Contribution des migrants sur les mutations morphologiques

Depuis les années 1950, des mutations sans précédent secouent le monde. En l’espace d’une génération, notre espace a profondément évolué. Le paysage au niveau local, c’està-dire au niveau des campagnes a surtout été profondément modifié. Cet espace attire à nouveau, sa sociologie a évolué, ses activités se diversifient et son économie se transforme. Tel que nous le voyons aujourd’hui, cet espace est le produit de l’histoire. Au fil du temps, il s’est transformé sous l’influence de multiples facteurs, tels que l’évolution du nombre de la population ou celle des techniques, mais aussi sous l’effet des migrants. Il ne fonctionne plus comme il y’a dix, cinquante, cent ans. « Le monde rural n’est plus cet espace clos » fièrement étudié par les géographes.

Les territoires ne sont plus figés. Ils ne cessent d’évoluer, chacun à sa vitesse propre. Dans les pays du tiers monde, leurs transformations peuvent se prolonger sur plusieurs décennies. Ces transformations touchent les activités. Certains villages se développent, créent de nouvelles activités, en particulier là où la population nombreuse se maintient ou augmente. Les changements au niveau local peuvent être mesurés dans plusieurs domaines. Il s’agit des changements au niveau des modes de production, au niveau de la dynamique démographique, mais aussi par une reconfiguration spatiale. Ces mutations affectent indéniablement les campagnes: les agriculteurs occupent certes une majeure partie de l’espace mais ne sont plus majoritaires dans la population active. S’ils en sont toujours les gardiens attentifs, ils n’en sont plus les usagers principaux, même s’ils demeurent les référents de cet espace.

Les mutations territoriales au Sénégal sont liées par une combinaison de facteurs à la fois économique, sociale, etc. A l’échelle locale, les changements peuvent se mesurer sur plusieurs aspects et ceux-ci sont liés par une multitude de facteurs à l’exemple de la migration.

Les mutations spatiales à Koki se traduisent par l’extension des installations, la croissance de la population, la transformation des activités économiques mais aussi par l’évolution des structures sociales. Les mutations socio- économiques liées d’une part à la migration ont induit le changement de mode vie, qui lui-même a provoqué des transformations de l’espace vécu et de la forme de l’habitat. Cette croissance est surtout liée à la migration qui a une influence remarquable sur les différentes transformations morphologiques qui s’opèrent dans cette zone, mais aussi, d’autre part, le daara de Koki joue un rôle déterminant sur les transformations en cours.

REVUE DE LA LITTERATURE 

La revue de la littérature a consisté à parcourir les différents documents ayant trait au thème des mutations morphologiques de l’habitat et les effets induisant ces mutations notamment la contribution des migrants dans leur localité d’origine mais aussi, nous avons tenté d’analyser d’autres facteurs de ces changements. Ces documents, même s’ils ne traitent pas de la zone étudiée, nous ont fournis beaucoup d’informations pour mener à bien notre étude. Ainsi, une documentation assez importante était à notre portée et parmi ces documents nous avons fait une synthèse et nous les avons passés en revue.

Dans le dictionnaire multilingue de l’aménagement du territoire et du développement local, Armelle Le Bars et Didier Minot (1997) soulignent que les mutations de la société ont modifié et élargi les fonctions assignées à l’espace rural. Sa fonction économique traditionnelle de production alimentaire et sylvicole s’accompagne aujourd’hui d’une fonction sociale d’animation et de loisirs, d’une fonction résidentielle d’accueil des nouvelles populations et d’une fonction patrimoniale de préservation de l’environnement.

Plus loin encore, dans l’ouvrage La ruralité dans les pays du Sud à la fin du XXème siècle, Jean- Marc Gastellu et Jean- Ives Marchal (1997) affirme que le monde rural des pays du Sud fait face aux modifications de son environnement, à la crise économique, à la croissance démographique. Les activités se diversifient, les mouvements migratoires s’amplifient, la frontière agricole recule, ce qui provoque selon les auteurs, une recomposition des réseaux sociaux, dans lesquels les femmes jouent un rôle essentiel. La démarcation entre ville et campagne se dilue. Ces transformations remettent en question les notions et les méthodes jusqu’alors utilisées. A la fin du XXème, la ruralité est à définir selon eux. Dans cet ouvrage, les chercheurs de différentes disciplines cernent la ruralité, de la Chine à l’Amérique du Sud en passant par l’Afrique et les bords de la Méditerranée, pour en donner une image contemporaine. Ils soulignent que l’espace rural africain est le récepteur de multiples influences externes, en même temps qu’il exprime les impulsions données par les sociétés locales. En définitive, les auteurs soulignent que « d’une manière générale, la charge de population a partout augmenté en Afrique rurale. Même les régions les plus épargnées, comme le Sénégal oriental, n’y échappent pas. Les dynamiques territoriales sont à l’ordre du jour. » . De plus, Laurent Rieutort (2012) , dans son article intitulé « Du rural aux nouvelles ruralités » expose que si le rural que peut être considéré comme un « terrain » de recherche à partir duquel peuvent être abordées les grandes questions posées aux sciences sociales, la notion de « nouvelles ruralités » intéresse les disciplines qui touchent l’aménagement et au développement des territoires. Elle permet d’envisager les « dynamiques inscrites au cœur des nouveaux rapports ville-campagne, portant à la fois sur les transformations des espaces, sur leurs usages résidentiels, récréatifs et productifs, sur les vécus et les représentations des acteurs, sur leur rapport à la nature et sur les modes de gouvernance qui s’y déploient ».

ANALYSE CONCEPTUELLE 

Au cours des dernières années, il est apparu un certain nombre de concepts, de paradigmes pouvant être intégré dans « l’historique de la recherche de nouveau modes d’organisation et de gestion territoriale, alternatifs aux démarches territoriales descendantes classiques ». La remarque ou le constat qui a été fait, est la prise en compte de nouveaux éléments.

Migration 

Dans l’ouvrage « dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés », Jacques Levy et Michel Lussault (2003) définissent la migration comme un « déplacement d’un individu ou d’un groupe d’individus, suffisamment durable pour nécessiter un changement de résidence principale et d’habitat, et impliquant une modification significative de l’existence sociale quotidienne du (des) migrant (s). » P. George (1976) , quant à lui, dans son ouvrage « les migrations internationales », a montré que « le phénomène migratoire est perpétuel et date d’une période ancestrale de l’origine de l’homme dans sa conquête du milieu naturel pour garantir sa survie et améliorer ses conditions de vie. » La migration peut alors, être considérée comme une forme de mobilité géographique nécessitant de la part des individus en mouvement un franchissement des limites de leur pays. La migration est l’une des dimensions de la « mobilité » des populations. Elle se définit par un changement de lieu de résidence assorti d’un déplacement de portée variable dans l’espace. Cette migration est couramment caractérisée comme temporaire ou définitive, elle peut être contrainte, quand le migrant ne dispose d’aucune liberté dans l’acte de migrer, ou à l’inverse non contrainte. Cette dernière apparaît alors articulée sur un différentiel entre un territoire de départ perçu à un moment donné comme plus ou moins répulsif, et un territoire d’arrivée que l’on se représente alors comme plus attractif. On différencie communément les migrations internes qui se déploient sur un même territoire national.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
PROBLEMATIQUE
1. REVUE DE LA LITTERATURE
2. ANALYSE CONCEPTUELLE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE KOKI
Chapitre I : PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE
Chapitre II : CARACTERE DEMOGRAPHIQUE DE LA POPULATION
DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES ET CONFIGURATION SOCIOECONOMIQUE DES MENAGES
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DES MENAGES A KOKI
CHAPITRE II : TRANSFERTS DE FONDS DES MIGRANTS ET CONFIGURATION SOCIOECONOMIQUE DES MENAGES
TROISIEME PARTIE : DYNAMIQUES NOUVELLES ET EFFETS DES MIGRANTS SUR LES MUTATIONS MORPHOLOGIQUES DE L’HABITAT A KOKI
CHAPITRE I : EVOLUTION DE L’OCCUPATION DU SOL
CHAPITRE II : MIGRATION ET « DAARA DE KOKI » : ENTRE TRANSFORMATION DE L’HABITAT ET FORTE INFLUENCE DE CE DERNIER SUR L’ESPACE
CONCLUSION GENERALE

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