CONTRIBUTION A L’ETUDE DES COMMUNAUTES DE CHAMAELEONIDAE

INTRODUCTION

   Madagascar est la quatrième grande île de la planète par ses 587 000 Km2 de superficie. On estime que le processus des plaques tectoniques a isolé l’île d’autres masses terrestres depuis plus de 160 millions d’années (CEPF, 2000). Au fil du temps, la Grande île est devenue un refuge exceptionnel pour les descendants d’espèces maintenant disparues des continents africain et asiatique avec lesquels elle était reliée à certaines périodes de son histoire géologique. Elle est caractérisée par la grande diversité de sa topographie, de ses paysages et de son climat (Paulian, 1981). Cette isolation a favorisé une différenciation remarquable de ses espèces végétales et animales dans des habitats naturels très diversifiés, n’existant nulle part ailleurs dans le monde (Mittermeier et al., 1999). Certains sont considérés comme  » faisant partie des grandes priorités mondiales en matière de conservation de la Biodiversité et de préservation de l’environnement  » (Green & Sussman, 1990). Les populations isolées dans un endroit ont tendance à se différencier de celles des autres régions (Jenkins, 1990). La radiation adaptative observée chez le genre Mantella est l’exemple typique de cette évolution (Glaw & Vences, 2000). L’herpétofaune en particulier, est extraordinairement riche, avec approximativement 205 espèces d’amphibiens et 358 de Reptiles (Vences, 2004) ; nombre qui augmente dû aux travaux récents et des études continues. La plupart des problèmes confrontés à la conservation de la biodiversité est due à la destruction continue des habitats naturels (Green & Sussman, 1990). La chasse et les prélèvements à des fins diverses dans le milieu naturel commencent à causer la raréfaction de certaines espèces : commercialisation et exportation de caméléons (Brady & Griffiths, 1999), de lézards et de tortues; utilisation en maroquinerie de la peau de crocodiles et de serpents ; utilisation des écailles de tortues dans l’artisanat ; utilisation de l’huile de crocodile par la médecine traditionnelle. Beaucoup d’espèces vulnérables à la fragmentation de l’habitat et à la destruction de l’écosystème sont succeptibles d’être anéanties (Mittermeier et al., 2004), parmi lesquelles figurent les amphibiens et les espèces vulnérables de caméléons. Ils sont en effet plus sensibles à la destruction de leur habitat naturel. Il ne reste que 35 000 Km2 (30%) de la couverture forestière originelle del’Ecorégion de l’Est (CEPF, 2000); les fragments les plus importants se trouvent au nord-est et au sud-est. L’écorégion de l’Est est caractérisée par une forêt ombrophile de basse altitude qui va du niveau de la mer jusqu’à 2000 m. Humbert (1927) qualifie les formations au-dessous de 800 m d’altitude de forêts denses ombrophiles (à Myristicaceae et Anthostema) constituées par une strate continue. Il identifie celles entre 800 et 1800 m à des forêts denses ombrophiles (à Tambourissa et Weinmannia) moins haute que la précédente avec un sous-bois plus dense. Le Réseau National des Aires Protégés de Madagascar comprend 46 zones protégées classées en trois catégories : 15 parcs nationaux, 8 reserves naturelles intégrales et 23 réserves spéciales. Ces Aires Protégées couvrent environ 17 187 Km2 , soit 3% du pays (CEPF, 2000). Beaucoup d’organismes qui oeuvrent dans la conservation environnementale, gouvernementale et non gouvernementale ont actuellement pris en considération l’importance de certaines zones et régions de Madagascar en terme de préservation et la conservation de l’environnement. Des zones prioritaires pour la conservation et ayant des potentiels économiques ont été identifiées dans la péninsule de Masoala en 1993. Cette région est caractérisée parmi les centres locaux d’endémisme de l’écorégion de l’Est. Elle est parmi les plus importantes du point de vue de la préservation de la diversité menacée de lémuriens (CEPF, 2000), et peut être la plus riche de Madagascar en terme de diversité spécifique.

Caractères généraux

   Les caméléons sont des Reptiles, à corps allongé, compressé latéralement, muni de quatre membres zygodactyles (orteil groupé oposément à l´autre) parfaitement adaptés à la vie arboricole, d’une queue et d’une langue rétractile. Les mâles se distinguent par la paire d’hémipenis se trouvant bombée à la base de la queue. Chaque doigt se termine par une griffe. La disposition des 5 doigts en deux groupes forme une véritable pince. Grâce à cette adaptation, la plupart des caméléons sont arboricoles. Par rapport à d’autres Reptiles, les deux paupières sont bien développées, sous lesquelles les yeux globuleux peuvent bouger indépendamment. L’organe auditif, comme chez tous les Sauriens, leur permet de recueillir les vibrations sonores extérieures par la présence du tympan ; on note aussi l’existence de l’oreille interne et de l’oreille moyenne (Devillers & Clairambault, 1976). La respiration est pulmonaire dès la naissance, contrairement à ce qu’on voit chez les batraciens. Ce sont des animaux ovipares, le nombre des oeufs dépend de l’espèce. Ces œufs sont pondus sous terre et y sont incubés. Les caméléons sont des animaux diurnes, par conséquent, ils sont actifs et chassent seulement pendant le jour. Ils se reposent la nuit en se perchant sur des supports (branches, lianes, feuilles, herbacées). Jenkins et al. (2003) ont mentionné que chaque espèce de caméléons occupe un habitat particulier et par conséquent, les perchoirs sont caractéristiques. Les caméléons sont des animaux poïkilothermes, la variation de la température interne est liée à celle du milieu extérieur. Certaines grandes espèces ont besoin d’une forte exposition au soleil avant de se mettre en activité (Glaw & Vences, 1994). Ainsi, la température joue un rôle important dans leurs activités générales. Une caractéristique développée chez les caméléons, mais que l’on peut trouver chez certains lézards, est le mimétisme, la faculté de changer de couleur pour ne pas être identifié dans son environnement naturel par les prédateurs et leurs proies. La coloration d’un caméléon est dictée par un ensemble de facteurs assez complexes, à la fois externes (température, intensité lumineuse) et internes (état émotionnel, état de santé, modifications hormonales chez la femelle gravide). Les modifications de couleur sont dues à la dilatation de cellules chromatophores, situées dans les couches profondes de la peau. Le mimétisme permet à l’animal de se confondre avec la végétation ; il est aussi utilisé aussi pour la chasse et pour communiquer avec les congénères.

Furcifer pardalis (Cuvier, 1829)

   C’est une espèce assez commune et réputée pour sa facilité en élevage en captivité dans le monde ; Furcifer pardalis, appelé encore « caméléon panthère », est un caméléon parmi les plus grands, jusqu’à 550 mm de longueur totale pour le mâle, et 350 mm pour la femelle. Il n’y a pas de vrai appendice nasal mais seulement un plateau rostral développé (Cuvier, 1829). Les épines dorsales sont bien développées. La dichromie et le dimorphisme sexuel chez cette espèce sont bien nets. La couleur des mâles se différencie d’une région à une autre. A Nosy Boraha, elle est grisâtre. La couleur prédominante est le rouge à Maroantsetra et à Nosy Mangabe. À Antsiranana la couleur rouge est mixée avec le vert et le jaune. Les spécimens de Nosy Be sont de couleur vive : le vertturquois (Glaw & Vences, 1994). Dans toutes les régions, la couleur des femelles est généralement d’une teinte variant du marron au rose saumon uni, avec des nuances.

Calumma nasuta : (Duméril & Bibron, 1836)

   C’est la plus petite espèce du genre Calumma, avec une longueur totale allant jusqu’à 108 mm (queue comprise) chez les mâles et 102 mm chez les femelles. La couleur est généralement vertgris, souvent sombre, avec de petites marques rouge-sombre ou violettes. Le museau vert bleu est terminé par un rostre arrondi et mou. On remarque que le rostre est plus petit chez les femelles avec une forme plus ronde. Le casque est plus petit chez les femelles avec une absence de lobes occipitales (Dumeril & Bibron, 1836). La desquamation est homogène. Le nombre d’œufs est de 2 à 4 par portée. L’incubation est d’environ 94 jours à 23.5o C (Glaw & Vences, 1994).

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Table des matières

INTRODUCTION
I PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I-1 Localisation et description de la zone d’étude
I-2 Climat
I-3 Diversité et endémisme de la faune de la région
I-4 Sites d’étude
II PRESENTATION DU GROUPE ZOOLOGIQUE
II-1-Classification
II-2 Caractères généraux
II-3 Morphologie et mode de vie
II-4 Biogéographie
III MATERIELS ET METHODES
III-1 METHODES D’ÉCHANTILLONNAGE
III-1-1 Période d’échantillonnage
III-1-2 Méthodes d’échantillonnage
III-1-2-1 Protocole d’approche
III-1-2-2 Approche sur terrain
III-1-2-3 Mesures morphométriques, détermination du sexe et de l’age
III-1-2-4 Méthode d’évaluation de la relation écologique
III-2 TRAITEMENTS ET ANALYSE DES DONNEES
III-2-1 Estimation de la densité : « Distance sampling »
III-2-2 Indice de diversité
III-2-3 Tests de comparaison
IV RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV.1 Richesse spécifique et courbe cumulative
IV.2 Densité et abondance relative des espèces
IV.3 Diversité spécifique des caméléons
IV.4 Structure de la population
IV.5 Relation des espèces de caméléons avec leur environnement
V DISCUSSIONS
V.1 Problèmes d’échantillonnage 
V.2 Richesse spécifique et diversité
V.3 Densité et abondance
V.4 Structure de la population
V-5 Relation des caméléons avec leur environnement
V-6 Commerce et conservation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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