Soutenance mémoire
L’Extrême Sud de Madagascar est exceptionnelle pour ses grandes potentialités en ressources naturelles et pour sa haute valeur de biodiversité typique. En effet, la plaine côtière, suivant l’axe littoral Sud Ouest, comprend des milieux diversifiés naturels riches : récifs coralliens, mangroves, marais littoraux et les forêts littorales présentent un intérêt écologique et économique majeur pour la vie des populations côtières. Ainsi, il mérite d’être mieux géré, protégé ou conservé. Certes, à part le feuilleton du problème d’alimentation en eau des hommes et des troupeaux, la prolifération du « raketa mena », contemporaine à l’hypersédimentation (marine et continentale), la formation des dunes par l’érosion éolienne amplifie les problèmes majeurs rencontrés sur le tracé littoral de toute la région. En fait, notre zone d’étude s’est basée dans la commune rurale d’Androka , située sur la plaine littorale du Plateau Mahafaly où le phénomène de « dunification » devient un fléau pour le système de production des communautés. Dans ces conditions, une bonne gestion de l’espace et une exploitation durable des ressources s’avèrent indispensables.
PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS
Problématique
Quand on parle de l’Extrême Sud de Madagascar, la première pensée s’oriente directement vers le problème de l’alimentation en eau des hommes et des troupeaux où on ne peut compter que sur l’eau de nappe souterraine parfois très loin des villages mais aussi, sur l’aridité de la zone car c’est la région la moins arrosée de l’Ile. Par ailleurs, la prolifération du « raketa mena » devient un fléau contemporain de la société avec le phénomène de la « dunification ». En effet, la sédimentation qui forme des dunes de sable est l’un des problèmes majeurs rencontrés dans la zone. De plus, la déforestation dans tous ces états issue de diverses occupations humaines entraine et accélère l’érosion et l’ensablement de l’axe littoral. Enfin, l’effet du vent dominant de secteur Sud parfois très violent y souffle toute l’année et déclenche l’érosion éolienne. Pour l’étroite frange littorale mahafaly, tous ces problèmes sont présents. Bref, l’avancée de dunes a des conséquences très importantes dans le système de production des communautés. C’est donc pour ces raisons que le sujet de notre mémoire s’oriente vers la quête de solutions cherchant à contribuer à une bonne gestion de l’espace et une exploitation durable des ressources. Dans cette optique, il a été décidé de conduire cette étude pour aboutir à une révision de la situation antérieure et, donc de trouver de l’alternative pour freiner ou stopper la progression du mouvement des sables afin de préserver les ressources naturelles existantes et à la fois d’améliorer la vie socio-économique de la population locale.
DEMARCHES METHODOLOGIQUES
Travail bibliographique
Ce travail est basé principalement sur l’étude bibliographique se déroulant auprès de divers centres de documentations et d’informations comme celle de l’ESSA, IRD, FOFIFA, CIDST, DGEEF, MINAGRI,ONE, etc…. Cette étude correspondait à des travaux de documentations consistant à consulter les écrits et les travaux qui ont été déjà faits et publiés autour du sujet, notamment l’agronomie des zones arides, l’érosion éolienne, le système de production, la fixation de dunes proprement dite. Les recherches sur internet et les entretiens avec des personnes ressources allaient étoffer la collecte des informations nécessaires. D’une manière générale, l’étude bibliographique se focalise sur les points suivants :
❖ Une recherche plus approfondie sur l’érosion éolienne, évidemment sur la désertification.
❖ Le programme gestion de la biodiversité au niveau communautaire afin de bien comprendre le contexte de l’étude.
❖ La situation ancienne et actuelle sur les déplacements des dunes pour une synthèse de connaissances et analyses dont les effets et surtout les moyens locaux de lutte.
❖ Le dégagement de nouvelles recommandations pour une contribution à l’étude de fixation des dunes en vue de protéger les ressources naturelles existantes d’une part et d’améliorer les modes de vie des populations riveraines d’autre part.
Etude cartographique
L’étude cartographique en premier lieu permettait de délimiter la zone d’étude où l’on avait effectué les travaux de terrain. Nous avons travaillé sur les bases de données existantes, notamment celles issues de la Fondation Tany Meva, ainsi que celles des projets qui existaient auparavant tels que les cartes de l’ONE, du PRD de la région Atsimo Andrefana, et évidement les bases de données venant de la FTM.
Aperçu sur l’état des connaissances de la séquence dunaire
Le phénomène de dunification n’est pas du tout nouveau à Madagascar, mais la connaissance de son évolution ou de son ampleur durant les quelques décennies devient de plus en plus importante. De ce fait, le dépôt dunaire est synchrone à la transgression marine, puisque la dune en question fossilise le rivage correspondant. Il relève du retrait de la mer ou émersion de la plate forme continentale. Les dunes ont également une signification climatique. C’est ainsi qu’on les rencontre plus précisément sous l’influence d’un seul et même climat (semi-aride ou aride). Dans le Sud, postérieurement aux épandages pliocènes (carapace sableuse à sables roux), la mer a subi des phases de transgression et de régression avec d’une part, dépôt de plage à grès calcaires coquilliers en phase d’avancée, et d’autre part, reprise éolienne avec formation de dunes au dessus des grès précédents en phase de retrait par déflation de la plateforme émergée. René BATTISTINI (1964) reconnait ainsi trois grands systèmes dunaires pendant le quaternaire qu’il appelle « aépyornien » dans le Sud car il contient des débris d’œufs d’Aepyornis, ratite fossile :
– la grande dune « Tatsimienne » (Aepyornien inférieur) ou « grande dune rouge »grésifiée reposant souvent sur un grès coquillier marin (tatsimien transgressif) ou directement sur la surface continentale pliocène à sables roux. Ce complexe dunaire est représenté essentiellement au Sud où il atteint 380 mètres d’altitude. Dans le Sud-Ouest, grande dune rouge et « sables roux » sont souvent confondus, la première pouvant en partie dérivée des seconds.
– la petite dune « Karimbolienne » (Aepyornien moyen) ou « petite dune jaune » grésifiée. On la trouve au Sud, mais aussi en extension beaucoup moindre, dans l’Ouest, jusqu’au Cap SaintAndré. Certains auteurs (SOURDAT, 1977) la décomposent en 2 ensembles.
– la dune récente « flandrienne » (Aepyornien supérieur ou holocène, et subactuel), de couleur beige à blanche. Elle forme des cordons parallèles au rivage, sur toute la périphérie de Madagascar. Dans l’Est les dunes flandriennes sont ultra-lavées et podzolisées en « sables blancs », par les nappes phréatiques, alors que dans l’Ouest et le Sud elles ont une couleur crème et sont souvent calcaires.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I. PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE
1.1. PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS
1.1.1. Problématique
1.1.2. Objectifs
1.1.3. Hypothèses de l’étude
1.1.4. Résultats attendus
1.2. DEMARCHES METHODOLOGIQUES
1.2.1. Travail bibliographique
1.2.2. Etude cartographique
1.2.3. Entretiens d’exploration
1.2.4. Travaux sur terrain
1.2.5. Phase de la rédaction
1.3. CADRE DE L’ETUDE
1.3.1. Aperçu sur l’état des connaissances de la séquence dunaire
1.3.2. Origines et facteurs
1.3.3. Actions de fixation des dunes à Madagascar et situations anciennes de déplacements
1.3.4. La zone d’étude
1.3.4.1.Milieu physique
1.3.4.2.Milieu biotique
1.3.4.3.Milieu humain
II. RESULTATS
PARTIE I : LA SITUATION ACTUELLE ET LES AMENAGEMENTS ANTIEROSIFS
2.1. Etat de lieu sur l’érosion éolienne
2.2. Processus de la sédimentation dans la zone
2.3. Effets et importance de l’érosion éolienne
2.3.1. La formation dunaire
2.3.2. Ensablement des sites
2.3.3. Les conséquences néfastes de l’érosion éolienne
2.3.3.1. Sur le plan agronomique
2.3.3.2. Sur le plan socio-économique
2.4. Les aspects techniques locaux en matière de conservation des sols
2.4.1. La lutte contre l’érosion éolienne dans les terrains de culture
2.4.1.1. Les méthodes biomécaniques
2.4.1.2. Les méthodes agronomiques
2.4.2. La lutte contre les mouvements des dunes
PARTIE II : PROPOSITION D’UN SCHEMA D’AMENAGEMENT DES TERROIRS VILLAGEOIS: Antsakoa-Belambo-Lanirano, de la C.R. d’Androka
2.5. Introduction
2.5.1. Potentialités et contraintes du site concerné
2.5.1.1. Potentialités
2.5.1.2. Contraintes
2.6. L’aménagement et la gestion simplifiée de l’espace villageois
2.6.1. Objectifs
2.6.2. Occupations des sols et vocations Agricoles des terroirs
2.7. Schéma d’aménagement
2.7.1. Lignes d’actions du schéma d’aménagement du terroir
2.7.2. Schéma d’aménagement du terroir
3.7.3. Bilan estimatif des coûts pour les activités concertés
2.7.3. Cadre logique d’aménagement
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. DISCUSSIONS
3.1.1. Analyse de faisabilité du projet de fixation des dunes
3.1.1.1. Faisabilité socio-économique
3.1.1.2. Faisabilité technique
3.1.1.3. Faisabilité environnementale
3.1.2. Discussions sur la méthodologie
3.1.3. Vérifications des hypothèses
3.1.3.1. Confirmation de l’hypothèse 1
3.1.3.2. Confirmation de l’hypothèse 2
3.1.3.3. Confirmation de l’hypothèse 3
3.2. RECOMMANDATIONS
3.2.1. Défenses et restaurations des sols vis avis de l’érosion éolienne
3.2.1.1. Protection des terres
3.2.1.2. Amélioration de l’expérience en matière de fixation de dunes
3.2.2. Valorisation de l’Opuntia stricta ou le cactus rouge : (raketa mena)
3.2.3. Protection des bassins versants
3.2.4. Mesures d’accompagnement
3.2.5. Intervention de l’Etat
3.2.5.1.Meilleure exploitation des ressources en eau
3.2.5.2.Amélioration du système agriculture-élevage et pêche
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
