Contribution d’une institution de microfinance au développement

GENERALITES

Madagascar, un des nombreux pays en voie de développement dans le monde, est longtemps apparu comme une île riche de promesses au large de l’Afrique. Malheureusement, il est encore aujourd’hui dans un état de grande pauvreté. Nous avons remarqué que 72,1% de la population malgache vivent au-dessous du seuil de pauvreté en 2004, selon une enquête effectuée auprès des ménages et que la majeure partie des pauvres est essentiellement constituée par les ruraux qui sont les plus vulnérables. Ainsi, nous avons pu observer que la pauvreté à Madagascar touche beaucoup plus le milieu rural que le milieu urbain. Et pour sortir de cette pauvreté, l’institution de microfinance est une des solutions proposées qui puisse améliorer les conditions et/ou la qualité de vie des populations à travers les épargnes et les crédits et donc apporter un changement ou un développement. Mais cela reste un défi que chacun, décideurs politiques et/ou intervenants dans la vie sociale, doit se fixer. Ainsi, la participation de chaque acteur est très sollicitée. Aussi cela nécessite-t-elle de la bonne volonté et un changement de mentalité. De ce fait, chacun a une part de responsabilité dans les efforts pour développer le pays.

CHOIX DU THEME ET DU TERRAIN

Etant donné que le terme développement est d’actualité et qu’actuellement Madagascar fait encore partie des pays en voie de développement, il est alors nécessaire d’étudier ce phénomène de développement, d’analyser les manifestations de la pauvreté, ainsi d’y apporter une solution. Pour cela, nous avons choisi comme thème « la contribution d’une institution de microfinance au développement : cas de l’OTIV FIVOARANA Ambohimangakely». Afin de pouvoir mener à bien notre étude, nous avons choisi un établissement de microfinance se trouvant à la périphérie de la ville : l’OTIV FIVOARANA Ambohimangakely comme terrain d’étude afin de nous faciliter l’approche du milieu rural au développement. Puisque pour étudier le phénomène de développement, il faut partir du milieu rural qui caractérise la majeure partie des Malgaches.

Croissance et Développement- Développement humain- Développement durable/ soutenable

Croissance
Selon François Perroux, la croissance est « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension : pour une Nation, le produit global net en termes réels ». (PERROUX F., 1990, p.115).

Développement
Par contre, nombreux sont les auteurs qui ont essayé de définir ce concept. Donc, nous allons apprécier beaucoup de vision de ce terme, que ce soit économiquement, socialement ou psychologiquement. En économie, le Développement, est une « branche de l’analyse économique s’intéressant aux facteurs explicatifs des phénomènes de sous-développement et de pauvreté». (Microsoft ® Encarta ®, 2008). Par contre, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux qui rendent la Nation apte à faire croître, cumulativement et durablement son produit réel global ». (PERROUX F., 1964, p.155). En résumé, « le développement est un processus de transformation quantitatif et qualitatif. Il allie progrès économique et transformations sociales. Il ne saurait se réduire à la seule croissance du produit, ni à la seule couverture des besoins biologiques de l’homme. Il implique des changements structurels et l’atteinte d’objectifs clairement exprimés. » (ABDELMALKI L. , MUNDLER P., 1995, p.32).

Croissance et Développement
Différents auteurs aussi ont évoqué ensemble ces phénomènes pour la raison que l’un (développement) ne peut pas avoir lieu sans l’autre (croissance).

La croissance « représente certes la dimension prédominante du concept, mais ne suffit pas pour rendre compte des autres dimensions que le développement incorpore. La croissance est d’ordre quantitatif et se produit par l’augmentation des grandeurs économiques, considérée comme l’une des multiples composantes du phénomène complexe qu’est le développement. Même si la croissance demeure le préalable à tout effort de développement dans la mesure où toute amélioration du niveau de vie ou de bien-être social passe nécessairement par l’augmentation des quantités produites et l’accroissement correspondant des revenus, il s’avère important de préciser que le développement est bien plus que la croissance. Le développement, au-delà du concept de croissance qui est d’ordre quantitatif et mesurable, postule aussi des idées de qualité qui, d’ailleurs, échappent à toute mesure et débordent le champ de l’analyse économique. Il implique une hausse du bien-être social, des changements dans les structures (la qualification de la main-d’œuvre s’accroît, l’organisation de la production se complexifie) et finalement, une mutation de la société toute entière. ». (LEGOUTE J-R., 2001, p.15-16).

« Il passe, comme le souligne Fréderic Teulon, par l’urbanisation, l’industrialisation, l’alphabétisation et la formation et produit au confluent de cette combinaison un système plus efficace (par accumulation de richesses) où les besoins humains se révèlent mieux satisfaits. » (TEULON F., 1992).

Développement humain

Pareillement pour le cas du développement humain, c’est-à-dire qu’aucun développement ne peut y exister que seulement si l’homme peut vivre sereinement et en harmonie avec soi-même.

« Le développement humain ne se limite pas, loin s’en faut, à la progression ou au recul du revenu national. Il a pour objectif de créer un environnement dans lequel les individus puissent développer pleinement leur potentiel et mener une vie productive et créative, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts. Le rôle du développement consiste donc à élargir les possibilités, pour chacun, de choisir la vie qui lui convient. Ce concept dépasse ainsi largement celui de croissance économique. En effet, celle-ci n’est qu’un moyen-aussi important soit-il- d’accroître ces choix ». (Programme des Nations unies pour le Développement (P.N.U.D), 2001).

Développement durable/ soutenable

De même, pour assurer l’avenir des générations futures, il faut que le développement dure et est défendable aux yeux de tous. Alors, beaucoup d’auteurs, organismes ou groupement de personnes ont œuvré pour définir ce concept. Avec la publication du rapport Brundtland (1987) est apparu le concept de développement durable. Selon ce rapport, « Le développement durable répond aux attentes des générations présentes à satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». (Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (C.M.E.D), 1988). « Pour les uns, le développement soutenable/durable, c’est un développement respectueux de l’environnement. L’accent est alors mis sur la préservation des écosystèmes. Le développement signifie dans ce cas, bien-être et qualité de vie satisfaisants, et on ne s’interroge pas trop sur la compatibilité des deux objectifs, développement et environnement. Cette attitude est assez bien représentée chez les militants associatifs et chez les intellectuels humanistes. La prise en compte des grands équilibres écologiques, doit aller jusqu’à la remise en cause de certains aspects de notre modèle économique de croissance, voire même de notre mode de vie. Cela peut entrainer la nécessité d’inventer un autre paradigme de développement (encore un !mais lequel ? On n’en sait rien). Pour les autres, l’important est que le développement tel qu’il est puisse durer indéfiniment. Cette position est celle des industriels, de la plupart des politiques et de la quasi-totalité des économistes. » (LATOUCHE S., 2003). En fait, il apparait que le développement (durable) « ne peut en aucun cas être séparé de la croissance économique ». (Nicholas Georgescu Roegen, 2004). Or, « la société de croissance n’est pas souhaitable pour au moins trois raisons : elle engendre une montée des inégalités et des injustices, elle crée un bien-être largement illusoire ; elle ne suscite pas pour les « nanti »s eux-mêmes une société conviviale, mais une société malade de sa richesse ». (LATOUCHE S., 2003, p.18 19).

« Partant de l’idée que le développement implique une politique systématique et cohérente de l’Etat dans le but de promouvoir le progrès économique et social d’un peuple, il devient clair que le contenu du concept ne saurait, en aucun cas, se dissocier des impacts produits par l’intervention des pouvoirs publics dans le processus de développement ». (LEGOUTE J-R., 2001, p.22).

Après avoir donné quelques explications sur les concepts-clés utilisés dans notre étude et présenté les différentes approches théoriques concernant notre thème, nous allons maintenant voir les généralités sur les institutions de microfinance.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE. CADRE GENERAL ET THEORIQUE
CHAPITRE I. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS-CLES ET APPROCHE THEORIQUE
CHAPITRE II. GENERALITES SUR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
DEUXIEME PARTIE. ETAT DES LIEUX
CHAPITRE III. PRESENTATION GENERALE DE L’O.T.I.V
CHAPITRE IV. APPORT ET IMPACT DE l’OTIV FIVOARANA AU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D’AMBOHIMANGAKELY
TROISIEME PARTIE. APPROCHE PROSPECTIVE
CHAPITRE V. LES PROBLEMES RENCONTRES ET LES SUGGESTIONS PROPOSEES PAR L’OTIV FIVOARANA AMBOHIMANGAKELY
CHAPITRE VI. LES PERSPECTIVES ET LES SUGGESTIONS PERSONNELLES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
ACRONYMES
ANNEXES

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