Contribution a l’evaluation des impacts environnementaux de l’ecotourisme

Depuis la parution du rapport Brundtland en 1987 et le Sommet de la Terre à Rio en 1992, le terme « Développement Durable » est devenu un slogan de tout pays, y compris Madagascar. En effet, la prise de conscience de la dégradation de l’environnement a incité l’humanité à la gestion durable des ressources naturelles. De ce fait, il est nécessaire de bien concilier le développement socio-économique et la conservation de la biodiversité. Madagascar, disposant d’une superficie de 592000km², est la quatrième plus grande île du monde. Sa richesse en biodiversité, de l’ordre de 80% d’espèces endémiques, a conduit de nombreuses institutions de conservation à le qualifier de « pays à mégabiodiversité » . « Un sanctuaire de la nature », « un joyau écologique », « un coffre-fort de la biodiversité », « un paradis de la nature », telles sont quelques-unes des formules qui qualifient la forte richesse de la Grande Ile, affirme GOEDEFROIT S. (2002).

Malgré ces atouts remarquables, le pays figure parmi les plus pauvres sur le plan économique. La mesure de l’indice de développement humain du PNUD classe Madagascar en 151ème position sur 187 pays en 2011. Cette pauvreté conduit à une dégradation spectaculaire de l’environnement à Madagascar. L’écotourisme constitue une des stratégies mises en œuvre depuis 1992 par l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (actuellement Madagascar National Parks ou MNP) pour faire face à cette situation paradoxale dans l’optique du Développement Durable.

Pris comme exemple, le Parc National de Ranomafana (PNR), inauguré le 31 mai 1991, est inclus en 2007 dans le site du patrimoine mondial des forêts humides de l’Est Malgache. La création et l’exploitation des infrastructures écotouristiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du parc, se sont développées au fil des années, parallèlement avec l’augmentation de l’effectif des visiteurs. Actuellement, il est classé en troisième position parmi les sites les plus fréquentés du pays grâce aux perles rares de sa faune et de sa flore ainsi qu’à son paysage pittoresque.

CADRE THEORIQUE

CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE 

Comment concilier progrès économique et social sans mettre en péril l’équilibre naturel de la planète? Comment répartir les richesses entre les pays riches et ceux moins développés à l’heure où la planète semble déjà asphyxiée par le prélèvement effréné de ses ressources naturelles? Et surtout, comment faire en sorte de léguer une terre en bonne santé à nos enfants? C’est pour apporter des réponses concrètes à ces questions qu’est né le concept de Développement Durable (DRIEE, 2009) .

Définition
Le terme « Développement Durable » ou « Développement Soutenable » est la traduction de l’expression anglaise  » Sustainable Development ». Ce concept fit sa première apparition lors de la Commission Mondiale de l’Environnement et du Développement en 1987, dans le Rapport Brundtland. Il est défini comme étant :

« Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » .

Cette définition suppose que les décisions et comportements humains devraient concilier ce qui semble, pour beaucoup, inconciliable : il impose d’ouvrir un horizon temporel sur le long terme, celui des générations futures, et un horizon spatial, en prenant en compte le bien-être de chacun.

Présentation du concept de développement durable

Le concept de développement durable s’appuie sur trois pôles d’étude et d’actions, à savoir :
– la préservation de l’environnement ;
– la satisfaction des besoins humains ;
– et l’efficacité économique.

Il s’agit donc d’aboutir à un développement « économiquement viable (satisfaction des besoins d’une génération), socialement équitable (solidarité entre les sociétés) et écologiquement reproductible » .

En conséquence, ce concept de Développement Durable vise à réaliser trois objectifs : l’intégrité écologique, l’équité entre les individus, les nations et les générations, et l’efficacité économique. La mise en œuvre de ces trois objectifs s’appuie sur un certain nombre de mesures dont l’énoncé nous aide à mieux saisir l’ampleur du défi qu’ils représentent :
➤ Maintenir l’intégrité de l’environnement, c’est-à-dire intégrer, dans l’ensemble des activités humaines, la préoccupation du maintien de la vitalité et de la diversité des gènes, des espèces et de l’ensemble des écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, et ce, notamment, par des mesures de protection de la qualité de l’environnement, par la restauration, l’aménagement et le maintien des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de l’utilisation des populations animales et végétales exploitées.
➤ Améliorer l’équité sociale, c’est-à-dire permettre la satisfaction des besoins essentiels des communautés humaines présentes et futures ainsi que l’amélioration de la qualité de vie, par l’accès pour tous à l’emploi, à l’éducation, aux soins médicaux, aux services sociaux, et à un logement de qualité.
➤ Améliorer l’efficacité économique, c’est-à-dire favoriser une gestion optimale des ressources humaines, naturelles et financières, afin de permettre la satisfaction des besoins des communautés humaines, au moyen de la responsabilisation des entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu’ils produisent et utilisent, ainsi que par l’adoption de politiques gouvernementales appropriées.

Une stratégie de développement durable doit être gagnante de ce triple point de vue économique, social et écologique. Dans les pays du Sud comme Madagascar, confrontés au double enjeu de la réduction de la pauvreté et de l’usage durable des écosystèmes, la valorisation économique des ressources apparaît comme l’une des stratégies les plus aptes à contribuer au Développement Durable, notamment dans les zones rurales. Parmi les stratégies de valorisation proposées, l’écotourisme figure comme l’un des domaines d’application les plus exemplaires.

CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L’ECOTOURISME 

Afin de permettre une présentation succincte de l’écotourisme, cette section essaiera de cerner le concept dans un premier lieu, puis dans un deuxième temps de concilier la notion d’écotourisme à celle de l’environnement.

Origines et définitions
L’écotourisme s’est développé dans la foulée du mouvement environnemental qui a pris forme au début des années 1970. L’intérêt grandissant du public pour l’environnement et les voyages orientés vers le plein air, associé avec la croissante insatisfaction à l’égard du tourisme de masse, a montré à l’industrie du tourisme qu’il y avait une place pour l’écotourisme. La compréhension et l’acceptation des principes de conservation et de durabilité par une portion grandissante de la population ont également participé à l’évolution phénoménale du terme « écotourisme ».

La première formulation effective du sens de l’écotourisme dans la littérature a été proposée par CEBALLOS – LASCURAIN en 1987, paru dans le livre de BOO (1990): « Ecotourism, The Potentials and Pitfalls . Il s’agit : « d’une forme de tourisme qui consiste à visiter des zones naturelles relativement intactes ou peu perturbées, dans le but d’étudier et d’admirer le paysage et les plantes et animaux sauvages qu’il abrite, de même que toute manifestation culturelle (passée et présente), observable dans ces zones ». La Société Internationale de l’Ecotourisme (1991) a proposé la définition suivante : « une forme de voyage responsable, dans les espaces naturels, qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales ». Une plus récente définition, celle de HONEY (1999), précise que l’écotourisme est « un voyage à destination de zones naturelles fragiles et intactes – habituellement des Aires Protégées – visant un effet négatif très limité, s’adressant la plupart du temps à des petits groupes, favorisant l’éducation des visiteurs, générant des fonds pour la conservation, supportant directement le développement économique des milieux d’accueil et la prise en charge du développement par les communautés locales et favorisant le respect des différentes cultures et des droits humains ».

Ainsi, il n’y a pas de définition universelle de l’écotourisme. Alors que les premières définitions mettaient l’emphase sur une proximité recherchée avec la nature par les touristes, les définitions plus récentes ont plutôt cherché à mettre en lumière une variété de principes associés au concept de Développement Durable. On admet actuellement que l’écotourisme englobe les principes du tourisme durable en ce qui concerne les impacts de cette activité sur l’économie, la société et l’environnement, et qu’en outre, il comprend les principes particuliers suivants qui le distinguent de la notion plus large de tourisme durable :
● l’écotourisme contribue activement à la protection du patrimoine naturel et culturel ;
● l’écotourisme inclut les communautés locales et indigènes dans sa planification, son développement et son exploitation et contribue à leur bien-être ;
● l’écotourisme propose aux visiteurs une interprétation du patrimoine naturel et culturel ;
● l’écotourisme se prête mieux à la pratique du voyage individuel ainsi qu’aux voyages organisés pour de petits groupes.

Les lieux privilégiés par l’écotourisme

Selon LAWTON(2001), en mettant l’emphase sur la protection de l’environnement naturel, les Aires Protégées deviennent des lieux privilégiés pour l’écotourisme, lequel dépend en grande partie des ressources naturelles. Selon GOODWIN (1996), l’écotourisme peut faire profiter les Aires Protégées de trois façons :
➤ en générant de l’argent pour gérer et protéger les habitats naturels et les espèces;
➤ en donnant la chance aux communautés locales de faire des gains économiques grâce aux Aires Protégées ;
➤ et en offrant un moyen par lequel l’intérêt des gens pour la conservation peut être accru .

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I.: CADRE GENERAL DE L’ETUDE
I.1. CADRE THEORIQUE
I.1.1. CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE
I.1.1.1. Définition
I.1.1.2. Présentation du concept de développement durable
I.1.2. CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L’ECOTOURISME
I.1.2.1. Origines et définitions
I.1.2.2. Les lieux privilégiés par l’écotourisme
I.2. CONTEXTE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
I.2.1. CONTEXTE JURIDIQUE
I.2.2. CONTEXTE INSTITUTIONNEL
I.2.2.1. Madagascar National Parks
I.2.2.2. Les autres institutions
I.3. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I.3.1. INFORMATIONS GÉNÉRALES
I.3.2. LE MILIEU PHYSIQUE
I.3.2.1. Climat
I.3.2.2. Relief et topographie
I.3.2.3. Pédologie
I.3.2.4. Hydrographie
I.3.3. LE MILIEU BIOLOGIQUE
I.3.3.1. La végétation, habitats de la biodiversité
I.3.3.2. La faune et la flore
I.3.4. LE MILIEU HUMAIN
I.3.4.1. Démographie
I.3.4.2. Caractères sociaux et culturels
I.3.4.3. Economie et développement
I.4. METHODOLOGIE DE L’ETUDE
PARTIE II.: : RESULTATS DE L’ETUDE
II. 1. SITUATION DE L’ECOTOURISME DANS LE PNR
II. 1.1. Données sur la fréquentation touristique du PNR
II.1.1.1. Evolution annuelle des visites
II.1.1.2. Variation mensuelle des visites
II. 1.2. Profil des visiteurs
II.1.2.1. Nationalité des visiteurs
II.1.2.2. Approche genre
II.1.2.3. Catégorie socioprofessionnelle des visiteurs
II. 1.3. Les visites du PNR
II.1.3.1. Raison des visites au parc
II.1.3.2. Les sources d’informations sur le choix de visiter le parc
II.1.3.3. Caractères du déplacement
II. 1.4. Opinions des visiteurs sur les services offerts par le PNR
II. 1.5. Les améliorations/instaurations proposées par les visiteurs
II. 1.6. Consentement à payer des visiteurs
II.1.6.1. Objectif
II.1.6.2. Scénario
II.1.6.3. Résultats
II. 2. ANALYSE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L’ECOTOURISME DANS LE PNR
II. 2.1. Description des composantes pertinentes de l’environnement
II. 2.2. Evaluation des impacts de l’écotourisme
II. 2.3. Présentation des impacts majeurs
II.2.3.1. Les aspects négatifs
II.2.3.2. Les aspects positifs
PARTIE III. : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DE L’ECOTOURISME
III.1. LES MESURES ENVIRONNEMENTALES
III.1.1. Mesure générale
III.1.2. Mesures spécifiques
III.2 PROGRAMME DE SUREVEILLANCE ET DE SUIVI
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE I : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
ANNEXE II : CIRCUITS OFFERTS PAR LE PNR
ANNEXE III : ECHANTILLON D’ENQUETE
ANNEXE IV : INFORMATIONS GENERALES SUR LES PERSONNES ENQUETEES
ANNEXE V : TABLEAU RECAPITULATIF DES RESULTATS D’ENQUETE
ANNEXE VI : EXTRAIT DU PNR EN PHOTOS
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES CROQUIS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS

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