Contribution à une meilleure connaissance des produits pharmaceutiques et apparentés utilisés dans le milieu sportif au Sénégal

Le sport est un phénomène de masse qui fait partie intégrante de la société. Il est très souvent présenté comme un facteur d’insertion et de socialisation, la pierre angulaire de l’éducation. En tant que pratique généralisée, il ne pouvait laisser indifférent les pôles économiques et politiques. En réalité, il véhicule une vision du monde déterminée et charrie un ensemble de valeurs économiques sousjacentes. En effet, la pratique ludique du sport, vouée à l’entretien du corps et de l’esprit et vecteur de valeurs saines, semble résolument céder la place au sportspectacle business, auxiliaire économique et politique des classes libérales. Dans sa version moderne, le sport n’est plus seulement une activité récréative destinée à promouvoir les valeurs constitutives de la culture sportive (esprit d’équipe, respect…) mais un spectacle qui vise à rentabiliser des investissements. Il sollicite des valeurs identiques à la société libérale et partage le même lexique :compétition, rentabilité, performance. A cet effet, le courant de critique radicale (Brohm, 1987 ; Escriva, 2001) voit dans le sport une institution de la société capitaliste, une entreprise comme une autre, disciplinant les corps et les soumettant à des règles de rendement maximum, ici celle du rendement corporel. L’intérêt pour la compétition et le caractère de plus en plus sérieux du sport renvoient à des transformations culturelles comme, par exemple aux EtatsUnis où, après 1945, le sport se met de plus en plus à représenter, aux yeux du public, une culture de la victoire typique des valeurs de la réussite individuelle, alors qu’il s’intégrait précédemment dans une culture de délassement (Roberts et Olsen, 1989).

La compétition sportive, comme métaphore omniprésente de la société moderne actuelle, conduit les gens à intégrer la doctrine selon laquelle seul le meilleur doit gagner, et qu’il n’y a pas de place pour tout le monde. Personne ne voulant figurer dans le bas d’un classement ou dans les « et cætera », et cela vaut aussi pour les pratiquants des sports loisirs le week-end. Or pour gagner il ne suffit pas d’être bon, il faut être le meilleur. Il n’y en a qu’un au sommet de la pyramide, quel que soit le nombre de participants au départ. Cela entraine une compétition entre les egos des humains qui déclenchent la recherche du « coup de pouce » pour tenter de faire la différence. C’est dans cette optique que beaucoup de sportifs ont recours à des médicaments pour augmenter leur performance lutter contre la fatigue et les blessures.

En effet, plusieurs études ont tendance à montrer l’étendue de ce phénomène dans le monde. Ainsi, les résultats des tests réalisés chez des sportifs de haut niveau, lors des compétitions ou des entraînements, font apparaître un taux de prévalence allant de 0,69 à 6,59% selon les laboratoires accrédités par le Comité Olympique International (CIO ; Laure, 2000). Aux Etats-Unis, des études ont montré un large usage des stéroïdes parmi les sportifs, 40% chez les athlètes féminines et entre 40 et 90% chez les footballeurs (United Stades Senate, 1990 ; Goldstein, 1990).

Si pour Lüschen (2000), on peut au moins penser que tous les pays, tous les sports et tous les niveaux d’athlètes sont touchés, ici au Sénégal on ne connait pas encore la portée et l’étendue réelle de ce phénomène. En effet, même si les suspicions vont bon train dans certaines disciplines sportives comme la lutte où les sportifs auraient recours à des produits dopants, il y a peu de connaissance concernant les athlètes dopés, à part le cas Ndiss Kaba Badji.

LE SPORT AU SENEGAL

DEFINITION

Le sport est un ensemble d’exercices physiques ou mentaux se pratiquant sous forme de jeux individuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions. Le sport est un phénomène quasi universel dans le temps et dans l’espace humain. La Grèce et la Rome antique, Byzance, l’Occident médiéval puis moderne, mais aussi l’Amérique précolombienne ou l’Asie, sont tous marqués par l’importance du sport.

HISTOIRE DES PRINCIPAUX TYPES DE SPORTS AU SENEGAL 

Les sénégalais sont sportifs. Beaucoup de types de sport sont pratiqués au Sénégal mais les plus connus et pratiqués sont le football, le basket-ball et la lutte qui est un sport qui devient de plus en plus populaire au Sénégal.

Football

L’introduction du football au Sénégal reste intimement liée à la colonisation. En effet, « elle participait d’une logique d’assimilation des populations colonisées qu’il fallait accommoder à la vie occidentale » [22]. Ainsi la pratique du football était un moyen de détourner les jeunes Noirs d’éventuelles revendications politiques. Notons que la première équipe de football dans la colonie du Sénégal fut fondée en 1920 mais ce n’est qu’à partir de 1928 qu’on répertorie les premiers footballeurs sénégalais ; ces joueurs qui recevaient une formation obligatoire évoluaient tous dans des équipes militaires. Le rôle de l’Église fut également déterminant dans la formation des clubs tout comme dans la vulgarisation de ce sport : « l’équipe de la Jeanne d’Arc de Dakar a été créée grâce à la volonté des Pères missionnaires de l’église Sainte Thérèse » [21]. Mais il convient de préciser que l’implantation du football dans ce pays a été facilitée par le contexte socioculturel sénégalais qui « a constitué un terreau fertile à l’éclosion et à la diffusion de cette pratique sportive » [23]. En effet, de nombreux sports traditionnels déjà existants à l’intérieur du pays ont, à bien des égards, permis au football de trouver un véritable point d’ancrage. Parmi ces sports figure le « kupe » à propos duquel Corréard (2006) dit qu’il consistait à « toucher un maximum de joueurs du camp adverse avec une balle que l’on lance à la main ». Après avoir touché l’adversaire, il fallait rejoindre son camp sans avoir à subir le même sort.

Il convient de noter que le « kupe » était presqu’exclusivement pratiqué au Nord-Ouest du Sénégal par les femmes qui lui associaient des relents mysticoreligieux. En effet, il se jouait pendant l’hivernage dans le but d’invoquer les esprits afin que la pluie tombe. Au centre du pays, il était le fait aussi bien d’hommes que de femmes qui, après s’être répartis en deux groupes adverses, se livraient à une rencontre de « kupe » pendant plusieurs heures : « de vieux chiffons assemblés en boule servaient de ballon dans lequel les joueurs donnaient des coups de pied. Dans son organisation matérielle (forme du terrain, répartition des joueurs, etc.) comme dans son mode de fonctionnement (organisation technico-tactique), le kupe ressemble, sous certaines de ses variantes, au déroulement d’un match de football ; à la seule différence qu’on pouvait, selon les contrées, se servir de ses mains ou de ses pieds dans le champ de jeu. Concernant la pratique de ce jeu sportif, le sociologue Sambe (2004) nous apprend que « les passes, les déplacements, les démarquages, les appuis, les occupations des espaces libres et les couvertures sont des éléments qui structurent et valorisent hautement la qualité d’un jeu collectif. » Ainsi tous ces éléments technico-tactiques renvoient à la pratique du football tel qu’il est connu et pratiqué de nos jours. En plus du « kupe » qui était la forme la plus élaborée des jeux traditionnels collectifs répertoriés, plusieurs autres jeux sportifs sont recensés qui, en plus d’être de véritables révélateurs socioculturels, ont permis la vulgarisation du football au Sénégal. Le « jam naani », pratique sportive et culturelle des Wolofs du centre du pays, consiste à atteindre son adversaire avec une boule de chiffon qui servait de ballon. Le « jimo » est un jeu traditionnel des Mandingues de la région sud du Sénégal : il était pratiqué par les hommes et consistait en un exercice d’adresse destiné à toucher un adversaire accroupi dans son camp. La balle est faite également de chiffons et à la grosseur d’une balle de tennis. Le « fuku » des Toucouleurs du Fouta (nord du Sénégal) est également pratiqué par des hommes. Deux équipes s’adonnaient, tour à tour, à une chasse à l’homme à coups de « fuku » (balle en chiffons). Parlant de l’évolution de la politique du sport au Sénégal, Ndiaye (1990) nous explique que la similitude du « fuku » avec la balle pourrait expliquer que le football ait été appelé chez les Toucouleurs, vers les années 40, « fuku-bal ». Ce jeu se pratique sur un terrain plat d’environ 50 mètres délimité par deux lignes de fond qui représentent les camps des deux équipes. Ces jeux traditionnels déjà bien implantés dans le pays avant l’introduction du football présentaient, à bien des égards, quelques similitudes avec ce dernier. Cependant, « il convient de signaler qu’ils restent rarement pratiqués de nos jours puisque le football, dans sa version moderne, a fini d’occuper l’espace national » [23].

Dès la fin des années 50, quelques adultes passionnés de football entreprennent d’organiser de manière informelle, des tournois pour occuper la jeunesse le temps des vacances. C’est la naissance des « Navétanes » qui signifie « championnat d’hivernage » et qui s’étalent sur toute la durée de la saison des pluies, soit 4 mois (de juillet à octobre). Au fil des décennies, les Navétanes s’étendent à l’ensemble du pays, en même temps que la passion croissante des Sénégalais pour le football, jusqu’à devenir l’événement sportif le plus populaire du pays.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : LE SPORT AU SENEGAL
I. DEFINITION
II. HISTOIRE DES PRINCIPAUX TYPES DE SPORTS AU SENEGAL
II.1 Football
II.2 Basket-ball
II.3 Lutte
II.3.1 Lutte simple ou sans frappe
II.3.2 Lutte avec frappe
III.ORGANISATION DU SPORT
III.1 Cabinet et services rattachés
III.2 Services extérieurs
IV.CONSIDERATIONS SOCIO-ECONOMIQUES DU SPORT SENEGAL
IV.1 PLACE DU SPORT DANS LA SOCIETE
IV.2 CONSIDERATIONS ECONOMIQUES DU SPORT
CHAPITRE II : PRODUITS PHARMACEUTIQUES UTILISES DANS LE MILIEU SPORTIF
I. METHODES DE DOPAGE ET PRODUITS DOPANTS
I.1 Méthodes de dopage
I.2 Produits dopants
I.2.1 Agents anabolisants
I.2.2 Psychostimulants
I.2.3 Agents masquant
I.2.4 Oxygénateurs
I.2.5 Narcotiques
I.2.6 Conséquences du dopage chez les sportifs
II. AUTRES TYPES DE MEDICAMENTS UTILISES CHEZ LES SPORTIFS
II.1 Antalgiques ou analgésiques
II.2 Anti-inflammatoires
II.3 Compléments alimentaires
II.3.1 Définition
II.3.2 Classification
II.3.3 Conséquences des compléments alimentaires chez le sportif
DEUXIEME PARTIE : PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET APPARENTES DANS LE MILIEU SPORTIF AU SENEGAL
I.OBJECTIFS DE L’ETUDE
I.1 Objectif général
I.2.Objectifs spécifiques
II.CADRE DE L’ETUDE : la région de Dakar
II.1 Caractéristiques générales
II.2 Données liées au sport
II.2.1 Disciplines sportives pratiquées dans la région de Dakar
II.2.2 Infrastructures sportives dans la région de Dakar
II.2.3 Pratiquants
III.METHODOLOGIE
III.1 Type et période de l’étude
III.2 Population de l’étude
III.3 Echantillonnage
III.4 Collecte des données
III.5 Traitement des données
IV. RESULTATS
IV.1 Caractéristiques socio-démographiques des sportifs
IV.1.1 Répartition des sportifs selon la discipline
IV.1.2 Age des sportifs
IV.1.3 Expérience professionnelle
IV.1.4 Niveaux d’étude des sportifs
IV.1.5 Activités autres que le sport
IV.1.6 Motifs de pratique du sport
IV.1.7 Régime alimentaire des sportifs
IV.2 Utilisation de médicaments dans le milieu sportif
IV.2.1 Pourcentage de sportifs utilisant des médicaments
IV.2.2 Types de médicaments utilises
IV.2.3 Méthodes d’obtention des médicaments
IV.2.4 Motifs de prise de médicaments
IV.2.5 Effets secondaires lies a la prise d’un médicament
V. DISCUSSION
V.1 Caractéristiques socio-démographiques des sportifs
V.2 Utilisation de médicaments dans le milieu sportif
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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