Symptômes de la maladie
Les signes cliniques du paludisme n’apparaissent que 10 à 15 jours après la piqûre de l’anophèle femelle. Le paludisme se manifeste par une fièvre accompagnée de maux de tête, douleurs musculaires, affaiblissement et vomissement. En plus, le malade frissonne alors que sa température est élevée, pouvant atteindre jusqu’à 40°C. Sa transpiration devient de plus en plus intense, accompagnée d’une sueur abondante. Petit à petit, il perd l’appétit et s’amaigrit rapidement. On se rencontre alors à des cycles typiques alternant fièvre, tremblement avec sueurs froides et transpiration intense en absence d’un traitement précoce. La périodicité des cycles varie selon l’espèce plasmodiale et coïncide avec la multiplication des parasites dans les globules rouges jusqu’à ce qu’ils arrivent à les éclater, provoquant une anémie chez le malade (RADAVIARISON, 2012 ; CECILIA, 2014).
Le paludisme à Madagascar à travers les âges
Le paludisme est connu à Madagascar depuis les années 1800, d’après la littérature ancienne. Cette maladie affecte surtout les zones côtières. Cependant, 3 épidémies meurtrières ont déjà envahi les Hautes terres centrales.(Equipe de Coordination du Programme National de Lutte contre le Paludisme, 2013) En 1887, des mains d’œuvre venues d’Afrique sont introduites à Madagascar. En même temps, la riziculture est aussi généralisée dans la grande île. Ces deux faits coïncident avec une épidémie mortelle : c’était le paludisme.(Equipe de Coordination du Programme National de Lutte contre le Paludisme, 2013) En 1895, des épidémies meurtrières affectent de nouveau l’île, touchant plus particulièrement les ouvriers qui construisaient en ce moment le chemin de fer reliant la capitale de Madagascar et la côte Est. Pour faire face à cela, l’armée française a introduit pour la première fois la quinine.(Equipe de Coordination du Programme National de Lutte contre le Paludisme, 2013) En 1921, le premier service de contrôle du paludisme à l’échelle nationale est établi. De plus, des études des épidémies du paludisme à Madagascar ont été lancées et des larvicides chimiques et des poissons larvivores sont introduits à petite échelle jusqu’à 1930, mais sans véritable succès.(Equipe de Coordination du Programme National de Lutte contre le Paludisme, 2013) Entre 1949 et 1962, un programme national d’éradication est établi à Madagascar, dans le cadre du Programme mondial d’éradication du paludisme, dirigé par l’OMS. Malheureusement, ce programme a connu un retrait progressif jusqu’à être abandonné en 1962.(Equipe de Coordination du Programme National de Lutte contre le Paludisme, 2013) En 1982, les premiers cas de résistance à la Chloroquine sont notés. Entre 1987 et 1988, une infection sévère, connue sous le nom de « Bemangovitra » a affectée de nouveau notre île. C’est une épidémie mortelle du paludisme qui, dans les Hautes Terres Centrales, a donné le nombre maximal de cas du paludisme, en 1988. De plus, des dizaines de milliers de décès ont été recensés à cause de cette épidémie. Cette situation est due au relâchement de la lutte et à la négligence des activités de surveillance, associés à un contexte socio-économique difficile. (Equipe de Coordination du Programme National de Lutte contre le Paludisme, 2013) En 1998, la communauté internationale se préoccupe plus particulièrement sur l’impact du paludisme sur la santé publique. C’est ainsi qu’un programme national de lutte est rétabli à Madagascar. Le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) est créé et a défini les axes stratégiques par faciès épidémiologiques : prise en charge des cas au niveau des formations sanitaires, au niveau communautaire et même à domicile, surveillance épidémiologique, chimio prophylaxie pour les femmes enceintes, promotion sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide et campagne d’aspersion intradomiciliaire.(Equipe de Coordination du Programme National de Lutte contre le Paludisme, 2013) En 2000, un système de surveillance pour suivre la résistance des parasites aux médicaments antipaludiques a été mis en place. L’année 2002 est marquée par l’adhésion dans le partenariat Roll Back Malaria ou RBM. Et en 2004, on a introduit le Traitement Préventif Intermittent ou TPI au sein des CSB pour les femmes enceintes lors des consultations prénatales (CPN).(Equipe de Coordination du Programme National de Lutte contre le Paludisme, 2013)
L’IEC/CCC
La composante IEC/CCC (Information, Education et Communication/ Communication pour le Changement de Comportement) du programme national tient une part importante dans la lutte contre le paludisme. En effet, elle sert de renforcement et de coordination pour les actions de communication menées dans le domaine communautaire, via les mass médias et la communication interpersonnelle. Elle a été renforcée par la création d’une unité spécifique au sein du PNLP en 2006, ainsi que par l’existence de responsables de la communication au niveau des régions et des districts (The Global Fund, 2009 ; ROLL BACK MALARIA PARTENARIAT, 2013). A Madagascar, un grand nombre de la population n’a pas encore accès aux formations sanitaires et aux médias. Les effectifs sont respectivement de 40% et de 38%. Par conséquent, il serait préférable de mener des mobilisations sociales assurées par les agents communautaires pour combler les campagnes d’information dans les médias et le système national de santé. Telle est la principale raison d’existence des activités de l’unité IEC/CCC. En 2008, un projet de sensibilisation sur la lutte contre le paludisme a vu le jour. Sur ce, des supports de communication sont élaborés par le PNLP et ses partenaires, en utilisant les moyens disponibles. Visites à domicile, théâtres de marionnettes, causeries, unité vidéo mobiles, compétitions sportives, tables rondes, débats, brochures, spots radiophoniques, publicités télévisées, émissions radio, ainsi que les affiches restent les moyens les plus utilisées servant d’activités IEC/CCC (ROLL BACK MALARIA PARTENARIAT, 2013). Pour supporter les différentes campagnes, il existe également des supports spécifiques comme le plaidoyer, appartenant également à l’une des priorités des activités en CCC du fait qu’il est la clé de la mise en œuvre de toutes les activités effectuées à tous les niveaux sanitaires. Il a pour objectif de mettre la lutte contre le paludisme comme étant la première parmi les priorités des plans nationaux et locaux du secteur santé, et d’obtenir un engagement politique à tous les niveaux (The Global Fund, 2009 ; ROLL BACK MALARIA PARTENARIAT, 2013).
La prise en charge de la maladie
La politique de la prise en charge regroupe un ensemble de recommandations et de directives sur les médicaments antipaludiques, ainsi qu’à leur utilisation dans un pays (Voir annexe II). Historiquement, la chloroquine constituait le traitement de première intention du cas de paludisme simple. Elle était utilisée à Madagascar depuis 1945. Mais en 1975, on a détecté une suspicion de chloroquino-résistance, voire même une propagation rapide en 1987. En 2004, une étude menée à Sainte Marie a montré que 36% des enfants de moins de 5 ans présentaient un échec de la chloroquine. D’où l’OMS a recommandé l’abandon (MATHILDE, 2014). En 2005, une politique nationale a donc été menée pour la prise en charge du paludisme simple par l’utilisation des médicaments spécifiques comme l’ACT (Artemisimin-based Combinaison Therapy) associé au Test de Diagnostic Rapide ou TDR. En 2008, les ACT et TDR atteignaient la plupart des CSB, voire même au niveau des détaillants pour le cas des ACT subventionnés destinés aux enfants de moins de 5 ans (MATHILDE, 2014).
La Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide (MID)
Les moustiquaires imprégnées d’insecticide sont des moustiquaires recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans le but d’avoir une meilleure protection pour toute la famille contre les moustiques. En effet, il s’agit des moustiquaires dont les fibres renferment un insecticide. Cette dernière est incorporée à une faible dose dans les fibres lors de la fabrication de la moustiquaire, avec une longue durée d’efficacité variant de trois à cinq ans (ROLL BACK MALARIA PARTENARIAT, 2013). En 2002, le programme de MID de marketing social a été lancé pour la première fois. Depuis ce temps, les MIDs sont vendues sur les points de vente communautaires avec un prix fortement subventionné (ROLL BACK MALARIA PARTENARIAT, 2013). En 2005, la distribution de routine des MIDs a vu le jour. Ainsi, ces MIDs sont distribuées gratuitement aux femmes enceintes vues en première consultation prénatale et les enfants de moins de un an complètement vaccinés. Il en est de même pour les enfants de moins de cinq ans venus en consultation externe, présentant une des cinq maladies prioritaires du district, parmi lesquelles on peut citer la diarrhée, l’infection respiratoire aigüe, le paludisme alors que les deux autres varient selon le district concerné (ROLL BACK MALARIA PARTENARIAT, 2013). En 2007, des campagnes de distribution gratuite et ciblée sur les groupes vulnérables ont été déployées. Les stratégies de distribution n’arrêtent de s’évoluer si bien qu’en 2009 et 2010, elles prennent la forme de campagne de couverture universelle recouvrant presque tout le territoire malgache à l’exception de 20 districts des Hautes Terres Centrales. Les campagnes de distribution universelles ont été méthodiquement planifiées, de façon à couvrir un district après l’autre et à obtenir un taux de couverture important, notamment dans les zones rurales et mal desservies. Depuis, tous les ménages dans chaque district cible reçoivent gratuitement leur part de MID lors d’une campagne de distribution dans chaque district cible (ROLL BACK MALARIA PARTENARIAT, 2013).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I- Le paludisme
I.1. Agent infectieux
I.1.1. Cycle biologique du Plasmodium falciparum
I.1.1.1. Chez l’homme
I.1.1.2. Chez l’anophèle
I.2. Transmission et vecteur
I.2.1. Cycle biologique du vecteur
I.3. Symptômes de la maladie
I.4. Le paludisme à Madagascar à travers les âges
I.5. Les faciès épidémiologiques du paludisme à Madagascar
I.6. Contexte épidémiologique du paludisme à Madagascar
II- Stratégies de lutte contre le paludisme au sein du PNLP
II.1. L’IEC/CCC
II.2. La surveillance épidémiologique
II.3. Le suivi et évaluation
II.4. Mise en place d’un laboratoire de référence
II.5. La prise en charge de la maladie
II.6. Le traitement
II.6.1. Les ACT
II.6.2. Le Test de Diagnostic Rapide ou TDR
II.6.3. Le Traitement Préventif Intermittent ou TPI
II.7. Le service de lutte anti-vectorielle ou SLAV
II.7.1. La Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide (MID)
II.7.2. La Campagne d’Aspersion Intra-Domiciliaire ou CAID
III. La campagne MID 2015
III.1. Les étapes de la campagne MID 2015
III.1.1. La mobilisation pré-campagne
III.1.1.1. Les objectifs de communication pour cette étape
III.1.2.La mobilisation per-campagne
III.1.2.1. Sites de distribution
III.1.2.2.Les messages clés lors de la distribution des MIDs
III.1.3. La mobilisation post-campagne
III.2. Organisation de la campagne MID 2015
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
I. Le site d’étude
I.1. Localisation géographique
I.2. Historique et peuplement
I.3. Les voies de communications
I.3.1. Voies routières
I.3.2. Voies fluviales (Mangoro et Sahafitahana)
I.3.3. Voies ferrées
I.4. Milieu physique
I.4.1. Climat
I.5. Faune et flore
I.5.1. Végétation
I.5.1.1. La forêt primaire
I.5.1.2. La forêt secondaire
I.5.2. La faune
I.6. Situation économique
II. Les matériels
III. Les méthodes
III.1. La collecte des données
III.1.1. Le choix des questionnaires et des enquêtés
III.1.2. La démarche de l’enquête
III.2. Le traitement des données
III.2.1. Traitement des données de chacun des 3 Fokontany
III.2.1.1. Cas des questions fermées
III.2.1.2. Cas des questions à choix multiples
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
I. Connaissance et information en matière de paludisme
I.1. Pourcentage de ménages recevant ou pas des informations sur les MIDs via les agents communautaires
I.2. Moment de recevabilité des informations au sein de chaque ménage
I.3. Les différents types d’informations reçues par les ménages
I.4. Les messages clés de la campagne MID
I.5. Connaissance des ménages sur les entretiens des MIDs
II. Résultats sur l’utilisation des MIDs obtenues lors de la campagne de distribution gratuite 2015
II.1. Utilisation des MIDs obtenues par les ménages
II.2. Nombre des MIDs utilisées
II.3. Raisons de non utilisation des MID par les ménages
II.4. Fréquence d’utilisation des MIDs
II.5. Utilisation des MIDs hors du ménage
II.6. Raison d’utilisation des MIDs hors de la maison
II.7. Utilisation des MIDs pour d’autres fins
II.8. Motifs valables pour l’utilisation des MIDs pour d’autres fins
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET INTERETS PEDAGOGIQUES
I. Quelques limites de l’investigation
II. Comparaison avec d’autres résultats de recherche d’auparavant
II.1. Méthode de MATHILDE Suc
II.2. Méthode de l’INSTAT Madagascar pour les enquêtes sur les indicateurs du paludisme à Madagascar
III. Perspectives pour améliorer l’étude
IV. Quelques recommandations pour les organisateurs de la prochaine campagne MID
V. Intérêts du sujet
V.1. Classe de 9ème (CE)
V.2. Classe de 8ème (CM)
V.3. Classe de 5ème
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES ANNEXES
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