Contribution a l’etude d’une plante a activite antiplasmodiale

Depuis des siècles, le paludisme fut, et demeure, un véritable fléau mondial. Un enfant africain en meurt toutes les trente secondes. A Madagascar, il est à l’origine de trois consultations sur cinq et est la première cause de morbidité et de mortalité. D’année en année, ces chiffres ne cessent d’augmenter : la résistance que développe le parasite aux médicaments, celle développée par les moustiques vecteurs aux insecticides, le manque d’antipaludéens qui soient à la fois efficaces et accessibles aux malades en sont les principales causes.

Depuis la nuit des temps les plantes ont été le recours des hommes pour leur santé. Et encore à l’heure actuelle, la phytothérapie demeure toujours la forme abordable et accessible pour la majorité des populations pour se soigner. Selon l’OMS, 80% de la population planétaire ont recours aux médecines traditionnelles pour résoudre leurs problèmes de santé fondamentaux. De plus, les antipaludéens majeurs (quinine, artémisinine) les plus efficaces prescrits à l’heure actuelle sont issus de plantes médicinales traditionnellement employées dans leur pays d’origine contre les fièvres et le paludisme. Toutefois, l’un requiert une certaine précaution à cause de sa toxicité, et l’inconvénient majeur de l’autre se situe au niveau de son prix de revient élevé surtout pour les pays en voie de développement : pays les plus touchés par le paludisme.

Les substances naturelles et particulièrement celles d’origine végétale constituent une source potentielle de molécules biologiquement actives pour les industries pharmaceutiques. Ainsi, il s’avère encore d’actualité d’effectuer des études chimiques et pharmacologiques sur d’autres plantes médicinales supposées antipaludiques ; et cela, non seulement pour confirmer ou infirmer leurs actions thérapeutiques mais aussi pour chercher de nouvelles molécules antipaludiques.

LE PALUDISME DANS LE MONDE

Historique

L’existence de fièvres particulières, spécialement fréquentes dans les zones marécageuses, est connue depuis la plus haute antiquité. C’est à cette observation que le paludisme doit son nom en français : « palud » signifiant marécage en vieux français, ou encore malaria : mauvais air, en italien ou en anglais.

Avec la découverte de l’Amérique, en 1640, les conquistadors ont ramené du Pérou les écorces de quinquina qui ont permis la première thérapeutique spécifique de cette affection. En effet, les missionnaires Jésuites les ont déjà utilisées plusieurs années auparavant, sous les conseils des Incas, pour combattre la fièvre tierce. Ce n’est qu’en 1880 que l’agent causal, le Plasmodium, a été découvert et décrit, à Constantine, par un chirurgien militaire français, Alphonse Laveran. Dans les années qui ont suivi, plusieurs chercheurs italiens et anglais ont ensuite démontré que les Plasmodium sont transmis par la piqûre de certains moustiques dont les larves se développent précisément dans les eaux stagnantes.

Le XXe siècle a été marqué par la mise en évidence de résistances aux divers antipaludiques.

Situation actuelle du paludisme à travers le monde

Actuellement, environ 40% de la population mondiale habitant les pays les plus pauvres du monde, pour la plupart, sont exposés au paludisme. La maladie était jadis plus étendue mais elle a été éliminée dans de nombreux pays tempérés au milieu du XXe siècle. Le paludisme touche aujourd’hui les régions tropicales et subtropicales où il est responsable chaque année de plus de 400 millions de cas de maladie aiguë et d’au moins un million de décès.

90% des décès dus au paludisme surviennent en Afrique, dans la région subsaharienne principalement chez les jeunes enfants. Le paludisme tue un enfant africain toutes les 30 secondes. De nombreux enfants qui survivent à un accès de paludisme grave peuvent présenter des troubles de l’apprentissage ou une atteinte cérébrale. La femme enceinte et l’enfant à naître sont aussi particulièrement vulnérables face au paludisme, cause majeure de mortalité périnatale, de faible poids de naissance et d’anémie maternelle.

LES AGENTS RESPONSABLES

Trois acteurs interviennent dans le paludisme :

▶ Le parasite responsable de la maladie : le Plasmodium qui est un protozoaire unicellulaire appartenant à l’embranchement des Sporozoa et à l’ordre des Haemasporida.

Quatre espèces sont spécifiquement humaines :
● Plasmodium falciparum : la plus pathogène et la plus fréquente à Madagascar et aux Comores et la seule qui peut entraîner la mort.
● Plasmodium vivax et Plasmodium ovale : espèces qui ne tuent pas mais provoquent une rechute de la maladie après quatre à cinq ans.
● Plasmodium malariae : lui aussi n’est pas mortel mais est responsable d’une rechute après vingt à trente ans.

Ces rechutes sont dues à des mérozoites du foie qui restent quiescents pendant un temps plus ou moins variable et permettent au parasite de survivre longtemps dans l’organisme alors qu’il aura disparu du sang.

▶ Le moustique : Anophèle femelle. Hôte définitif du parasite, il est le vecteur exclusif de la maladie interhumaine.

▶ L’homme : hôte intermédiaire du parasite qui assure sa survie.

LE CYCLE DE VIE DU PLASMODIUM

Il est régi par quatre phases qui se répartissent en deux cycles :

➤ Le cycle asexué ou schizogonique, qui se passe chez l’homme, comprenant :
❖ La transmission moustique-homme avec l’injection par le moustique des sporozoïtes (forme biologique du Plasmodium dans les glandes salivaires du moustique),
❖ Le développement parasitaire, chez l’homme, depuis la migration de sporozoïtes vers le foie, jusqu’à la formation des gamètes, en passant par le cycle érythrocytaire schizogonique.
❖ La durée de ce cycle schizogonique intra-érythrocytaire est de deux à trois jours selon les espèces.

➤ Le cycle sexué ou sporogonique, qui se passe chez le moustique, comprenant :
❖ La transmission homme-moustique avec l’ingestion des gamétocytes,
❖ Le développement sporogonique, partant des gamétocytes et la fécondation dans l’estomac, jusqu’aux sporozoïtes dans les glandes salivaires.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : ETAT DES CONNAISSANCES
Chapitre 1 : Le Paludisme
Chapitre 2 : Notions de Chimie des Substances Naturelles
Chapitre 3 : Test antiplasmodial par fluorimetrie
PARTIE II : CHOIX, DESCRIPTION ET ETUDES DU MATERIEL VEGETAL
Chapitre 1 : Le matériel végétal
Chapitre 2 : Mise au point de la méthode d’extraction
Chapitre 3 : Recherche de principes actifs
PARTIE III : PARTIE EXPERIMENTALE
PARTIE IV : CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
CONCLUSION

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