La région ATSIMO-ANDREFANA, qui a pour capitale la ville de Tuléar, est une des contrées de l’île qui jouissent de leur grandeur. L’ensemble s’étale sur le Sud-ouest de Madagascar qui est traversé par le tropique du capricorne. La région est dominée par un climat sec de type semi-aride. La sécheresse est de plus en plus marquée des zones intérieures vers les zones côtières.
L’embouchure du fleuve Fiherenana est une région qui appartient à ce domaine littoral. Les rives droite et gauche de cette embouchure ne bénéficient pas quantitativement des mêmes apports alluvionnaires et supportent une végétation typiquement liée au milieu physique des sols. La structure du sol formée de sables dunaires dans l’extrémité Nord est favorable à une couverture végétale xérophile tandis que dans la partie Sud, longeant la rive gauche du fleuve, l’accumulation des sédiments constitue une zone à sols alluvionnaires qui profitent de chaque ruissellement fluvial. Ici, les mélanges d’argiles et d’alluvions font apparaître un type particulier de terre dans ces zones appelé “baiboho“. A cet endroit, le développement floristique s’oppose catégoriquement à celui de l’autre rive.
Le climat de type semi-aride qui sévit la région exerce son influence sur cette zone littorale. Les phénomènes météorologiques qui l’accompagnent contribuent énormément à l’assèchement plutôt qu’à l’humidité locale, ce qui impose des conditions difficiles au développement de la végétation régionale. Dans cette contrée, habite une population multiethnique dont la vie en place est basée sur une mosaïque d’activités économiques à dominance traditionnelle : activités de pêches (maritimes ou d’eau douce), agriculture, l’élevage et autres…. C’est à cette zone située à proximité de la capitale régionale que nous nous sommes intéressé à examiner les réalités d’une vie rurale. Pour cela, nous avons fait notre choix sur un thème intitulé « Contribution à l’étude géographique des cultures à l’embouchure du Fiherenana ».
Milieu naturel
Le milieu naturel regroupe l’ensemble de la biomasse et la condition physique du sol de la zone d’étude. La biomasse dont il est ici question caractérise le monde végétal. Son étude permet de découvrir les qualités écologiques de la flore. Elle permet également de comprendre le développement de celle-ci, qui est toujours lié aux conditions physiques du sol ainsi qu’aux conditions climatiques du milieu.
La situation de la zone d’étude
Le Fiherenana est un fleuve du Sud-ouest de Madagascar qui est compris entre le fleuve Mangoky au Nord et le fleuve Onilahy au Sud. Il prend sa source à l’intérieur des terres et se jette dans le canal de Mozambique. Son embouchure se trouve entre la capitale régionale de Tuléar et la commune rurale de Belalanda quand on prend la route nationale neuf (RN9) qui mène vers le Nord, vers Morombe et Morondava. Ce fleuve qui a une histoire particulière datant du temps des royaumes, est issu du massif du grès de l’Isalo et a une longueur d’environ 1100 km. Il occupe une superficie importante et divise la commune de Belalanda en deux parties inégales :
– le Nord renferme 10 villages (Fokontany) dont les habitants se lancent à la pêche en majorité ;
– le Sud qui n’a que deux Fokontany pratique l’agriculture.
Quant à la zone d’étude, elle est plutôt comprise selon les limites suivantes :
+ L’Est est limité par les communes rurales de Miary et de Maromiandra,
+ L’Ouest par le canal de Mozambique,
+ Le Sud par la bordure Nord de la ville urbaine de Tuléar,
+ Le Nord par les villages de Belitsake Tanindraza et Belitsake Tanmbao audela du chef-lieu de la commune rurale de Belalanda.
Traversée par la RN9, la zone d’étude constitue un pôle productif situé près de la périphérie urbaine. Elle est aussi reliée à la commune de Miary par la route joignant à la RN9 qui borde la rive gauche du fleuve menant vers son chef-lieu. Cette route commence à quelques pas du bord du pont qui traverse le Fiherenana. Nous avons signalé que la zone d’étude longe les deux rives du Fiherenana.
La rive droite comporte le village d’Antsonoabo, de la commune urbaine de Tuléar. Il se situe à une petite distance du bord du pont de Belalanda. Cette rive droite a un sol à dominance dunaire que plane. C’est dans cette rive que se trouve le chef-lieu de la commune de Belalanda. Vu la contexture du relief, cette rive possède une végétation variée et elle est rebelle à l’aménagement agricole. La rive gauche, propice à tout aménagement des terres, renferme des terrains des cultures qui couvrent la plaine de Miary vers la zone littorale. Ici, se localisent deux villages, Tsinjoriake (Ankilifolo) et Bekoake. Ils appartiennent à la commune rurale de Belalanda. On trouve Tsinjoriake (Ankilifolo) puis Bekoake à des distances respectives de 1,2 km à peine et 0,5 km de plus en prenant départ du pont de Belalanda vers Miary. Avec sa superficie plane, la rive gauche bénéficie annuellement d’un renouvellement de ses terres par l’apport des eaux d’irrigation ou des inondations, ce qui favorise le développement des cultures. Ainsi, le relief des deux rives du fleuve Fiherenana ne présente pas du tout le même comportement physique. Plus élevé au nord et de forme plane au sud, ce relief est alors de surface opposée.
Le comportement physique du relief
Le relief est façonné de la sorte que l’on peut observer des éléments variés de la nature suivant le milieu évoqué. Sur la partie Nord, depuis la rive droite du fleuve, le relief est élevé par rapport à celui de l’autre rive. Dans cette partie, on trouve des formations dunaires qui dominent avec des altitudes variées du côté de Belalanda. « Leur altitude maximale jouxte 35 m. » .
En partant de la zone du rivage vers l’intérieur du pays, on peut observer en premier abord le village de ″Belitsake Tsimifindra″ à côté des dunes peu élevées dans la partie Nord. Ici, la formation végétale est à l’état total de sa disparition. Il ne reste plus que quelques arbres qui continuent à être la proie humaine car nous constatons des troncs d’arbres qui restent témoins de cette attaque. En continuant le trajet, on arrive à Belalanda, qui est le chef-lieu de la commune. Ce village est bâti sur des dunes dont les versants sont couverts d’une végétation xérophile et de la lande (terme duquel est dérivé le nom du village de Belalanda). Dans les terrasses du bas fond, les champs des cultures sont très limités par l’absence de tout aménagement dans ces zones de la rive droite situées au Sud de Belalanda. Il y a également la localité du village d’Antsonoabo tout près du pont de Belalanda. Plus on se dirige vers l’intérieur, plus les altitudes deviennent plus importantes. C’est le cas d’Abriha (Fosy mena). C’est l’endroit où les habitants de cette zone de l’embouchure viennent s’abriter lors des grandes crues (Safodrano) du fleuve. C’est sur cette zone que se trouve la frontière des deux communes rurales de Belalanda et Maromiandra.
Sur la rive gauche du fleuve, le relief reste plan, sauf dans une petite zone proche du rivage. Ici, existent des petites dunes sableuses de faible altitude à une distance proche du delta. Cette rive gauche reçoit annuellement des apports fluviatiles amenés par les crues ou par les canaux d’irrigation. Ces nouvelles terres permettent aux végétations locales d’avoir une forme normale et très opposée à celle de la rive droite. Avec une superficie plane, les aménagements sont faciles et les cultures se développent bien à partir des champs de Belitsake Tsimifindra à l’Ouest de la RN9 jusqu’à ceux de Bekoake à l’Est. C’est dans cette zone que l’activité agricole est la plus dynamique avec un aménagement facile vu la forme plane des surfaces et les types des terres que la zone possède.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre I : Milieu naturel
I. 1. La situation de la zone d’étude
I. 2. Le relief
I. 2. 1. Le comportement physique du relief
I. 2. 2. Les types des sols
I. 3. La formation végétale
I. 3. 1. Le domaine dunaire
I. 3.2. Le domaine vaseux
I. 3. 3. Le domaine de Baiboho
I. 3. 4. Le domaine du lit du Fiherenana
I. 4. Le climat
I. 4. 1. Les températures
I. 4. 2. Les vents et autres facteurs climatiques
I. 4. 3. La pluviométrie
I. 5 Le bilan hydrologique
I. 6. Le bilan agro-climatique
Chapitre II : La population
II. 1. L’histoire de la population
II. 2. Le choix des sites d’installation
II. 3. La démographie et les activités retenues
II. 3. 1. Les tranches d’âges de la population
II. 3. 2. Les activités retenues
II. 3. 2. 1. Les activités liées à la stratification sociale
II. 3. 2. 2. Les activités liées aux sexes
II. 3. 3. Autres formes d’activités
II. 4. Les mouvements de la population
II. 4. 1. Les mouvements pendulaires
II. 4. 2. La mobilité saisonnière ou sur longue distance
DEUXIEME PARTIE LES ACTIVITES AGRICOLES, MODES D’EXPLOITATION ET TYPES DES CULTURES
III. 1. Les préparatifs initiaux
III. 1. 1. L’accès aux terrains de cultures
III. 1. 2. Les principaux outils utilisés
III. 2. L’organisation champêtre
III. 2. 1. Le défrichement ou labour, un travail d’ensemble
III. 2. 2. Le semis et les sarclages
III. 2. 2. 1. Le semis
III. 2. 2. 2. Les sarclages
III. 3. L’irrigation et le traitement phytosanitaire
III. 3. 1. L’importance de l’eau
III. 3. 2. Une fertilisation inexistante et traitement phytosanitaire incomplet
IV. 1. Les différentes cultures vivrières
IV. 1. 1. Les tubercules
IV. 1. 1. 1. La culture du manioc
IV. 1. 1. 2. La culture de patate douce
IV. 1. 2. Les cultures des légumineuses
IV. 1. 3. La culture de la céréale
IV. 2. Les autres formes des cultures locales
IV. 2. 1. Les fruitiers
IV. 2. 2. Les cucurbitacées
IV. 2. 3. Le canne a sucre
IV. 3. Les récoltes
IV. 3. 1. Les récoltes familiales et celles des collecteurs
IV. 3. 2. Les récolte des locateurs et préteurs
IV. 4. Transport et commercialisation des denrées alimentaires
IV. 4. 1. Le système de stockage
IV. 4. 2. La commercialisation des produits agricoles
IV. 4. 2. 1. Le transport
IV. 4. 2. 2. La vente des denrées alimentaires
TROISIEME PARTIE ATOUTS, OBSTACLES DE L’AGRICULTURE ET SOLUTIONS ENVISAGEES
Chapitre V. avantages et obstacles de l’agriculture
V. 1. Les avantages de l’agriculture
V.1. 1. L’agriculture, un moyen de substance locale
V. 1. 2. La production agricole, source des travaux
V. 1. 3. L’agriculture, source de revenue
V. 2. Les obstacles de cette agriculture
V. 2 .1. Un espace arable limité
V. 2. 2. Les conditions climatiques
V. 2. 3. Les problèmes des parasites
V. 2. 4. Une irrigation non persistante
V. 2. 5. La production face à la démographie locale
Chapitre VI. Une approche comparative et solutions envisagées
VI. 1. Une vision comparative de la production
VI. 1. 1. Les rives du fleuve Fihérena
VI. 1. 2. Les différentes cultures
VI. 2. Les solutions envisagées
VI. 2. 1. La lutte contre la faible production
VI. 2. 1. 1. Le Fiherena, source de la production locale
VI. 2. 1. 2. Les formes agraires
VI. 2. 2. La politique de sensibilisation de la population
VI. 2. 3. Le reboisement, une lutte contre la sècheresse et l’érosion
VI. 2. 4. L’éducation
IV. 2. 5. Les infrastructures et l’hygiène
CONCLUSION