Contribution de la civilisation islamique au developpement de la medecine et de la pharmacie

La médecine et la pharmacie ont connu, des siècles durant, une évolution considérable grâce à la contribution successive de diverses civilisations. Bien que la civilisation grecque a particulièrement influencé l’art de guérir, elle ne représente qu’un seul épisode d’une longue histoire. Celle-ci a commencé en Mésopotamie et en Egypte, puis s’est poursuivie en Chine et en Inde et enfin en Grèce et en Perse. Suivra l’importante contribution de la civilisation islamique. Certains « historiens » prétendent que les sciences, en particulier les sciences médicales, jaillissant du néant, ont vu réellement le jour en Grèce justifiant, selon eux, « le miracle grec ». Par la suite, elles sont tombées dans « un coma », qui a duré plusieurs siècles, avant d’être sauvées par l’ingéniosité du docteur « Renaissance ». Faisant preuve d’un égocentrisme flagrant, cette conception très réductrice transforme, en fait, l’histoire de la médecine et de la pharmacie en un court métrage ayant pour seul acteur la civilisation occidentale ! Il va sans dire que, dans cette comédie, l’unique acteur joue également le rôle de réalisateur ! Tout au long de nos études de pharmacie à l’université Cheikh Anta Diop, nous avons remarqué également qu’aucun cours ne mentionne la contribution de la civilisation islamique.

Aperçu historique de la médecine dans les civilisations précédant la civilisation islamique 

La médecine en Mésopotamie 

La médecine a fait probablement ses premiers pas en Mésopotamie. En effet, les chercheurs ont découvert dans la ville de Kish des textes médicaux qui remonteraient à 4200 ans avant J.C. [12]. Située en Asie occidentale, entre le Tigre et l’Euphrate, la Mésopotamie (l’actuel Irak) a abrité pendant plus de quatre millénaires un grand foyer de civilisation où se sont illustrés notamment les Sumériens, les Assyriens et les Babyloniens [47]. Comme c’est d’ailleurs le cas de la plupart des peuples anciens, la maladie représentait pour eux une malédiction et un châtiment infligé par les Dieux [39]. Ils considéraient le foie, organe auquel ils accordaient beaucoup d’importance, comme étant le siège des sentiments, le cœur le siège de l’intelligence, l’estomac le siège de la perfidie, les yeux et les oreilles le siège de la vigilance et l’utérus le siège de la tendresse [12]. Le code d’Hammourabi comprenait 6 chapitres sur la réglementation de l’art de la médecine, notamment la responsabilité qui incombe au médecin en cas d’erreur [19]. Les tablettes en argile, découvertes en Mésopotamie, énumèrent 250 médicaments d’origine végétale et 120 d’origine minérale. D’ailleurs, une longue tablette assyrienne représente un répertoire en 3 colonnes indiquant respectivement le nom de la plante, la maladie, la méthode de préparation et le mode d’emploi [13].

La médecine en Egypte 

Les maladies –du moins les maladies internes- furent longtemps considérées par les Egyptiens comme l’œuvre d’agents surnaturels. En effet, malgré les facilités qu’aurait dû leur fournir la pratique de la momification, leur connaissance des organes internes fut toujours très vague : il semble qu’ils aient ignoré l’existence des reins [29]. D’après le papyrus d’Edwin Smith, la chirurgie occupait une place importante dans leur système de soins. Sur les 48 cas qui y sont exposés, dix concernent les blessures de crâne [29]. Les médecins égyptiens sont les premiers à avoir fermé les lèvres d’une plaie par des points de suture ; les premiers aussi, en cas de fracture d’un membre, à en avoir rapproché les fragments au moyen d’attelles [29]. Les papyrus découverts font également état de tumeurs et de pathologies telles que la bilharziose, le trachome, le paludisme, la gangrène des poumons, l’artériosclérose, … [39]. Comme formes pharmaceutiques, figurent les breuvages, les électuaires, les onctions, les cataplasmes, les clystères et les fumigations. Des produits tels que le ricin, le foie de bœuf, la galène tiennent une large part dans la pharmacopée égyptienne [29]. La médecine égyptienne a conservé ainsi son esprit jusqu’au règne des Ptolémées, puis elle s’est développée rapidement grâce au rôle qu’a joué l’école d’Alexandrie au troisième siècle [12].

La médecine en Chine

L’histoire de la médecine en Chine remonte à 3000 ans avant J.C. [16]. La conception de la médecine en Chine obéissait à la théorie suivante : « tout être vivant est soumis à un flux d’énergie vitale composé de deux forces complémentaires mâle et femelle : le yang et le yin. Ces forces subissent des variations annuelles, saisonnières, quotidiennes et même horaires. Leur bon équilibre se traduit par la santé, leur déséquilibre par diverses maladies [47].

Les Chinois considéraient le corps comme un état dont le souverain était le cœur, les poumons les ministres, le foie le général [29, 78]. Le diagnostic en Chine comprenait quatre procédés : l’observation, l’auscultation, l’interrogation et le pouls [29]. Apparemment, les chinois pratiquaient l’inoculation variolique –méthode probablement d’origine indienneen insufflant les croûtes de pustules, prélevées sur des malades, dans les narines des personnes saines. Le traitement médical, quant à lui, reposait essentiellement sur l’acupuncture, le massage, la gymnastique, la cautérisation, l’alimentation et les remèdes végétaux [39]. Toutefois, le confucianisme faisant obligation de conserver intact le corps reçu par les parents, la chirurgie est restée rudimentaire [29]. La pharmacopée chinoise donne lieu à des descriptions de produits utiles, inutiles et nuisibles appartenant aux 3 règnes. Dans le plus ancien des ouvrages « le Chen Nong Pen Tsao », on trouve plus de 300 plantes et 46 substances minérales [29].

La médecine en Inde 

La médecine en Inde reposait sur 3 éléments : la lymphe, la bile et la respiration. L’altération de l’un de ces éléments était synonyme de maladie [12]. Les médecins indiens avaient des renseignements erronés sur l’anatomie : ils prétendaient que le corps humain était composé de 360 os, 500 muscles, 210 articulations et 70 canaux (artères et veines) [81]. Cependant, ils connaissaient déjà énormément de maladies telles que le paludisme et la peste dont ils avaient remarqué respectivement la relation avec le moustique et le rat. Le diabète, lui, était reconnu par le goût des urines. Ils avaient également une grande expérience en matière de poisons [16]. Le diagnostic comportait la notation des symptômes et des circonstances de leur apparition afin de déceler l’origine et le mécanisme général de production de la maladie [29]. La chirurgie était très prisée par les médecins indiens qui disposaient d’assez nombreux instruments et appareillages. En obstétrique, ils pratiquaient l’embryotomie sur un fœtus mort, en chirurgie vésicale, l’opération de la pierre, en ophtalmologie, l’abaissement de la cataracte [29].

La Matière médicale était surtout végétale. Elle comprenait aussi bien des plantes comestibles, dont l’étude relève de l’hygiène alimentaire, que des plantes à propriétés médicinales.

Les formes pharmaceutiques sous lesquelles ces végétaux sont employés étaient très variées : tisanes, poudres, électuaires, onguents, lavements, … [16, 29].

La médecine gréco-romaine 

A l’instar de tous les peuples primitifs, les origines de la médecine, chez les Grecs, se confondent avec des pratiques religieuses mêlées de superstitions et de magie. De ce fait, ils attribuaient à leurs divinités les facultés d’envoyer des maladies et d’en préserver [36]. Avant de voler de leurs propres ailes, les Grecs puisèrent les premiers éléments de leur science médicale en Mésopotamie et en Egypte [16]. Avec le temps, se sont créées des écoles médicales défendant en général une doctrine bien déterminée. Ainsi, l’école sicilienne était réputée pour avoir adopté la théorie humorale : « Chez tout homme bien portant, sont mêlées, dans de justes proportions, les quatre humeurs cardinales : le sang, la pituite, la bile et l’atrabile (chacune de ces humeurs ayant ses qualités propres). La maladie résulte d’une altération des proportions harmonieuses du mélange ». Cependant, les écoles les plus célèbres étaient celles de Cnide et de Cos : tandis que la première étudiait la maladie, sa rivale voulait soigner le malade [32, 36, 52]. Partagée entre l’empirisme des praticiens et l’apriorisme des philosophes, la médecine grecque progressait peu et avec lenteur. C’est alors qu’a surgi le premier rénovateur de la médecine : Hippocrate. Celui-ci (né à Cos vers 460 avant J.C.), après avoir fait la synthèse critique des connaissances antérieures, acheva d’affranchir l’art de guérir de toute influence religieuse. Il avait décelé le goût des Grecs pour la spéculation et le raisonnement purement philosophique. D’après lui, seules l’observation et l’expérience pratiquées au chevet du malade étaient susceptibles de faire avancer la médecine [32, 52].

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION  
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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