L’homme a domestiqué les ancêtres des bovins actuels il y a plus 8000 ans. Il a su tiré partie de ces animaux dont les femelles produisaient du lait et dont il pouvait consommer la viande. Avec le développement de l’agriculture, Les bovins sont devenus des animaux de travail .les bœufs servant entre autre au labour. Des siècles durant, la possession d’une vache a garanti la survie des populations les plus pauvres Jusqu’à il y a quelques décennies, le paysage agricole sénégalais était constitué de nombreux petits élevages. Aujourd’hui, on observe une diminution constante du nombre de cheptels bovins. En parallèle, La concentration d’animaux par élevage ne cesse d’augmenter. Ce renversement de situation a été permis par l’introduction en thérapeutique de molécules révolutionnaires : les antibiotiques ; les antiparasitaires ; les vitamines etc.
L’élevage sem-industriel est un secteur très important dans la mesure où il constitue une veritable source de proteines et produits carnés pour la population.de plus c’est une filliére qui présente des performances economiques et financiéres très intéressantes L’intensification de cette production est limitée par le développement de nombreuses maladies qui influencent négativement la rentabilité des élevages et la qualité des produits. Pour limiter les pertes engendrées par ces maladies, l’utilisation des médicaments vétérinaires constitue le premier reflexe des éleveurs. Ainsi, diverses molécules sont utilisées en prévention ou en traitement des maladies. Toutefois, l’utilisation de ces médicaments ne se fait toujours pas sous la prescription d’un vétérinaire. En effet, de nombreux éleveurs traitent eux mêmes leurs animaux. Même si les types de molécules utilisées sont les mêmes que celles des vétérinaires, les notions sur les conditions et les quantités à administrer ou les délais d’attente sont absentes(4). En plus, les traitements sont administrés parfois sans un diagnostic précis des pathogènes en cause. Les conséquences de ces pratiques seraient les échecs thérapeutiques, l’insalubrité des denrées issues des animaux suite à la présence de résidus et l’apparition de germes résistant aux molécules médicamenteuses. Par exemple, différentes études réalisées sur les viandes de volailles produites en zone périurbaine de Dakar et de Thiès ont montré non seulement la présence de résidus de médicaments vétérinaires dépassant parfois les limites maximales de résidus, mais aussi des traces des molécules comme le chloramphénicol et les nitrofuranes qui sont interdites d’utilisation chez les animaux producteurs de denrées alimentaires [4 ;1] Par ailleurs, parmi les causes d’apparition des germes résistants aux molécules médicamenteuses, on pense à leurs utilisations abusives dans les élevages intensifs comme l’aviculture. Aussi, est-il nécessaire d’entreprendre une enquête en vu d’élucider l’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages.
Les principaux systèmes de production
Elevage de ruminants
On distingue trois grands systèmes d’élevage :
● le système extensif ou système à faible niveau d’intrants : basé sur l’exploitation direct des parcours naturels sans relation marquée avec l’exploitation agricole. C’est un système qui fait très peu recours à l’utilisation d’intrants agricoles qui se limite souvent à la vaccination du bétail. La production est en partie destinée à la consommation familiale et en partie à la commercialisation. Ce système peut-être décomposé en deux sous systèmes :
❖ le système pastoral qui concerne environ un tiers du cheptel de ruminants et qui se pratique dans les zones du Nord de l’isohyète 400 mm. Ce système fait recours à la transhumance en vue d’alimenter et d’abreuver le bétail ;
❖ le système agro-pastoral qui touche 50% du cheptel, est caractérisé par une certaine sédentarisation et des relations un peu plus marquées avec les activités agricoles.
● le système intégré ou système à niveau d’intrants moyen : il y a des interrelations plus ou moins étroites entre les activités agricoles au sein de l’exploitation (valorisation des résidus de récolte, utilisation du fumier…). Ce système, qui utilise une quantité plus importante d’intrants (médicaments, aliments concentrés..), concerne principalement les bovins de trait et les ovins et parfois les vaches laitières. La production est principalement destinée à la commercialisation.
● le système intensif ou à niveau d’intrants élevé : caractérisé par un recours important aux intrants alimentaires et sanitaires. Ce système, pratiqué en milieu périurbain (zone des Niayes et autour de certaines villes), concerne une faible partie du cheptel de ruminants (1% des bovins et 3% des petits ruminants). C’est un système qui utilise des races exotiques pour la production laitière bovine.
Elevage de volaille
L’activité avicole en milieu rural est pratiquée par toutes les ethnies, avec une prédominance des enfants et des femmes qui peut varier selon les régions. Au Sénégal on trouve selon les régions 5 à 20 poules en moyenne par exploitation avec une prédominance des poussins, suivis des poules et des coqs.
L’aviculture moderne ou système d’exploitation intensive (ou semi – intensive) est le plus souvent pratiquée par des salariés et des personnes des professions libérales ou exerçant dans le tertiaire, qui engagent des fermiers pour s’occuper de la gestion de leurs fermes. Ce système de production reste concentré autour des grandes villes comme Dakar. Il repose sur l’exploitation de souches sélectionnées dont l’élevage demande que des conditions d’alimentation et de santé particulières soient réunies pour une bonne production .Actuellement, la filière avicole moderne se professionnalise de plus en plus ; c’est à dire qu’il y a aujourd’hui une catégorie de personnes qui se forment et se consacrent entièrement aux activités avicoles intensives. L’aviculture dite moderne représente seulement 20% des effectifs de volailles, soit 4,5 millions à 4,8 millions de poulets de chair élevés par an et entre 700000 à 1 000 000 mises en place de poules pondeuses par an.
Elevage des porcin
L’élevage porcin est de type essentiellement familial et est rencontré dans les communautés chrétiennes. Ainsi, il est pratiqué en Basse Casamance par les Diolas et dans le Bassin Arachidier par les Sérères. En Basse Casamance, l’élevage est aux mains des femmes qui détiennent 51% (milieu urbain) à 60 % (milieu rural) du cheptel. On distingue les élevages naisseurs-engraisseurs qui sont majoritaires (93% en Basse Casamance, 32% dans le bassin arachidier), engraisseurs et naisseurs. Dans ce dernier cas, il s’agit souvent d’éleveurs d’animaux de race améliorée qui fournissent les élevages en porcelets futurs reproducteurs. On distingue deux principaux systèmes d’élevage.
❖ Au niveau de l’élevage traditionnel, les locaux sont rudimentaires, confectionnés en piquet ou en banco parfois couverts de toit en branchage ou en tôle. Les animaux sont conduits en libre parcours dans la journée et sont enfermés la nuit. Ils reçoivent au retour de la divagation des compléments alimentaires sous forme de reste de cuisine, de sons de céréales, d’épluchures de tubercules. Pendant l’hivernage, la stabulation est permanente.
❖ L’élevage semi-intensif exploite une race améliorée, la race Large-White anciennement introduite au Sénégal. Les bâtiments d’élevage sont en dur de type semi-ouvert avec différents types de case (individuelle, collective). L’alimentation est à base de provendes achetées sur le marché ou fabriquées à la ferme. Mais les unités de petite taille utilisent des restes de cuisine provenant de la restauration collective (restaurants universitaires, hôtels).
Elevage des équidés
Au Sénégal, les systèmes de production à faible niveau d’intrants sont majoritaires, ils caractérisent le monde rural. La quasi-totalité des chevaux (environ 99, 5 %) et la totalité des ânes et mulets (le terme est utilisé indifféremment pour le mâle et la femelle) sont élevés dans les systèmes agricoles ruraux à faible niveau d’intrants dans les zones nord et centrale du pays. Dans ces zones, le nombre d’équins est fortement corrélé à la surface agricole emblavée par le producteur.
L’utilisation des chevaux dans la traction pour les travaux agricoles et pour le transport fait que leur mode d’alimentation fait appel aux sous-produits agricoles comme les fanes d’arachide et à une complémentation alimentaire en mil ou sorgho. Quant aux ânes, ils sont souvent laissés à eux-mêmes pour la recherche de leur alimentation même s’ils sont utilisés dans les cultures et le transport.
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Table des matières
Introduction
GENERALITE SUR L’ELEVAGE AU SENEGAL
Chapitre 1 : Etat des systèmes de production
1. Les principaux systèmes de production
1. 1. Elevage de ruminants
1. 2.Elevage de volaille
1. 3. Elevage des porcins
1. 4.Elevage des équidés
2. Les principaux produits d’origine animale
2. 1.La production de viandes
2. 2.La production de lait
2. 3.Les Œufs de consommation
2. 4.Les Cuirs et Peaux
2. 5.Les autres produits et services fournis par les animaux domestiques
3. Evolutions des systèmes d’élevage
3. 1.Au niveau des Ruminants
1. 3. 2. Au niveau de la Volaille
1. 3. 3. Au niveau des Porcins
1. 3. 4. Au niveau des équidés
1. 4.Les contraintes des systèmes d’élevage
1. 4. 1. Les contraintes sanitaires
1. 4. 2. Les contraintes alimentaires
1. 4. 3. Les contraintes organisationnelles et institutionnelles
1. 5.Types d’exploitation des différentes espèces en fonction des systèmes de production
CHAPITRE 2 : MEDICAMENTS VETERINAIRES EN ELEVAGE ET REGLEMENTATION
2. 1. Médicaments Vétérinaires en Elevage
2. 1. 1. Définition du médicament vétérinaire
2. 1. 1. Classification et utilisation des médicaments vétérinaires
II.1.2.1 Classification des médicaments vétérinaires
II.1.2.1.1. Anti-infectieux
II.1.2.1.2. Anti-inflammatoires
II.1.2.1.3. Antiparasitaires
II.1.2.1.4. Anticoccidiens
II.1.2.1.5. Oligo-éléments et vitamines
II.1.2.1.6. Minéraux
II.1.3. Marché des médicaments vétérinaires au Sénégal
II.1.4. Principe et utilisation des médicaments vétérinaires
II.1.4.1. Principes généraux de l’utilisation des médicaments vétérinaires
II.1.4.1.1. Principaux usages des médicaments vétérinaires
II.1.4.1.2. Utilisation non prévue par l’étiquette d’un produit
II.1.4.2. Utilisation des médicaments vétérinaires en aviculture
II.1.4.2.1. Anti-infectieux
II.1.4.2.2. Anti-inflammatoires
II.1.4.2.3. Antiparasitaires
II.1.4.2.4. Anticoccidiens
II.1.4.2.5. Vitamines
II.1.5. Risques liés à l’utilisation des médicaments vétérinaires
II.2. Réglementation des médicaments vétérinaires
II.2.1. Textes relatifs à la gestion des médicaments vétérinaires
Deuxième partie : Contribution à l’étude de l’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages de la région de Fatick
I. SITE ET PERIODE D’ETUDE
II.MATERIEL ET METHODES
II.1. Méthodologie
II.1.1. Matériel
II.1.2. Méthodes
I.1.2.1. Echantillonnage
II.1.2.2. Enquête
II.1.2.2.1. Enquête exploratoire
II.1.2.2.2. Enquête de terrain ou transversale
II.1.2.3. Organisation du questionnaire
II.1.2.3.1. Collecte des données
II.1.2.3.2. Saisie, traitement et analyse des données
III RESULTATS
II.1. Caractéristiques des élevages visités
III.2. Programme de prophylaxie et pathologies rencontrés
III.3. Principaux groupes thérapeutiques de médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages de la région de Fatick
III.3.1. Anti-infectieux
III.3.2. Anthelminthiques
III.3.3. Anticoccidiens
III.3.4. Vitamines
III.3.5. Les Anti inflammatoires
III.4. Respect des délais d’attente des médicaments
IV .Discussions
Conclusion générale