CONTRIBUTION A L’ETUDE DES DECHARGES SAUVAGES

Les déchets non dangereux

             D’une manière générale, les déchets non dangereux sont ceux qui ne présentent aucune des caractéristiques relatives à la dangerosité (toxique, explosif, corrosif…). Ce sont :
• les déchets des ménages.
• les déchets issus des activités économiques assimilables aux déchets ménagers : ce sont les déchets issus de l’artisanat, des commerces, des bureaux et petites industries ou d’établissements collectifs (éducatifs, socioculturels, militaires, pénitentiaires, hospitaliers…) et utilisant les mêmes circuits d’élimination que les déchets des ménages. Il s’agit également de l’ensemble des déchets produits par les entreprises industrielles, commerciales et artisanales, qui peuvent être de nature très diverses, ce sont :
-les déchets inertes : ils ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique importante en cas de stockage. Ils sont constitués, pour la presque totalité, par des déblais et gravats de démolition ainsi que par des résidus minéraux provenant des industries d’extraction et des industries de fabrication de matériaux de construction,
-les déchets industriels banals (DC) constitués de papiers, cartons, plastiques, bois, métaux, verres, matières organiques, végétales ou animales. Ils résultent, soit de l’utilisation d’emballages, soit de rebuts ou de chutes de fabrication.
• les déchets du nettoiement : ils résultent de l’entretien du domaine public.
• les déchets des espaces verts publics : ce sont les déchets végétaux liés à l’entretien des espaces verts.
• les déchets de l’assainissement public : ils proviennent du curage des réseaux d’assainissement ou du traitement des eaux usées collectées.
• les déchets d’activités de soins assimilables aux ordures ménagères (venant des hôpitaux, cliniques, dispensaires…) : ce sont les déchets de restauration, d’entretien des espaces verts, des services administratifs.
• les déchets provenant de l’agriculture, de la sylviculture et de l’élevage : beaucoup de ces déchets sont liquides et à ce titre, peuvent être généralement considérés comme des effluents. Certains d’entre eux sont utilisés sur place en raison de leur richesse en matières organiques. Dans cette catégorie, nous pouvons citer les déjections d’élevage, les déchets des cultures et de la forêt (Saint-Ouen et al, 2007).

Le traitement des déchets

        Le traitement est l’ensemble des processus physiques, chimiques, thermiques ou biologiques y compris le tri, qui modifient les caractéristiques des déchets de manière à réduire le volume ou le caractère dangereux, à en faciliter la manipulation ou à favoriser la valorisation (Saint-Ouen et al, 2007).
• Le tri : Le tri a pour fonction principale, de transformer un flux de déchets mélangés et non valorisables en plusieurs fractions de déchets enrichies dont au moins une est valorisable. Ii peut être manuel ou automatique (Saint-Ouen et al, 2007).
• La valorisation matière : Cette valorisation communément appelée recyclage, consiste à réintroduire de façon directe un déchet dans un cycle de production dont il est issu en remplacement total ou partiel d’une matière première vierge. En d’autres termes, le déchet est utilisé pour la fabrication de nouveaux produits (Syctom-paris).
• La valorisation énergétique : Si certains déchets sont recyclables, d’autres ne le sont pas. L’une des solutions pour ces derniers, est leur valorisation énergétique par incinération. Ce traitement thermique permet de brûler les déchets ménagers dans des fours aménagés à cet effet. L’énergie dégagée est ensuite récupérée pour alimenter les systèmes de chauffage et d’électricité (Syctom-paris).
• La valorisation organique : Ce procédé utilise le principe de la décomposition de la matière organique comme les déchets verts, les déchets alimentaires. Cette valorisation peut prendre deux formes : le compostage ou la méthanisation.
– Le compostage est un procédé biologique contrôlé, de conversion et de valorisation des substrats organiques (sous produits de la biomasse, déchets organiques d’origine biologique …) en un produit stabilisé, hygiénique, semblable à un terreau, riche en composés humiques : le compost (Mustin, 1987). Il consiste en une fermentation aérée, contrôlée, qui aboutit à la production de gaz carbonique, de chaleur et d’un résidu organique stabilisé. Ce dernier peut ensuite être valorisé dans l’agriculture, notamment pour régénérer les sols et réduire ainsi le recours aux engrais minéraux.
– La méthanisation est par contre un procédé de fermentation sans insufflation d’air (condition d’anaérobie), qui aboutit à un dégagement de biogaz composé majoritairement de méthane (60 à 65%), de dioxyde de carbone (35 à 40%), et d’un résidu : le digestat. Le méthane peut être utilisé pour produire de l’électricité, pour le chauffage urbain ou même comme carburant. Le digestat, après maturation par compostage, constitue un amendement organique dont les caractéristiques sont voisines de celles du compost (Préfecture de Gers, 2003).

Le système préconisé pour la collecte et le traitement des déchets

           Le Sénégal avait un des systèmes organisationnels de gestion des déchets, le plus élaboré résultant de la longue série de pratiques et d’expériences plus ou moins réussies. La gestion des déchets des communes relevait des pouvoirs locaux, c’est-àdire des mairies (code de l’hygiène, chap.3, art.16). C’est dans ce cadre, dans les années 1990, que les communes de la région de Dakar ont réalisé la fusion de leurs services d’environnement aboutissant à la création de la Communauté Urbaine de Dakar (C.U.D.). La C.U.D., dans le but de rendre la gestion de l’environnement performante, a dû procéder à une décentralisation donc à la délégation de responsabilités. Ce système de privatisation sans monopole mettait ainsi en relation contractuelle différents organes à savoir :
• La Communauté urbaine de Dakar
• l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public (A.G.E.T.I.P.),
• le Consortium Sénégalo-Canadien (C.S.C.) chargé de la maîtrise d’oeuvre
• les sociétés privées,
• la Coordination des Associations et Mouvements des jeunes (C.A.M.), et
• les Groupes d’Intérêts Economiques (G.I.E.) des quartiers chargés du balayage, de la précollecte, de la collecte et de la sensibilisation de la population des zones non structurées en établissant des contrats de sous-traitance avec elle.
Ce système permettait une couverture territoriale de plus de 90% avec une collecte domiciliaire associée à la précollecte dans les quartiers d’accès difficile. Grâce à cette nouvelle organisation, la quantité des déchets collectés et acheminés à la décharge de « Mbeubeuss » était passée timidement de 830 à 880 tonnes par jour entre 1997 et 1998 (Kapepula-ka-mbayu et al, 1999). La seule contrainte restait l’incertitude des contributions étatique et communale à l’équilibre financier dudit système. Cette contrainte sera à la base des récentes réformes institutionnelles et organisationnelles intervenues dans la filière avec la création à Dakar de l’APRODAK (Agence Autonome et opérationnelle pour la gestion des déchets de Dakar) en 2001, placée sous la tutelle de l’Etat ; la CUD ayant été dissoute officiellement en 2000 (Doucouré, 2002).

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Table des matières

Introduction
Ière Partie : Caractérisation et gestion des déchets 
I. Définitions
II. Classifications
II.1. Typologie des déchets selon leur origine
II.1.1. Les déchets non dangereux
11.1.2. Les déchets dangereux
11.2. Typologie des déchets selon leur nature
III. Gestion des déchets 
III.1. La collecte des déchets
111.2. Le traitement des déchets
111.3. Le stockage des déchets
111.4. Le contexte particulier du Sénégal
111.4.1. La situation générale
111.4.2. Système préconisé pour la collecte et le traitement des déchets
111.4.3. Le cadre institutionnel de la gestion des déchets : institutions impliquées ou concernées
111.4.4. Le fonctionnement du système
111.4.5. Le cadre juridique de la gestion des déchets
111.4.6. Le cas de Mbeubeuss
IIème Partie : Effets sanitaires et environnementaux des décharges sauvages 
I. Les différents composés présents au niveau des décharges 
II. La toxicité des différents agents présents au niveau des décharges 
11.1. Les agents biologiques
11.2. Les métaux lourds
11.2.1. Origines des métaux lourds
11.2.2. Risques environnementaux et sanitaires
11.3. Les gaz de décharges
11.3.1. Origine et composition
11.3.2. Risques environnementaux et sanitaires
11.4. Les composés organochlorés
11.4.1. Les dioxines et les furannes
11.4.2. Les Polychlorobiphényles (PCB)
11.5. Les lixiviats
11.5.1. Origine et composition
11.5.2. Risques environnementaux et sanitaires
III. Etudes sanitaires menées autour des sites de traitement 
IV. La surveillance toxicologique de l’exposition aux polluants des décharges 
IV.1. La surveillance de l’environnement
IV.2. La surveillance biologique
IV.2.1. Biomarqueurs d’expositions
1V.2.2, Biomarqueurs d’effets
IIIème Partie : Recommandations pour une meilleurta gestion des déchets 
I. Les difficultés liées à la gestion des déchets 
I.1. Le cas des pays en voie de développement
1.2. Les contraintes et les insuffisances de la gestion des déchets au Sénégal
II. Les recommandations 
11.1. La bonne gouvernance
11.2. La participation du secteur privé à la gestion des déchets
11.3. L’application de la loi et harmonisation des institutions
11.4. Les technologies abordables et durables
11.5. Les pratiques de recyclage et options
11.6. Les mesures de santé, de sécurité et de prévention
III. Les décharges règlementaires 
Conclusion
Bibliographie

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