L’utilisation des plantes dans le traitement des maladies est une pratique qui date depuis la nuit des temps. La médecine traditionnelle connaît actuellement un regain d’intérêt. En effet,dans la plupart des pays en développement, la pauvreté et les prix onéreux des médicaments font que la majorité de la population utilise cette médecine qui est plus à sa portée. Même si l’efficacité des plantes de la pharmacopée traditionnelle africaine est avérée dans le traitement de nombreuses pathologies humaines, il demeure urgent de vérifier scientifiquement leur activité et leur innocuité afin de sécuriser l’utilisation d’extraits de plantes [44]. Dans l’organisme, les radicaux libres (RL) induisent des dommages et des lésions sur l’acide désoxyribonucléique (ADN), les protéines cellulaires et les lipides membranaires. Ces actions s’expliquent par la présence d’électrons célibataires très réactifs sur une de leurs orbitales, susceptibles de s’apparier aux électrons des composés environnants. Le stress oxydatif est une altération cellulaire et tissulaire par des molécules oxydantes. Il est la résultante d’un déséquilibre profond dans la balance entre les pro-oxydants, producteurs de RL et les antioxydants, au profit des premiers [71]. L’hyperproduction de RL est à la base des explications physiopathologiques des maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer, le cancer ou le vieillissement [24].
La protection contre les effets néfastes induits par les radicaux oxygénés s’effectue à l’aide de différents types d’agents: les antioxydants enzymatiques et non enzymatiques, les antioxydants d’origine naturelle (le glutathion, les tocophérols, les polyphénols, la vitamine C…). On considère aujourd’hui, que les antioxydants d’origine végétale sont d’importants agents protecteurs de notre santé. Ces dernières années, plusieurs études ont été consacrées aux antioxydants du fait de leur implication dans la prévention de nombreuses maladies. C’est dans cette perspective que nous nous sommes intéressés à Moringa oleifera qui est une plante très utilisée dans la médecine populaire sénégalaise.
GENERALITES SUR MORINGA OLEIFERA
Etude botanique
Généralités sur la famille des Moringacées
La famille des Moringacées comprend un seul genre: le genre Moringa dont les représentants sont des arbres et des arbustes. Cette famille comprend une dizaine d’espèces distribuées principalement dans les régions tropicales d’Afrique, d’Asie et d’Amérique. Parmi ces espèces, on peut citer:
✓ Moringa oleifera Lam;
✓ Moringa peregrina (Forsk) Fiori;
✓ Moringa stenopetala (Bak-f);
✓ Moringa ovalifolia dinter et berger;
✓ Moringa longituba Engl;
✓ Moringa borziana Mattei;
✓ Moringa ruspoliana Engl;
✓ Moringa rival Chiou;
✓ Moringa drouhardii Jumelle;
✓ Moringa hidebrandtii Engl;
✓ Moringa cancanensis Nimmo.
Moringa oleifera est l’espèce la plus anciennement connue et la plus citée du genre. Elle est originaire des régions sub-himalayennes d’Agra et d’Oudh dans l’Uttar Pradesh (Nord-Ouest de l’Inde). Elle est maintenant cultivée à des fins variées dans la plupart des pays tropicaux et subtropicaux.
Place dans la systématique
Moringa oleifera appartient:
✓ au règne végétal;
✓ au sous règne des Eucaryotes;
✓ à l’embranchement des Embryophytes;
✓ au sous embranchement des Angiospermes;
✓ à la classe des Dicotylédones;
✓ à la sous classe des Dialypétales;
✓ à l’ordre des Capparales;
✓ à la famille des Moringaceae;
✓ au genre Moringa.
Noms vernaculaires
Français: Ben ailé, Moringa
Wolof: névöday, nöböday, nébéday, mbum
Pulaar: néböday
Djola: binébebdaï
Bambara: névrédé
Mandingue: némédayo, nébédayo
Haoussa: zögala
Sérère: nébéday, sap sap
Bassari: Dâboy
Etude descriptive de la plante
Le port
Moringa oleifera est un arbuste ou petit arbre (figure 1) de 4 à 7 m de hauteur, à croissance initiale très rapide, souvent branchu dès la base. Les écorces sont brunâtres à grisâtres, pâles, claires et grossièrement lenticellées. Les rameaux sont dressés puis retombants. Les branches poussent de manière désorganisée .
Le tronc
Le tronc est généralement droit, mais il est parfois très peu développé. En général, il atteint 1,5 m à 2 m de haut avant de se ramifier bien qu’il puisse parfois atteindre 3 m.
Les feuilles
Elles sont alternes, bi ou tripennées et se développent principalement dans la partie terminale des branches. Elles sont recouvertes d’un duvet gris, lorsqu’elles sont jeunes, ont un long pétiole de 8 à 10 paires de pennes composées chacune de 2 paires de folioles opposés .
Les fleurs
Les fleurs mesurant 2,5 cm de long, se présentent sous forme de panicules axillaires. Elles sont généralement abondantes et dégagent une odeur agréable. Elles sont blanches ou de couleur crème avec des points jaunes à la base. Les sépales au nombre de cinq sont symétriques et lancéolés.
Les graines
Elles sont rondes avec une coque marron semi-perméable. Un arbre peut produire 15000 à 25000 graines par an. Une graine pèse en moyenne 0,3 gramme et la coque représente 25 % de la graine.
Les fruits
Ils forment des gousses qui pendent des branches lorsqu’ils sont secs. Chaque gousse contient entre 12 et 35 graines .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE ETUDE BIBLIOGAPHIQUE
A. GENERALITES SUR MORINGA OLEIFERA
I. Etude botanique
I.1. Généralités sur la famille des Moringacées
I.2.Place dans la systématique
I.3. Noms vernaculaires
I.4. Etude descriptive
I.4.1. Le port
I.4.2. Le tronc
I.4.3. Les feuilles
I.4.4. Les fleurs
I.4.5. Les graines
I.4.6. Les fruits
I.5. Répartition géographique
I.6. Culture
II. Chimie
II.1. Composition chimique des feuilles et des gousses de Moringa oleifera
II.2. Composition chimique de l’écorce
II.3. Composition chimique des graines
II.4 Composition en phénols totaux, tannins, saponines et phytates des feuilles de Moringa oleifera
III. Utilisations traditionnelles
III.1. Les racines
III.2. La gomme
III.3. Les feuilles
III.4. Les graines
IV. Propriétés pharmacologiques
IV.1. Activité anti-inflammatoire
IV.2. Activité antidiabétique
IV.3. activité antimicrobienne
IV.4. Activité analgésique
IV.5. Action sur la fertilité
IV.6. Action sur le cœur
B. GENERALITES SUR LES RL ET LES ANTIOXYDANTS
I. Généralités sur les RL
I.1. Définition
I.2. Nature et sources cellulaires d’espèces réactives de l’oxygène
I.2.1. L’anion superoxyde (O2•-)
I.2.2. Le peroxyde d’hydrogène (H2O2)
I.2.3. Le radical hydroxyle (HO•)
I.2.4. L’oxygène singulet (1O2)
I.3. Le stress oxydatif
II. Généralités sur les antioxydants
II.1. Définition
II.2. Classification des antioxydants
II.2.1. Classification selon leur origine
II.2.1.1. Les antioxydants naturels
II.2.1.1.a. Les antioxydants enzymatiques
II.2.1.1.b. Les antioxydants non enzymatiques
II.2.1.2. Les antioxydants synthétiques
II.2.2. Classification selon leur mécanisme d’action
II.2.2.1 Groupe I ou antioxydants primaires
II.2.2.2. Groupe II ou antioxydants secondaires
II.3. Mécanisme d’action des antioxydants
C. METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTIOXYDANTE
I. Réduction du radical DPPH
II. Test TEAC (Trolox Equivalent Antioxydant Capacity) ou test ABTS+ Decolorization Essay
III. Test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)
DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERIMENTALE
I. Objectif
II. Cadre d’étude
III. Matériel et méthodes
III.1. Matériel
III.1.1. Matériel végétal
III.1.2. Matériel de laboratoire
III.1.3. Réactifs
III.2. Méthodes
III.2.1. Obtention de l’EE des feuilles de Moringa oleifera
III.2.2. Obtention des fractions
III.2.3. Evaluation de l’activité antioxydante
III.2.3.1. Principe
III.2.3.2. Protocole opératoire de la méthode au DPPH
III.2.3.3. Expression des résultats
III.2.3.4. Analyses statistiques
IV. Résultats
IV.1. Extraction et fractionnement
IV.2. Activité antioxydante
IV.2.1. Pourcentage d’inhibition
IV.2.1.1. Extrait éthanolique
IV.2.1.2. Fraction cyclohexanique
IV.2.1.3. Fraction dichlorométhanique
IV.2.1.4. Fraction d’acétate d’éthyle
IV.2.1.5. Fraction aqueuse
IV.2.1.6. Acide L-ascorbique
IV.2.2. Concentration inhibitrice
V. Discussion
V.1. Extraction et fractionnement
V.2. Activité antioxydante
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES