CONTRIBUTION A L’ETUDE DES ACTIVITES ANTIBACTERIENNES

LE GENRE BARRINGTONIA

              Le genre Barrringtonia fait partie de la famille des Lécythidacées (7), dont deux genres sont présents à Madagascar : Barringtonia et Foetida. (5) Ce genre Barringtonia comporte 39 espèces dans le monde, mais dont deux seulement existent à Madagascar : butonica et racemosa (5 ; 7 ; 8) . Connu sous les noms vernaculaires de Bonnet carré, Bonnet d’Evêque, ou encore de Fototra, Fotobe, Fosatra, le Barringtonia est un grand arbre ou arbuste originaire d’Asie, pantropical et littoral. Il se bouture facilement. A grandes feuilles alternes, ses fleurs sont régulières et hermaphrodites. Les fruits fibreux et indéhiscents, de longue durée de germination, flottent sur la mer, et sont de ce fait disséminés le long des côtes. Ces fruits sont riches en saponines et saponosides (18). Certaines espèces ont des amandes comestibles. Cette plante possèderait des vertus utilisées en médecine traditionnelle ( 8 ; 9), et aussi d’autres activités. Les fruits et les graines sont connus comme poison de pêche (16 ; 17) ; le jus fabriqué à partir des fruits serait utilisé pour traiter la gale , les feuilles contre les maux d’estomac et les douleurs rhumatismales. Les graines associées à l’huile de ricin seraient des vermifuges ; les noix auraient des propriétés antalgiques, antitussif, et antidiarrhéiques. L’écorce serait utilisée dans le traitement de la tuberculose.

ISOLEMENT ET IDENTIFICATION DES GERMES

             Les effets de l’extrait brut de Barringtonia butonica, obtenu à partir de son écorce, ont été évalués sur la croissance in-vitro de7 micro-organismes dont 5 bactéries Gram -: Klebsiella pneumoniae, Citrobacter freundii, Salmonella enteridis, Shigella flexeneri et Escherischia coli ; et 2 bactéries Gram + : Staphylococcus aureus et Streptococcus D . L’identification des bactéries Gram – a été effectuée sur différents milieux de culture. Les résultats sont colligés dans le tableau n° 2.

DETERMINATION DE L’ACTIVITE ANTIBACTERIENNE DE L’EXTRAIT BRUT DE BARRINGTONIA BUTONICA

              L’extrait brut de Barringtonia butonica s’est avéré efficace contre la croissance de 3 germes, soit environ 43% des germes étudiés : Staphylococcus aureus ,Klebsiella pneumoniae, et Citrobacter freundii, avec des diamètres de la zone d’inhibition mesurant:
o pour Staphylococcus aureus : 13mm à 15mg par disque ; et 14mm à 20mg par disque
o pour Klebsiella pneumoniae : 14mm à 15mg par disque ; et 16mm à 20mg par disque
o pour Citrobacter freundii : 13mm à 15mg par disque ; et 15mm à 20mg par disque
Cette activité anti-bactérienne de l’extrait brut de Barringtonia butonica est nulle ou négative, même à la concentration la plus élevée de 20mg par disque, pour les 4 autres germes, soit 57% : Streptococcus D, Salmonella enteridis, Shigella flexeneri,et Escherischia coli. Aucune activité intermédiaire n’a été retrouvée. L’activité inhibitrice du CHLORAMPHENICOL sur la croissance de ces 7 germes a été rencontrée. L’eau distillée n’a eu aucun effet sur leur croissance.

DISCUSSION

                Nous nous sommes fixés sur des valeurs arbitraires pour prendre comme diagnostic positif d’activités sur la croissance des germes, un diamètre du halo d’inhibition supérieur à 12mm. Toutefois, il existe des méthodes statistiques, faisant intervenir la droite de régression de la Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) d’une substance, rapportée au diamètre des zones d’inhibition, qui permettent de bien définir la sensibilité ou la résistance des germes vis à vis de cette substance (20; 21 ). Cependant, pour les extraits bruts, comme dans le cas de notre étude, leurs structures moléculaires n’étant pas encore bien établies, il est parfois difficile de déterminer des références. Les expériences qui ont fait l’objet de cet étude ont consisté à étudier les effets de l’extrait brut de Barringtonia butonica sur la croissance in vitro des microorganismes. La première étape de notre travail est la préparation du matériel végétal, consistant en une extraction à chaud. Nous avons ainsi obtenu un rendement de 2,6%, résultat pouvant être considéré comme acceptable en matière d’extraction par procèdé physico-chimique, car il ne dépasse pas 10%, normes préconisées. (6) Pour les germes étudiés, nous avons pu isoler et identifier 7 souches de microorganismes dont 2 Gram + : Staphylococcus aureus, Streptococcus D ; et 5 des Gram – : Klebsiella pneumoniae, Citrobacter freundii, Salmonella enteridis, Shigella flexeneri ,et Escherischia coli. Ce nombre de souches microbiennes est certes assez restreint, mais néanmoins représentatif. Nous nous proposons ensuite d’évaluer, par la méthode de diffusion sur gelose ou méthode des disques, l’activité antibactérienne de cet extrait brut de Barringtonia butonica sur ces germes ainsi isolés et identifiés. Nous avons observé des activités antibactériennes de cette plante, positive chez 43% des germes testés, et nulle pour les 57% restants. En effet, l’extrait brut de Barringtonia butonica a inhibé la croissance de 3 germes, à savoir : Staphylococcus aureus, Klebsiella pneumoniae, et Citrobacter freundii. Mais cette action ne s’est manifestée qu’à partir de 15mg d’extrait brut par disque. Pour des quantités inférieures, aucun résultat n’a été observé. Pour les 4 autres germes, Streptococcus D, Salmonella enteridis, Shigella flexeneri, et Escherischia coli, Barringntonia butonica s’est avérée inefficace. Les croissances de ces germes ont toutes été inhibées par le CHLORAMPHENICOL à une concentration de 10µg par disque, par contre l’eau distillée n’a eu aucun effet sur ces croissances Il en ressort de ces constatations que l’extrait brut de Barringtonia butonica semblerait doué d’activité antibactérienne vis-à-vis de certaines souches mais ceci nécessiterait une dose assez élevée de cet extrait brut, par rapport à la dose utilisée avec le CHLORAMPHENICOL. Tout cela sous-entend, soit que cette plante serait moins efficace que cet antibiotique pris comme référence, soit que son activité serait plus nette et plus fiable avec des extraits plus purifiés, et non bruts. D’autres auteurs (12 ) ont déjà évalué l’activité antimicrobienne d’un autre espèce de cette plante, le Barringtonia asiatica, sur plusieurs souches de bactéries, de protozoaires et de champignons. Pour ce faire, ils ont utilisé des extraits déjà purifiés, et non brut, de cette plante à partir des feuilles, fruits, graines, tiges, écorces et racines. Ils ont observé que toutes ces fractions, à une concentration de 4mg par disque, ont inhibé les croissances de ces souches microbiennes. Les extraits purifiés des fruits et des racines ont montré les meilleurs résultats avec un diamètre du halo d’inhibition de l’ordre de 18mm à 20mm. Toujours dans ce domaine, d’autres équipes de chercheurs (18) ont étudié chimiquement et biologiquement les extraits toxiques, déjà purifiés des graines de Barringtonia butonica. Ils ont ainsi démontré que ces extraits des graines de Barringtonia butonica sont toxiques pour divers organismes animaux (souris, poissons, têtards de grenouille), végétaux (graines de riz et de haricot), et microbiens, avec une concentration de 8mg par disque contre la croissance de ces derniers. Ainsi en comparant nos résultats avec ceux-ci, plusieurs faits peuvent être notés. Certes, le processus de purification serait un étape indispensable si on veut obtenir des effets antimicrobiens assez satisfaisants avec cette plante Barringtonia butonica ; mais aussi le choix de la partie de la plante sur laquelle on devrait travailler pour avoir l’extrait purifié qui est également important : les racines, les fruits (12 ), et les graines (18) donneraient des extraits plus actifs et plus efficaces, et devraient être exploités pour la réalisation des futurs travaux de recherche concernant cette plante.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE GENRE BARRINGTONIA 
1.1- Le genre Barringtonia 
1.2- L’espèce butonica 
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE 
2.1- OBJECTIFS DE L’ETUDE 
2.2- MATERIELS ET METHODES 
2.2.1- Methodes d’Extraction du Matériel Végétal
2.2.2- Les micro-organismes
2.2.2.1- Isolement des germes
2.2.2.2- Identification des germes
2-2-3- Les milieux de culture
2-2-4- Stérilisation
2-2-5- Méthode de diffusion sur gélose
2-2-5-1- Principe
2-2-5-2- Mode opératoire
2.3- LES RESULTATS 
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION 
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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