Contribution de la mécanisation agricole à la réduction de la pauvreté rurale

La pauvreté a toujours accompagné l’humanité aussi loin qu’on se tourne vers le passé. Elle a été longtemps un sujet de débat qui a intéressé bon nombre de spécialistes et a fait l’objet de recherches de tout genre. Madagascar figure actuellement parmi les pays les plus pauvres du monde et la quasi-totalité de la pauvreté s’y localise en milieu rural où les activités sont majoritairement agricoles .

Le secteur agricole est un secteur clef dans le développement, pourtant il a longtemps été négligé. Les défenseurs du secteur agricole sont très catégoriques sur leur position par rapport à l’importance de ce secteur (à partir des années 60). Ils ont en effet, avancé leur point de vue et ont critiqué ceux qui ont négligé ce secteur .

Aujourd’hui, on s’accorde à penser qu’un secteur agricole dynamique et efficace est la clef d’un développement durable. On pourrait voir l’agriculture comme un secteur d’activité parmi tant d’autres, mais c’est en fait un secteur spécifique à plusieurs titres : D’abord, le secteur agricole est le seul à produire les biens alimentaires nécessaires à la survie. Il n’existe pas de produits qui peuvent remplacer définitivement les biens alimentaires. Certes, les autres secteurs comme l’industrie connaît aussi un grand essor dans le domaine de l’alimentation. Toutefois, l’agriculture joue encore une fois, un rôle primordial en ce qu’elle fournit les facteurs de production et matières premières nécessaires aux autres secteurs (industries de textiles, industries alimentaires, etc.). Pareillement, dans le processus long de développement, la main-d’œuvre excédentaire du secteur agricole va être transférée dans des secteurs non agricoles plus modernes.

Les potentialités du monde rural malgache

La prédominance de l’activité agricole dans le pays n’est pas le fruit du hasard. Les caractéristiques de l’espace en milieu rural sont des déterminants de cette activité. En ce qui concerne le secteur agricole malgache, la combinaison population-espace semble avoir dessiné le trait du secteur dans le pays. C’est en analysant le contexte présent et passé du secteur que nous pouvons en dégager les différentes potentialités.

Les avantages régionaux

Madagascar se caractérise par un potentiel régional considérable : il dispose de vastes superficies de terre avec des zones écologiques diverses. La diversité climatique du pays fait que les agriculteurs de l’île peuvent produire un large éventail de cultures tant tempérées que tropicales.

La variété du climat
En premier lieu, en tant que quatrième plus grande île du monde, Madagascar possède une large superficie (587 041 km²). A noter qu’une proportion considérable de cette surface reste sous utilisée ou même ne l’est pas encore. En effet, seulement une faible proportion, un peu plus de 4%, de la surface totale du pays, est effectivement utilisée dans l’exploitation agricole soit seulement 2,8 millions d’hectares (Surface Agricole Utilisée), ce qui représente 28 % des 9,5 millions cultivables . Tout compte fait, il y a encore une large possibilité de développement et d’extension des surfaces pouvant être utilisées pour l’agriculture.

En second lieu, grâce à sa situation géographique, le pays possède une diversité régionale qui lui offre différents avantages. On y retrouve divers types de climats. Allant des climats humides et tropicaux pour certaines régions, à ceux qui sont plus ou moins secs. La plaine côtière présente un climat tropical chaud. Les hauts plateaux, représentant presque les 2/3 de la surface totale du pays, sont plus ou moins tempérés. La partie se situant sur le tropique du Capricorne est plutôt aride. En considérant particulièrement la zone rurale, l’agriculture a de multiples avantages.

Possibilité de diversification de l’agriculture
Découlant de la diversité climatique, le pays a la possibilité de varier ses cultures. On distingue par exemple la riziculture principalement sur les hauts plateaux, qui constitue la principale production de Madagascar. Les hauts plateaux sont aussi avantagés dans la production des cultures essentiellement vivrières. La plupart du temps, ce sont des cultures destinées à la consommation alimentaire quotidienne (outre le riz, on distingue les fruits, le maïs et différentes sortes de légumes.) .

Aussi, retrouve-t-on dans les régions Ouest, les cultures qui s’adaptent aux climats secs. Tel est le cas de certaines cultures industrielles (tabac, coton, sisal, arachides…) de la région Sud ouest qui est plus ou moins désertique. Et la région Est, surtout le long de la côte, trouve son intérêt dans la culture des produits tropicaux d’exportation, tel que le café, la vanille, le girofle, la banane…, grâce au climat tropical et humide. Selon les avantages comparatifs, les différentes régions peuvent se spécialiser dans des spéculations bien déterminées. D’abord, cette diversité peut placer les acteurs locaux au cœur des efforts de développement (PREVOST P. 2001) de la communauté et ainsi occasionner des développements localisés au sein de chaque région. Ensuite, cette spécialisation propre à chaque région peut offrir aux produits agricoles du pays, une place importante au sein du marché international (avec des produits de qualité qui résistent mieux à la pression de la concurrence internationale) .

Le secteur élevage

Les avantages qui découlent de cette diversité régionale ne se limitent pas seulement au domaine de l’agriculture mais aussi dans les autres secteurs tels l’élevage. On distingue entre autres :
− l’élevage de volaille, pratiqué un peu partout dans l’île,
− l’élevage d’ovins et caprins (principalement dans les régions du Sud),
− l’élevage bovin : surtout dans les régions du Sud et sur les hauts plateaux – où les bœufs sont utilisés pour la traction – et essentiellement dans la région du Vakinankaratra – où l’élevage de la vache laitière est particulièrement favorisé par la fraîcheur du climat – etc.

Il faut rappeler toutefois que, dans le pays, l’élevage est toujours associé à l’agriculture. Essentiellement quand l’agriculture du pays est encore à dominance traditionnelle, l’élevage y contribue pour beaucoup. En ne parlant que de la fourniture de fumier et surtout de l’utilisation du capital animal en tant que source d’énergie dans l’utilisation de matériels à traction animale (pour les différents travaux de préparation ou de transport). En d’autres termes, l’élevage détient une place importante dans la mécanisation de l’agriculture, comme nous le verrons ultérieurement.

Potentialité sociale et humaine

Le pays dispose d’une population jeune dont la proportion d’hommes et celle des femmes sont à peu près les mêmes. En effet, plus de la moitié de cette population ont moins de 20 ans . En même temps que la diversité régionale et climatique, il y a aussi une inégale répartition de cette population qui devrait offrir des systèmes d’exploitation plus ou moins intensifs selon les régions. Le faible niveau du coût de la main-d’œuvre dans le pays, offre un avantage en ce qui concerne les prix des produits locaux (non seulement pour les produits industriels mais aussi pour les produits agricoles). Par conséquent, les charges à la production des agriculteurs (charges en main-d’œuvre) sont diminuées, ce qui offre une possibilité de concurrence et une capacité pour ces produits de tenir une place importante, d’abord sur le marché local puis sur le marché extérieur, et ainsi se substituer aux produits agricoles étrangers. De même, Madagascar n’exporte qu’une gamme restreinte de produits (essentiellement primaires comme le cas du café, de la vanille, du girofle et bien d’autres produits d’exportation traditionnels). De ce fait, le marché potentiel des produits agricoles (dont les produits transformés, puisque ce sont plutôt les produits bruts qui sont fortement représentés dans les produits d’exportation du pays ) et même des produits industriels, à l’extérieur est loin d’être exploité à fond.

Importance de l’infrastructure d’irrigation

Les évaluations faites durant la dernière décennie nous révèlent qu’avec sa superficie totale de 58 704 000 ha, le total de la superficie cultivable s’élève à 9,5 millions d’hectares, soit 14% de la superficie totale. La superficie cultivée s’élève à environ 2 856 610 d’hectares . Le potentiel irrigable est estimé à environ 1,5 millions d’hectares, soit 16% de la superficie cultivable. Les superficies totales avec contrôle de l’eau sont estimées à 1 087 000 ha, soit 72% du potentiel irrigable. La superficie effectivement irriguée (grâce à divers moyens tels les systèmes de rétentions d’eau ou de petits barrages et petits canaux, et même de grandes infrastructures pour les exploitations de grandes envergures) est estimée à 895000 ha, soit 82% de la superficie totale avec contrôle de l’eau. (Statistiques de l’année 1994) . Ce pourcentage élevé montre que, relativement il ne reste qu’une moindre partie de ces terres qui n’est pas irriguée.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie – La pauvreté à Madagascar : une dimension rurale
Chapitre 1 – Facteurs déterminants de la pauvreté à Madagascar : le milieu rural
Chapitre 2 – Pauvreté et ses manifestations
Chapitre 3 – Les réalités de la pauvreté rurale
Deuxième partie – Une mécanisation agricole pour la réduction de la pauvreté rurale : cas des agriculteurs du District de Betafo
Chapitre 4 – Fondement de l’importance de la mécanisation agricole
Chapitre 5 – Effets de la mécanisation et impacts sur la pauvreté : le cas des agriculteurs du District de Betafo
Chapitre 6 – Les nouvelles technologies chez les agriculteurs : quel avenir pour la mécanisation
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

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