CONTRIBUTION A L’EVALUATION DES ACTIONS RELATIVES A LA RRC

Définition de la RRC

  La Réduction des Risques de Catastrophes est une approche globale adoptée par le Cadre d’action de Hyōgo pour «…la réduction importante des pertes, en cas de catastrophe, humaines, socio-économiques et environnementales, des communautés et des pays. »29 Le concept de RRC se définit comme toutes interventions qui visent à analyser et à gérer les causes des catastrophes. L’approche consiste donc à réduire l’exposition aux risques, ce qui permet de réduire la vulnérabilité30 des personnes et des biens, à promouvoir la gestion rationnelle des terres et de l’environnement et enfin à améliorer la préparation aux événements indésirables. Dans cette perspective, la réduction des risques de catastrophe fait appel à des concepts de gestion et des techniques adéquates pour réduire au minimum la probabilité d’occurrence d’une catastrophe ou bien de ses impacts ou encore les deux en même temps. En d’autres termes, la réduction des risques de catastrophe n’aborde plus les catastrophes d’un point de vue fataliste où les mesures entreprises consistent uniquement en des réponses à des situations d’urgence. Dans ce domaine, on distingue par exemple les abris de fortune, les apports de vivres et d’eau, etc. Le but est d’agir en amont pour réduire les risques et les menaces qui pèsent sur les communautés. De même, il privilégie le travail sur les différents facteurs de vulnérabilité pour mieux les préparer à la concrétisation de ces risques et menaces.
Aspects importants de la RRC : L’aspect caractéristique de cette approche est que le terme “réduction des risques de catastrophes” occasionne une vision du caractère permanent des risques et des catastrophes, et de la possibilité de les réduire. Cette vision amène les acteurs de la RRC à travailler sur les facteurs de vulnérabilité et des capacités en vue de réduire au maximum les effets néfastes des catastrophes. Ces facteurs touchent plusieurs domaines :
– Le domaine social : qui comprend la santé, l’éducation, la culture…
– Le domaine économique : industries, agriculture, …
– Le domaine de l’environnement : écologie et changement climatique ;
– Les domaines politique et juridique : régime politique, équité de droit. ..
– Le domaine de l’infrastructure : bâtiments, barrages, canaux d’irrigation, routes, …

Les actions respectives aux phases de la RRC

  La réduction des risques de catastrophe se concrétise sur deux concepts clés à savoir :
– la prévention des catastrophes
– la réduction de leurs impacts.
La Prévention des catastrophes : La prévention des catastrophes est l’ensemble des activités qui permettent de minimiser les catastrophes d’origine environnementale, technologique et biologiques qui leur sont associées, et d’éviter totalement les impacts négatifs des aléas, (définition fournie par la SPIC). En conséquence, prévenir les catastrophes nécessite la conception de projets sur le long terme et leur mise en œuvre avec les moyens appropriés, ce qui implique la nécessité d’une définition et d’une réglementation claire pour servir de base pour la réalisation des actions prioritaires identifiées. On distingue par exemple la construction des édifices publics ou la construction des habitations selon les normes parasismiques et/ou anticycloniques. Cette composante de la réduction des risques de catastrophe est destinée en premier lieu aux autorités publiques nationales et locales.42 Cependant, la réduction des risques de catastrophe n’est pas seulement l’affaire de l’Etat, elle réclame un partenariat efficace entre les agences gouvernementales, le secteur privé et la société civile, ce qui permet d’instaurer une culture de la réduction des risques et de l’intégrer dans les politiques et la planification.
La Réduction des impacts des catastrophes : La réduction des impacts des catastrophes comprend deux volets :
– La préparation aux catastrophes ;
– La mitigation ou l’atténuation des impacts
Ø La Préparation aux catastrophes : l’analyse en profondeur pour mieux apprécier les facteurs de vulnérabilité de la communauté, de ses membres et de leurs biens serait nécessaire, car préparer une communauté aux catastrophes revient à la préparer à bien réagir face à une menace, ce qui nécessite de solides connaissances des différents types de risque auxquels est exposée la communauté. De ce fait, la préparation aux catastrophes implique la mise en place d’infrastructures et de structures telles que les systèmes d’alerte, les centres d’accueil, des plans d’évacuation, les plateformes de coordination des organisations, les brigades de protection, etc. La préparation aux différentes catastrophes qui frappent une communauté constitue un processus à la fois intégré et continu, d’où la nécessité de connaitre les marches à suivre lors de la concrétisation imminente d’un risque précis, et de l’importance de l’éducation de la population pour une meilleure compréhension des risques, et de la formation des structures locales pour l’adoption des bonnes pratiques en cas de catastrophes.  En conséquence, elle ne se limite pas uniquement à des activités d’un seul secteur mais englobe un ensemble d’activités qui visent à réduire au minimum les risques et les ressources nécessaires y afférentes.
Ø Le Système d’Alerte :C’est un système global qui surveille l’évolution d’un groupe d’aléas choisis préalablement ainsi que la fragilité des populations se trouvant dans les zones touchées. Il informe les décideurs de façon précoce dans l’optique de mettre en œuvre des actions de mitigation. Il existe deux principaux types d’alerte :
– l’alerte précoce qui est plutôt liée aux catastrophes à développement soudain comme l’inondation et le cyclone
– le choc à développement lent en l’occurrence la sècheresse qui influence la sécurité alimentaire de la communauté où les informations proviennent de la base.
Le but est de mettre en place un système global de suivi de l’évolution des aléas (ex : système d’alerte au cyclone DGM et BNGRC) qui touchent les communautés cibles ainsi que la fragilité (ex : système de suivi de sécurité alimentaire ou SAP dans le Sud) de ces dernières pour augmenter la capacité de la communauté face aux chocs éventuels.
Ø La Mitigation : La mitigation est un processus de planification et d’application de mesures spécifiques à chaque risque identifié pour réduire leur probabilité d’occurrence. 48 De même, elle englobe les mesures qui permettent à la population de faire face aux catastrophes, qu’elles soient causées par des aléas naturels ou anthropiques. Les activités de prévention dans le cadre de la réduction des risques de catastrophe visent le long terme pour soutenir les actions de développement. Cependant, il est quasiment impossible de réduire à zéro les risques de catastrophe, d’où la nécessité de préparer les populations vulnérables face à l’imminence des menaces, et l’importance de la réduction des effets des catastrophes par des mesures d’atténuation de leurs impacts négatifs. De ce fait, la mitigation associe techniques d’ingénierie pour des constructions résilientes, politiques environnementales, IEC/CCC, etc.

Généralités sur le changement climatique

   En général, après constatation sur des décennies, le changement climatique se résume comme étant toute modification significative et durable des paramètres du climat comme la température et les précipitations : moins de pluie ou plus de pluie. L’élévation de la température a été la plus importante durant la dernière moitié du XXème siècle « Ce Changement de climat est attribué directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui vient s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables ». Ceci se manifeste sur l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre ou GES (le CO2, le NH4…) dans l’atmosphère. Sur notre planète les activités humaines sont aujourd’hui la première cause de cette augmentation du phénomène de l’effet de serre, les industries, les transports, l’agriculture, les bâtiments et la production d’énergie en sont les principales causes. La température moyenne de l’air de la moitié Sud du pays a régulièrement augmenté depuis les années 50, et celle de la moitié Nord depuis le début des années 70. Ce réchauffement climatique dans l’île est significatif et se manifeste par l’augmentation des températures extrêmes, qui a des impacts important sur la pluviométrie. Selon la Direction Générale de la Météorologie, en 200853 , il a été constaté qu’au cours des 100 dernières années, le niveau des précipitations a connu une grande variabilité. L’île présente une inégalité de répartition de ressources en eau. Si la pluviométrie moyenne annuelle est mesurée entre 1000 à 1500 mm sur les Hautes terres, cette quantité pourrait augmenter jusqu’à 4000 mm dans la région Est, contre seulement 350 mm dans l’extrême Sud marquant la sècheresse et la pénurie d’eau.

Les Conséquences du changement climatique

   Selon David Navarro: “ Les changements climatiques ont des conséquences directes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ils freinent les efforts mis en place pour réduire la malnutrition, qui menace aujourd’hui encore la subsistance des peuples sur les plans social, économique et sanitaire, fléau mondial parmi les plus graves et les plus négligés ». Ils accroissent encore le niveau déjà intolérablement élevé de faim et de malnutrition. Avec la multiplication probable des phénomènes extrêmes liés au climat tels que vagues de chaleur, sécheresses, tempêtes, précipitations abondantes et inondations ainsi que l’augmentation des risques de catastrophes, les plus pauvres et surtout les femmes, les enfants et les communautés marginales, seraient ainsi les premiers touchés de plein fouet par les problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle. En outre, la malnutrition compromet à son tour l’adaptation aux chocs et les mécanismes de survie des populations, diminuant leur capacité à résister et à s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Cela s’explique par leurs plus grandes expositions aux risques de catastrophes, leurs dépendances directes à des ressources dépendantes elles-mêmes des aléas météorologiques, et par leurs capacités d’adaptation limitées aux effets des changements climatiques. Ainsi, le changement climatique augmente et amplifie chacune des causes de la malnutrition : ils promettent plus d’insécurité alimentaire, des difficultés accrues sur les moyens de subsistance et sur les pratiques de soins, un accès limité à la nourriture, à l’eau, à l’assainissement et à la santé. Une évaluation intégrée des conséquences du changement climatique indique que le risque de pénuries d’eau s’accroissent significativement : pour un réchauffement moyen global de +2°C en 2050, le nombre d’individus dont l’approvisionnement en eau est menacé atteint environ deux milliards cinq cent millions de personnes.

Capacité ou Résilience

   Ici, la capacité se définit comme « la combinaison de toutes les forces et de tous les moyens disponibles au sein d’une communauté, d’une société ou d’une organisation qui peuvent être utilisés pour atteindre des objectifs fixés. ». La capacité est assignée à tous les éléments constitutifs de la société : les infrastructures, les moyens matériels, les institutions, les capacités de la société à faire face, la connaissance humaine, les compétences et les attributs tels que les relations sociales, le leadership et le management. La capacité des personnes, des organisations et des systèmes consiste à utiliser les compétences et les ressources disponibles à faire face et à gérer des conditions difficiles, des situations d’urgence et des catastrophes. La capacité peut comprendre les infrastructures, les moyens matériels, les institutions, les capacités de la société à faire face ainsi que la connaissance humaine, les compétences et les attributs tels que les relations sociales, le leadership et le management. La capacité peut également avoir le sens d’aptitude. Finalement les groupes vulnérables sont les personnes qui risquent de passer en dessous d’un certain niveau de pauvreté dans l’année ou les deux années à venir. Ce sont les groupes qui ont un taux de pauvreté plus élevé que le reste de la population, ou ceux qui sont incapables de saisir des opportunités économiques, qui en cas de choc, ne bénéficient pas d’aide ou disposent de ressources très limitées et ceux qui, sans appui important, pourraient tomber dans une situation de pauvreté permanent ou définitif.

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Table des matières

INTRODUCTION
I- FONDEMENTS THEORIQUES DE LA RRC, DES ALEAS 
I.1. THEORIES DE REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES
I.1.1. Historiques
I.1.2. Cas de Madagascar : du CNS au BNGRC
I.1.3. Définition de la RRC
I.1.4. La Réduction des Risques de Catastrophe, élément de la Gestion des Risques et des Catastrophes
I.1.5. Les actions respectives aux phases de la RRC
I.2. LES ALEAS HYDROCLIMATIQUES
I.2.1. Généralités sur le changement climatique
I.2.2. Les Conséquences des changements climatiques
I.2.3. Les aléas climatiques
I.2.4. Les conséquences des inondations
I.3. LA VULNERABILITE PAR RAPPORT AUX ALEAS
I.3.1. Définition de la Vulnérabilité
I.3.2. Capacité ou Résilience
I.3.3. La vulnérabilité à l’insécurité alimentaire
I.3.4. La situation de l’insécurité alimentaire à Madagascar
II- CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDES 
II.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDES
II.1.1- Localisation de la zone
II.1.2- Situation socio-économique
II.1.3- Importances des coutumes et traditions
II.1.4- Vulnérabilité de la CR Marofarihy face aux cyclones et inondations
II.1.5- Système d’alerte existant :
II.2. LES IMPACTS DES CYCLONES ET INONDATIONS DANS LA CR DE MAROFARIHY
II.2.1. Les impacts socioéconomiques
II.2.2. Les impacts sur les infrastructures et l’environnement
II.3. LES ACTIONS EN MATIERE DE REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES DANS LA CR Marofarihy
II.3.1- La présentation du programme SALOHI
II.3.2- Objectifs du programme
II.3.3- Indicateurs d’intervention du Programme SALOHI
III- OBJECTIFS DE L’ETUDE ET APPROCHES METHODOLOGIQUES
III.1. LES OBJECTIFS DE L’ETUDE 
Ø Objectif global
Ø Objectifs Spécifiques
III.2. LA METHODOLOGIE D’EVALUATION 
III.1.1. Concept de l’évaluation d’un programme
III.1.2. Outils d’évaluation
III.1.3. Méthodes de collecte de données et d’analyses
III.1.4. Déroulement de l’enquête
III.1.5. Limite de la méthodologie
IV- ANALYSES ET EVALUATIONS DU PROGRAMME
IV.1. EVALUATION DE L’EFFICACITE DU PROGRAMME
IV.2. EVALUATION DE LA PERENNITE DU PROGRAMME
IV.3. EVALUATION DE LA PERTINENCE DE LA STRATEGIE
IV.4. L’ANALYSE FFOM
V- RECOMMANDATIONS 
CONCLUSION
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : QUESTIONS CLES D’EVALUATION
ANNEXE 2 : GUIDES D’ENTRETIEN
ANNEXE 3 : LISTE DES ENTRETIENS
ANNEXE 4 : TABLEAU D’EVALUATION DE L’EFFICACITE DU PROJET
ANNEXE 5 : TABLEAU D’EVALUATION DE LA PERENNITE
ANNEXE 6 : TABLEAU D’EVALUATION DE LA PERENNITE
ANNEXE 7 : ANALYSE DES RESULTATS SALOHI MAROFARIHY
ANNEXE 8 : TYPE INTERVENTION SUIVANT INDICATEUR I .A.
ANNEXE 9 : TYPE DE DPMP
BIBLIOGRAPHIE
1- COURS
2- PLANS DE DEVELOPPEMENT
3- ARTICLES
4- GUIDES OPERATIONNELS DU PROGRAMME SALOHI
5- OUVRAGES

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