Contribution à l’étude éco-éthologique de Eulemur albocollaris (RUMPLER, 1975)

Situé entre 11°57’ et 25°30’ de latitude Sud et entre 43°11’ et 50°27’ de longitude Est, Madagascar se trouve aux limites du milieu tropical, dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien. La grande île a une superficie de 594.000 km2 (ZICOMA Madagascar, 1999) et constitue un véritable microcontinent séparé de l’Afrique par le Canal de Mozambique, en raison de sa taille, son climat et sa géologie. L’histoire géologique et tectonique de l’île, sa séparation du continent africain il y a 60 à 80 millions d’années (RABINOWITZ et al., 1983), sa position actuelle dans l’Océan Indien et de nombreux autres facteurs ont conduit à une diversité biologique remarquable : diversité des écosystèmes naturels, diversité floristique et faunistique, dont l’importance est mondialement connue. Cette histoire géologique associée à la grande diversité géomorphologique et climatique (de type tropical) permet d’expliquer l’originalité de Madagascar, sanctuaire de la nature (PAULIAN et al., 1981), dont la flore et la faune sont caractérisées comme étant très riches en espèces, archaïques et dotées d’un taux d’endémisme presque inégalable dans le monde. En effet, RICHARD & DEWAR (1991) annonçaient que si jamais il y a une place où les Primates non humains pourraient être dits écologiquement dominants, Madagascar est cette place ; l’unique faune lémurienne de Madagascar est parmi les plus diversifiées du monde (MITTERMEIER et al., 1994).

Description physique de la région forestière d’Andringitra

Statut du Parc National d’Andringitra

La Réserve Naturelle Intégrale n° 5 d’Andringitra a été crée en 1927 (RAKOTOVAO, 1994) et les limites ont été établies en 1966 (NICOLL & LANGRAND, 1989) par le décret n° 66-242 du 1er juin 1966. Elle a ensuite changé de statut après le décret n° 98-376 du 19 mai 1998 la classant en Parc National n° 14.

Situation géographique

Elle est localisée dans la région Sud Est de Madagascar ; entre 27°07′ et 22°21′ de latitude Sud et 46°47′ et 47°02′ de longitude Est. Elle s’étend sur une surface de 31.160 ha (GOODMAN, 1996). La portion centrale du Parc se trouve à environ 140 km au Nord du Tropique de Capricorne, à 90 km au Sud Sud Ouest de la ville de Fianarantsoa (GOODMAN & LEWIS, 1996). La situation géographique de cette région est représentée dans la carte 1, à la page 4.

Formation géologique

La géologie de la région est complexe, et la description suivante est en grande partie basée sur des travaux édités par PAULIAN et ses collaborateurs (1971) et PETIT (1971). La principale chaîne de montagne d’Andringitra est une série magnifique de sept pics et crêtes provenant d’un plateau cristallin orienté le long d’un axe Nord-Sud. Les quatre principaux pics sont : Pic Boby ou Pic d’Andringitra (2658 m), Pic Bory (2630 m), Pic Soaindra (2630 m) et Pic Ivangomena (2556 m). La partie centrale de la formation est composée de syénite-granite; le flanc oriental, de granite-migmatite (une injection de gneiss); et la partie Sud est constituée de granite. La dernière formation n’est pas continue avec le Pic d’Ivohibe. Le complexe rocher principal du massif fait partie du système du Vohibory, datant du Précambrien. Il est ainsi en contraste avec certains massifs de l’île (par exemple : Ankaratra, Itasy et Tsaratananana) qui datent de la fin du Tertiaire (BATTISTINI, 1972; BRENON, 1972).

Végétation naturelle

Perrier de la BATHIE (1921) a classé la végétation de l’Est dans la flore du vent, directement soumise à l’Alizé et caractérisée par des formations végétales autochtones, typiquement malgaches et riches en espèces endémiques. D’autre part, Madagascar a été subdivisé en cinq domaines par HUMBERT (1955) suivant l’altitude et la région. Le Parc National d’Andringitra recouvre trois de ces domaines: le domaine de l’Est caractérisé par les forêts humides sempervirentes de basse altitude (0 à 800 m), le domaine du centre avec les formations forestières humides de moyenne altitude (800 à 2000 m) et le domaine des hautes montagnes renfermant les forêts sclérophylles de montagnes (altitude supérieure à 2000 m) (GOODMAN & LEWIS, 1996). Les variantes floristiques sont différentes suivant les élévations. Ainsi pour une altitude inférieure à 800 m, on a la série à Anthostema et à MYRISTICACEAE; à l’altitude supérieure à 800 m se rencontre la série à Weinmania et à Tambourissa (HUMBERT, 1955). Par ailleurs, CORNET et GUILLAUMET (1976) ont établi une répartition de la végétation en fonction de l’altitude et ont alors défini les étages suivants : étage de basse altitude (0 à 800 m), étage de moyenne altitude (800 à 1600 m), étage montagnard (1600 à 2000 m) et étage des hautes montagnes (au dessus de 2000 m d’altitude). Selon, Perrier de la BATHIE (1921), les formations végétales évoluent vers des stades climax différents suivant ces étages de végétation. Ainsi, aux étages suscités correspondent respectivement les végétations climaciques suivantes : forêts ombrophiles, forêts à mousses et à sous-bois herbacés, sylves à Lichens et fourrées de montagne ou brousses éricoïdes .

Hydrologie

L’hydrologie du Parc National d’Andringitra est très complexe dans son ensemble. La chaîne centrale principale a des drainages à l’Ouest et à l’Est constituant des sources d’eau essentielles pour de nombreuses communautés agricoles de basses terres (CHAPERON et al., 1993). A l’Est, de petites rivières tels que Korokoto, Sahavatoy et Lalangina s’écoulent vers l’Iantara et joignent ensuite le fleuve Manampatra (=Manampatrana). Ce dernier constitue une source importante d’eau pour les régions agricoles dans le bassin de Farafangana et draine une aire d’environ 4000 km2 . Les nombreux petits tributaires du fleuve Zomandao viennent des côtés septentrionaux et occidentaux du Parc. Ce dernier adhère au fleuve Mangoky qui est déversé dans le Canal de Mozambique. Le fleuve Mananara prend son origine dans la partie sud du Parc (GOODMAN & LEWIS, 1996).

Climatologie

D’après GOODMAN et ANDRIANARIMISA (1996), la météorologie du Parc National d’Andringitra peut être caractérisée comme suit :
1) Les versants orientaux montrent un modèle de pluviosité et de température parallèle à celui des forêts humides de l’Est (DONQUE, 1975).
2) Plus loin dans l’Ouest et dans les hautes portions du massif, il y a une diminution de la température moyenne et une élévation des variabilités saisonnières.
3) Les versants occidentaux des régions sont distinctement plus secs par rapport aux autres zones du Parc.

PAULIAN et ses collaborateurs (1971) ont classé les formes de précipitations de la région en trois types :
1) Orage. Les systèmes de pluie venant de l’Est et de l’Ouest vont dans le massif. Ces systèmes prenant leur origine dans l’Océan Indien, associés aux vents dominants du Nord Ouest ne peuvent pas passer à travers les portions des hautes montagnes et déversent alors leurs humidités dans la partie orientale du massif. DONQUE (1972) affirmait que les zones dans les escarpements de l’Est et le haut plateau oriental avec des reliefs prononcés reçoivent beaucoup plus de pluies.
2) Brouillard et Crachin. Les régions orientales de haute altitude sont souvent enveloppées dans le brouillard très tard dans le soir et pendant toute la nuit. Ce qui engendre régulièrement des crachins nocturnes.
3) Grêle. Elle tombe approximativement deux fois par semaine pendant les mois de Novembre et de Décembre.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. DESCRIPTION PHYSIQUE DE LA RÉGION FORESTIÈRE D’ANDRINGITRA
1.1. STATUT DU PARC NATIONAL D’ANDRINGITRA
1.1. SITUATION GÉOGRAPHIQUE
1.2. FORMATION GÉOLOGIQUE
1.4. VÉGÉTATION NATURELLE
HYDROLOGIE
CLIMATOLOGIE
Température
Précipitation
II. SITE D’ÉTUDE
2.1. SITUATION GÉOGRAPHIQUE
2.2. MÉTÉOROLOGIE
III. PRÉSENTATION DE L’ESPÈCE ÉTUDIÉE
3.1. POSITION SYSTÉMATIQUE
3.2. CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES
3.1.1.Mâles
3.1.2.Femelles
3.3. DISTRIBUTION
3.4. HABITAT
IV. MÉTHODES
4.1. COLLECTE DES DONNÉES
4.1.1.Logistique et réseau des pistes
4.1.2.Relevé botanique
4.1.3.Capture et prise de mesures
4.1.4.Recensement des primates diurnes
4.1.5.Suivi des animaux
a) Observations instantanées
b) Observations continues
CALENDRIER D’ÉTUDE
4.1. CALCULS
4.1.1.Aire basale des grands arbres
4.1.2.Volume testiculaire de Eulemur albocollaris
4.1.3.Densité et abondance des animaux
a) Densité absolue
1) Densité absolue I
Densité absolue II
Densité absolue III
Densité absolue IV
b) Abondance relative
4.1. EXPLOITATION DES DONNÉES (MÉTHODES STATISTIQUES)
4.1.1.Statistique descriptive
a) Minimum m
b) Maximum M
c) Moyenne x
d) Déviation standard δ
e) Erreur pour les pourcentages
f) Nombre d’échantillons n
4.1.2.Statistique analytique
e) Test de similarité
f) Test de corrélation
g) Test de CHI-DEUX
h) Correction de YATES
V. RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
5.1. RELEVÉ BOTANIQUE
5.1.1.Caractéristiques structurales des grands arbres (DBH>10 cm)
a) Nombre d’arbres
b) Mesures de DBH
c) Aire basale
d) Hauteur
e) Diamètre de la couronne
5.1.2.Etude de la flore du site
f) Diversité
g) Composition floristique
5.6.3.Arbres de DBH compris entre 10 et 2,5 cm
5.1.4.Caractéristiques des lianes, des Epiphytes et des Fougères
f) Lianes
g) Epiphytes
h) Fougères
5.1. DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES
5.1.1.Taille moyenne des individus de Eulemur albocollaris
f) Corps
g) Membre antérieur
h) Membre postérieur
5.1.2.Testicules
DONNÉES DU RECENSEMENT DES LÉMURIENS DIURNES
5.1.1.Caractéristiques d’un groupe social
f) Composition en sexes et nombre d’individus par groupe
1) Eulemur albocollaris
2) Eulemur rubriventer
3) Hapalemur griseus
4) Hapalemur aureus
g) Ecartement des groupes
5.12.2.Densité et abondance relative des populations
a) Eulemur albocollaris
b) Eulemur rubriventer
5.1. DONNÉES SUR LE COMPORTEMENT DE EULEMUR ALBOCOLLARIS
5.1.1.Répartition des activités
5.1.2.Repos
5.1.3.Déplacement
5.1.4.Activité sociale
5.1.5.Alimentation
f) Cueillette
g) Catégories alimentaires
h) Régime alimentaire / Espèces végétales exploitées
1) Fruits mûrs
Feuilles
i) Ressources en eau
j) Temps d’alimentation
k) Prise de nourritures journalières
5.1.6.Relation entre l’espèce et son environnement
f) Relation avec la végétation
Utilisation des strates
g) Relations entre Lémuriens
1) Relation intraspécifique
Relation interspécifique
VI. DISCUSSION
6.1. BOTANIQUE
6.1.1.Méthode de relevé botanique
6.1.2.Structure de la végétation
6.1.3.Diversité floristique
6.1. MORPHOMÉTRIE
6.1. RECENSEMENT
6.1.1.Caractères morphologiques des espèces recensées
6.1.2.Caractéristiques de groupes sociaux
g) Eulemur albocollaris
h) Eulemur rubriventer
i) Hapalemur
6.1.3.Méthodes de comptage par transect
g) Nombre de répétitions et longueurs des transects
h) Méthode de détermination de la largeur du transect
i) Distance d’observation et distance perpendiculaire au transect
6.1.4.Méthode de calcul de la densité
a) Densité absolue I
b) Densité absolue II
c) Densité absolue III
d) Densité absolue IV
6.1. COMPORTEMENT DE EULEMUR ALBOCOLLARIS
6.1.1.Cohésion des individus au sein d’un groupe social
6.1.2.Alimentation
g) Régime alimentaire
h) Temps d’alimentation
6.1.3.Activités sociales
6.1.4.Utilisation des strates
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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