Contribution a l’evaluation environnementale du projet d’extension du port

Toamasina est située sur la côte Est de Madagascar, entre la baie de l’Ivondro et la longue plage qui cercle la rade et l’océan indien. Toamasina est le premier port de la grande île par son trafic général et sa superficie et la seconde ville de Madagascar par son importance économique. Etant donné que c’est le 1er port en eaux profondes de l’île en bordure de l’Océan Indien (le deuxième est celui d’Antsiranana dans la baie de Diégo), il présente un rôle économique important dans la vie du pays.

LA REGION D’ETUDE 

PRESENTATION GENERALE DE LA VILLE DE TOAMASINA

La Commune Urbaine de Toamasina dénommée également Tamatave est située sur la côte Est de Madagascar entre la latitude Sud 18°09’ et la longitude Est 49°25. Ville très coquette avec ses larges avenues bordées de flamboyants et son avenue principale ornée de palmiers de Manille, Tamatave est bâtie sur des terrains sablonneux ; son altitude est de 5 à 6m au-dessus du niveau de la mer.

Elle couvre une superficie totale de 27 km² et est limitée :
• au Nord par la Sous-préfecture de Toamasina II ;
• à l’Ouest par celle d’Ambatondrazaka ;
• au Sud par Brickaville ;
• et à l’Est par l’Océan Indien.

Elle est desservie par la RN 2 (362 km bitumée), la TCE (372 km) et par avion (Air Madagascar). La Ville de Toamasina est caractérisée par un climat tropical chaud et humide presque toute l’année avec une moyenne pluviométrique de 3420 mm (250 jours de pluie en moyenne par an).

La saison chaude et pluvieuse allant de décembre à mars se caractérise par des pluies torrentielles et des passages assez fréquents de cyclones ; mars est le mois le plus pluvieux atteignant jusqu’à 513 mm de pluie. La saison fraîche, quant à elle, est caractérisée par des pluies fines et se situe entre mai et août ; octobre reste le mois le plus sec avec 89 mm seulement de pluie. (INSTAT) .

HISTORIQUE DE LA VILLE

En ce qui concerne l’origine du nom de Toamasina et Tamatave, selon au moins cinq versions sont rapportées ici :
• 1ère version : Des poissons délicieux « Toho matavy » pullulaient dans les lagons,
• 2ème version : existence d’une usine de fabrication de betsabetsa non loin de la pointe, une boisson fermentée sans levure qui a un goût salé (vers 1750) ;
• 3ème version : ville baptisée Saint Thomas par les Portugais ;
• 4ème version : euphorie de Radama 1er voyant et goûtant l’eau de la mer pour la première fois, en criant : Toamasina izy izany ! (mais c’est salé !) ;
• 5ème version : nom lié avec celui du prophète Timasy Vavitiana qui ordonnait d’immoler 12 bœufs en vue de protéger la ville contre les esprits des lieux (à Ampasimazava vers 1720) et de rendre la ville sacrée .

La Commune Urbaine de Toamasina dispose d’un potentiel économique important en tant que :
✔ Site du 1er Port de l’île ;
✔ Site de nombreuses industries ;
✔ Site touristique recherché.

Le Port actuel de Toamasina, conçu en 1929, c’est-à-dire deux ans après le dégât cyclonique qui a ravagé tout Tamatave en mars 1927, fut achevé et remis officiellement aux autorités en 1935. Mais ce fut dans les années 40 que le port a connu une véritable expansion. Dans les années 60, le port disposait de 7 quais d’amarrage, des magasins de plus de 41.000 m², terrepleins de 34.000 m², de quelques équipements dont : 4 remorqueurs, 23 chalands, 29 grues à quai, 1 grue flottante et 3 chalands-citernes. Le port de Tamatave représente actuellement près de 60% du trafic national. Des efforts particuliers ont été entrepris au cours des années 80 et ce, notamment dans le cadre du plan de redressement de la Société d’Exploitation du Port de Toamasina (SEPT).

GENERALITES SUR LE PORT

Caractéristiques générales 

Premier port de l’île en eaux profondes, le port couvre une superficie de 55 hectares, relié par :

Une voie ferrée : la ligne TCE (Tananarive Côte Est) de Madarail S.A ;
Une route nationale RN2.
Ces différents moyens de transport permettent de faciliter la liaison du port avec la capitale.
Tous ces critères vont vite donner au port de Toamasina, la prépondérance par rapport aux autres ports de la côte Est et de Madagascar en général.

Le port est protégé par des récifs coralliens :

Le Récif Hastie au sud, le grand Récif puis le petit Récif au milieu à l’Est.
Ces Récifs forment une vaste rade où les eaux sont pratiquement calmes et suffisamment profondes si bien que le mouillage et les mouvements des navires sont aisés. Ce site naturel constitue à la fois un atout et une faiblesse pour l’extension du port.

Ce port comporte toutes les installations nécessaires à l’accueil de navires en tout genres : transport et manutention de marchandises diverses : grains en vrac, ciment, minerais de chrome, conteneurs, produits pétroliers, marchandises diverses et voyageurs.

Le port actuel comporte trois grandes sections (voir fig.), le môle A, B et C ainsi qu’un arrière port au sud du môle A. La zone portuaire principale est protégée de l’action des vagues par un brise-lames, et les entrées du port au nord, par le Grand Récif. Bien qu’il y ait une entrée au port entre le brise-lames et la Pointe sud du Grand Récif, nous comprenons que c’est l’entrée nord, à l’ouest du Grand Récif, qui est utilisée malgré la facilité davantage d’accès.

Les trois môles, illustrés à la figure 6 en annexe, sont décrits plus loin dans la présente section. On présente brièvement les navires qui utilisent actuellement le port ainsi que l’information dont on dispose à propos des autres projets d’aménagement portuaire.

Môle A
Le môle A, situé sur le côté ouest du port, est principalement utilisé pour les navires de faible tonnage et est équipé d’une cale de lancement pour les rouliers. Les petits cargos de marchandises divers font une longueur de 50 à 80m. Les postes d’amarrage intérieurs Ouest du môle A sont également utilisés par les remorqueurs du port suivant : Antsika, Volazara, Fihavanana, Fanantenana.

Môle B
Le môle B, situé au milieu du port, est plus court que le môle A et a des postes d’amarrage en eaux plus profondes que ceux du môle A. On l’utilise actuellement pour charger et décharger des navires de riz et d’autres cargaisons ainsi que des navires pétroliers de Galana Co. Les navires sont amarrés à l’extrémité de ce môle. Le poste d’amarrage pétrolier porte la désignation de « pointe B ».

Môle C
Le môle C se trouve sur le côté le plus à l’Est du port, derrière le brise-lames. Il comporte trois postes d’amarrage dont le principal terminal à conteneurs sur les postes C3 et C2, bien que le vrac soit également manutentionné au poste C2, et les marchandises diverses et le vrac au poste C1. Les postes d’amarrage pour vrac servent à la manutention de ciment et de grain, ce dernier étant transféré par convoyeur aux silos situés au sud du môle C.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LA REGION D’ETUDE ET LA METHODOLOGIE ADOPTEE
CHAPITRE I : LA REGION D’ETUDE
1.1 PRESENTATION GENERALE DE LA VILLE DE TOAMASINA
1.2 HISTORIQUE DE LA VILLE
1.3 GENERALITES SUR LE PORT
1.3.1 Caractéristiques générales
1.3.1.1 Môle A
1.3.1.2 Môle B
1.3.1.3 Môle C
1.3.2 Historique du développement du port
1.3.3 Fonctionnement actuel du port
2.1 EVOLUTION DU LITTORAL
2.1.1 Evolution antérieur a 1981
2.1.2 Evolution de 1981 à 1995
2.1.4 Evolution à court et moyen termes
CHAPITRE II: METHODOLOGIE
2.1 APPROCHE METHODOLOGIQUE
2.1.1 PP/AS « Perception Paysanne / Analyse Scientifique »
2.2 DEMARCHE
PARTIE II : LES TENANTS ET ABOUTISSANTS DU PROJET
CHAPITRE I: DESCRIPTION DU PROJET
3.1 CONTEXTE JUSTIFICATIF DU PROJET
3.2 CADRE INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE DES AMENAGEMENTS PORTUAIRES
3.2.1 Contexte juridique
3.2.2 Autres réglementation
3.2.3 Zones sensibles
3.3 INSTALLATIONS PORTUAIRES
3.3.1 Mouvements des marchandises associés au projet
3.3.2 Descriptions des installations portuaires existantes
3.3.3. Evaluation de la capacité portuaire existante
3.3.4 Prolongement du môle B
3.3.5 Expansion du môle B – Séquence de construction
3.3.5.1 Méthode de construction
3.3.5.2 Séquence de construction
3.3.6 Déplacement des installations pour pétroliers existantes
3.3.7 Manœuvrabilités des navires
3.3.8 Conclusion
3.4 MANUTENSION
3.5 -TRANSPORT
3.5.1 Camionnage
3.5.2 Transport ferroviaire
3.5.3 Option retenue
CHAPITRE II: ETAT ACTUEL DU SITE ET DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
4 – ETAT ACTUEL DU LITTORAL
4.1 RAPPEL
4.2 LA ZONATION
4.2.1 La rade de Toamasina
4.2.2 La pointe Tanio
4.2.3 Le littoral Nord
4.3 MORPHOLOGIE DU LITTORAL
5- DESCRIPTION DES MILIEUX RECEPTEURS
5.1 MILIEU PHYSIQUE
5.1.1 Bathymétrie
5.1.2 Bruits
5.1.3 Qualité de l’air
5.1.4 Qualité des eaux marines
5.1.5 Caractéristiques météorologiques et Océanographiques
5.1.6 Niveau de la mer
5.1.7 Vents
5.1.8 Cyclones
5.1.9 Vagues
5.1.10 Profondeur de l’eau
5.1.11 Courants
5.1.12 Conditions des houles
5.1.13 Climat
5.1.13.1 Température
5.1.6 Sédimentologie
5.2 RESSOURCES ECOLOGIQUES
5.2.1 Milieu naturel marin dans l’enceinte portuaire
5.2.2 Milieu naturel côtier de la baie de Toamasina
5.2.2.1 Végétation du littoral et Faune aquatique
5.2.2.2 Aires protégées
5.3 CONTEXTE HUMAIN ET SOCIO-ECONOMIQUE
5.3.1 Population de la zone d’étude
5.3.2 Education
5.3.3 Principaux secteurs de production des communes
5.3.4. Volet économique
5.3.4.1 Pèche
5.3.4.2 Tourisme
5.3.4.3 Environnement industriel
5.3.4.4 Infrastructures et services
PARTIE III : ANALYSES DES IMPACTS ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE I: ANALYSE DES IMPACTS
6.1 IDENTIFICATION D’IMPACTS POTENTIELS
6.2 COMPARAISON DES VARIANTES DU PROJET
6.2.1 Evaluation des options
6.3 EVALUATION DES IMPACTS
6.3.2 Phase de construction – enjeux clés
6.3.3 Phase d’exploitation – enjeux clés
6.3.4 Résume de l’évaluation
CHAPITRE II: RECOMMANDATIONS
7.1 La surveillance environnementale et la gestion des risques d’accident
7.2 Mesure de sécurité durant la construction et l’exploitation
7.3 Changements de la qualité des eaux
7.4 Dragage
7.5 Battage des pieux
7.6 Développement des ressources humaines
7.7 Engagement des autorités portuaires
7.8 Amélioration de la situation et suivi environnemental du projet
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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