Soutenance mémoire
Madagascar dispose d’une grande richesse en matière de diversité biologique. Cette diversité présente une importance capitale pour le bien être de la population, dans le domaine économique, socio-culturel, environnemental et scientifique. Quatre-vingt pourcent des faunes et quatre-vingt-dix pourcent des flores sont endémique de Madagascar selon l’UNEP dans le cinquième rapport national de la convention sur la diversité biologique de Madagascar en 2010 jusqu’en 2013. Madagascar est la plus haute priorité mondiale en matière de conservation des primates, avec sa très haute diversité et son endémisme sans égal (SCHWITZER et al., 2013). En effet la grande île se trouve en troisième position parmi les pays à forte diversité de primates par la présence des cinq familles, 15 genres, 105 espèces et sous-espèces (SCHWITZER et al., 2013) Propithecus verreauxi est une des lémuriens endémique de la région Sud de Madagascar. D’après MITTERMEIER en 2010, elle est classé parmi les epèces vulnérables. Deux années plus tard (2012), elle est figurée parmi les espèces en danger dans la liste rouge de l’UICN. La perte des habitats, les activités humaines, les changements climatiques sont les ultimes causes de la disparition des espèces. Face à ce problème des études ont été déjà faites sur les Sifakas par les scientifiques malgaches et étrangers dans la région Sud de Madagascar afin d’établir une stratégie de conservation et de contribuer à la valorisation de ce patrimoine naturel.
GENERALITES
Concepts étudiés
Accouplement
Les animaux déploient une multitude de comportements pour séduire un partenaire sexuel afin de se reproduire. Les danses nuptiales, les sons et les odeurs sexuelles sont les signaux très souvent utilisés. Chez Propithecus verreauxi les signaux se manifestent par les odeurs émis par les femelles alors que les mâles se mettent en compétition pour acquérir les femelles (RICHARD, 2007). Les femelles s’accouplent sélectivement avec un ou plusieurs mâles résident du groupe et des mâles errants pendant la période de reproduction. C’est la polyandrie (BROCKMAN et al., 1996).
La reproduction chez les Propithèques de Verreaux est hautement saisonnière. Elle débute du mois de janvier jusqu’au mois de mars et la période d’ovulation des femelles dure 0,5 à 96 heures (cela dépend des taux d’hormones de la femelle en question) durant lesquelles les mâles approchent les femelles en période d’ovulation d’où l’agressivité des femelle envers les mâles et les compétitions intermâles (BROCKMAN et al., 1996). Pendant l’accouplement proprement dit, un mâle monte sur le dos d’une femelle. L’acte sexuel dure au moins une dizaine de seconde à plus de dix minutes si aucun individu ne le perturbe et si la femelle accepte son partenaire.
Dominance des femelles sur les mâles
La dominance est une puissance absolue envers un individu subordonné. Un individu est donc dominant s’il occupe une position de dominance sociale. La dominance des femelles est définie par le pouvoir des femelles adultes d’évoquer des soumissions envers tous les adultes mâles (PEREIRA et al., 1990). Chez Propithecus verreauxi les femelles dominent les mâles, comme c’est le cas général pour les lémuriens (KAPPELER, 1993). Elles mènent le groupe et participent directement pendant les confrontations intergroupes pour défendre leur territoire. La dominance des femelles sur les mâles se manifeste sous différentes formes. La recherche de CHARRIER en 2010 indique que la consommation alimentaire des femelles est supérieure aux mâles d’où les femelles sont plus lourdes et plus grandes que les mâles.
Site d’étude
Les études sur le mode d’accouplement de Propithecus verrreauxi se sont déroulées dans la réserve privée de Berenty, dans la partie Sud de Madagascar.
Situation géographique, statut et caractéristiques de la réserve
La réserve privée de Berenty se situe dans la partie Sud de Madagascar au niveau de 46°18’5’’de latitude Sud et de 25°05’ de longitude Est (ANDRIANOME, 2004), à 95Km à l’Ouest de Fort dauphin et à 11Km au Nord du district d’Amboasary Sud dans la région Androy (GARBUTT et al., 2001 ; FELANTSOA, 2002 ; RASAMIMANANA, 2004), commune rural de Behara. Au nord, elle est limitée par la rivière Mandrare et au Sud par des plantations de sisal (RANDRIAMBOAVONJY, 2003). Elle a une superficie de 250 ha et appartient à la famille DE HEAULME depuis 1936. Cette famille d’origine française assure sa conservation et son aménagement jusqu’à aujourd’hui. (JOLLY et al., 2006).
Climat
Le climat de Berenty est de type semi-aride avec un hiver frais ou tempéré et une faible pluviosité (FELANTSOA, 2002). La pluviométrie varie du simple au triple ou au tiers d’une année à une autre. La moyenne de ces dix dernières années est de 519mm avec un minimum de 282mm en 2006 et un maximum de 863mm en 2007(communication personnelle de Heaulme). Habituellement, El Niño apporte la sècheresse, comme en 1991-92, mais peut aussi causer des inondations comme en 1995 et 1999. A partir de cette dernière année et jusqu’en 2015, les précipitations sont descendues au-dessous de la tendance moyenne générale annuelle qui est autour de 540mm de pluie. La température moyenne mensuelle varie autour de 22,5°C avec un minimum de 18°C au mois de Juillet et un maximum de 41°C au mois de Février (communication personnelle de Heaulme).
Sol
Le sol de Berenty est formé par l’ancien lit de la rivière Mandrare, suite à l’évolution du méandre de celle-ci (NAKAMICHI et KOYAMA, 1997). Il est ainsi essentiellement argileux et sableux.
Végétation
Si le climat influe dans une certaine mesure sur la formation végétale typique de la région, la rivière Mandrare adoucit ce facteur climatologique et permet la subsistance d’une forêt galerie, qui autre fois longeait la rivière sous forme de bande continue (JOLLY et al., 2006) La Réserve privée de Berenty est le vestige de cette forêt galerie. En s’éloignant de la rivière, on assiste à une dégradation progressive de la stratification en allant de la forêt galerie à canopée fermée, en passant par la forêt de transition à canopée ouverte et se terminant par le fourré épineux (JOLLY et al., 2006) Ces trois principaux types de végétations se répartissent différemment dans deux grandes sections de la réserve qui sont appelées respectivement du Nord au Sud, la forêt d’ANKOBA et la forêt de MALAZA. Cette dernière a une surface d’environ 200ha et est divisée en 4 zones, selon leur type de végétation: Au Nord la Forêt galerie s’étend le long de la rivière Mandrare. Elle est dominée par les grands arbres de tamariniers (Tamarindus indicus).La canopée est fermée et la végétation est stratifiée :
❖ La strate supérieure est formée par des arbres supérieurs à 12m de haut et est composée essentiellement de Tamarindus indicus, Celtis philippensis, Celtis bifida, Acacia rovumae, Quisivianthe papinae, Crataeva excelsa.
❖ La strate intermédiaire dont les arbres ont une hauteur de 5m à 12m, est composée par Rinorea greveana, Enterospermum pruinosum.
❖ La strate inférieure avec des arbustes de 1 à 5m de haut couvert de lianes : Secamone discolor, Byttneria sp.,Azima tetracantha, Cordia caffra.
❖ Le sous-bois a des plantes inférieures à 1m de haut et est formé essentiellement par Croton sp. Et la plupart des plantes du sous-bois appartiennent aux familles d’Acanthaceae et de Commelinaceae (FELANTSOA, 2002).
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Table des matières
INTRODUCTION
I- GENERALITES
I-1- Concepts étudiés
I-1-1 Accouplement
I-1-2 Dominance des femelles sur les mâles
I-2- Site d’étude
I-2-1 Situation géographique, statut et caractéristiques de la réserve
I-2-2- Climat
I-2-3- Sol
I-2-4- Végétation
I-2-5- Faune
I-3- Espèce étudiée
I-3-1Taxonomie Propithecus verreauxi
I-3-2 Description
I-3-3 Statut de conservation
I-3-4 Répartition géographique
II- MATERIELS ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
II-1- Période d’étude
II-2- Critères de choix des groupes étudiés
II- 3- Matériels de terrain
II – 4- Méthodologie d’identification et de différenciation des individus composant le groupe
II-5- Méthodes de collecte de données sur terrain
II-5-1- « Instantaneous Scan – animal sampling »
II-5-2 « Ad-libitum »
II-5-3 Les variables collectées
II-6-Analyse des données
II-6-1- Calculs effectués
II-6-2 Test statistique utilisé
III- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1 Caractéristiques de chaque groupe respectif
III-1-1- Composition des groupes étudiés pendant l’observation sur terrain
III-1-2-Domaine vital des trois groupes (Borgne, Chenille et Touareg)
III.2. Le budget d’activités général des trois groupes
III-3- Le budget d’activités de chaque groupe
III-4- Le régime alimentaire des Sifakas pendant la saison de reproduction en 2015 (Annexe I)
III-5 – Etudes des interactions sociales des Sifakas pendant la saison de reproduction
III-5-1- Les interactions agonistiques entre les individus dans les groupes étudiés
III-5-2 Les interactions affiliatives entre les individus dans chaque groupe étudié
III-5 Fréquence de marquages de Propithecus verreauxi pendant la période d’accouplement
III-6 Les accouplements observés pendant les périodes de suivi
IV- DISCUSSIONS
IV-1- Budget d’activité et comportement alimentaire de Propithecus verreauxi
IV-2 Interactions agonistiques
IV-3 Interactions affiliatives
IV-4 Polyandrie de Propithecus verreauxi
V- INTERETS PEDAGOGIQUES
V-1 Finalités de l’éducation afin d’atteindre les sept piliers de la connaissance et de la compétence
V-1-1 Développement du domaine cognitif : « SAVOIR »
V-1-2 Développement du domaine socio-affectif : « SAVOIR-ETRE »
V-1-3 Développement du domaine psychomoteur : « SAVOIR-FAIRE »
V-3 Avantages et inconvénients de l’utilisation de la nouvelle technologie
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
ANNEXE
