Contribution a l’etude d’elements pour un guide d’evaluation des zones sensibles

En référence à la Déclaration de DURBAN, la superficie des aires protégées devrait être triplée, soit portée à environ six millions d’hectares d’ici quelques années. Actuellement, l’on n’en compte encore que 1 700 000 hectares, ce qui nous oblige à adopter environ 4 300 000 hectares de plus. Les milieux touchés par une telle démarche peuvent être de diverses natures : les zones sensibles définies par l’Arrêté 4355/97 du 13 mai 1997 en font partie. Pour certains milieux, des démarches ont déjà été définies et adoptées, pour d’autres, des directives restent encore à élaborer: les écosystèmes lacustres font partie de ce deuxième lot et c’est la principale raison qui sous-tend cette étude. Ainsi, nous nous proposons d’étudier des éléments pour un Guide d’évaluation des zones sensibles lacustres en prenant le cas du lac Alaotra comme exemple. Sur ce point de vue particulier, l’Office National pour l’Environnement suit la situation nationale et répond aux besoins du public en matière de conservation et d’évaluation de l’environnement. Comme cet organisme est actuellement en train d’élaborer un guide d’évaluation des zones sensibles constituées par des écosystèmes lacustres, les résultats de notre étude qui s’intitule « Contribution à l’étude d’éléments pour un guide d’évaluation des zones sensibles : cas de l’écosystème lacustre du lac Alaotra » constitueront notre contribution.

Les zones humides d’Alaotra sont caractérisées par le vaste lac continental «Alaotra» autour duquel s’étendent près de 23 500 ha de marais. Elles abritent des espèces endémiques totales telles que Hapalemur griseus alaotrensis (lémurien) gravement menacées selon (UICN/CSBG, 2001), Aythya innotata (oiseau d’eau très rare) gravement menacé d’après (UICN, 2000), de plus il y en a d’autres espèces endémiques de Madagascar dont 5 espèces de poissons. Les rizières représentent plus de 117 000ha dans le bassin d’Alaotra, faisant de cette zone le premier grenier à riz de Madagascar. De multiples activités anthropiques comme le défrichement, la chasse excessive, l’irresponsabilité, … couplées avec l’inconscience sur les impacts de ces dernières sur l’état de son environnement, menacent le devenir de telles zones sensibles à Madagascar. Les impacts de certains phénomènes naturels viennent aussi s’y ajouter. A ce titre, mentionnons que la région de l’Alaotra est très sujette à des phénomènes d’érosion, avec, de surcroît, de fortes pentes souvent supérieures à 45% qui couvrent environ 51% environ de sa superficie totale. Les pertes en sol sont estimées à 2 à 15 tonnes par hectare par an. Il s’ensuit un envasement des barrages en aval, un ensablement des rizières situées en aval du bassin versant et une réduction des superficies cultivées au niveau des bas fonds qui sont déjà étroits (Équipe Bassins versants, 2000) En général, un lac est une cuvette qui se localise dans la partie la plus basse d’une zone donnée, ainsi joue-t-il aussi le rôle de bassin de rétention d’eau. Tous les effluents liquides, eaux de pluie et eaux de ruissellement, y sont captés. Par ailleurs, des déchets solides non classés pourraient y arriver pour « combler » le lac si des mesures ne sont pas prises. Tous ces faits (non limitatifs) justifient une évaluation préliminaire.

LES COMPOSANTES DE L’ECOSYSTEME

Elles sont composées des humains, des animaux, des eaux et des végétaux.

Humain

Selon les dernières données du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), les régions recensées par la direction régionale de développement rural (DRDR) d’Ambatondrazaka comptent 1 003 944 habitants dans une superficie de 45 048 km2 qui donne une densité de 22,29 hab/km2 . Elle possède une population en majorité jeune. Plus de la moitié sont classées dans la catégorie « active ». 47% sont inférieures à 14 ans Dans l’Alaotra, les Sihanaka constituent la majorité de la population, les Merina suivent de très loin et les Betsimisaraka en troisième position, avant les Betsileo et les Antandroy. La Région étant essentiellement agricole, 15% de la population vivent urbaine tandis que 85% sont en milieu rural (PRD, 2004) Dans la zone d’étude, comme partout ailleurs à Madagascar, les populations ont tendance à s’installer aux alentours des grandes unités de production tels les plaines agricoles, les lacs, les grands axes de communication (RN 2 et RN 44) et les zones périphériques du corridor forestier. Les activités principales de la population sont par ordre d’importance la riziculture, l’élevage, l’exploitation forestière et la pêche. Il faut cependant remarquer que pour subvenir à leurs besoins surtout pendant la période de soudure, la majeure partie des ménages pratique de petites activités commerciales.

Sécurité

Les services de sécurité sont nécessaires en raison des phénomènes de banditisme en zone d’élevage et en zone forestière, surtout lorsqu’il y a enclavement et manque de communication. Elles sont sous les responsabilités de la police, de la gendarmerie et de l’armée. La police communale existe au niveau des communes rurales et se fait aider par les quartiers mobiles. Des postes avancés en plus petite échelle sont éparpillés dans les communes rurales surtout dans l’Alaotra. Le phénomène de « dahalo » est très marqué sur les marges occidentales d’Amparafaravola. Des brigades mixtes de gendarmes et des militaires sont alors composées et mobilisées dans le cadre des « opérations » de ratissage menées sous l’égide du service de la Défense.

Aspects socioculturels

Elles comprennent :
• Identité culturelle :us et coutumes, sites sacrés En matière de stèles et divers «vatolahy », la région en est riche à commencer par Ambatondrazaka où la pierre de Razaka existe effectivement à un emplacement, précis. En fonction de la localisation, de la forme et de l’inclinaison, ces pierres érigées transmettent des messages ou revêtent des significations. Ainsi, l’on distingue trois sortes de « vatolahy » :
– Le « vato firarazana » destiné aux remerciements.
– Le « vato firazanana » obligatoirement recouvert de linge blanc, en mémoire d’un défunt dont le corps n’a pas été retrouvé.
– Le « vatom-piraketana » qui est intouchable. On en compte six variétés : «mpifehy», « rangolahy », « tsangam-bato », « vato hosina », « vato tatao » et « vato hasana » (pierre plate déposé sur trois grand « toko »)
• Valeur morale :respect des interdits Le respect le plus notoire concerne les « jours fady » et autres tabous qui peuvent entraver les actions de développement. Par exemple, trois jours de la semaine sont interdits pour travailler la terre : mardi, jeudi et dimanche.

Eaux du lac et des rivières
En période des basses eaux, la profondeur du lac est environ de 1,70m au bord et environ de 2,40m au milieu (mois d’Août 2005). Il serait environ de 4m de profondeur à la saison de pluie. Les ressources en eau les plus importants sont :
• Sahabe : une des principaux tributaires du lac Alaotra, elle se prolonge dans le lac par un chenal de 3 kilomètres, constituant une voie d’eau pour les pirogues des pêcheurs.
• Sahasomanga : cette rivière trouve son importance dans l’irrigation de quelques 4000 hectares de rizières.
• Maningory : sur la limite Nord de la sous-préfecture, c’est le seul exutoire du lac qui se jette dans l’Océan Indien.

Végétaux

Sur les caractéristiques écologiques, il est à noter que :

• Les collines et bassins versants servent pour les pâturages, la zone de reboisement (Aristida rufenscens et Heteropongon sp) Les bassins versants sont dominés par des Aristides rufenscens.et Heteropogon sp.
• Les bas fonds sont couverts par des herbes Cynodon dactylon «Rapanitra ». Les prairies marécageuses (dominés par les plantes herbacées et des plantes naines) hébergent les avifaunes sauvages.
• Les étangs présentent beaucoup d’espèces floristiques telles que le Cyperus madagascariensis « zozoro », Phragmites communis « Bararata », Aergyrea vahibora « Vahankelana »,Cyperus latifolius « Vendrana », Polygonum glabrum «Tamboloana », Echinochloa crusgalli « Vilona », Typhonodorum lindleyanum « Via » et Leersia hexandra « Karangy ».
• La forêt dense ombrophile occupe une surface notable sur les bordures orientales de la zone. Sa limite régresse régulièrement à la suite des abattages et brûlis, laissant place à la « savoka ». (Alaotra Rano Soa, 2002).

LES ACTIVITES SOCIALES

Elles sont composées du plan directeur d’urbanisme et du plan de développement régional.

Plans Directeurs d’Urbanisme (P.U.Di.)

Voici quelques informations sur le PDU (2000-2005) financé par le Ministère de l’Aménagement de Territoire:
• Nettoyage de la ville
• Gérance de l’infrastructure et autres :
– Création de 20 bacs à ordure pour 35 m3 par jour d’ordure ménagère en période sèche et 60 m3 par jour d’ordure ménagère en période de pluie (en 2003)
– Marché du quartier (Ambohimasina et Antanifotsy) (en 2004)
– Poissonnerie (en 2004).
– 4 Bloques sanitaires : WC et douche (en 2004).
– Tracteur et 2 remorques Bennes (en 2003)
– Réhabilitation de la rue : avenue vers la gare (1,200 km) (en 2003)
– Réhabilitation du jardin de la ville (terrain de foot…) (en 2005)
• Elaboration du Plan Directeur d’Urbanisme de 2005 à 2025 .

Plan de développement régional (P.D.R.)

La Région Alaotra Mangoro présente une caractéristique très spécifique :
• c’est une Région à hautes potentialités agricoles, notamment rizicole, mais qui se heurte à des contraintes majeures de mise en valeur de ses ressources,
• c’est une Région très riche en ressources naturelles forêts, plans d’eau, mines, etc. La vision du Développement est «ALAOTRA MANGORO EXPORTATRICE DE RIZ ET BERCEAU DE LA NATURE » Elle s’intègre dans la vision nationale «MADAGASCAR NATURELLEMENT » et constitue l’idée directrice du plan de développement, de ses axes stratégiques et axes transversaux. L’objectif principal est de faire de la Région une référence en matière de développement équilibré, rapide et durable en ciblant le bien-être de la population tout en préservant l’environnement.

Ce PRD est basé sur les trois axes stratégiques du DSRP, à savoir :
• restaurer un Etat de droit et une bonne gouvernance,
• susciter et promouvoir une croissance à base sociale élargie de la région,
• susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine, matérielle et de protection élargie. Et deux axes transversaux qui, consistent principalement à l’amélioration du niveau de vie de la population sont :

• la conservation et la gestion rationnelle de l’environnement
• la mise en œuvre des programmes gouvernementaux .

Enfin, l’immensité de la Région et la disparité des caractéristiques socio-économiques des communes ont motivé le choix de
• 4 pôles de développement économique (Ambatondrazaka – Vohidiala, Tanambe – Ambatomainty, Moramanga, Sabotsy Anjiro)
• 5 pôles de développement social (Toutes les communes à l’Est du Lac, Didy, Soalazaina, Tanambao Besakay dans le District d’Ambatondrazaka ; Ranomainty dans le District d’Amparafaravola ; Beparasy, Vodiriana, Lakato, Fierenana dans le District de Moramanga ; Toutes les Communes du District d’Andilamena ; Toutes les Communes du District d’Anosibe An’Ala).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS ET GENERALITES
A- MONOGRAPHIE
I.- DEFINITION DE LA ZONE D’ETUDE
II – LES COMPOSANTES DE L’ECOSYSTEME
II.1- Humain
II.1.1- Santé
II.1.2-Education
II.1.3-Sécurité
II.1.4- Aspects socioculturels
II.2- Animaux
II.3- Eaux du lac et des rivières
II.4- Végétaux
III– LES ACTIVITES SOCIALES
III.1- Plans Directeurs d’Urbanisme (P.U.Di.)
III.2 Plan de développement régional (P.D.R.)
LA RÉGION ALAOTRA MANGORO PRÉSENTE UNE CARACTÉRISTIQUE TRÈS SPÉCIFIQUE
IV– LES ACTIVITES AGRICOLES
V – PROBLEMATIQUES
Les problématiques suivantes sont liées à la zone d’étude qui est une zone sensible. (PRD, 2004)
V.1 Richesses socioculturelles
V.2 Infrastructures
V.3 Ressources forestières et environnementales
V.4 Eaux
V.5 Ressources halieutiques
V.6 Agriculture
V.7 Industries et commerces
B- ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES
I- RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES EAUX
I.1- Les constituants de l’eau
I.1.1- Les composés minéraux
I.1.2- Les composés organiques
I.2 Description de quelques paramètres de base pour l’eau
I.2.1- Salinité
I.2.2- Demande Biochimique en Oxygène pendant 5 jours (DBO5)
I.2.3- Demande Chimique en Oxygène (DCO)
I.2.4- Turbidité
I.2.5- Matières en suspension (M.E.S)
I.2.6- Titre alcalimétrie (TA) et titre alcalimétrie complète (TAC)
I.3- Les pollutions de l’eau
I.3.1- Les rejets polluants agricoles
I.3.2- Les eaux usées urbaines
I.3.3- Les eaux usées domestiques
I.3.4- Les bactéries
II- RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES SOLS
II.1- Caractéristiques physiques des sols
II.2- Caractéristiques chimiques des sols
II.2.1- Humus et acides humiques
II.2.2- Complexe adsorbant
II.3- Pédologie
II.4- Géologie
III- RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES ETUDES ANTERIEURES
III.1-Capitalisation des acquis
III.2-Résultats des études antérieures
III.2.1- Les eaux
III.2.1.1- Méthodologie utilisée
III.2.1.2- Lieux de prélèvement
III.2.1.3- Interprétation
III.2.2- Les sols
III.2.2.1- Méthodologie utilisée
III.2.2.2- Lieu de prélèvement
II.2.2.3- Interprétation des résultat des analyses de sol
III.2.3- Les sédiments
III.2.3.1- Méthodologie utilisée
III.2.3.2- Lieu de prélèvements
III.2.3.3- Interprétation des résultats des analyses des sédiments du lac
Conclusions partielles
DEUXIEME PARTIE :PARTIE PRATIQUE
I – INVESTIGATIONS SUR TERRAIN
I.1- Travaux effectués
I.2- Méthodes utilisées
I.1.1- La bathymétrie
I.1.2- Les eaux
I.1.3- Le sol et les sédiments
I.3- Lieux de prélèvement
II.1- Bathymétrie
II.2- Les eaux
II.2.1- Les rivières et fleuves
II.2.1.1-Résultats des analyses physico-chimiques
II.2.1.2- Analyse bactériologie du puits d’Andrangorona
II.2.2- Le lac
II.2.2.1- Résultats des analyses physico-chimiques
II.2.2.2 Résultats des analyses bactériologiques
II.3- Le sol
II.4- Les sédiments du lac
III – INTERPRETATIONS DES RESULTATS OBTENUS
III.1- Bathymétrie
III.2- Les eaux
III.2.1- Les rivières et fleuves
III.2.1.1-Interprétations des résultats des analyses physico-chimiques
III.2.1.2- Interprétation d’analyse bactériologie du puits d’Andrangorona
III.2.2- Le lac
III.2.2.1- Résultats des analyses physico-chimiques
III.2.2.2 Interprétations des résultats des analyses bactériologiques de l’eau du lac
III.2.3 – Conclusion partielle sur les eaux
III.3- Le sol d’Ambatomanga
III.4- Les sédiments du lac
III.4.1- Paramètre physique
III.4.2- Paramètres physico-chimiques
III.4.3 – Conclusion partielle
IV- MESURES D’ATTENUATION
IV.1- Mesures spécifiques
IV.2- Autres mesures
TROISIEME PARTIE :PROPOSITION D’ELEMENTS POUR GUIDE D’EVALUATION DES ZONES SENSIBLES D’ECOSYSTEMES LACUSTRES
A – PROPOSITION D’ELEMENTS POUR UN GUIDE
I- INTRODUCTION
II- PLAN GÉNÉRAL DU GUIDE
II.1- Présentation de projet lacustre à Madagascar
Cette partie comprend la partie législation, la situation actuelle d’un lieu donné et les problèmes environnementaux
II.1.1- Législation
II.1.2- Situation actuelle
II.1.3- Problèmes environnementaux
II.2- Elaboration des termes de référence
II.3- Exigences pour les projets lacustres
II.3.1- Description du projet
II.3.2- Description des composantes de l’environnement
II.3.2.1- Zone d’étude
II.3.2.2- Identification et évaluation des principaux impacts sur l’environnement
II.3.2.3- Mesures d’atténuation d’impacts actuels et probables
II.4- Plan de gestion environnementale
B – ETUDE DE CAS
I- INTRODUCTION
II- ETAT DES ATTRIBUTS ENVIRONNEMENTAUX
II.1- Etudes comparatives
II.1.1- Les eaux
II.1.1.1- Comparaison par rapport aux normes
II.1.1.2- Ecart des valeurs
II.1.2- Les sols
II.1.3- Les sédiments
II.2- Perspective d’avenir
II.3- Recommandations
III- RESULTATS ATTENDUS
IV- CRITERES D’EVALUATION
CONCLUSIONS GENERALES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SITES WEB CONSULTÉS
ANNEXES

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