A Madagascar, la question riz revêt une importance stratégique. Non seulement les Malgaches, qui restent parmi les plus gros consommateurs mondiaux du riz ; y accordent une valeur hautement symbolique, mais le riz constitue de loin la première culture vivrière à Madagascar et il est cultivé dans toutes les situations et toutes les régions. L’immense majorité des paysans en cultive, que ce soit pour leurs propres besoins ou pour la commercialisation. Malheureusement, la filière stagne et la production malgache n’arrive plus à satisfaire la demande de la population. Entre 1960-2004, le nombre de la population a été multiplié par 3,2 tandis que la production alimentaire n’a été multipliée que par 2,1. En 1960, le nombre de la population malgache est de 5,5 millions, il passe de 17,9 millions en 2004 ; et il pourra atteindre 43,8 millions en 2050 (World Research Institute, 2007). Face à cette situation, la Grande Ile, avec ses 5.900.000 tonnes de production, doit importer près de 200000 tonnes de riz blanc chaque année pour assurer la consommation locale.
La présente étude est financée par le CODEGAZ, il fait partie du programme du Groupement des SRIstes à Madagascar ou GSRI dans le cadre de développement des activités réalisées pour la promotion du SRI. Le GSRI, en collaboration avec l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et ses Partenaires fournisseurs d’engrais, a réalisé un essai à doses croissantes de deux types de fumures organiques qui sont l’engrais biologique Guanomad et Guanotsar sur la SRI en particulier le SRI-GB. D’ou l’intitulé de notre étude : « Contribution à l’étude économique de la fertilisation biologique du sol : cas de l’utilisation du Guanomad et du Guanotsar sur la culture de riz sur les hautes terres de Madagascar ».
Description de la zone d’étude
Site d’étude
L’étude a été entreprise dans le village d’Antsahabe – Région Itasy. Il est situé à 25 km de la capitale (à 19.075998 S et 46.580056 E quand on s’élève à 1459 m). L’altitude de cette zone varie de 1200 à 1500 m.
Conditions climatiques
Le climat est de type tropical d’altitude, marqué par une alternance de deux saisons.
❖ Une saison sèche et fraîche (P<2T) de mai en septembre : elle dure 5 mois dont la quantité de pluie reçue pendant cette période est de l’ordre de 62,9 mm, avec un nombre moyen de jours de pluies de 33/5=6,6. La moyenne des températures minimales n’est que 11,12°C ;
❖ Une saison chaude et pluvieuse (P>2T) d’octobre en avril. Les précipitations sont abondantes et pouvant atteindre jusqu’à 195 mm (moyenne mensuelle).
Types du sol
L’analyse du sol n’est pas permise du fait de la contrainte de financement de l’étude donc on se réfère aux résultats des études antérieurs. Ces derniers constituent un outil indispensable pour évaluer les caractères physico-chimiques du sol et renseignent sur l’état de fertilité de la parcelle expérimentale. Le relief de cette zone est constitué par un ensemble de collines arrondies culminantes de faible altitude. Les pentes sont plus douces et se terminent par des vallées larges.Les sols des vallées sont moyennement acides (pH 5,5 à 6) et le taux de saturation sont faibles à moyens. Les sols sont donc constitués par des Gley à pseudo-Gley hydromorphes, des sols plus organiques, qui peuvent se poser les problèmes de minéralisation de la matière organique et ces sols sont chimiquement très carencés.
Raison de choix du lieu d’expérimentation
Ce présent lieu a été choisi pour effectuer l’expérimentation du fait qu’il possède des conditions favorables à la pratique envisagée telles que des systèmes d’irrigation permettant la maîtrise de l’eau nécessaire et indispensable à ce système de culture. En 2010, suite à la constatation d’un problème lié à l’approvisionnement en eau dans le village, l’association ARS (Association Rotarienne Servir) implantée à Lille, a accepté de financer un barrage de retenue sur la rivière d’Andriamenakely qui a permis d’irriguer au total 30ha de rizière y compris des Tanety qui peuvent être transformés en rizières, ensuite en 2011, une extension (800m de canal en plus et 2 ouvrages de franchissements) qui bénéficient 20ha de plus. Puis, à la suite de la construction du barrage à Antsahabe, il faut montrer que la maîtrise d’eau pour toute l’année a une importance capitale pour le développement agricole .Il y a alors la possibilité d’appliquer le SRI ainsi que les autres activités agricoles telles que la culture de contre saison, le compostage et l’intégration de l’agro élevage. Par ailleurs ce village dispose des infrastructures d’irrigation fonctionnelles et bien gérées, qui est parmi des facteurs indispensables à la pratique de la technique culturale intensive.
Dispositif expérimental et traitements testés
Protocole de recherche
Pour chacun des deux engrais organiques, les traitements consistent à tester quatre doses croissantes : T1, T2, T3, T4 et chaque traitement correspond à une parcelle élémentaire. Les doses recommandées par les fournisseurs de ces engrais biologiques entrent dans les traitements comprises entre : 0.6 à 1,2 t/ha pour le Guanotsar et 0.7 à 1,4 t/ha pour le Guanomad. Les parcelles à traitement T1 (sans apport de fertilisation) serviraient de témoins. Le dispositif statistique choisi est en bloc de Fischer (bloc simple) car on étudie un seul facteur qui marque les doses d’engrais biologiques (Cours expérimentation agricole, 5ème année ESSA, Département Agriculture).
Les terrains d’expérimentation
La parcelle d’expérimentation appartient à Mr Jean Claude (chef quartier) avec une superficie totale de 690 m². Les parcelles élémentaires ont les mêmes précédents culturaux caractérisés par une succession de riz et de culture de contre saison telle que la courgette.
En effet, l’homogénéité des caractéristiques des parcelles d’essais, en particulier la fertilité du sol, la topographie, le régime hydrique ainsi que l’exposition à la lumière doit être considérée (Cours d’expérimentation agricole, 5ème année ESSA, Département Agriculture). Les parcelles élémentaires ont la forme rectangulaire, une parcelle élémentaire est de 7m de large et 12m de longueur c’est-à-dire elle possède une dimension de 84 m² dont 672m² pour toutes les parcelles élémentaires. Elles sont toutes séparées par des petits canaux de dimension 8 cm de large et que la longueur varie en fonction de la dimension de chaque parcelle élémentaire. La randomisation est indispensable c’est-à-dire que les traitements sont répartis au hasard à l’intérieur du site d’expérimentation pour équilibrer l’hétérogénéité de la fertilité du sol pour chaque groupe de parcelle.
|
Table des matières
I. INTRODUCTION
I.1. Contexte général de l’étude
I.2.Problématique
I.3. Hypothèses
I.4. Objectifs de l’étude
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Description de la zone d’étude
II.1.1. Site d’étude
II.1.2.Conditions climatiques
II.1.3.Types du sol
II.1.4. Raison de choix du lieu d’expérimentation
II.2. Dispositif expérimental et traitements testés
II.2.1. Protocole de recherche
II.2.2. Les terrains d’expérimentation
II.3. Engrais organiques
II.3.1. Le GUANOMAD
II.3.2. Le GUANOTSAR
II.4. Technique culturale
II.4.1.Préparation du sol
II.4.2. Semis : utilisation des germoirs biodégradables
II.4.3. Décollement des GB et transplantation
II.4.4. Apport des différentes doses et entretiens des cultures
II.4.5. Récolte : collecte des données
a) Modalités de prélèvement des échantillons
b) Variables mesurées : Les composantes de rendement
II.5. Limites de l’essai
III. RESULTATS
III.1. Variation des rendements en paddy en fonction des engrais
III.2. Variation des rendements par rapport au témoin sans fertilisation
III.3. Courbes de réponse du riz
III.4. Aspect économique sur la pratique du SRI-GB
III.4.1. Aspect économique par l’utilisation de Guanotsar
III.4.2. Aspect économique par l’utilisation de Guanomad
IV. DISCUSSION
IV.1. Sur le cycle végétatif de la plante
IV.2. Sur les rendements en paddy
IV.3. Variation de rendement (ΔR) par rapport au témoin sans fertilisation (T1)
IV.4. Courbes de réponse du riz
IV.5. Aspect économique sur la pratique du SRI-GB
V. RECOMMANDATIONS
V.1. Sur le plan technique
V.2. Sur le plan expérimental
V.3. Sur la disponibilité des engrais
V.4. Sur la disponibilité des germoirs
VI. CONCLUSION GENERALE