Contribution a l’etude du regime alimentaire de la cigogne blanche (ciconia ciconia l., 1758)

La cigogne blanche, de son nom latin (Ciconia ciconia L., 1758), est un oiseau à la fois sauvage et proche de l’homme, son apparence singulière ainsi que sa familiarité avec ce dernier ont vite attiré l’attention sur lui. Il est membre de la famille des Ciconiidés et appartient à l’ordre des Ciconiiformes, au même titre que les hérons, spatules ou ibis (Géroudet, 1978). De stature impressionnante, les cigognes sont bien connues et populaires, remarquables et faciles à observer, l’espèce est à la fois solitaire et grégaire, elle niche généralement en colonies sur les constructions humaines, où elle est assez bien accueillie. Elle installe son nid sur des endroits élevés, sur les cimes d’arbres, mais souvent sur une enfourchure de branches ou de tronc (Peuplier, Eucalyptus, Platane…), sur les toits, les tours, les édifices, les poteaux électriques, les bâtiments, les minarets, les églises et les grandes fermes (Heim de Balsac & Mayaud, 1962 ; Van den Bossche et al., 2002). C’est un migrant qui est largement distribué, et qui se reproduit en Europe, en Asie au Moyen-Orient et en Afrique du nord. Ses principales populations sont européennes puisque leurs effectifs nicheurs avoisinent les 90% de l’ensemble de la population mondiale (Cramp & Simmons, 1977 ; Mata et al., 2001) Elle est classée selon birdlife international (2012) dans la catégorie des espèces a préoccupation mineure, après le déclin alarmant connu par ses effectifs durant les années 1970- 1980, principalement en raison de la perte de ses habitats par l’intensification des pratiques agricoles (dans son aire de reproduction) et par les changements climatiques (dans les zones d’hivernage) (Tsachalidis & Goutner, 2002), mais ses effectifs (notamment européens) augmentent à nouveau grâce à la population de l’Europe de l’ouest en Espagne (Peris, 2003). La cigogne blanche est une icône de la conservation de la nature dans son aire de répartition, elle ne vit que dans les endroits où l’environnement n’est pas sérieusement transformé (Kaluga et al., 2011), elle contribue activement à la régulation et à l’équilibre des écosystèmes agricoles et des milieux naturels, et est souvent considérée comme un bon indicateur de l’agriculture durable et diversifiée (Tobolka et al., 2012 ; Vaitkuviene & Dagys, 2015). Ce rôle ne saurait aucunement être remplacé par l’usage de produits chimiques (pesticides) qui, non seulement sont susceptibles d’éradiquer toutes les populations animales, mais aussi d’engendrer des conséquences écologiques extrêmement dangereuses (Kruszyk & Ciach, 2010).

Le régime alimentaire de la cigogne blanche est relativement bien connu dans son aire de distribution en Europe, ou la grande majorité des études détaillées et réalisées semble indiquer que cet échassier est essentiellement insectivore durant la période de reproduction et qu’il possède un éventail de proies, vertébrés et de grands invertébrés pour se nourrir et alimenter sa progéniture (Schierer, 1962 ; Baudoin 1973 ; Barbraud & Barbraud, 1997 ; Etienne & Carruette, 2002 ; Kosicki et al., 2006 ; Vrezec, 2009 ; Rosin & Kwiecinski, 2011 ). En Afrique, Les feux de brousse constituent un phénomène très important pour la prédation avienne, s’exerçant surtout sur les Orthoptères qui survivent le mieux au passage du feu d’où l’appellation de ‘oiseau des sauterelles’ adoptée par les populations locales (Thiollay, 1971).

Situation biogéographique de la région de Tébessa

Cette région fait partie des Hauts-plateaux algériens qui s’intercalent entre l’Atlas tellien au nord et l’Atlas saharien au sud. Ce dernier les sépare du Sahara. Cette zone comprend des altitudes allant de 900 à 1200 m et qui forment une succession de chaînes au caractère aride. Cette région fait partie des hautes plaines constantinoises, située dans le Nord-Est de l’Algérie. Elle s’élève à environ 960 m d’altitude (34° 15’ à 35° 45’ N. ; 7° 30’ à 8 30’ E.). Elle s’étend sur une superficie de 13.878 km2 . La plaine de Tébessa est cernée par un ensemble de monts .

Situation phytosociologique de la région d’étude

Le parcours steppique représente plus de la moitié de la superficie totale de la région d’étude, qui appartient à la steppe orientale située à l’est du Hodna dans le Sud constantinois. La végétation steppique est actuellement divisée en fonction des strates arborescente et herbacée.

Végétation arborescente

Constituée par des forêts et des matorrals, la végétation arborescente est assez dégradée. Les forêts comprennent des pins d’Alep (Pinus halepensis Linné, 1753) et des chênes-verts (Quercus ilex Linné, 1753) qui se développent sur les massifs de l’Atlas tellien et de l’Atlas saharien. Ces formations forestières présentent un sous bois abondant constitue d’espèces steppique (Halitim, 1988).

Végétation steppique herbacée
Essentiellement, la strate herbacée basse est discontinue généralement, constituée de touffes, laissant apparaître entre elles des plages de sol nu. Selon Halitim (1988) Elle est formée de 4 grands types de formations.

Parcours à graminées
Les espèces végétales les plus fréquentes sont des Poaceae tels que l’alfa (Stipa tenacissima Linné), le faux-sparte (Lygeum spartum Loelf. ex L.) et (Aristide pungens Linné, 1753). Elles constituent des parcours de valeurs médiocres (Fig. 2).

Parcours à chamaephytes
Ces parcours se caractérisent par la présence d’armoise blanche (Artemisia herba alba Asso, 1779 ; Asteraceae), d’armoise champêtre (Artemisia campestris Linné, 1753 ; Asteraceae), Hammada scoparia [(Pomel) IIjin, 1948 ; Amaranthaceae] et de Thymelea microphylla Cross., et Dur., dont les valeurs pastorales sont très appréciables.

Parcours à espèces crassulescentes
Il s’agit d’Atriplex halimus (Linné, 1753 ; Chenopodiaceae), de la soude (Suaeda fruticosa Forssk. ex J.F. Gmel., 1776 ; Chenopodiaceae) et de Salsola vermiculata L. (Chenopodiaceae). Ce sont des espèces halophiles de bonne valeur fourragère .

Parcours dégradés et post -culturaux
Les plantes les plus remarquables de ce type de milieu, ce sont Peganum harmala Linné, 1753 (Zygophyllacées), Astragalus armatus Linné, 1753 (Fabaceae) et Noaea mucronata (Forssk.) Aschers et Schweinf (Chenopodiaceae) (Djebaili, 1984) .

Facteurs pédologiques

Plusieurs études faites notamment en Tunisie et en Algérie mettent en évidence l’intervention des facteurs édaphiques dans la répartition de la végétation steppique. En général, les sols steppiques sont peu profonds, fragiles et pauvres en matières organiques. Selon Duchaufour (1977) plusieurs auteurs s’accordent à dire que les sols de l’Afrique du nord se rattachent aux sols rouges méditerranéens qualifies d’iso-humiques.

Plusieurs types de sol sont signalés. Ils comprennent d’abord, les sols minéraux bruts avec quatre types dont les sols minéraux bruts non climatiques. Il faut ajouter les sols peu évolués avec quatre groupes comme celui des sols d’érosion, accompagnés par les sols calcimagnésiques, qui occupent une grande partie de la région steppique, colonisés par des groupements variés à base de Stipa tenacissima et d’Artemisia herba alba avec tous les aspects de la dégradation. Les sols à encroûtement gypseux se limitent à de petites surfaces alternées avec des marnes et des argiles versicolores comme le groupe des sols bruns calcaires. Quant aux sols iso-humiques où le type à encroûtement calcaire est le plus fréquent, ils sont colonisés par des Poacées comme Lygeum spartum, des Chénopodiacées avec Arthrophytum scoparium (Pomel) lljin, 1947, également par des Thyméléacées comme Thymelaea amicrophylla, toutes favorisées par la présence superficielle d’une couche fine de sable. Les sols halomorphes correspondent à deux groupes, d’une part aux sols salins et d’autre part aux sols salins alcalins avec une végétation qui varie selon le degré de salinité et d’humidité. La flore présente est connue comme Salicornia arabica L., 1753 et Atriplex sp. (Djebaili, 1984). A Tébessa le sol est alcalin, argileux et calcaire. Il est pauvre en matières organiques et contient un faible taux en phosphore assimilable (Neffar et al., 2011).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I – Présentation de la région d’étude Tébessa
1.1. – Situation biogéographique de la région de Tébessa
1.2. – Situation phytosociologique de la région d’étude
1.2.1. – Végétation arborescente
1.2.2. – Végétation steppique herbacée
1.2.2.1. – Parcours à graminées
1.2.2.2. – Parcours à chamaephytes
1.2.2.3. – Parcours à espèces crassulescentes
1.2.2.4. – Parcours dégradés et post –culturaux
1.3. – Facteurs abiotiques de la région d’étude
1.3.1. – Facteurs édaphiques
1.3.1.1. – Géologie de la région
1.3.1.1.1. – Relief
1.3.1.1.1.1. – Hauts plateaux
1.3.1.1.1.2. – Monts de Tébessa
1.3.1.1.1.3. – Hautes plaines
1.3.1.1.1.4. – Domaine saharien
1.3.1.1.2. – Stratigraphie
1.3.1.2. – Facteurs pédologiques
1.3.1.3. – Facteurs hydrologiques
1.3.1.3.1.- Bassin versant de l’Oued Medjerda
1.3.1.3.2.- Bassin versant de l’Oued Melghir
1.3.2. – Facteurs climatiques
1.3.2.1. – Températures
1.3.2.2. – Précipitations
1.3.2.3. – Vents dominants et sirocco
1.3.2.4. – Synthèse climatique
1.3.2.4.1. – Diagramme ombrothermique de Gaussen
1.3.2.4.2. – Climagramme pluviothermique d’Emberger
1.4. – Facteurs biotiques de la région d’étude
1.4.1. – Données bibliographiques sur la végétation de la région
1.4.2. – Données bibliographiques sur la faune de la région
Chapitre II – Données bibliographiques sur le modèle biologique
2.1. – La cigogne blanche (Ciconia ciconia L., 1758)
2.1.1. – Description de la cigogne blanche
2.1.1.1. Morphologie des adultes de la cigogne blanche
2.1.1.2. Morphologique des jeunes de la cigogne blanche
2.1.2. – Position systématique
2.1.3. – Les Habitats
2.1.4.- Situation des effectifs de la cigogne blanche
2.1.5.- Répartition géographique de l’espèce
2.1.6.- La Migration
2.1.6.1.- La migration post nuptiale
2.1.6.2.- La migration prénuptiale
2.1.6.3.- Les courants migratoires
2.1.6.3.1.- La voie orientale
2.1.6.3.2.- La voie occidentale
2.1.6.4. – Les zones d’hivernage
2.1.7. – Particularités de la reproduction de Ciconia ciconia
2.1.7.1. – Le nid, son edification et son entretien
2.1.7.1.1. – Caractéristiques du nid
2.1.7.1.2.- Restauration du nid
2.1.7.2. – Accouplements et parades
2.1.7.3. – Ponte et incubation
2.1.7.4. – Eclosion, développement des juvéniles et maturite sexuelle
2.1.7.5.- Le succès de reproduction de la cigogne blanche
2.1.7.5.1.- Influence de l’alimentation
2.1.7.5.2.- Influence des facteurs météorologiques
2.1.7.5.3. – Influence des dates de retour
2.1.7.5.4. – Influence de l’âge
2.1.7.5.5. – Influence de la fidélité au nid
2.1.7.5.6.- Influence de l’habitat
2.1.8. – Le régime alimentaire de la cigogne blanche
2.1.8.1.- Les aires de gagnage
2.1.8.2. – Mode de chasse
2.1.8.3.- L’analyse du contenu alimentaire
2.1.8.3.1.- L’observation directe des oiseaux au gagnage
2.1.8.3.2.- Le nourrissage des jeunes
2.1.8.3.3.- L’analyse des contenus stomacaux
2.1.8.3.4.- L’analyse des pelotes de régurgitation
2.1.8.4.-Variations saisonnières du régime alimentaire de cigogne blanche
2.1.9.- Préservation de la cigogne blanche
Chapitre III – Matériel et Méthodes
3.1. – Présentation des stations d’étude
3.1.1. – Présentation de la station d’El Merdja
3.1.2. – Présentation de la station Ain Zaroug
3.1.3. – Présentation de la station de Tébessa (zone industrielle)
3.2.- Disponibilités alimentaires et analyse du régime trophique de la cigogne blanche
3.2.1. – Disponibilités alimentaires
3.2.1.1. – Techniques utilisées pour l’étude des disponibilités alimentaires
3.2.1.1.1. – Méthode des pots Barber
3.2.1.1.2. – Méthode du filet à papillon
3.2.1.1.3. – Méthode de la chasse a vue
3.2.1.2. – Conservation des échantillons
3.2.1.3. – Détermination des invertébrés au laboratoire
3.2.2. – Régime trophique de la cigogne blanche
3.2.2.1. – Technique utilisée pour l’étude du régime trophique de la cigogne Blanche
3.2.2.1.1. – Technique d’analyse des pelotes de rejection
3.2.2.1.1.1. – Collecte des pelotes
3.2.2.1.1.2. – Séchage des pelotes
3.2.2.1.1.3. – Mensuration et pesée des pelotes
3.2.2.1.1.4. – Macération des pelotes
3.2.2.1.1.5. – Trituration et séparation des items
3.2.2.1.1.6.-Détermination et dénombrement des Proies consommées
3.3.- Méthodes employées pour l’exploitation des résultats du régime alimentaire de la cigogne blanche
3.3.1. – Indices écologiques de composition
3.3.1.1. – Abondances relatives (AR %) des proies ingérées par la cigogne Blanche
3.3.1.2. – Fréquence d’occurrence des proies ingurgitées par la cigogne blanche
3.3.2. – Méthodes statistiques
3.3.2.1. – Analyse factorielle des correspondances (AFC)
3.3.2.2. – Classification hiérarchique ascendante (CAH)
3.3.2.3.- Le coefficient de variation (Cv)
3.3.2.4.- Modèle linéaire généralisé (MLG= GLM)
3.3.2.5.- Le Test de Tukey
Chapitre IV – Résultats
Conclusion

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