La finance est un terme quโon est supposรฉ entendre dans nโimporte quelles situations, que nous soyons chez soi, que nous soyons dans notre lieu de travail, ou bien dans nos รฉtudesโฆ Le secteur financier, plus prรฉcisรฉment le secteur bancaire a fait une grande marche vers lโรฉvolution depuis son tรฉmoignage environ 3500 ans avant J.C et jusquโร prรฉsent.
Le secteur bancaire, en effet garde une trรจs grande place dans le secteur รฉconomique dโun pays. Une รฉconomie peut รชtre souvent confrontรฉe au problรจme de financement de lโactivitรฉ des agents qui la composent. Certes, une banque a comme rรดle de distribution de crรฉdits et de collecte des dรฉpรดts. Et dโune maniรจre ou dโune autre, elle est mise en relation avec le dรฉveloppement รฉconomique par le biais du financement des investissements par le crรฉdit bancaire.
Revue de littรฉratureย
Prรฉcurseurs
Thรฉorie dโAdam Smithย
Adam Smith, considรฉrรฉ comme le pรจre fondateur de lโรฉconomie politique, est aussi rรฉputรฉ par le fait dโรชtre le premier fondateur de la thรฉorie bancaire. Selon Smith, la monnaie bancaire est considรฉrรฉe comme la vรฉritable monnaie, รฉmise en contrepartie des crรฉdits ร lโaide des escomptes. La monnaie est une sorte de capital qui se distingue de la richesse, et il considรจre que celui-lร est indispensable ร la circulation. De ce fait, il y a une stricte rรจgle de proportionnalitรฉ entre la quantitรฉ de billets de banque en circulation et la quantitรฉ de marchandises ร faire circuler. La quantitรฉ de monnaie dรฉpend donc du volume de marchandises et de la vitesse de circulation de la monnaie ; et lโactivitรฉ de prรชt faite par les banques ne se fait quโร court terme.
Dโaprรจs lui, les banques font bien parties des acteurs รฉconomiques. Elles consistent ร la facilitation des transactions et circulation monรฉtaire. Tant que les monnaies mรฉtalliques sont succรฉdรฉes par les instruments bancaires comme les billets, les comptes de dรฉpรดts, sans que les montants ne changent, on pourra constater alors une amรฉlioration dans la circulation de la monnaie. Autrement dit, les banques accordent aux commerรงants des possibilitรฉs dโeffectuer leurs achats et ventes ร partir des monnaies fiduciaires et scripturales et non les formes mรฉtalliques afin de leur donner moins de risques, et de rรฉduire les coรปts dans les รฉchanges. Smith persiste sur lโeffet que les banques ne doivent fournir aux commerรงants quโune encaisse de transaction ou de trรฉsorerie ร court terme. La banque prรฉvoit donc la rรฉduction des asymรฉtries dโinformation sans sโen rendre compte.
Il fait allusion ร deux types dโemprunteur qui font face aux banques : les prudents et les spรฉculateurs ; ceux qui ne font que des emprunts ร court terme pour des encaisses et transactions, et ceux qui font des emprunts pour le financement dโun projet risquรฉ. Ces derniers ont la possibilitรฉ de tirer des lettres de changes fictives mais qui mettront les banques ร faire face ร des gros risques, mรชme une possibilitรฉ de faillite bancaire. Sa thรฉorie sur les effets rรฉels rรฉsume quโune banque qui nโa de quoi payer devient illiquide.
Smith estime quโil est difficile de discerner la vraie nature dโun emprunteur et aussi de distinguer entre la lettre de change rรฉelle et fictive. Ceci convient ร une conclusion selon laquelle, dโaprรจs Smith, il est indispensable de faire face ร une rรจglementation bancaire parce quโร force de faire des financements aux spรฉculateurs, les consรฉquences nรฉgatives comme la destruction du capital productif, la faillite des banques, peuvent aboutir ร la pรฉnalisation de la croissance รฉconomique. Cette rรจglementation peut รชtre par exemple la prudentielle et du taux dโintรฉrรชt (pour faire face aux risques de solvabilitรฉ).
Thรฉorie de Schumpeterย
Schumpeter (1912) prรฉvoit le rรดle vital des banques en matiรจre de croissance รฉconomique par le financement des projets innovant, cโest-ร -dire, il parle du rรดle des banques dans le financement de la croissance et de lโinnovation. En effet, la rรฉalisation de cette innovation dรฉpend des moyens de financements. La monnaie nโest pas neutre dans lโรฉconomie dโรฉvolution dรฉcrite par Schumpeter. Elle reprรฉsente mรชme plus quโun intermรฉdiaire des รฉchanges. Cโest elle qui anime lโรฉconomie capitaliste. Il a introduit le concept de la ยซ monnaie de crรฉdit ยป afin dโintroduire le grand rรดle de la monnaie dans la croissance รฉconomique. La monnaie est crรฉรฉe en contre partie du crรฉdit. Le secteur bancaire est indispensable pour la crรฉation de nouveaux moyens de paiement aux entrepreneurs puisque, lโaccรจs aux besoins dโinvestissement nรฉcessaire ร lโaccroissement de la production est donnรฉ par le crรฉdit bancaire. Le crรฉdit est donc lโรฉlรฉment le plus dรฉterminant de lโรฉvolution, le suivi des projets viables des entrepreneurs, en gรฉnรฉral, dans la croissance. Schumpeter est ร lโopposรฉ de la connaissance classique, ne considรฉrant la banque que dโun acteur passif dans lโรฉconomie. La monnaie au sens de Schumpeter est la monnaie inscrite au passif. Elle permet dโaccorder ร lโentrepreneur des biens et services dโinvestissement sans contrepartie puisque de ce crรฉdit bancaire sort un nouveau pouvoir dโachat. Lโinjection de la nouvelle monnaie crรฉรฉe dans le circuit รฉconomique revient donc au rรดle des banques. Selon Schumpeter, on peut faire augmenter, avancer le profit ร partir des crรฉdits bancaires.
Schumpeter (1934) affirme que les crรฉdits bancaires en particulier sont indispensables pour la croissance รฉconomique dโun pays dans la mesure oรน ils amรฉliorent la productivitรฉ en encourageant lโinnovation technologique. Il a bien prรฉcisรฉ dans son ouvrage ยซ la thรฉorie de lโรฉvolution รฉconomique ยป (1912) que le crรฉdit sert le dรฉveloppement industriel, mais de plus, cโest une condition prรฉalable ร la croissance รฉconomique. Le sens de causalitรฉ de la finance vers la croissance est alors justifiรฉ par la contribution de lโรฉpargne ร lโessor de lโinvestissement. Cโest ร -dire que la finance en particulier est un facteur de la croissance.
Thรฉorie de Fisherย
Par rapport ร la grande dรฉpression de 1929, Fisher, en 1935, a le mรชme avis que lโรฉcole ยซ currencyscool ยป sur le fait que la monnaie serait ร lโorigine des variations de lโactivitรฉ รฉconomique. Lโรฉmission de monnaie bancaire doit en effet รชtre couverte ร 100% par des rรฉserves pour que la monnaie ne dรฉpend plus de crรฉdit. Les troubles monรฉtaires macroรฉconomiques en passant par sa connexion avec le systรจme de paiement, a comme origine le crรฉdit bancaire. Fisher reprend les dispositions de lโacte de Pell de 1844 (รฉcole de la circulation), cโest-ร -dire, il offre aux choix deux sortes de banques : une banque assurant la collecte de dรฉpรดt et une autre la distribution de crรฉdit ร lโรฉconomie. Il a mis un projet radical de rรฉforme bancaire : la sรฉparation du crรฉdit et de la monnaie. En effet, cโest pour protรฉger la monnaie contre les risques liรฉs ร lโactivitรฉ de crรฉdit, considรฉrรฉe comme la cause des crises bancaire ; mais aussi afin dโempรชcher les banques ร faire de lโรฉmission de monnaie en prenant la forme dโun nouveau dรฉpรดt ร partir des crรฉdits.
Selon Fisher, lorsquโil y a une phase de dรฉveloppement de monnaie bancaire qui conduit ร une inflation, il y a toujours, aprรจs cela, une phase de dรฉflation quand les banques augmentent leurs rรฉserves afin de rรฉduire le risque dโilliquiditรฉ et dโinsolvabilitรฉ. Cela dit, la quantitรฉ de la monnaie dans lโรฉconomie diminue.
Prolongements
Thรฉorie de Minsky sur lโinstabilitรฉ financiรจre
Mรชme si Minsky affirmait quโil nโappartient ร aucun courant de pensรฉe thรฉorique, on remarque quand mรชme que sa thรฉorie sโorientait un peu plus proche de celui des postkeynรฉsiens. En effet, la thรฉorie de lโinstabilitรฉ financiรจre de Minsky est axรฉe sur lโapport majeur de Keynes : lโanalyse de la dynamique financiรจre du capitalisme qui est une รฉconomie monรฉtaire de production. Il explique que cโest la monnaie endogรจne qui est au centre des dรฉcisions รฉconomiques, ayant comme principal objectif de rester liquide et solvable. Le point faible de systรจme capitaliste est le systรจme bancaire, qui est la base de notre รฉtude. Dโaprรจs lui, les banques nโarrivent pas ร bien assurer, ร bien faire leur rรดle, ce qui va donc conduire ร des situations de surendettement et de crise de liquiditรฉ. Selon Minsky : ยซ la stabilitรฉ รฉconomique est elle-mรชme crรฉatrice dโinstabilitรฉ et que la volatilitรฉ de lโinvestissement est la premiรจre cause dโinstabilitรฉ du systรจme financier, ce quโil appelle le paradoxe de la tranquillitรฉ. ยป .
Les facteurs qui peuvent en effet dรฉclencher des crises financiรจres sont dโune maniรจre gรฉnรฉrale des modalitรฉs dโendettement des agents รฉconomiques et le poids des crรฉdits bancaires. De ce fait, le financement bancaire par le biais des crรฉdits peut recourir ร des crises financiรจres, non pas accroissement de la croissance รฉconomique.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE I : Revue de littรฉrature
Section 1 : Prรฉcurseurs
Section 2 : Prolongements
CHAPITRE II : LE SECTEUR BANCAIRE DANS LE MONDE
Section 1 : Le mรฉcanisme bancaire
Section 2 : Financement bancaire dans le monde
CHAPITRE III : ETUDE EMPIRIQUE POUR LE CAS DE MADAGASCAR
Section 1 : Gรฉnรฉralitรฉ ร Madagascar
Section 2 : Analyse empirique
Section 3 : Rรฉsultats empiriques
CHAPITRE IV : DEBAT THEORIQUE ET RECOMMANDATION
Section 1 : Dรฉbat thรฉorique
Section 2 : Recommandations
CONCLUSION