CONTRIBUTION DE L’AVICULTURE AUX REVENUS DES MENAGES

REVUE LITTERAIRE

   L’aviculture a fait l’objet de plusieurs recherches. Une littérature abondante a été faite par différents chercheurs pour contribuer au développement avicole et d’énormes points de vue sont dégagés. L’aviculture familiale repose en grande majorité sur les systèmes traditionnels et elle a un rôle crucial dans la vie des ruraux. L’aviculture villageoise ou traditionnelle a pour objet la production de la viande et des œufs pour des exploitations familiales rurales avec des faibles revenus généralement. Elle peut avoir une répercussion très positive dans la vie des ruraux mais cela n’est possible que s’il y’a des programmes d’amélioration de l’aviculture villageoise qui visent la formation des paysans, l’organisation des campagnes de vaccination contre les maladies majeures et la sensibilisation à l’utilisation des produits antiparasitaires. En Afrique au Sud du Sahara, 85% des ménages élèvent des volailles, dont la propriété dépend des femmes à 70 % (GUEYE et al, 1999). L’aviculture locale est un atout stratégique de sécurisation des paysans ruraux. Elle montre son importance sur plusieurs plans notamment sur le plan socioculturel et religieux, nutritionnel, socioéconomique. L’aviculture villageoise a une place très importante dans les pays du Sud, en Afrique notamment. Elle joue un rôle économique, nutritionnel, et social qui sont indispensables aux populations rurales (H. ROMAIN, 2008). Sur le plan socioculturel, la poule a un aspect très important dans le milieu rural. La poule, en fonction de sa forme et de son plumage peut être utilisée tant que sacrifice ou destinée à une offrande. Selon les peuls, l’abattage d’un coq blanc constitue une marque d’amitié, de considération et de sincérité envers l’hôte. Alders (2005), nous fait savoir que le coquelet reste pour les Yoruba le principal artisan dans l’histoire de la création de leur ethnie. En pays mandingue, le premier repas que la femme prend après l’accouchement est à base de poulet (SAVANE, 1996). Cet avis soutenu par la FAO, qui fait savoir que dans le sud du Bhoutan, les volailles jouent un rôle important dans le culte des déités locales. Ces différents auteurs montrent que le poulet occupe une place très importante dans la vie des ruraux et elle reste étroitement liée à l’histoire. La volaille est très utilisée aussi dans les cérémonies socioculturelles et religieuses. A cela s’ajoutent les fonctions mystiques que peuvent avoir les poulets. Dans certaines communautés locales, il est pensé qu’un mauvais sort peut être dévié vers les volailles et les petits ruminants (GUEYE, 2002). Dans les cérémonies rituelles, des coqs de couleur blanche sont utilisés en sacrifice pour demander les pluies, les récoltes alors que les coqs noirs sont utilisés pour se protéger des maux sorts, des guerres et autres dangers. Selon les travaux de Teno (2009), les coqs à plumes rouges, blancs, bi ou tricolores sont par ordre décroissant les plus recherchés pour les sacrifices et les offrandes par les populations sénégalaises. La volaille est aussi très importante surtout pendant les périodes de circoncisions. D’ailleurs les circoncis mangent une grande partie de la circoncision la viande de poule prétendant que cette viande facilite la guérison. La volaille rurale est souvent associée aux dots aussi. Chez les Mossis par exemple, une famille fournira un coquelet blanc lorsqu’il a été conclu un accord de mariage (source anonyme). L’aviculture villageoise reste un élément essentiel pour l’amélioration des conditions de vie économique des ménages ruraux. En Afrique subsaharienne, cette aviculture rurale occupe une centrale dans les stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté. Elle contribue au développement économique des pays africains surtout en milieu rural. Au Nigéria, la contribution du secteur de l’élevage au PNB est passée de 4,29 à 4,45 % entre 2001 et 2004 (Rapport de la Banque Centrale du Nigeria, 2004). De plus la volaille traditionnelle représente une source de revenus pour les exploitants pauvres en milieu rural, notamment les femmes, voire pour l’économie des états, mais aussi d’engrais organiques pour l’agriculture (Sonaiya, 1997). En milieu rural toujours, la consommation de viande de poulet et d’œufs est importante, l’amélioration de ces productions constitue donc une voie d’amélioration de l’alimentation des populations rurales. L’aviculture peut permettre de diversifier les revenus des populations agricoles, d’économiser une bonne partie des dépenses. Elle sert de complément pour les familles pauvres surtout pendant la période de soudure pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Avançant sur cette même idée, Dolberg, 2001 a fait remarquer que la volaille est le cheptel qui permet aux populations extrêmement démunies de grimper sur l’échelle de l’accumulation des biens. Les AVSF dans : Aviculture familiale et grippe aviaire en Afrique de l’Ouest Actes de l’atelier,2008 pensent que pour une bonne croissance économique des ruraux, il faut mettre en place des référentiels techniques et des bonnes pratiques permettant d’améliorer la biosécurité élevages avicoles locaux. Ils recommandent aussi un appui accru à des interprofessions agricoles élargies à l’aviculture villageoise. Il est donc souhaitable de favoriser la mise en place de stratégies nationales et locales de développement des filières avicoles et d’en assurer une mise en œuvre concertée. Elle permet surtout aux femmes d’assurer certains besoins et participe à la stabilité économique des exploitations familiales. Selon GUAYE, 2002, La possession de volailles assure des degrés variables d’exploitation durable et de stabilité économique pour des millions de petits producteurs généralement démunis. La volaille est un élément clé pour augmenter la capacité financière des familles rurales. Toujours selon cet auteur, une enquête menée dans ménages en zone périurbaine de Dakar a révélé que l’argent généré par l’aviculture traditionnelle est utilisé pour assurer presque toutes les dépenses élémentaires liées à l’éducation, santé, tontine et alimentation. Cela montre que l’aviculture villageoise participe largement à l’amélioration des conditions de vie économiques. Babacar NGOM PDG de la SEDIMA dans une interview fait savoir qu’au Sénégal, l’aviculture occupe une place non négligeable et contribue largement au PIB. Il pense que la filière avicole sénégalaise est l’une des filières agroalimentaires les plus porteuses d’espoir pour la réduction de la pauvreté et la croissance économique du Sénégal. Elle contribue à la hauteur de 17% au produit intérieur brut (PIB) de l’élevage et génère un chiffre d’affaires global de 128 milliards de francs CFA, elle généré aussi de l’emploi. Toujours pour démontrer la contribution de l’aviculture villageoise, certains auteurs à l’image de TRAORE, 2005 pensent que la poule locale est une sorte de « carte de crédit » qui permet aux populations de faire face aux besoins quotidiens de la famille. Ils sont soutenus dans cette idée par d’autres chercheurs. « En milieu rural, l’exploitation des poules et poulets relève avant tout d’un besoin de disposer de trésorerie » (SISSOKHO et al., 2004).

Etude du peuplement

Historique D’après certains notables, c’est le caractère prospère de la nature qui est à l’origine de l’installation du peuplement de la Commune. Toujours selon ceux-ci, Vélingara fut fondée en 1944 par Djalal Coly, Sambadou Dia, Gallo Diop. Après quelques années, ils ont accueilli Birame Ndao venu du Linguère. Djalal Coly fut le premier habitant de Vélingara Ferlo. Le nom Vélingara signifie littéralement si c’est prospère on vient. Ces premiers habitants sont venus du Djolof entre Dahra et Linguère. Ces déplacements sont engendrés par les conflits très fréquents et les feux de brousse. C’est en 1950 que le premier forage fut installé mais avant cela, le premier puits qui date de 1945. Le quartier Vélingara Sannarabé fut le premier lieu d’habitation à Vélingara Ferlo. Les conditions de vie étaient favorables à l’élevage et à l’agriculture. Au fil des années, plusieurs éleveurs transhumants se sont sédentarisés grâce à la stabilité du milieu. C’est ainsi que Vélingara s’est agrandi du fait de la naissance de beaucoup d’autres villages. Il s’agit essentiellement de Mbonay II qui a environ 70 ans et dont les habitants sont originaires du Ferlo. Il y a également Saldow créé vers les années 2000 qui compte peu ménages de transhumants fatigués de se déplacer et qui finissent par s’immobiliser.
Evolution de la population. La prise en compte de l’évolution de la population est cruciale à la compréhension des sociétés et à la définition des politiques dans tous les secteurs d’activité. Au Sénégal plus spécifiquement dans la Commune de Vélingara Ferlo, la démographie a connu une croissance assez prompte. La population est passée de 14929 habitants en 2004 à 16196 en 2007, de 18509 habitants en 2009 et à habitants (PEPAM, 2004). Cette forte croissance peut s’expliquer par une nuptialité et la négligence des moyens de contraception. La croissance reste constante pour atteindre 19552 habitants en 2011 Mais cette population a connu une baisse en 2013 où elle est estimée à 18081 habitants. Cette baisse peut s’expliquer par une migration, par un changement définitif de localité ou par recours massif aux techniques de limitation de naissance. Les paysans, du fait de leur réticence peuvent ne pas aussi donner des informations réelles lors des recensements pour des éventuels impôts ou autres. A partir de cette année, on note une lente croissance de la population ce qui fait qu’en 2014, s’élevait à 18788 habitants, 19517 habitants en 2015 et 20272 habitants en 2016.

Les poulets de race exogène

   Il s’agit des coqs raceurs et des poules introduites dans la Commune de Vélingara Ferlo par des projets (ANCAR et HEIFER 2018). Cette race exogène est marquée par un plumage très diversifié. Ce plumage peut être rouge, noir, blanc etc. Certains éleveurs les appellent la race multicolore et peuvent parfois peser jusqu’à 2,5kg et coûtent plus chères. Ces races sont très difficiles à élever et leur usage demande beaucoup de moyens. C’est pourquoi leur mortalité est élevée. Et ils sont moins appréciés pour la consommation que les poulets locaux. Les aviculteurs sont en général des femmes, des enfants et les femmes et enfants. Nous remarquons qu’il existe 111 poulailles dans les villages dont 70 sont aménagés par les femmes, 15 pour mes enfants et 26 poulaillers pour les enfants et les femmes et les enfants. Ce nombre élevé des poulaillers pour mes femmes se justifient par le fait qu’elles se constituent en GPF. Et ces poulaillers jouent un rôle important sur la répartition des poulets au sein des villages. Ce qui fait que les femmes en GPF disposent de 700 poulets au moment où les enfants, les femmes et les enfants possèdent respectivement 58 poulets et 49 poulets. Quant aux coqs, ils sont 76 dans tous les villages. Et 52 sont destinés aux femmes, 09 pour les enfants et 15 coqs pour les femmes et les enfants. Ces coqs sont parfois en rotation entre les différents aviculteurs. Mais ces nombres importants de poulets et de coqs ne se reflètent sur les poussins. Avec 700 poulets, les femmes ont obtenu seulement 225 poussins au moment où les enfants obtiennent 42 poussins. Les femmes et les enfants quant à eux ont 109 poussins. Ce nombre réduit s’explique par une forte mortalité, 88,9% des poussins due à la chaleur, à un manque de professionnalisme des aviculteurs et à un problème de poussinières.

Importance économique

   Les volailles rurales jouent un rôle essentiel sur le plan économique dans la vie des paysans ruraux de la Commune de Vélingara Ferlo. Ils permettent aux ruraux de la Commune d’assurer les dépenses et de faire des épargnes. Dans certaines familles à Vélingara, les volailles assurent certaines dépenses scolaires et sanitaires mais permettent aussi de payer l’habillement des jeunes. Dans tous les villages enquêtés, l’aviculture est une activité réservée aux femmes et aux enfants ayant un âge compris entre 09 et 13 ans pour les enfants et 18 à 55 ans pour les femmes. Cette aviculture est économique très rentable et les villageois se font de l’argent et en cas de besoin urgent, les volailles sont les sollicitées pour la vente. Monsieur A. NIANG, un jeune aviculteur nous affirme que s’il est devenu riche c’est grâce au troc entre poulets et moutons. Il dit : « Durant l’année 2017, j’ai échangé trois poulets et deux coqs contre une brebis et en 2018 je me retrouve avec trois ». Les prix des poulets varient selon les périodes. Durant, le Tamkharit, le Magal ou la fête du 31 Décembre, les prix sont plus élevés. En dehors de ces fêtes, ces prix sont pratiquement accessibles et varient souvent entre 1500f et 3500f, les revenus mensuels dépassent 40000 F. Le diagramme ci-dessous nous édifice sur les revenus des différents aviculteurs de Vélingara Ferlo. Le commerce de poulets est une activité très lucrative dans la Commune de Vélingara Ferlo. Les prix et les revenus varient en fonction des villages et le nombre de poulets élevés. Nous remarquons les revenus sont plus importants dans les villages de Khol-khol et de Vélingara. Ils s’élèvent successivement de 35850F et 43770 F avec des prix de vente de 2500F et 3750F. Ce niveau de revenu élevé se justifie par le nombre important des volailles, la forte demande des acheteurs venus de Linguère, de Dahra ou de Ranérou et/ou la vente par commande. Les aviculteurs de ces villages estiment leurs volailles respectivement à 198 et 207. Par contre à Adia, le prix de vente est estimé à 1750, ce qui génère des revenus d’une valeur de 8755 F mensuellement. Les villages de Sab sabre et de Wouledji ont des revenus plus faibles avec des prix de vente aussi plus bas. Les aviculteurs se retrouvent successivement avec 8600 F et de 7870 F pour des prix de vente de 1400F. Ce manque à gagner s’explique par la rareté des acheteurs et l’éloignement des marchés hebdomadaires, principaux lieux d’écoulement. A Wouledji, le nombre de volailles élevées est très faible, elles sont de 12 volailles. Les aviculteurs de Thiaski arrivent en troisième position avec 103 volailles et des revenus mensuels estimés à 11875 F. Ces revenus mensuels sont très importants et s’élèvent à 155265 F, dépassent de loin les frais totaux évalués à 30400 F. Cet écart montre que les aviculteurs bénéficient beaucoup de l’aviculture.

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Table des matières

 CHAPITRE I : TYPOLOGIE DU SYSTEME AVICOLE
 I. SYSTEME TRADITIONNEL EXTENSIF
 II. LE SYSTEME TRADITIONNEL AMELIORE
 III. LES CARACTERISTIQUES DES POULETS
 CHAPITRE IV : IMPORTANCE ET LES CONTRAINTES DU SYSTEME
 I. IMPORTANCE DE L’AVICULTURE
 II. LES CONTRAINTES DU SYSTEME AVICOLE
 TROISIME PARTIE  : LES STRATEGIES LOCALES ET EXTERNES APPORTEES
 CHAPITRE I : LES STRATEGIES LOCALES
 I. DANS LE DOMAINE SANITAIRE
 II. DANS LE DOMAINE ALIMENTAIRE
 III. DANS LE DOMAINE DE L’HABITAT
 I. LES STRATEGIES DE L’AVSF
 II. LES STRATEGIES DE L’ANCAR
 III. LES STRATEGIES DE YELITAARE ET PASA LOUMAKAF
 IV. LES STRATEGIES DU PROJET HEIFER
 CONCLUSION GENERALE
 BIBLIOGRAPHIE

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