Contribution à l’étude de la tumeur nasale enzootique du mouton

Le Sénégal, à l’instar d’autres pays de la sous-région ouest-africaine, est un pays essentiellement agricole et son développement dépend, en grande partie, de la vitalité de son secteur primaire. La population du Sénégal était de 9,2 millions d’habitants en 1999 avec un taux de croissance de 2,8%. Les 70% des actifs sont répartis dans le secteur primaire (Sénégal, 2002). En ce début du 3ème millénaire, l’un des défis majeurs auquel ce pays reste confronté est de parvenir à assurer un niveau de sécurité alimentaire adéquat pour une population dont le taux de croissance est de l’ordre de 2,8% tout en préservant les ressources naturelles et la biodiversité. L’élevage demeure, par la place significative qu’il occupe dans le secteur primaire, un facteur essentiel pour faire face à ce défi (Sénégal, 2002). En effet, au niveau macro-économique, le sous-secteur de l’élevage participe pour une part non négligeable (7,4%) à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) et constitue, avec les cultures pluviales, l’essentiel de la production du secteur primaire. En 1999, sa contribution au Produit Intérieur brut Agricole (PIBA) était estimée à 35,5% sans tenir compte du travail animal et de la production de fumure pourtant importants pour l’agriculture pluviale. Au niveau socio-économique, environ 67,8% des ménages possèdent du bétail, d’où son importance dans l’économie en particulier dans l’économie en milieu rural. Ainsi le bétail constitue une richesse essentielle au Sénégal. Les populations issues, pour la plupart, des couches les plus vulnérables du monde rural, ont l’élevage comme activité principale. Par ailleurs, les femmes et les jeunes sont fortement impliqués dans l’élevage des espèces à cycle court dont les petits ruminants (ovins et caprins). Ces petits ruminants jouent un rôle économique et social réel (Wilson, 1988), et constituent une source de liquidités facilement mobilisables. Les revenus générés par leur vente sont souvent utilisés pour la satisfaction des besoins domestiques, car ils sont plus résistants aux modifications écologiques ; et la durée réduite de leur exploitation en fait une source première de numéraire (Diedhiou, 1996).

Elevage des petits ruminants au Sénégal 

Comme relaté dans l’introduction, le Sénégal, à l’instar d’autres pays du Sahel, est une terre d’élevage notamment celui des petits ruminants (ovins, caprins). Cela est lié aux conditions écologiques favorables et des traditions pastorales et socioculturelles très anciennes. C’est pourquoi, l’élevage, en général, et celui des petits ruminants en particulier s’opère avec des modes et de races divers (Charrays et al., 1980).

Les espèces élevées

Les petits ruminants domestiqués au Sénégal comprennent deux espèces : les ovins et les caprins. L’effectif de ces espèces est estimé à 8673000 têtes avec 4678000 d’ovins et 3995000 caprins (Sénégal, 2002). L’effectif ovin est en nette progression et représente environ 13,42% du cheptel national total.

Les races

Les races ovines
Les races ovines se distinguent par leurs différences morphologiques et leurs aptitudes bouchères. Ce sont souvent des moutons à poils pour la plupart (Diedhiou, 1996). Selon les travaux de Doutressoulle en 1947, rapportés par cet auteur, les différents moutons élevés au Sénégal et dans la sous-région, appartiennent à différentes races mais principalement aux moutons du Sahel, moutons du Sud et aux métis issus de croisements entre ces races ou avec d’autres races importées (Laadoum, Touabire, Bali-Bali).

Les moutons du Sahel 
Ils sont représentés par le mouton peulh, le Touabire et le Bal-Bali.
➤ Le mouton peulh est un mouton sahélien classique, d’aspect eumétrique, convexiligne et longiligne ou curviligne. Sa tête est forte, son font plat, son chanfrein busqué et le museau fin. Les cornes sont constantes chez le bélier, les membres longs et grêles. La robe est claire, tachetée de roux et de noir (Gueye, 1990) ou bicolore noir et blanc ou noir et roux, parfois uniformément acajou (Diédhiou, 1996), de taille moyenne (0,65-0,75 cm) au garrot pour un poids adulte compris entre 30-50 kg. C’est un animal à bonnes aptitudes bouchères avec un rendement de 50 à 52 % (Diédhiou, 1996).
➤ Le mouton Touabire :
Ce mouton est originaire de la Mauritanie (Fall, 2002). Il est hypermétrique, convexiligne et longiligne (Gueye, 1990). La tête est forte, le front plat, le chanfrein convexe et le museau fin. Les yeux sont gros et elliptiques, à fentes palpébrales horizontales et à saillies orbitaires accusées. Les oreilles sont tombantes, l’encolure longue et de rares pendeloques. Les cornes sont constantes chez le mâle ; elles sont prismatiques et se dirigent en arrière et vers le bas. La robe est généralement pie noire ou pie-gris avec des poils ras. La taille est de 0,75 à 0,90 m chez le mâle et de 0,65 à 0,80 chez la femelle. Le poids moyen de l’adulte est de 30 à 45 kg. Ce mouton a de grandes performances bouchères avec un rendement carcasse atteignant 40 à 45 % (Gueye, 1990). En raison de sa phénotypie recherchée, cet animal est souvent choisi comme mouton de case destiné au sacrifice de la Tabaski.
➤ Le mouton maure à poils longs :
C’est un animal eumétrique, convexiligne, longiligne. Sur le plan morphologique, il ressemble au mouton Touabire mais son pelage est constitué par une toison uniformément noire, parfois tachetée de blanc, formée de longs poils raides sur un duvet léger.
➤ Le mouton Bali-Bali :
Ce mouton est originaire du Mali et du Niger et son aire de prédilection est le Delta central du Niger. C’est une race, de robe marron, et elle est l’équivalent du mouton peulh-peulh au Sénégal (Charrays et al., 1980). De croisement en croisement, il a considérablement amélioré les races dites peulh des bassins du Sénégal et du Niger (Fall, 2002). Son profil est convexe, les cornes développées, les oreilles longues et tombantes avec la présence d’un bourrelet à la nuque. Le cou est développé sans crinière, ni camail. Le garrot est vaillant et le dos plongeant. Le pelage est ras, la couleur blanche ou bicolore avec la couleur foncée limitée à l’avant main. Cet animal est de grande taille mesurant 0,75 à 0,85 m au garrot chez le mâle et 0,65 à 0,75 m chez la femelle. C’est une race à grande aptitude bouchère avec un rendement de 50% à l’abattage.
➤ Le mouton Laadoum :
Ce mouton est originaire de la Mauritanie et a fait son apparition à Thiès vers 1960 et son élevage est maintenant répandu partout notamment à Dakar vers 1980. C’est un mouton à poil ras, de robe blanche tachetée de noir ou de marron. Le mâle comme la femelle peuvent porter des cornes qui leur donnent une allure d’antilope. C’est une race grande productrice de lait (Fall, 2002).

Le mouton du Sud (ou Djallonké) 

Il s’agit d’un animal hypométrique, rectiligne et médioligne. Sa tête est forte, son front plat, son chanfrein busqué et le museau épais. Le mâle porte une crinière et un camail. Les cornes sont moyennement développées chez le mâle, les oreilles sont minces et étroites. La taille au garrot est de 0,40 à 0,50 m pour un poids moyen de 20 à 30 kg (Diédhiou, 1996). C’est un mouton élevé surtout dans la région de Dakar pour des considérations mystico-religieuses ; c’est pourquoi, il rare de le voir au marché pour les besoins de la Tabaski.

Les moutons métis

❖ Le mouton waralé :
C’est un mouton issu du croisement du mouton Touabire et du mouton Peulh avec une grande variabilité de robes et de formats. Ce mouton est moins élancé que le mouton Touabire et moins trapu que le mouton Peulh. La robe est brun-clair, tachetée de noir ou de roux. Le poids moyen varie de 35 à 50 kg.
❖ D’autres variétés de métis, sans nom spécifique, sont observées sur le terrain. Ce métissage est favorisé par des pratiques d’élevage libre avec des accouplements non contrôlés.

Les races caprines
Au Sénégal, deux races de chèvres sont rencontrées, dans la partie Nord et Centrale du pays. Les caprins appartiennent essentiellement à la race dite «du Sahel », et dans les zones septentrionale et orientale sud, des caprins de race Guinéenne sont élevées et qui sont trypanotolérant.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Etude bibliographique
CHAPITRE I : ELEVAGE DES PETITS RUMINANTS AU SENEGAL
I.1 Espèces élevées
I.2 Races
I.2.1 Races ovines
I.2.2 Races caprines
I.3 Conduite d’élevage
I.4 Importance socio-économique de l’élevage des petits ruminants
I.5 Contraintes sanitaires
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES RETROVIRIDAE
II.1 Définition
II.2 Classification
II.3 Caractéristiques
II.4 Multiplication
II.5 Mécanismes de l’oncogenèse virale des rétrovirus
II.5.1 Généralités sur l’oncogenèse des rétrovirus
II.5.2 Mécanisme de l’oncogenèse chez les Betaretrovirus
CHAPITRE III : RETROVIROSES TUMORALES DES PETITS RUMINANTS
II.1 Adénomatose pulmonaire (Jaagsiekte)
II.2 Tumeur nasale enzootique (TNE)
II.2.1 Rappel sur le site de localisation de la tumeur
II.2.2 Historique
II.2.3 Epidémiologie
II.2.4 Etiologie et Pathogénie
.2.5 Signes cliniques et Lésions
II.2.6 Evolution
II.2.7 Diagnostic
II.2.8 Moyens de lutte
PARTIE II : LA TUMEUR NASALE ENZOOTIQUE DU MOUTON au Sénégal : Etude personnelle
Chapitre I: Matériel et Méthodes
I.1 Matériel
I.1.1 Animaux
I.1.2 Matériel de prélèvement
I.1.3 Matériel de laboratoire
I.2 Méthodes
I.2.1 Enquête sur le terrain
I.2.2 Examen clinique des animaux
I.2.3 Autopsie
I.2.4 Prélèvements
I.2.5 Analyses de laboratoire
I.2.5.1 Examen histopathologique
I.2.5.2 Techniques de biologie moléculaire
CHAPITRE II: RESULTATS
II.1 Données épidémiologiques
II.1.1 Nombre et Localisation des foyers de la maladie
II.1.2 Espèces, races, origine des animaux affectés
II.1.2 Age et sexe des animaux atteints
II.2 Données cliniques et lésionnelles
II.2.1 Signes cliniques
II.2.2 Lésions
II.2.2.1 Macroscopiques
II.2.2.2 Microscopiques
II.3 Résultats de la biologie moléculaire
II.3.1 Souches virales
II.3.2 Analyse phylogénique
Chapitre III: Discussion
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Bibliographie
ANNEXES

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