro dโIdentification Fiscale ou NIF. Les circonstances de crรฉations des entreprises peuvent รชtre variรฉes selon le cas. Mais dans les entreprises que nous avons visitรฉes, ces circonstances sont les mรชmes. Cโest avoir un revenu complรฉmentaire ou augmenter le revenu pour satisfaire leurs besoins. La division du travail des PME que nous avons interviewรฉs est en gรฉnรฉral assez simple. Les employรฉs sont en contact entre eux et en contact direct avec le gรฉrant. Lโentreprise est relativement petite, avec un nombre dโemployรฉs limitรฉs. Il nโy a pas dans tous les cas quโune seule unitรฉ de travail et aucune diversification du produit. Selon CAPET, CAUSSE et MEUNIER86 (1986), ยซ dans les petites entreprises, la division du travail est peu poussรฉe. Il n’y a que quelques services ou fonctions. Un grand nombre de tรขches sont faites par le patron qui non seulement dirige, mais encore joue le rรดle de chef de service, voire exรฉcute des tรขches ยป. Et dโaprรจs LEMAITRE et MADERS87 (1989), ยซ la division du travail est fonction des options dโorganisation choisies. ยป Le propriรฉtaire est le gรฉrant. Pour le cybercafรฉ, le propriรฉtaire ne travaille pas dans le local. Il dispose dโun responsable ayant des aptitudes. Cโest une personne de confiance. Et pour lโentreprise de peinture et de dรฉcoration ainsi que pour lโรฉpicerie, le propriรฉtaire travaille tout le temps dans et pour lโentreprise. Il fait tout. La structure de ces entreprises reflรจte une certaine centralisation des dรฉcisions. Mais, il peut arriver quโil y ait consultation des personnes autour dโeux. De maniรจre gรฉnรฉrale, la petite entreprise apparaรฎt structurellement peu spรฉcialisรฉe. Au plan dรฉcisionnel, nous observons รฉgalement une forte imbrication entre les dรฉcisions de finalisation (stratรฉgiques), d’animation (administratives) et d’exploitation (opรฉrationnelles). Lร aussi, nous pouvons parler de faible spรฉcialisation, le chef d’entreprise รฉtant ร la fois compositeur, chef d’orchestre et, parfois, exรฉcutant. (MARCHESNAY88, 1991 ; GUERRA LEONE89 ,1994). En dรฉfinitive, si la PME est un modรจle d’organisation peu structurรฉe, c’est parce qu’elle correspond ร une configuration spatiale compacte. La faible spรฉcialisation des tรขches est fortement conditionnรฉe ร un contexte de proximitรฉ. La proximitรฉ amplifie la faible spรฉcialisation et attรฉnue l’intรฉrรชt de crรฉer une division des tรขches trop poussรฉe. Le mode de gestion de la PME est fortement centralisรฉ, voire exclusivement incarnรฉ en la personne du dirigeant-propriรฉtaire. S’il est gรฉnรฉralement admis que le niveau de centralisation est fonction de la taille de l’entreprise, du caractรจre du dirigeant et de la valeur de ses subordonnรฉs, il est aussi dรฉpendant des conditions de l’entreprise (KALIKA, 1984)90. Lโatteinte de lโobjectif dรฉpend de lโactivitรฉ et de la structure de lโentreprise. Dans notre cas, lโobjectif est la mรชme. Cโest la rentabilitรฉ . La rentabilitรฉ dโune entreprise dรฉpend de son emplacement. Comme il est peu frรฉquent que la petite entreprise compte plusieurs รฉtablissements dispersรฉs gรฉographiquement, le patron a la possibilitรฉ de connaรฎtre presque chaque salariรฉ individuellement et d’apprรฉcier leurs qualitรฉs. Plus encore, il est connu personnellement de tous (BARREYRE, 1967)91. Les entreprises telles quโun cybercafรฉ, une entreprise de dรฉcoration doivent se situer par rapport ร une ville. Si elles se situent ร la campagne ou dans une zone rurale, elles auront moins de clients ou peuvent se trouver sans clients. Le choix de lโemplacement est donc primordial. Si les entreprises sont mal situรฉes, les charges vont augmenter car il faut une grande publicitรฉ. Les coรปts ne sont pas maรฎtrisรฉs. Cela diminuera sa rentabilitรฉ. Cโest aussi de cet emplacement que dรฉpend les achats pour lโentreprise comme pour le cas dโune รฉpicerie. Une รฉpicerie se situant prรจs dโune รฉcole doit vendre des marchandises pour faire le goรปter des รฉlรจves comme les biscuits, les produits pรขtissiers et non des produits comme le riz, lโhuile. Pour les PME comme le cybercafรฉ, le premier investissement est trop lourd puisquโil faut des matรฉriels et du capital. Cet investissement gรฉnรจre des dรฉpenses liรฉes ร lโusure. Cโest lโamortissement. La finalitรฉ de tout investissement productif est de maximiser la valeur de lโentreprise c’est-ร -dire la rentabilitรฉ des fonds propres. Lโapport personnel peut รชtre insuffisant ou des problรจmes financiers existent. Alors, il faut recourir aux รฉtablissements financiers ou banques ou autres pour sโendetter. Ces รฉtablissements reprรฉsentent les premiers utilisateurs des informations donnรฉes par les รฉtats financiers pour dรฉcider de lโoctroi ou non dโun crรฉdit. Ils ont besoin de garantie. Mais pour lโentreprise de peinture et de dรฉcoration, sans comptabilitรฉ, lโentreprise peut emprunter en donnant une attestation venant du client. Le client est considรฉrรฉ comme son garant. Il y a confiance de la banque auprรจs de lโentreprise. Pour les problรจmes techniques comme pour le cybercafรฉ, les PME se fient ร la connaissance de ces employรฉs. Les employรฉs ont de la compรฉtence. Plus la peine de chercher un dรฉpanneur. Les coรปts seront rรฉduits. Dโoรน la rentabilitรฉ de lโentreprise. La gestion d’une PME repose surtout sur la polyvalence de ses salariรฉs. Mais cette polyvalence ne peut s’exercer que si le dirigeant et les membres de l’entreprise sont en contact permanent avec les diffรฉrents problรจmes survenant dans leur organisation. Lร aussi, la proximitรฉ entre les acteurs facilite la polyvalence en faisant de chacun d’eux, un observateur permanent des problรจmes multiples qui se posent aux autres membres de l’entreprise. Les commerciaux cรดtoient plus facilement les opรฉrationnels. Ces contacts multiples et rรฉpรฉtรฉs induisent une meilleure connaissance et une plus grande sensibilisation aux divers problรจmes de l’entreprise. La proximitรฉ favorise la polyvalence et donc l’absence de dรฉcomposition fonctionnelle au sein de l’entreprise.( LEMAITRE et MADERS ,1989)92 Pour avoir un profit, il faut regarder les tarifs par rapport aux coรปts engagรฉs. Ainsi pour rรฉussir, il faut une bonne organisation, une bonne communication et une bonne stratรฉgie. La stratรฉgie a pour objet de dรฉterminer les plans dโaction que lโentreprise doit mettre en ลuvre pour sโassurer un avantage concurrentiel dรฉfendable sur une longue pรฉriode. Lโentreprise peut choisir entre plusieurs stratรฉgies. Mais, il faut souligner que les choix finals dรฉpendent du gรฉrant. La plupart des PME appliquent la stratรฉgie ยซ pull ยป ou ยซ aspiration ยป. Il sโagit dโattirer les gens vers le produit. Cโest une stratรฉgie de communication. Ces moyens sont la publicitรฉ, la promotion de vente et les relations publiques. La relation publique est le procรฉdรฉ utilisรฉ par les trois entreprises enquรชtรฉes quand elles contactent directement les clients ou quand elles se communiquent verbalement. La discussion, par des moyens transmis de bouche ร oreille est plus utilisรฉe pour se faire connaรฎtre. Madagascar est basรฉe sur une culture de lโoral. Cโest pour cela que : ยซ Le contrรดle de gestion a pour mission de s’assurer de la cohรฉrence entre la stratรฉgie adoptรฉe et les moyens mis en ลuvre sur le terrain. ยป93 Dโaprรจs les proverbes, la fin justifie les moyens ou qui veut la fin veut les moyens. Cela signifie que : qui veut une chose ne doit pas reculer devant les moyens qu’elle rรฉclame. Les PME pour atteindre les objectifs quโelles se sont fixรฉes doivent fonctionner avec les moyens nรฉcessaires. Chaque individu : employeur et employรฉ doit tenir compte de toutes les informations internes et externes. Tous ces analyses sur la situation des trois entreprises comme PME malgaches revient ร ce que dit FAURIE 94(2007) : ยซ Le contrรดle de gestion est le mรฉcanisme qui fait que lโentreprise sโassure en permanence que sa tรชte et ses membres vont dans la mรชme direction. En consรฉquence, la PME a un systรจme de contrรดle de gestion remarquablement performant, puisque cโest la tรชte qui contrรดle directement les membres. Lโaction du dirigeant rend inutile la plupart des postes dโencadrement qui alourdissent les coรปts fixes des grandes sociรฉtรฉs. Le dirigeant est en contact direct avec ses รฉquipes : non seulement il sโassure quโelles sont pรฉnรฉtrรฉes de ses idรฉes, mais que, surtout, elles partagent sa motivation. En outre, la PME a gรฉnรฉralement une connaissance intime de son marchรฉ, fait dโun tout petit nombre de clients fidรจles ; il nโy a quasiment pas de barriรจre entre client et fournisseur. Bref, le dirigeant sent les รฉvolutions du marchรฉ et les transmet immรฉdiatement ร son entreprise. ยป Dans cette section, nous avons prรฉsentรฉ la situation des trois entreprises comme PME malgaches. Nous avons besoin de savoir ces informations sur les PME pour la suite de notre รฉtude parce que le contrรดle de gestion se trouve au centre des flux dโinformation cโest-ร -dire que toutes les informations fournies mรชme les plus minimes peuvent induire au contrรดle de gestion. Nous dรฉtaillerons dans la section suivante la rรฉalitรฉ sur lโutilisation du contrรดle de gestion.
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Table des matiรจres
REMERCIEMENTS
GLOSSAIRE
RESUME ANALYTIQUE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTES DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LE CONTROLE DE GESTION, CENTRE DES FLUX DโINFORMATIONS ET AU SERVICE DES HOMMES
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I โ CONCEPTS DE BASE DU CONTROLE DE GESTION ET DU SYSTEME DโINFORMATION
Section 1 – Contrรดle des informations par le contrรดle de gestion pour la prise de dรฉcision
Section 2 โ Importance de lโinformation et de la communication dans lโentreprise
Conclusion du chapitre I
CHAPITRE II โ CONTROLE DE GESTION : UNE FONCTION DE LโORGANISATION DE LโENTREPRISE
Section 1 โ Structures organisationnelles de lโentreprise et place du contrรดleur de gestion
Section 2 โ Modifications organisationnelles et contrรดle de gestion
Section 3 โ Contrรดle de gestion et PME
Conclusion du chapitre II
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : LE CONTROLE DE GESTION ET LES PME MALGACHES
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III โ PRESENTATION DE LA RECHERCHE SUR TERRAIN
Section 1 โ Prรฉsentation des entreprises enquรชtรฉes
Section 2 โ Choix des entreprises enquรชtรฉes
Section 3 – Dรฉroulement des enquรชtes
Section 4 โ Prรฉsentation des rรฉsultats
4.1. Evolution historique des entreprises enquรชtรฉes et la place de la communication dans ses entreprises
4.2. Organisation et gestion interne des entreprises enquรชtรฉes
Conclusion du chapitre III
CHAPITRE IV โ ANALYSE DES RESULTATSย
Section 1 โ Analyse de la situation des PME malgaches
Section 2 โ De lโopinion sur le contrรดle de gestion ร la pratique dans les PME malgaches
Conclusion du chapitre IV
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
ARTICLES, RAPPORTS, THESES ET AUTRES DOCUMENTS
SITE INTERNET
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