CONTROLE DE GESTION : CONTROLE DES INFORMATIONS POUR LES PME

Modifications organisationnelles et contrรดle de gestion

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Le systรจme de contrรดle de gestion est basรฉ sur le dรฉcoupage de lโ€™entreprise en centre de responsabilitรฉ. Ce centre est lโ€™unitรฉ ร  laquelle les ressources de lโ€™entreprise sont allouรฉes, cโ€™est en contrepartie lโ€™entitรฉ productive de sa performance รฉlรฉmentaire. Cโ€™est une entitรฉ dont le dirigeant sโ€™engage ร  atteindre certains rรฉsultats ร  รฉchรฉance convenue moyennant mise ร  disposition de moyens prรฉalablement dรฉfinis. La responsabilitรฉ est un corollaire de lโ€™autoritรฉ, sa contrepartie nรฉcessaire. [โ€ฆ] ร  mesure quโ€™on sโ€™รฉlรจve dans la hiรฉrarchie des entreprises, que les opรฉrations sont plus complexes, que le nombre des agents participants est plus grand, que le rรฉsultat final est plus lointain, il est de plus en plus difficile de dรฉgager la part de lโ€™acte dโ€™autoritรฉ initial dans lโ€™effet produit, dโ€™รฉtablir le degrรฉ de responsabilitรฉ du chef. La responsabilitรฉ dรฉcoule de la confiance de la hiรฉrarchie et non de la maรฎtrise des rรฉsultats. La contrepartie de la dรฉlรฉgation dans le cadre des politiques et procรฉdures en vigueur est la responsabilitรฉ personnelle de celui qui a lโ€™autoritรฉ et dรฉcide. La confiance est donnรฉe intuitu personae, il faut donc proscrire la multiplication des conseillers et la prise de dรฉcision par des comitรฉs. Ce modรจle personnalisรฉ laisse la hiรฉrarchie, ou un groupe de pairs, libre dโ€™apprรฉcier, derriรจre les rรฉsultats, la performance en manifestant, ou non, une tolรฉrance ร  lโ€™รฉchec. Les centres de responsabilitรฉ ne correspondent pas forcรฉment ร  lโ€™organigramme de lโ€™entreprise. Un centre de responsabilitรฉ correspond ร  un centre dโ€™analyse, de travail au sein duquel a รฉtรฉ dรฉsignรฉ un responsable disposant dโ€™une dรฉlรฉgation dโ€™autoritรฉ sur des moyens humains, matรฉriels et financiers et dโ€™un pouvoir de nรฉgociation sur les objectifs. Le centre de responsabilitรฉ est placรฉ sous lโ€™autoritรฉ dโ€™un seul responsable pour surseoir ร  lโ€™existence de zone dโ€™autoritรฉs floues. Lโ€™activitรฉ du centre doit pouvoir รชtre mesurรฉe afin de contrรดler les rรฉsultats et les comparer aux prรฉvisions pour dรฉgager les รฉcarts et mener des actions correctives. Avec le temps et la technicitรฉ toujours plus forte, la dรฉlรฉgation du manager ร  son รฉquipe รฉvolue. Plus encore que dans le passรฉ, le manager a souvent parmi ses collaborateurs des personnes plus compรฉtentes que lui, mais moins matures. Il faut alors savoir utiliser leurs compรฉtences, car la maturitรฉ ne se dรฉlรจgue pas. Des รฉcueils sont ร  รฉviter. Le premier risque est de dรฉlรฉguer pour de mauvaises raisons. Lโ€™essentiel pour un manager : cโ€™est de dรฉlรฉguer pour gรฉrer son temps et sa valeur ajoutรฉe de maniรจre optimale, afin de gagner en efficacitรฉ, en fonction des rรฉsultats ร  obtenir. Une deuxiรจme erreur consiste ร  ne pas dรฉlรฉguer les missions intรฉressantes ou valorisantes, et de confier ร  dโ€™autres les tรขches fastidieuses, pour lesquelles en fin de compte le manager va avoir du mal ร  trouver des gens motivรฉs. Une autre faute dโ€™apprรฉciation va รชtre au contraire de vouloir transmettre les fonctions de contrรดle. La reconnaissance des mรฉrites et les sanctions doivent rester sous la responsabilitรฉ du manager. Dรฉconnecter la dรฉlรฉgation et la formation est une erreur systรฉmique. Assurer un minimum dโ€™accompagnement renforce au contraire la confiance et la preuve de lโ€™importance accordรฉe ร  la tรขche dรฉlรฉguรฉe. Pendant la dรฉlรฉgation, lโ€™erreur majeure est le dรฉficit de pilotage : croire quโ€™il suffit de venir contrรดler en fin de course que la tรขche a bien รฉtรฉ exรฉcutรฉe. La dรฉlรฉgation implique que le manager prรฉvoie de voir rรฉguliรจrement la personne ร  qui il dรฉlรจgue. Une dรฉlรฉgation doit avoir une รฉchรฉance. Si aucune date nโ€™est clairement arrรชtรฉe pour la fin de la mission, cela risque de gรฉnรฉrer des frustrations, des malentendus et des conflits de personnes. Certaines difficultรฉs sont par ailleurs liรฉes ร  la personne ร  qui le manager dรฉlรจgue. Voici les besoins : compรฉtence, savoir, crรฉdibilitรฉ, disponibilitรฉ, confiance et motivation. Dans la pratique, pour bien dรฉlรฉguer, un manager est amenรฉ ร  jongler en permanence avec lโ€™urgence et lโ€™importance des missions. Si une mission est ร  la fois urgente et importante, il va logiquement sโ€™en occuper lui-mรชme. Si elle est importante, mais pas urgente, il prรฉfรฉrera aussi la prendre en charge directement, tout en la planifiant. Si elle est urgente, mais moins vitale (un rapport, la prรฉparation dโ€™un budget, par exemple), alors il peut la dรฉlรฉguer. Les centres de responsabilitรฉ sont le reflet de la structure de gestion de lโ€™entreprise. Il nโ€™y aurait aucun sens ร  procรฉder autrement, puisquโ€™il nโ€™est pas possible de corriger sans avoir le contrรดle des moyens qui le permettent.66 La lecture de lโ€™ouvrage รฉcrit par KERVILER (1994)67 nous a appuyรฉ ร  faire une รฉtude sur le contrรดle de gestion. Les KERVILER parlaient du ยซ Contrรดle de gestion ร  la portรฉe de tous ยป dont voici lโ€™extrait. Le centre de responsabilitรฉ est la subdivision de lโ€™entreprise se caractรฉrisant par une activitรฉ homogรจne, un responsable, des moyens, des objectifs et des rรฉsultats mesurables. Lโ€™objectif du dรฉcoupage de lโ€™organisation en centre de responsabilitรฉ est de maรฎtriser plus facilement la gestion en sโ€™appuyant sur les responsables opรฉrationnels de lโ€™entreprise ; cโ€™est aussi de renforcer lโ€™implication ร  tous les niveaux. Dans les centres de coรปts productifs, il existe une relation entre la production et le coรปt des moyens utilisรฉs ou consommรฉs. Ces centres ont un triple objectif ร  rรฉaliser : un objectif de quantitรฉ, un objectif de qualitรฉ et un objectif de coรปt. Les centres de coรปts discrรฉtionnaires sont des centres pour lesquels il nโ€™est pas possible dโ€™รฉtablir une relation directe entre les coรปts engendrรฉs par les moyens mis en ล“uvre et le rรฉsultat obtenu. Ces coรปts sont laissรฉs ร  la ยซ discrรฉtion ยป des responsables du centre. Le contrรดle consiste ร  sโ€™assurer que le budget nโ€™est pas dรฉpassรฉ sans justification. Il suppose aussi un contrรดle de la qualitรฉ du travail rรฉalisรฉ, mรชme si cela se rรฉvรจle souvent difficile ร  mettre en ล“uvre. Dans les centres de produits, lโ€™รฉlรฉment normatif est le chiffre dโ€™affaires. Le contrรดle consiste ร  sโ€™assurer que les ventes rรฉalisรฉes sont conformes aux prรฉvisions. Pour faciliter celui-ci, il est nรฉcessaire de connaรฎtre les prรฉvisions et les rรฉalisations dans le dรฉtail. Lโ€™objectif dโ€™un tel centre est de rรฉaliser un certain volume de ventes en respectant un budget de frais gรฉnรฉraux mais sans avoir un rรฉel pouvoir dโ€™action sur le niveau des charges. Ainsi, cโ€™est avant tout par rapport aux rรฉsultats commerciaux que lโ€™activitรฉ est apprรฉciรฉe en les rapprochant des objectifs fixรฉs pour la pรฉriode. Le responsable dโ€™un centre de profit est jugรฉ sur son rรฉsultat. Afin dโ€™atteindre lโ€™objectif de profit fixรฉ ร  un niveau, en gรฉnรฉral, รฉlevรฉ, il peut agir sur plusieurs paramรจtres : le niveau des ventes, le niveau des charges, le coรปt dโ€™achat ou de production des produits vendus, les frais gรฉnรฉraux directs. Le rรฉsultat sur lequel le jugement est portรฉ nโ€™est pas un rรฉsultat calculรฉ, comme celui de lโ€™entreprise, car il est incomplet. Il sโ€™agit plutรดt dโ€™une marge nette permettant de contribuer ร  couvrir les frais gรฉnรฉraux de lโ€™entreprise. Cโ€™est pourquoi nous parlons de ยซ marge contributive ยป. Pour รฉviter les conflits internes, il faut que la dรฉfinition de la marge contributive, appelรฉe aussi profit contrรดlable, soit clairement รฉtablie. Il sโ€™agit du rรฉsultat reprรฉsentรฉ par la diffรฉrence entre : le chiffre dโ€™affaires et les charges contrรดlables (achats, frais de personnel, frais gรฉnรฉraux). Cโ€™est sur ce rรฉsultat que peut sโ€™imputer une quote-part des frais de structure suivant des clรฉs calculรฉes pour chaque nature de charges, ceci afin dโ€™obtenir un rรฉsultat net proche de la notion comptable. Lโ€™objectif du responsable de centre se situe ร  deux niveaux : au niveau du chiffre dโ€™affaires et au niveau du profit contrรดlable. Le but du centre est de trouver le meilleur รฉquilibre entre le chiffre dโ€™affaires et le rรฉsultat. Le responsable du centre de profit peut rechercher : soit ร  augmenter son chiffre dโ€™affaires en gardant constant ou ร  moindre progression ces charges, soit ร  rรฉduire ces charges tout en maintenant son chiffre dโ€™affaires, soit en cas de baisse des marchรฉs, ร  rรฉduire ses charges dโ€™une maniรจre plus importante que la baisse du chiffre dโ€™affaires. Le centre dโ€™investissement est le centre de responsabilitรฉ dont les รฉlรฉments maรฎtrisables sont : le chiffre dโ€™affaires (prix et volumes), les charges directes et le volume des actifs utilisรฉs. Le centre dโ€™investissement est donc un centre de profit mais avec une responsabilitรฉ supplรฉmentaire : la maรฎtrise des investissements. Lโ€™objectif dโ€™un centre dโ€™investissement sโ€™exprime de deux maniรจres : soit par le taux de rendement des investissements, gรฉnรฉralement appelรฉ ROI ou Return On Investment, et calculรฉ par le rapport : profit contrรดlable / actifs utilisรฉs ; soit par le rรฉsultat net, calculรฉ en dรฉduisant du profit contrรดlable une charge supplรฉtive forfaitaire correspondant ร  la rรฉmunรฉration des capitaux investis. Chaque systรจme de contrรดle interne a la particularitรฉ dโ€™รชtre adaptรฉ ร  la spรฉcificitรฉ de lโ€™entreprise c’est-ร -dire ร  son organisation et ร  ses objectifs. Cette souplesse est une force. Le contrรดle doit รชtre appropriรฉ au problรจme de lโ€™entreprise. Il est donc trรจs peu standardisรฉ. Du fait de la diffรฉrence des problรจmes rencontrรฉs, les systรจmes de contrรดle de gestion sont diffรฉrents dans les grands groupes et les PME. Dans les grands groupes : qui dit groupe sous-entend un ensemble organisรฉ regroupant des activitรฉs souvent assez diverses mais en gรฉnรฉral autour dโ€™un mรชme mรฉtier (automobile, informatiqueโ€ฆ) pouvant รชtre implantรฉ dans plusieurs lieux, pays, rรฉgions. Les difficultรฉs rencontrรฉes sont liรฉes ร  la fois ร  cette diversitรฉ et ร  lโ€™importance du nombre de centres de responsabilitรฉ. Dans les PME : la relation est plus directe entre la direction gรฉnรฉrale et les employรฉs de lโ€™entreprise. Aussi, le contrรดle de gestion porte sur un nombre de centre de responsabilitรฉ limitรฉ. Le dirigeant ayant une connaissance parfaite et dรฉtaillรฉe de ce qui se passe dans son entreprise. Ce qui permet de faire le contrรดle par activitรฉ. Le rรดle du contrรดleur de gestion dans les PME est identique mais la fonction est simplifiรฉe ร  celle dโ€™un grand groupe. Le contrรดleur joue un rรดle plus opรฉrationnel. Il travaille plus directement avec la direction de lโ€™entreprise. Associรฉs aux dรฉcisions du quotidien, son travail est plus pratique, plus variรฉ et plus intรฉressant.

Prรฉsentation des entreprises enquรชtรฉes

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Nous tracerons en prรฉliminaire le portrait des entreprises qui ont fait lโ€™objet de notre รฉtude. Pour respecter la confidentialitรฉ des entreprises et des personnes interrogรฉes, nous ne les mentionnerons pas dans notre รฉtude. La premiรจre entreprise est un ยซ cybercafรฉ ยป. Elle est gรฉrรฉe par une femme. Avant, la propriรฉtaire-gรฉrante sโ€™activait dans la pรขtisserie oรน elle fabriquait et vendait des gรขteaux. A partir de ces ventes, elle avait profitรฉ de son activitรฉ c’est-ร -dire quโ€™elle a eu des surplus monรฉtaires. Elle voulait investir sur une autre activitรฉ gรฉnรฉratrice de revenu. Lโ€™entreprise a รฉtรฉ crรฉรฉe en 2001 lorsque la nouvelle technologie de lโ€™information et de la communication sโ€™est dรฉveloppรฉe ร  Madagascar. Son activitรฉ principale est le commerce de connexion Internet. La saisie, lโ€™impression, la numรฉrisation et la vente de consommables informatiques sont des activitรฉs secondaires. Cette entreprise sโ€™abonne auprรจs dโ€™un fournisseur dโ€™accรจs Internet. Lโ€™entreprise travaille du lundi au samedi de 7 heures ร  21 heures. Elle se situe ร  Antananarivo dans deux locaux diffรฉrents. Elle emploie huit personnes dont quatre dans le premier local. Ces employรฉs forment deux รฉquipes dont la premiรจre travaille le matin et lโ€™autre lโ€™aprรจs-midi. Nous nโ€™avons visitรฉ que le premier local. La maison appartient ร  la gรฉrante. Les employรฉs ont ร  leur disposition : onze ordinateurs, un modem, un scanner et une imprimante. Son objectif est dโ€™augmenter la frรฉquence des clients pour accroรฎtre son chiffre dโ€™affaires. La seconde entreprise est une ยซ entreprise de peinture et de dรฉcoration ยป. Son gรฉrant รฉtait un ancien fonctionnaire. Le salaire nโ€™ayant plus subvenu ร  ses besoins, il dรฉcidait de crรฉer sa propre entreprise en 1980. Lโ€™entreprise se situe ร  Antananarivo. Comme son nom lโ€™indique, lโ€™entreprise a pour fonction de peindre et de dรฉcorer lโ€™intรฉrieur des maisons. Y compris le gรฉrant, cette entreprise peut employer dix personnes selon la grandeur des travaux. Ces salariรฉs sont temporaires. Seul le gรฉrant travaille en permanence dans lโ€™entreprise. Son objectif est la rentabilitรฉ de son activitรฉ. Nous avons enquรชtรฉ une troisiรจme entreprise. Cโ€™est une รฉpicerie. Elle est gรฉrรฉe par un homme. Crรฉรฉe vers les annรฉes 1990, lโ€™entreprise se situe ร  Antananarivo. La raison de sa crรฉation est que : le propriรฉtaire veut avoir sa propre entreprise pour satisfaire le besoin dโ€™une nouvelle famille (aprรจs son mariage). Son activitรฉ est la vente de marchandises surtout les produits de premiรจres nรฉcessitรฉs. Lโ€™entreprise emploie actuellement cinq personnes. Elle sโ€™ouvre ร  7 heures et se ferme ร  20 heures 30 minutes. Lโ€™entreprise a pour objectif dโ€™augmenter son chiffre dโ€™affaires et satisfaire ses clients. La description des entreprises enquรชtรฉes nous donne une image sur ce que va รชtre notre รฉtude sur terrain. Cela implique des choix pour รชtre rรฉalisรฉe. Se contenter de rester sur la description ne suffit plus, il faut justifier les choix. A Madagascar, il existait plusieurs types dโ€™entreprises. Nous avons sรฉlectionnรฉ parmi ces entreprises le cas que nous allons รฉtudier. La section suivante explique les facteurs choix des entreprises enquรชtรฉes.

Analyse de la situation des PME malgaches

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Les entreprises que nous avons visitรฉes sont des PME. Elles rรฉpondent aux caractรฉristiques que nous avions dรฉfinies auparavant. Ces entreprises sont de petite taille. Le nombre des salariรฉs est infรฉrieur ร  100 personnes pour des entreprises de commerce. Elles peuvent sโ€™adapter au marchรฉ. Leurs systรจmes dโ€™information interne et externe sont simples. Ils sont fondรฉs sur une forte proximitรฉ physique entre le dirigeant et les principaux acteurs de l’univers de la PME. La principale caractรฉristique qui dรฉfinit le systรจme d’information interne des PME est sa simplicitรฉ et sa faible structuration. Les dirigeants de PME sont attirรฉs par les mรฉdias les plus informels ou par les informations verbales. Selon JULIEN85 (1997), ยซ les petites entreprises fonctionnent par dialogue ou par contact direct. A l’inverse, les grandes entreprises doivent mettre sur pied tout un mรฉcanisme formel (et รฉcrit) permettant le transfert d’information tout en minimisant le bruit et en favorisant le contrรดle. Les trรจs grandes entreprises vont mรชme produire un ยซ journal ยป de la compagnie pour diffuser l’information gรฉnรฉrale et empรชcher que les rumeurs nuisent ร  l’efficacitรฉ de l’entreprise ยป. Cette prรฉfรฉrence pour les contacts directs et l’oralitรฉ est la principale marque du comportement classique de la PME. Les systรจmes d’information externes de la PME sont รฉgalement trรจs simples. Ceci est dรป ร  un marchรฉ relativement proche, soit gรฉographiquement, soit psychologiquement. C’est ainsi que la perception du changement sur le marchรฉ traditionnel local ou rรฉgional peut รชtre rapidement saisie par des entrepreneurs attentifs aux moindres bruits du marchรฉ ; ce qui peut compenser jusqu’ร  un certain point les limites d’expertise ou le temps disponible ร  la rรฉflexion. Dans les petites entreprises, le dirigeant fonctionne par dialogue et par contact direct tant avec les membres du personnel que les clients et fournisseurs avec lesquels il peut discuter directement pour connaรฎtre leurs besoins et leurs goรปts ou expliquer les diffรฉrents aspects de ses produits (JULIEN, 1997). Ces entreprises paient les impรดts et taxes souvent forfaitaires. Elles sont lรฉgales ou formelles. Elles sont reconnues par le service fiscal et lโ€™INSTAT. Elles doivent avoir un numรฉro statistique et un Numรฉro dโ€™Identification Fiscale ou NIF. Les circonstances de crรฉations des entreprises peuvent รชtre variรฉes selon le cas. Mais dans les entreprises que nous avons visitรฉes, ces circonstances sont les mรชmes. Cโ€™est avoir un revenu complรฉmentaire ou augmenter le revenu pour satisfaire leurs besoins. La division du travail des PME que nous avons interviewรฉs est en gรฉnรฉral assez simple. Les employรฉs sont en contact entre eux et en contact direct avec le gรฉrant. Lโ€™entreprise est relativement petite, avec un nombre dโ€™employรฉs limitรฉs. Il nโ€™y a pas dans tous les cas quโ€™une seule unitรฉ de travail et aucune diversification du produit. Selon CAPET, CAUSSE et MEUNIER86 (1986), ยซ dans les petites entreprises, la division du travail est peu poussรฉe. Il n’y a que quelques services ou fonctions. Un grand nombre de tรขches sont faites par le patron qui non seulement dirige, mais encore joue le rรดle de chef de service, voire exรฉcute des tรขches ยป. Et dโ€™aprรจs LEMAITRE et MADERS87 (1989), ยซ la division du travail est fonction des options dโ€™organisation choisies. ยป Le propriรฉtaire est le gรฉrant. Pour le cybercafรฉ, le propriรฉtaire ne travaille pas dans le local. Il dispose dโ€™un responsable ayant des aptitudes. Cโ€™est une personne de confiance. Et pour lโ€™entreprise de peinture et de dรฉcoration ainsi que pour lโ€™รฉpicerie, le propriรฉtaire travaille tout le temps dans et pour lโ€™entreprise. Il fait tout. La structure de ces entreprises reflรจte une certaine centralisation des dรฉcisions. Mais, il peut arriver quโ€™il y ait consultation des personnes autour dโ€™eux. De maniรจre gรฉnรฉrale, la petite entreprise apparaรฎt structurellement peu spรฉcialisรฉe. Au plan dรฉcisionnel, nous observons รฉgalement une forte imbrication entre les dรฉcisions de finalisation (stratรฉgiques), d’animation (administratives) et d’exploitation (opรฉrationnelles). Lร  aussi, nous pouvons parler de faible spรฉcialisation, le chef d’entreprise รฉtant ร  la fois compositeur, chef d’orchestre et, parfois, exรฉcutant. (MARCHESNAY88, 1991 ; GUERRA LEONE89 ,1994). En dรฉfinitive, si la PME est un modรจle d’organisation peu structurรฉe, c’est parce qu’elle correspond ร  une configuration spatiale compacte. La faible spรฉcialisation des tรขches est fortement conditionnรฉe ร  un contexte de proximitรฉ. La proximitรฉ amplifie la faible spรฉcialisation et attรฉnue l’intรฉrรชt de crรฉer une division des tรขches trop poussรฉe. Le mode de gestion de la PME est fortement centralisรฉ, voire exclusivement incarnรฉ en la personne du dirigeant-propriรฉtaire. S’il est gรฉnรฉralement admis que le niveau de centralisation est fonction de la taille de l’entreprise, du caractรจre du dirigeant et de la valeur de ses subordonnรฉs, il est aussi dรฉpendant des conditions de l’entreprise (KALIKA, 1984)90. Lโ€™atteinte de lโ€™objectif dรฉpend de lโ€™activitรฉ et de la structure de lโ€™entreprise. Dans notre cas, lโ€™objectif est la mรชme. Cโ€™est la rentabilitรฉ . La rentabilitรฉ dโ€™une entreprise dรฉpend de son emplacement. Comme il est peu frรฉquent que la petite entreprise compte plusieurs รฉtablissements dispersรฉs gรฉographiquement, le patron a la possibilitรฉ de connaรฎtre presque chaque salariรฉ individuellement et d’apprรฉcier leurs qualitรฉs. Plus encore, il est connu personnellement de tous (BARREYRE, 1967)91. Les entreprises telles quโ€™un cybercafรฉ, une entreprise de dรฉcoration doivent se situer par rapport ร  une ville. Si elles se situent ร  la campagne ou dans une zone rurale, elles auront moins de clients ou peuvent se trouver sans clients. Le choix de lโ€™emplacement est donc primordial. Si les entreprises sont mal situรฉes, les charges vont augmenter car il faut une grande publicitรฉ. Les coรปts ne sont pas maรฎtrisรฉs. Cela diminuera sa rentabilitรฉ. Cโ€™est aussi de cet emplacement que dรฉpend les achats pour lโ€™entreprise comme pour le cas dโ€™une รฉpicerie. Une รฉpicerie se situant prรจs dโ€™une รฉcole doit vendre des marchandises pour faire le goรปter des รฉlรจves comme les biscuits, les produits pรขtissiers et non des produits comme le riz, lโ€™huile. Pour les PME comme le cybercafรฉ, le premier investissement est trop lourd puisquโ€™il faut des matรฉriels et du capital. Cet investissement gรฉnรจre des dรฉpenses liรฉes ร  lโ€™usure. Cโ€™est lโ€™amortissement. La finalitรฉ de tout investissement productif est de maximiser la valeur de lโ€™entreprise c’est-ร -dire la rentabilitรฉ des fonds propres. Lโ€™apport personnel peut รชtre insuffisant ou des problรจmes financiers existent. Alors, il faut recourir aux รฉtablissements financiers ou banques ou autres pour sโ€™endetter. Ces รฉtablissements reprรฉsentent les premiers utilisateurs des informations donnรฉes par les รฉtats financiers pour dรฉcider de lโ€™octroi ou non dโ€™un crรฉdit. Ils ont besoin de garantie. Mais pour lโ€™entreprise de peinture et de dรฉcoration, sans comptabilitรฉ, lโ€™entreprise peut emprunter en donnant une attestation venant du client. Le client est considรฉrรฉ comme son garant. Il y a confiance de la banque auprรจs de lโ€™entreprise. Pour les problรจmes techniques comme pour le cybercafรฉ, les PME se fient ร  la connaissance de ces employรฉs. Les employรฉs ont de la compรฉtence. Plus la peine de chercher un dรฉpanneur. Les coรปts seront rรฉduits. Dโ€™oรน la rentabilitรฉ de lโ€™entreprise. La gestion d’une PME repose surtout sur la polyvalence de ses salariรฉs. Mais cette polyvalence ne peut s’exercer que si le dirigeant et les membres de l’entreprise sont en contact permanent avec les diffรฉrents problรจmes survenant dans leur organisation. Lร  aussi, la proximitรฉ entre les acteurs facilite la polyvalence en faisant de chacun d’eux, un observateur permanent des problรจmes multiples qui se posent aux autres membres de l’entreprise. Les commerciaux cรดtoient plus facilement les opรฉrationnels. Ces contacts multiples et rรฉpรฉtรฉs induisent une meilleure connaissance et une plus grande sensibilisation aux divers problรจmes de l’entreprise. La proximitรฉ favorise la polyvalence et donc l’absence de dรฉcomposition fonctionnelle au sein de l’entreprise.( LEMAITRE et MADERS ,1989)92 Pour avoir un profit, il faut regarder les tarifs par rapport aux coรปts engagรฉs. Ainsi pour rรฉussir, il faut une bonne organisation, une bonne communication et une bonne stratรฉgie. La stratรฉgie a pour objet de dรฉterminer les plans dโ€™action que lโ€™entreprise doit mettre en ล“uvre pour sโ€™assurer un avantage concurrentiel dรฉfendable sur une longue pรฉriode. Lโ€™entreprise peut choisir entre plusieurs stratรฉgies. Mais, il faut souligner que les choix finals dรฉpendent du gรฉrant. La plupart des PME appliquent la stratรฉgie ยซ pull ยป ou ยซ aspiration ยป. Il sโ€™agit dโ€™attirer les gens vers le produit. Cโ€™est une stratรฉgie de communication. Ces moyens sont la publicitรฉ, la promotion de vente et les relations publiques. La relation publique est le procรฉdรฉ utilisรฉ par les trois entreprises enquรชtรฉes quand elles contactent directement les clients ou quand elles se communiquent verbalement. La discussion, par des moyens transmis de bouche ร  oreille est plus utilisรฉe pour se faire connaรฎtre. Madagascar est basรฉe sur une culture de lโ€™oral. Cโ€™est pour cela que : ยซ Le contrรดle de gestion a pour mission de s’assurer de la cohรฉrence entre la stratรฉgie adoptรฉe et les moyens mis en ล“uvre sur le terrain. ยป93 Dโ€™aprรจs les proverbes, la fin justifie les moyens ou qui veut la fin veut les moyens. Cela signifie que : qui veut une chose ne doit pas reculer devant les moyens qu’elle rรฉclame. Les PME pour atteindre les objectifs quโ€™elles se sont fixรฉes doivent fonctionner avec les moyens nรฉcessaires. Chaque individu : employeur et employรฉ doit tenir compte de toutes les informations internes et externes. Tous ces analyses sur la situation des trois entreprises comme PME malgaches revient ร  ce que dit FAURIE 94(2007) : ยซ Le contrรดle de gestion est le mรฉcanisme qui fait que lโ€™entreprise sโ€™assure en permanence que sa tรชte et ses membres vont dans la mรชme direction. En consรฉquence, la PME a un systรจme de contrรดle de gestion remarquablement performant, puisque cโ€™est la tรชte qui contrรดle directement les membres. Lโ€™action du dirigeant rend inutile la plupart des postes dโ€™encadrement qui alourdissent les coรปts fixes des grandes sociรฉtรฉs. Le dirigeant est en contact direct avec ses รฉquipes : non seulement il sโ€™assure quโ€™elles sont pรฉnรฉtrรฉes de ses idรฉes, mais que, surtout, elles partagent sa motivation. En outre, la PME a gรฉnรฉralement une connaissance intime de son marchรฉ, fait dโ€™un tout petit nombre de clients fidรจles ; il nโ€™y a quasiment pas de barriรจre entre client et fournisseur. Bref, le dirigeant sent les รฉvolutions du marchรฉ et les transmet immรฉdiatement ร  son entreprise. ยป Dans cette section, nous avons prรฉsentรฉ la situation des trois entreprises comme PME malgaches. Nous avons besoin de savoir ces informations sur les PME pour la suite de notre รฉtude parce que le contrรดle de gestion se trouve au centre des flux dโ€™information cโ€™est-ร -dire que toutes les informations fournies mรชme les plus minimes peuvent induire au contrรดle de gestion. Nous dรฉtaillerons dans la section suivante la rรฉalitรฉ sur lโ€™utilisation du contrรดle de gestion.

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Table des matiรจres

REMERCIEMENTS
GLOSSAIRE
RESUME ANALYTIQUE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTES DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LE CONTROLE DE GESTION, CENTRE DES FLUX Dโ€™INFORMATIONS ET AU SERVICE DES HOMMES
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I โ€“ CONCEPTS DE BASE DU CONTROLE DE GESTION ET DU SYSTEME Dโ€™INFORMATION
Section 1 – Contrรดle des informations par le contrรดle de gestion pour la prise de dรฉcision
Section 2 โ€“ Importance de lโ€™information et de la communication dans lโ€™entreprise
Conclusion du chapitre I
CHAPITRE II โ€“ CONTROLE DE GESTION : UNE FONCTION DE Lโ€™ORGANISATION DE Lโ€™ENTREPRISE
Section 1 โ€“ Structures organisationnelles de lโ€™entreprise et place du contrรดleur de gestion
Section 2 โ€“ Modifications organisationnelles et contrรดle de gestion
Section 3 โ€“ Contrรดle de gestion et PME
Conclusion du chapitre II
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : LE CONTROLE DE GESTION ET LES PME MALGACHES
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III โ€“ PRESENTATION DE LA RECHERCHE SUR TERRAIN
Section 1 โ€“ Prรฉsentation des entreprises enquรชtรฉes
Section 2 โ€“ Choix des entreprises enquรชtรฉes
Section 3 – Dรฉroulement des enquรชtes
Section 4 โ€“ Prรฉsentation des rรฉsultats
4.1. Evolution historique des entreprises enquรชtรฉes et la place de la communication dans ses entreprises
4.2. Organisation et gestion interne des entreprises enquรชtรฉes
Conclusion du chapitre III
CHAPITRE IV โ€“ ANALYSE DES RESULTATSย 
Section 1 โ€“ Analyse de la situation des PME malgaches
Section 2 โ€“ De lโ€™opinion sur le contrรดle de gestion ร  la pratique dans les PME malgaches
Conclusion du chapitre IV
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
ARTICLES, RAPPORTS, THESES ET AUTRES DOCUMENTS
SITE INTERNET

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