Contribution des reboisements de mangrove de la RBDS à la séquestration de carbone atmosphérique

Le climat mondial n’a jamais cessé de changer. Certains de ces changements ont des causes naturelles mais d’autres peuvent être imputés à des activités humaines telles que le déboisement et les émissions atmosphériques dues, par exemples, à l’industrie et aux transports, qui ont conduit à l’accumulation de gaz et d’aérosols dans l’atmosphère [UNFCCC, 2008]. Ces gaz dits gaz à effet de serre (GES) piègent la chaleur et provoquent une élévation des températures de l’air. Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC, 2001) a signalé dans son troisième rapport sur l’état du climat mondial que les observations et mesures sur l’évolution des températures atmosphériques montraient que, globalement, la planète était en train de se réchauffer et ferraient également apparaître d’autres modifications du système climatique. Selon ce rapport, les années 1990 ont très probablement été la décennie la plus chaude à l’échelle mondiale et 1998 l’année la plus chaude depuis que le réchauffement a été constaté au cours des dernières décennies, de nouvelles analyses de données indirectes pour l’hémisphère Nord indiquent que le 20ème siècle a probablement été le siècle le plus chaud du dernier millénaire et, en outre, de nouvelles preuves plus concluantes permettent de dire que la majeure partie du réchauffement observé au cours des cinquante années écoulées est due aux activités humaines. Selon ce même rapport, l’influence humaine continuera de modifier la composition de l’atmosphère tout au long du 21ème siècle.

Le réchauffement de la planète a de nombreuses conséquences sur les ressources forestières, le niveau des mers, la couverture neigeuse, les nappes glaciaires et les précipitations [UNFCCC, 2008], ce qui n’est pas sans conséquence pour les mangroves de l’estuaire du Saloum caractérisées par une forte vulnérabilité à l’élévation du niveau des océans. Selon cette même source, la modification des régimes climatiques régionaux, marquée par une élévation des températures de l’air, a déjà des effets sur les bassins versants et les écosystèmes (forêts, prairies, pâturages etc.) dans de nombreuses régions du monde. Pour les économies nationales, le coût des mesures à prendre pour faire face aux phénomènes climatiques extrêmes, aux mauvaises récoltes et aux autres situations d’urgence relatives au climat ne cesse d’augmenter.

MATERIEL ET METHODE

Le matériel utilisé pour cette étude est constitué d’instruments de mesure, d’outils pour la coupe rase et la pesée des biomasses de la mangrove, de pirogue etc. La méthodologie de l’étude part de la recherche bibliographique qui a permise l’élaboration du protocole de recherche, au choix de la méthode de collecte des informations pour finir par le choix des outils et méthodes de traitement et d’interprétation des données.

MATERIEL ET EQUIPE DU TERRAIN

o 1 GPS (global positioning system) qui a permis de relever les coordonnées géographiques des reboisements ;
o Des cordes pour matérialiser les limites des parcelles et des transects ;
o Jalons utilisés pour délimiter les axes de transect. Ils sont fixés aux deux extrémités des axes de transect ;
o 1 décamètre pour la mesure de l’écart inter placettes de cinq (05) à dix (10) mètres selon la taille de la plantation ;
o 1 sécateur pour la coupe rase des sujets retenus pour la mesure de biomasses ;
o Des piquets en bois nécessaires pour la délimitation des placettes de 1m×1m ;
o 1 appareil photo pour illustrer les observations faites sur le terrain ;
o 1 pied à coulis nécessaire pour la mesure des diamètres des plants rencontrés dans les placettes ;
o 1 bâton gradué pour mesurer la hauteur des plants rencontrés dans les placettes ;
o 1 balance électronique de précision pour la pesée des biomasses issues des feuilles, des branches et des tiges ;
o Des sachets pour le prélèvement et la conservation des échantillons de biomasses;
o 1 étuve pour le séchage des échantillons de biomasses en vue de la déduction des taux d’humidité et des coefficients de pondération ;
o (01) manœuvre pour aider aux tracés des transects et la réalisation des différentes mesures.

METHODOLOGIE

La méthodologie de recherche utilisée dans cette étude part d’une recherche bibliographique qui consiste à rassembler les documentations possibles traitant des techniques d’inventaire forestier, de la mangrove, de la séquestration de carbone atmosphérique par les plantes, des caractéristiques biophysiques et climatiques du delta du Saloum, des reboisements de mangrove et de leurs acteurs dans le bassin du Saloum. Cette recherche a permis l’élaboration du protocole de recherche qui définit le plan de sondage, les différentes méthodes de collectes de données et les méthodes et outils de traitement. Cette recherche bibliographique qui précède les travaux de terrain est poursuivie sur le terrain jusqu’à la phase de rédaction du document final en vue d’éventuels compléments d’informations. Le nombre important des villages ayant accueilli des reboisements de mangrove dans le delta du Saloum a fait que l’inventaire sélectif a été préféré à l’inventaire exhaustif en termes de choix des sites d’étude que du plan de sondage en raison du manque de temps et de moyens financiers subséquents. L’échantillonnage consiste à choisir deux villages (sites) se trouvant respectivement l’un sur la partie continentale et l’autre sur la partie insulaire du delta dans lesquels l’UICN a initié des reboisements de mangrove. Pour ce faire quatre villages ont été présélectionnés (Sanghako, Médina Sanghako, Baout et Djirnda), mais après visite de terrain les sites de Sanghako et de Djirnda  ont été finalement retenus pour diverses raisons.

Le choix de Djirnda à la place de Baout est motivé par le nombre de plantations réalisées (six à Djirnda contre trois à Baout), l’engouement des populations et la réussite des plantations. Quant au choix de Sanghako au lieu de Médina Sanghako, il est motivé principalement par le fait que les plantations de Sanghako remontent de la première campagne de reboisement que l’UICN a réalisé dans le delta du Saloum. Sur le terrain, les plantations sont localisées à l’aide d’un GPS et des relevées de coordonnées géographiques ont été faites en fonction de leur forme géométrique en vue de la détermination de leurs superficies. L’inventaire au niveau de chaque plantation est fait à l’aide d’un transect réalisé suivant son plus grand axe. La collecte des données consiste à faire des mesures dendrométriques (diamètre à la base DB, diamètre à mi hauteur DmH et hauteur totale HT) et de biomasses (pesée des feuilles, fûts et branches) dans des placettes de 1m×1m disposées le long des transects. Ces placettes sont disposées suivant un écartement de cinq (05) à dix (10) mètres selon la taille des plantations considérées.

La superficie, le taux de recrus naturels et la densité sont retenus comme paramètres d’appréciation de la dynamique des plantations. La superficie de chaque plantation est déterminée par traitement des coordonnées des points caractéristiques de sa figure géométrique par utilisation du logiciel de cartographie Arc View. Ces coordonnées géographiques sont relevées par le moyen d’un GPS Garmin pour traitement à l’ordinateur. La collecte des données (voir les fiches d’inventaire en annexes) relatives au taux de recrus naturels se fait par décompte des nouvelles pousses (recrus naturels) dans chaque placette. Le nombre total des nouvelles plantules est rapporté à la surface totale des placettes pour donner le taux de recrus naturels exprimé en nombre de recrus par hectare (recrus/ha). Enfin, les données nécessaires à la détermination de la densité de chaque plantation sont collectées par décompte de tous les sujets vivants (recrus naturels et plants réussis confondus) se trouvant dans les placettes disposées le long de la ligne de transect. Le nombre total des sujets dénombrés est rapporté à la surface totale des placettes puis extrapolé à l’hectare pour donner la densité exprimée en nombre d’individus par hectare.

L’HYDROGRAPHIE

La zone du delta du Saloum présente un ensemble d’îles séparées par des cours d’eau dont les plus importants sont le Saloum qui rejoint la mer par un estuaire et le Diombos (SAMBOU et al. 2000 ; UICN, 1999). Ce réseau est alimenté par l’eau de mer qui peut remonter jusqu’à Birkelane à 130 km de l’embouchure du Saloum (FALL et al. 2000). Cette dernière est délimitée par un cordon sableux de 18 km, la flèche du littorale de Sangomar (NDOUR et al. 2005). Malgré l’extrême faiblesse des apports liquides en provenance de l’amont, ce réseau a un mode de fonctionnement hydrodynamique grâce à la faiblesse du profil en long de ses cours d’eau, à la rétention opérée par la mangrove et l’évaporation. Il n’en demeure pas moins que la marée essentiellement du type diurne reste le principal facteur de l’hydrodynamique estuarienne. Il en résulte donc un fort gradient de salinité des eaux de l’aval vers l’amont. La teneur en sel des marigots est partout élevée (DIOP et al. 1995) ; il a été enregistré des taux de 70g/l à côté de la mer vers la flèche de Sangomar et dans le Bandiala, plus en aval des taux de 100g/l ont été enregistrés vers Sokone, soit de deux à trois fois plus que la salinité moyenne de la mer qui est de 35 g/l (UICN, 1999). Cependant, plusieurs cours d’eau débouchent dans l’estuaire du Saloum, ce qui témoigne de l’humidité du milieu. Ces cours d’eau sont : Le Latmingui, le Tyikat dieri, le Tawu et le Bil (FALL et al. 2000) ; le Néma, le Sokone, le Senghor et les marigots du versant NW de l’estuaire (NOUIDEMONA et al. 2004). La péjoration climatique qui a comme corollaire la forte diminution des apports d’eau douce a réduit énormément les débits de ces rivières et marigots, et a occasionné en même temps une forte destruction des ressources de la mangrove. Aussi la rupture de la flèche de Sangomar depuis 1987 a entraîné des modifications profondes tant dans l’hydrodynamique que dans la sédimentologie de l’estuaire (NDOUR et al. 2005). Parmi ces modifications, on peut noter la formation des bancs de sables à proximité de Niodior (SENE et al. 1987) et l’assèchement de la mangrove au niveau de rupture de la flèche de Sangomar (NDOUR et al. 2005).

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Table des matières

A. INTRODUCTION
B. MATERIEL ET METHODE
B.1 MATERIEL ET EQUIPE DU TERRAIN
B.2 METHODOLOGIE
C. PRESENTATION DE LA ZONE
C.1 CADRE BIOGEOGRAPHIQUE
C.1.1 LE CLIMAT
C.1.2 L’HYDROGRAPHIE
C.1.3 LA GEOLOGIE ET LA MORPHOPEDOLOGIE
C.1.4 VEGETATION FLORE ET FAUNE
C.2 LE CADRE HUMAIN
C.2.1 LE PEUPLEMENT
C.2.2 LE PROFIL DEMOGRAPHIQUE
C.2.3 L’ORGANISATION SOCIOECONOMIQUE
C.2.4 LE CADRE DU VILLAGE DJIRNDA
C.2.5 LE CADRE DU VILLAGE SANGHAKO
D. RESULTATS
D.1 LES RESULTATS DU SITE DE DJIRNDA
D.1.1 Etat des plantations
D.1.2 Stocks de Carbone
D.1.3 Les régressions allométriques
D.1.4 Dynamique du carbone des plantations
D.2 LES RESULTATS DU SITE DE SANGHAKO
D.2.1 Etat des plantations
D.2.2 Stocks de carbone
D.2.3 Les régressions allométriques
D.2.4 Dynamique du carbone des plantations
E. DISCUSSIONS
E.1 Discussion sur l’état des plantations
E.2 Discussion sur les stocks de carbone et les régressions allométriques
E.3 discussion sur la dynamique du carbone des plantations et les perspectives de reboisement
CONCLUSION
F. SUGGESTIONS
F.1 Suggestion sur la réalisation et le suivi évaluation des reboisements
F.2 Suggestion sur l’estimation des stocks de carbone et la recherche des régressions allométriques
F.3 Suggestion sur la dynamique des plantations et les perspectives d’avenir des reboisements de mangrove
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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