Contribution à l’étude de l’activité antioxydante des feuilles et écorces de tronc de Cordyla Pinnata

En Afrique, les forêts constituent un immense réservoir de biodiversité et jouent un rôle fondamental dans la satisfaction de nombreux besoins de base des communautés locales (IPGRI, 1999). Aujourd’hui, au Sénégal, comme un peu partout sur le continent africain, beaucoup de personnes n’hésitent pas à avoir recours aux plantes médicinales pour améliorer leur bien être ou retrouver un bon état physiologique. Le stress oxydatif est, de nos jours, l’un des principaux précurseurs de situations pathologiques. Il est généralement dû aux espèces oxygénées activées (EOA) oxydantes ou radicaux libres et à un déficit en antioxydants causant ainsi une submersion du système de détoxification des espèces réactives oxygénées (ERO) ou EOA.

En raison de leur capacité à endommager les cellules, les tissus et les organes, les espèces réactives de l’oxygène sont impliquées dans un grand nombre de pathologies, tant aiguës que chroniques (Gutteridge, 1993). Elles sont responsables de l’altération de l’ADN, du vieillissement cellulaire et de certaines maladies telles que l’athérosclérose, le cancer, la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. D’autres facteurs tels que la pollution, l’exposition solaire prolongée, le tabac, le stress, le vieillissement et une alimentation déséquilibrée peuvent augmenter la présence de ces radicaux libres dans l’organisme (Favier, 2003).

La lutte contre le stress oxydatif devient donc primordiale, surtout dans nos pays en voie de développement où la prise en charge des affections causées par ce dysfonctionnement tarde à produire les résultats escomptés. Ainsi la recherche de substances naturelles antioxydantes issues du règne végétal, qui se trouve être parmi les thèmes phares des projets de recherche actuels dans le monde, relève d’un grand intérêt.

PRESENTATION DE CORDYLA PINNATA (LEPR. EX A. RICH.) MILNE-REDH

Synonymes et autres appellations 

Synonymes:
Cordyla pinnata Lour.;
Calycandra pinnata kpr. ex A. Rich (Samba, 1997).

Noms vernaculaires:
Socé, Bambara, Manding: Duto (Kerharo & Adam, 1964a; 1974);
Niominka: Inhart (Kerharo & Adam, 1964a);
Peuhl, Toucouleur: Duki (Kerharo & Adam, 1964b);
Manding: Duguto (Kerharo & Adam, 1974);
Minyanka: Logolanga (Malgras, 1992);
Wolof: Dimb (Bessin et al., 1993; Coly, 1994);
Peuples d’Afrique australe: Wild Mango (Samba, 1997);
Sarakholé du Mali: Wankore (Bizimana, 2006);
Bambara, Malinké: Dugura (Bizimana, 2006);
Français: Poirier du Cayor (Bâ, 2012).

Etude taxonomique 

Règne: Végétal
Sous-règne: Rhizophytes
Embranchement: Spermaphytes
Sous-embranchement: Angiospermes
Classe: Dicotylédones
Sous-classe: Dialypétales
Série: Caliciflores
Ordre: Légumineuses
Famille: Caesalpiniaceae
Genre: Cordyla
Espèce: Cordyla pinnata (Benkhaled, 1984).

Etude botanique 

Cordyla pinnata, illustré par la figure 1, est un arbre de petite taille atteignant 15 à 20 mètres de haut, caducifolié. La cime est arrondie et dense. Les rameaux ont une pubescence courte, devenant glabre (Lemmens, 2012).

L’inflorescence, atteignant 8 cm de long, est en grappe axillaire, à poils denses. Les fleurs, bisexuées ou mâles sont régulières. L’hypanthium en cloche, verdâtre, mesure environ 0,5 cm de long. Le calice, initialement entier, se fendant en 3, 4 ou 5 lobes réfléchis, verdâtres, à pubescence courte. Les pétales sont absents ; les étamines nombreuses et blanchâtres, mesurent 2 à 3 cm de long et sont insérées au bord de l’hypanthium ; l’ovaire supère est ellipsoïde (Lemmens, 2012).

Les arbres fleurissent normalement au milieu de la saison sèche jusqu’au début de la saison des pluies, avant que n’apparaissent les nouvelles feuilles. Au Sénégal, ils donnent des fruits en juin-juillet, au début de la saison des pluies (Lemmens, 2012) .

Habitat et répartition géographique 

L’aire de répartition de Cordyla pinnata s’étend dans les zones de forêts sèches et de savanes arborées qui vont du Sénégal au Niger, au nord du Nigéria et au nord du Cameroun (Lemmens, 2012).

Chimie

Le fruit mature, jaune et charnu, est riche en vitamine C (74 à 700 mg pour 100 g), en phosphore (134 à 142 mg pour 100 g), assez riche en fer, en lysine et en protéine (Baumer, 1995). Les études réalisées par Veitch et al. (2008) sur les flavonoïdes foliaires de Légumineuses du genre Cordyla ont révélé que les feuilles de Cordyla pinnata sont riches en flavonoïdes avec une prédominance de la quercétine (Cordylasin A) et du kaempférol (Cordylasin B). Ces deux (2) composés représentent environ pour chacun, 1% du poids de la foliole séchée. Ces études ont également mis en évidence la présence de glucides tels que le galactose (principal sucre) et le rhamnose (traces). Des essais de caractérisation menés par Goïta (2014) sur des extraits de feuilles et d’écorces de tronc de Cordyla pinnata ont également révélé la présence de polyphénols (flavonoïdes et tanins), d’hétérosides cardiotoniques et de saponosides (traces). Les dérivés anthracéniques ont uniquement été décelés dans les écorces. Aucune trace d’alcaloïde n’a été décelée dans ces extraits éthanoliques des feuilles et des écorces de tronc.

Etude ethnopharmacologique
Cordyla pinnata est une espèce très présente dans les remèdes utilisés par les populations africaines pour le traitement de certaines maladies. Au Mali, la poudre d’écorce de tronc de Cordyla pinnata est utilisée dans le traitement de l’ascite et de certaines maladies du foie. Elle est également utilisée pour ses propriétés laxatives et diurétiques. La macération d’écorces de tronc est utilisée pour ses propriétés purgatives et vermifuges. Celle des racines s’utilise pour ses propriétés vermifuges et fortifiantes mais aussi dans la prise en charge de l’anorexie et des douleurs intestinales (Malgras, 1992). Au Sénégal, la décoction des racines de Cordyla pinnata, par voie orale, a d’excellentes propriétés antihelminthiques et est également utilisée dans le traitement de la bilharziose. La macération des feuilles est utilisée contre l’anorexie. La décoction de feuilles ou de racines sert à traiter les coliques (Kerharo & Adam, 1974). Chez les Peuhls et Toucouleurs, les écorces de tronc et des racines de Cordyla pinnata sont particulièrement utilisées comme purgatifs et anthelminthiques. Dans les Iles du Saloum, la poudre d’écorces de tronc ou des rameaux, en prise nasale, est utilisée dans le traitement des rhino-pharyngites et pour ses propriétés décontractantes. Les feuilles fraîches pilées sont utilisées dans le traitement des abcès. La macération de racines est employée comme antidiarrhéique et celle des écorces contre les spasmes abdominaux et les vers intestinaux (Kerharo & Adam, 1964b).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I: PRESENTATION DE CORDYLA PINNATA (LEPR. EX A.RICH.) MILNE-REDH
I.1. Synonymes et autres appellations
I.2. Etude taxonomique
I.3. Etude botanique
I.4. Habitat et répartition géographique
I.5. Chimie
I.6. Etude ethnopharmacologique
CHAPITRE II: RAPPELS SUR LE STRESS OXYDATIF ET LES ANTIOXYDANTS
II.1 Les radicaux libres et le stress oxydatif
II.1.1. Les radicaux libres
II.1.2. Le stress oxydatif
II.2. Les antioxydants
II.2.1. Les antioxydants d’origine endogène
II.2.1.1. Les antioxydants enzymatiques
II.2.1.2. Les antioxydants non enzymatiques
II.2.2. Les antioxydants d’origine exogène
II.2.2.1. Les antioxydants d’origine naturelle
II.2.2.1.1. La vitamine C ou acide ascorbique
II.2.2.1.2. La vitamine E
II.2.2.1.3. La β-carotène
II.2.2.1.4. Les composés phénoliques
II.2.2.1.4. Les oligoéléments
II.2.2.2. Les antioxydants synthétiques
II.2.2.3. Mécanisme d’action
CHAPITRE III: LES DIFFERENTES METHODES D’ETUDES DE L’ACTIVITE ANTIOXYDANTE
III.1. Test de piégeage du DPPH
III.2. Méthode FRAP
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I: MATERIELS ET METHODES
I.1. Matériels et réactifs
I.1.1. Matériel végétal
I.1.2. Matériel de laboratoire
I.1.3. Réactifs
I.2. Méthodes d’études
I.2.1. Obtention des extraits éthanoliques
I.2.2. Chromatographie sur couche mince (CCM)
I.2.2.1. Préparation des extraits
I.2.2.2. Technique
I.2.2.2.1. CCM des flavonoïdes
I.2.2.2.2. CCM des tanins
I.2.3. Activité antioxydante
I.2.3.1. Protocole opératoire de la méthode au DPPH
I.2.3.2. Protocole opératoire de la méthode FRAP
I.2.4. Expressions des résultats
I.2.4.1. Méthode au DPPH
I.2.4.2. Méthode FRAP
I.2.4.3. Analyses statistiques
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Résultats
II.1.1. Extraction
II.1.2. Chromatographie sur couche mince (CCM)
II.1.2.1. CCM des flavonoïdes
II.1.2.2. CCM des tanins
II.1.3. Activité antioxydante
II.1.3.1. Méthode du DPPH
II.1.3.1.1. Extrait éthanolique des feuilles de Cordyla pinnata
II.1.3.1.2. Extrait éthanolique des écorces de tronc de Cordyla pinnata
II.1.3.1.3. Acide ascorbique
II.1.3.2. Concentrations inhibitrices du DPPH à 50% (CI50), Concentrations efficaces (CE50) et Pouvoir antiradicalaire (PA)
II.1.3.2. Méthode FRAP
II.1.3.2.1. Extrait éthanolique des feuilles de Cordyla pinnata
II.1.3.2.2. Extrait éthanolique des écorces de tronc de Cordyla pinnata
II.1.3.2.3. Acide ascorbique
II.2. DISCUSSION
CONCLUSION

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