Contexte
Au niveau national
Madagascar est classé parmi les pays où la richesse et le taux d’endémicité en biodiversité floristique et faunistique sont les plus élevés : 100% des lémuriens, 99% des amphibiens, 91% des reptiles et 85% de la flore (Plan d’Action Madagascar). De plus, la croissance démographique actuelle s’avère importante, car le taux est de l’ordre de 2,8% à 3%, et que dans certaine région comme l’Itasy, district de Soavinandriana, la charge démographique tourne autour de 200 hab/km2. Parallèlement à ces situations, la pression anthropique envers les ressources naturelles est élevée et importante. La population comble leur manque par une surexploitation du capital naturel du fait de la situation économique qui ne peut pas assurer leur niveau de vie car le taux de croissance économique en 2005 est de 4,6% (Situation Economique, Mars 2007). D’où, une forte dégradation des ressources naturelles entre autres le sol et les eaux, la faune et la flore. Et cette dégradation conduit à la pauvreté rurale. Pour y remédier, la gestion durable des ressources et l’étude d’impact de l’environnement sont nécessaires.
La première se focalise sur le respect, la protection, et l’utilisation d’une manière responsable des ressources environnementales. Il faut alors conserver et développer la base des ressources pour assurer un développement contribuant à la production du bien être et répondant aux besoins actuels des générations sans entraver l’aptitude à répondre aux ceux des générations futures. La deuxième s’avère aussi nécessaire. L’EIE est une étude qui consiste en l’analyse scientifique et préalable des impacts potentiels prévisibles d’une activité donnée sur le milieu récepteur selon l’article 2 du décret 99-544 du 15 décembre 1999 modifié par le décret 2004/167 relatif à la MECIE. De plus, elle est un instrument de planification aidant le promoteur à la prise de décision et à concevoir son projet plus respectueux du milieu récepteur. L’objectif est de prendre en compte les préoccupations environnementales à toutes les phases du projet et de considérer les intérêts et les attentes des concernés.
Du fait que l’économie de Madagascar est basée sur le secteur primaire dont l’agriculture, l’élevage et la pêche, l’EIE est nécessaire pour fournir des éléments explicitant si le secteur respecte un équilibre adéquat entre l’intégrité écologique du territoire, l’efficacité économique, et l’équité sociale (RASOLOMANANA, 2004). En effet, les projets, qu’ils soient publics ou privés, de grandes envergures, cités dans l’annexe I du dit décret, sont soumis à l’EIE, tandis que ceux cités dans l’annexe II sont soumis au PREE (selon l’art 4 et5). En outre, le décret n° 95.377 portant refonte du décret n°92.926 du 21 octobre 1992 relatif à la MECIE a énuméré une liste des zones sensibles entre autres les zones sujettes à érosion et les zones marécageuses en particulier les zones lacustres.
Au niveau régional
Le district de Soavinandriana où Ampefy se situe fait partie de la région Itasy. Les aspects qui caractérisent cette région sont la présence d’un système lacustre dont le plus important est le grand lac Itasy et sa spécificité volcanique avec une forte potentialité agricole. Une extension agricole et un développement de l’exploitation des produits de pêche sont favorisés dans cette commune. Les poissons et les produits agricoles représentent une source d’approvisionnement de la capitale et des communes environnantes. Cependant, les impacts sur le sol, sur le lac, et sur la vie socio-économique de la population locale sont très marqués ; à savoir l’érosion et le compactage du sol, l’envasement et l’eutrophisation du lac, la diminution du revenu des ménages et la perte de bien-être social entre autres.
Problématique
Les particularités qui font la force de la commune d’Ampefy (district de Soavinandriana, région Itasy) résident : a) dans sa localisation proche de la capitale, b) dans les infrastructures routières bien entretenues qui rendent l’accessibilité facile dans cette localité, c) dans la présence du grand lac, et d) dans la fertilité édaphique ( sol volcanique fertile). Ces caractéristiques potentielles de ce terroir entraînent une intensification agricole poussée, et une occupation du sol élevée avec une culture intensive en cultures vivrières ( haricot, maïs, café, etc.). Cette culture s’étale le long des pentes des collines et des montagnes. En effet, cette façon de faire des paysans accélère le processus d’érosion. Ce dernier s’intensifie du fait des pentes fortes des collines et des montagnes qui limite le recours aux techniques de maîtrise des eaux et à la mécanisation, et de la faible couverture végétale des bassins versants. Ainsi, la sédimentation, conséquence du processus d’érosion et de lavakisation, entraîne l’envasement et l’eutrophisation du lac. En effet, on assiste à un comblement et à une réduction de la profondeur du lac, perturbation qui pourrait entraîner, à long terme à une disparition des espèces et même du lac (présence des îlots sur le lac). Par conséquent, les ressources du Lac sont menacées. D’une part, à cause de ces menaces, les conflits d’intérêt entre les agriculteurs et les pêcheurs s’accentuent entraînant des troubles sur l’ordre public de la commune menant à l’insécurité rurale ; d’autre part, la diminution des quantités de poisson pêchées provoque la réduction du revenu des ménages et la montée du prix des poissons. A cela s’ajoute un risque de perte de part de marché des pêcheurs. En outre, la présence des « Nosy »(îlots flottants) sur le Lac incite les gens à y cultiver, or cela favorise l’augmentation de la demande biologique et/ou chimique en oxygène (DBO/DCO), les Matières En Suspensions (MES), et également des risques d’accident aux noyades. Par ailleurs, l’envasement du lac perturbe le plan d’eau souterrain et à long terme favorise la tarification des sources d’eau potable de la région.
MONOGRAPHIE SUCCINTE DE LA ZONE D’ÉTUDE
A l’origine, les gens qui se reconnaissent comme les vrais descendants de Rapeto sont les Benitompony, à qui on doit la découverte des techniques de capture et des méthodes culinaires de l’anguille (le poisson est « Fady » auparavant à cause de sa non ressemblance avec le serpent). Un certain Itsidika, petit-fils de Rapeto, a construit les barrages (« fefy ») au déversoir du lac Itasy, en forme d’entonnoir pour la capture de ses anguilles. D’où, le nom du village « AMPEFY » qui se trouve à la proximité des constructions traditionnelles .
Situation géographique
Localisation et limitation administrative
La région Itasy est située sur les hautes terres centrales de l’Île et presque au centre de l’ancienne province d’Antananarivo. Elle est délimitée par : la région d’Analamanga au Nord, la région de Bongolava au Nord-Ouest et à l’Ouest, au Sud et Sud-Est par la région Vakinankaratra. Cette région se divise en trois districts : Arivonimamo, Miarinarivo et Soavinandriana, avec 51 communes .
Notre étude se limite à la commune d’Ampefy se trouvant dans le district de Soavinandriana. La commune est située à 20km de Soavinandriana (chef lieu de district) et à environ 122km d’Antananarivo. Elle est traversée par la route nationale 43 et délimitée : au Nord par la commune rurale d’Analavory, au Sud par les communes rurales d’Ampary et de Soavinandriana, à l’Est par le grand lac Itasy, et à l’Ouest par la commune rurale d’Ankaranana. Sa superficie est de 47km2 . Elle comprend 13 Fokontany ( cf. annexe III). Parmis ces 13 communes, 3 se trouvent près du lac dont Ampefin-dRadama, Antalata vaovao, et Miadanandriana-Moratsiazo.
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Table des matières
I_INTRODUCTION
• Contexte
• Problématique
• Objectifs
• Hypothèses
II_MONOGRAPHIE SUCCINTE DE LA ZONE D’ETUDE
2.1- Situation géographique
• Localisation et limitation administrative
• Coordonnées géographiques
2.2-Milieu physique
2.2.1- Climat
2.2.2- Hydrographie
2.2.3- Géologie et sol
2.3- Milieu biologique
2.3.1- Ecosystème
2.3.2- Flore
2.3.3- Faune
2.4- Milieu socio-économique
2.4.1- Population
2.4.2- Utilisation des ressources agricoles et de la pêche
III_METHODOLOGIE
3.1- Etude bibliographique
3.2- Enquêtes
3.3- Observations directes
3.4- Etude d’impact environnemental
3.5- Traitement et analyse des données
3.5.1- Bibliographie
3.5.2- Enquêtes
3.5.3- Observations directes
3.6-Limites de l’étude
IV_RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4.1- Quelques définitions
4.2- Etat des lieux
4.2.1-L’agriculture à Ampefy
4.2.2- Le reboisement
4.2.3- La pêche à Itasy
4.2.4- Le foncier
4.3- Impacts probables sur les milieux récepteurs
4.4- Impacts physiques et socio-économiques
4.4.1- Milieu physique
4.4.2- Milieu humain
4.5- Impacts des activités agricoles sur la biodiversité
4.3.1- Ecosystème
4.3.2- Faune
4.3.3- Flore
4.6- Importance et type des impacts spécifiques évalués
4.7- Récapitulation des impacts évalués
V_DISCUSSIONS
• Sur la méthodologie
• Sur les résultats
• Vérification des hypothèses de départ
VI_RECOMMANDATIONS
• Mesures d’atténuation et Plan de Gestion Environnemental simplifié
VII_CONCLUSION
VIII_BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Mots clés : Evaluation – Impacts – Agriculture – Ressources – Lac