L’eau est un élément vital et un bien précieux pour l’homme. Elle est une denrée rare, plus particulièrement, dans les zones semi-aride et aride. Elle provoque des inondations quand elle est en excès et engendre de la famine quand elle est insuffisante. Son insuffisance dans les ménages est le problème le plus fréquent qui se pose dans les zones à climat semi-aride. Il ne s’agit pas seulement de la quantité d’eau disponible, mais aussi de la vulnérabilité de la qualité. Ainsi dans ces zones le recours en eaux souterraines est la solution la plus envisageable.
D’autre part la répartition des réserves en eau n’est pas toujours équitable dans une région donnée. Ainsi des études préalables sont nécessaires en vue d’évaluer et déterminer les zones à haute potentialité. Cela permet de faire des estimations des ressources renouvelables à l’implantation future de forages d’exploitation d’eaux souterraines. Il convient par la suite de s’interroger sur la disponibilité et sur les limites de développement de l’exploitation afin d’éviter une surexploitation pouvant entraîner une épuisement des réservoirs d’eaux.
Présentation de la zone d’étude
Situation géographique
Située dans la région Sud-Ouest de Madagascar, la région de Menabe se trouve dans une partie de la zone dite : « Bassin sédimentaire de Morondava ». La zone d’étude est délimitée à l’Est par la zone de contact socle-sédimentaire et à l’Ouest par le Canal de Mozambique, au Nord par le fleuve Tsiribihina et au Sud par le fleuve Mangoky. Elle fait partie de la province administrative de Toliara et couvre une superficie totale de 43.592 km².
Climat
a) Vents
La zone d’étude est balayée par des vents du sud-ouest et ouest durant l’hiver austral tandis qu’en été austral les plus dominants sont ceux du Nord-ouest appelées « Mousson de Mozambique ». Les vents de septembre et octobre sont des vents desséchants qui influence beaucoup le tarissement de tous les fleuves et rivières, réduisant ainsi le niveau des nappes phréatiques. Mais les nappes souterraines ont l’occasion de se recharger pendant la saison des pluies, en plus une bonne partie de l’eau de pluies pourrait être rassemblée et stockée dans les mares et lacs formant ainsi une réserve d’eau assez important.
b) Pluviométrie
Le Sud-Ouest de Madagascar a un climat tropical subaride, avec une saison des pluies allant de novembre à mars et saison sèche d’avril à octobre (Razafindrakoto B. 2004). Dans la région littorale les précipitations mensuelles moyennes sont inférieures à 200mm, alors que dans les régions Est et Nord, les pluies sont plus abondantes, dépassant les 300mm par mois.
Les données des précipitations sont enregistrées par les stations météorologiques de Morondava, Manja et de Belo-sur-Tsiribihina.
Il y a une ressemblance des courbes des variations mensuelles de la précipitation sur les trois stations . L’allure des courbes de la précipitation est la même dans tous les stations. Cela s’explique par l’homogénéité des hauteurs mensuelles des pluies à l’intérieur du bassin étudié. Ainsi l’alimentation de la nappe par infiltration directe des eaux de pluie est la même dans la zone d’étude. En effet la période où les pluies alimentent directement les aquifères sont les mêmes dans toutes la région.
Relief
La zone est de la région d’étude est caractérisée d’une chaîne des montagnes de plus de 1000 mètres d’altitude. Ces montagnes forment la crête de partage des eaux, les fleuves se divisant à partir de là en direction de l’Est ou de l’Ouest. La partie Ouest de cette chaîne de montagnes est constituée de collines formées de couches allant de l’ère Mésozoïque à l’ère tertiaire avec, à l’ouest de ces collines, un plateau à faible inclinaison en direction ouest, formé à l’ère Pléistocène et se divisant en bandes le long de la côte pour devenir progressivement les basses terres littorales. La zone de collines a un relief assez particulier, l’angle de la ligne de crête des collines étant généralement faible. A l’intérieur, s’élèvent de petites montagnes de grès siliceux ou de conglomérats, alors que comme dans le cas d’Ankilizato, certains emplacements présentent un sommet aplati en forme de plateau.
Dans les terres littorales apparaissent plusieurs rangées de dunes séparées possédant chacune une zone marécageuse à l’arrière et dans une baie naissant à partir de leur point de séparation. La limite entre les basses terres littorales et le plateau n’est pas évidente. Des cours d’eau circulant à travers de nombreuses gorges et prenant leur source dans la zone montagneuse s’écoulent en direction de l’Ouest. Les plus grands fleuves sont Tsiribihina, Morondava, Maharivo et Mangoky qui forment de grands deltas à leur embouchure.
Contexte hydrologique
La région de Menabe dispose d’une potentialité hydraulique énorme en eau de surface et de profondeur. D’importants et nombreux plans d’eaux sont localisés dans la partie Nord et Est de la région (lacs, étangs, mares); aussi des fleuves et rivières traversent les diverses plaines en méandre pour déposer les riches alluvions aux bénéfices des cultures vivrières de la région. Le réseau hydrographique de cette immense plaine est déjà sous la dépendance d’un climat à longue saison sèche, aussi sa précarité (instabilité) est- elle encore aggravée par la perméabilité des terrains sur lesquels les rivières ont étalé des lits sableux démesurément larges. L’infiltration dans les sables et l’évaporation amenuisent considérablement les débits en amont et les annulent dans les cours inférieurs.
La végétation
La végétation de la région est formée essentiellement, du littoral vers l’intérieur par:
-une forte de palétuviers et/ou de plantes épineuses mélangées avec la savane
-une forêt dense et sèche caducifoliée ou tropophile de l’ouest de Madagascar.
Cette forêt est garnie de bois précieux (bois ébène) et des plantes médicinales
-une forêt de baobab, ces arbres sont capables de stoker de l’eau d’où le nom « d’arbre bouteille ». D’autre part sur les plateaux de Bemaraha et de Besabora poussent le long du vallon, des satrana et de makoty.
Les lacs de la région sont bordés de roseaux, mais les massifs sont quasi dénudés, résultat des feux sauvages incessants tous les ans. Ce manque de couverture végétale diminue la capacité des rétentions des eaux et provoque des inondations en aval à cause de l’importance du ruissellement direct des eaux des pluies, d’où un affaiblissement de recharge des nappes souterraines.
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Table des matières
Introduction
PARTIE I : ASPECTS GENERAUX DE L’ETUDE
I-1 Présentation de la zone d’étude
I-1-1 Situation géographique
I-1-2 Climat
a) Vents
b) Pluviométrie
c) Température
d) Evapotranspiration
I-1-3 Relief
I-1-4 Contexte hydrologique
I-1-5 Végétation
I-1-6 Contexte géologique
a) Géologie du bassin de Menabe
b) Cadre Tectonique et structurale
I-2 Méthodes d’investigation des eaux souterraines
I-2-1 L’hydrochimie
I-2-2 Géophysique
I-2-2-1 Méthode de prospection électrique
a) Prospection électrique
b) Sondage électrique
b-1) Dispositif
b-2) Interprétation
PARTIE II : LES NAPPES SOUTERRAINES DE LA REGION DE MENABE
II-1 L’hydrogéologie du bassin sédimentaire de Menabe
II-2 Présentation des nappes aquifères de la zone étudiée
II-3 Table tributaire
PARTIE III : INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
III-1 Hydrochimie
III-1-1 Caractéristiques physico-chimiques des eaux
III-1-2 La Chimie des eaux
a) Diagramme de Piper
b) Diagramme de Schoeller
III-2 Géophysique
III-2-1 Les coupes géoélectriques obtenues par sondages électriques
a) La coupe du profil Nord-Sud
b) La coupe du profil Est-ouest
c) La coupe du profil sur le littoral
Conclusion
Bibliographie
ANNEXES