Depuis son apparition dans les années 80, le Sida reste une maladie mystérieuse mobilisant aussi un certain nombre de représentations et de réactions aussi bien dans le champ du religieux que du profane. La pandémie est à la base des perturbations de plusieurs ordres, tant au niveau de l’individu qui est infecté, de la famille affectée et de la communauté à laquelle appartient cet individu. Cette perturbation est médicale, sociale, culturelle et économique.
Au-delà des mesures prises pour prévenir la transmission du VIH dans la population, de nombreuses stratégies tant mondiales, régionales que nationales ont été mises en place pour assurer la prise en charge des PVVIH et malades du SIDA. Ces stratégies contribuent à assurer aux personnes vivant avec le VIH et aux personnes malades du SIDA, des conditions requises leur permettant de mieux vivre leur séropositivité ou leur maladie. En effet les personnes qui vivent avec le VIH ont besoin d’être soutenues pour faire face aux défis multiples d’une maladie chronique, incurable et en général fatale, qui peut entraîner un rejet social. L’angoisse dramatique des malades souvent jeunes et fragilisés, le vécu de la maladie et l’incidence de ses complications sur la vie psychique et sociale, rendent incontournables leur prise en charge médicale et psychosociale.
Généralités
À l’échelle mondiale, 16 millions de femmes vivent avec le VIH, soit 50 % de tous les adultes atteints du VIH/Sida . Selon l’OMS, le VIH/Sida constitue la cause principale de mortalité chez les femmes en âge de procréer, dans les pays en développement.
En 2013, environ 60 % de tous les nouveaux cas d’infection par le VIH/Sida constatés chez les jeunes touchaient les adolescentes et les jeunes femmes, soit près de 1 000 jeunes femmes nouvellement infectées par le VIH/Sida chaque jour . Pour Madagascar, le premier cas de SIDA a été détecté en 1987. La prise en charge des PVVIH a débuté en 2004. Le Ministère de la Santé Publique (MSANP) coordonne et assure la mise en œuvre des activités de prise en charge médicale à tous les niveaux. Pour la prise en charge psychosociale, le réseau national de prise en charge des PVVIH dénommé RESEAU MAD’AIDS a été crée en 2007. Actuellement, le réseau compte 29 associations membres reparties dans 21 régions de la Grande Ile. En totalité, le réseau assure la prise en charge psychosociale de plus de 1 200 PVVIH .
La prévalence du VIH à Madagascar parait relativement faible (0,4%) si l’on considère le taux au sein de la population en général. Cependant selon les études effectuées par le Secrétariat Exécutif du Comité National de Lutte contre le SIDA (SE/CNLS), le taux est plus élevé au sein de la population à haut risque : 14.7% pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes communément dénommé Man Sex Man (MSM) et 7.1% pour les consommateurs de drogues injectables (CDI). Ce qui correspond à une épidémie de type concentré .
Il est à rappeler ici que la prise en charge psychosociale est composée de quatre volets plus ou moins interdépendants, à savoir : la prise en charge psychosociale proprement dite, la prise en charge nutritionnelle, la prise en charge des orphelins et enfants vulnérables, et la prise en charge socio-économique. Selon les constats de l’évaluation du PSN 2007-2012, les résultats sont probants mais beaucoup restent encore à faire pour atteindre les objectifs fixés. Parmi tant d’autres résultats, il a été rapporté qu’en 2009, 195 PVVIH ont pu bénéficier des appuis financiers . La mise en place d’un dispositif de suivi et évaluation au sein du réseau MAD’AIDS a permis de rapporter au SE/CNLS le nombre exact de PVVIH bénéficiant de PEC psychosociale (environ 73% des PVVIH suivies obtiennent un soutien psychosocial à travers les associations .
CADRAGE CONCEPTUEL DE L’ETUDE
Pour mieux nous situer et pour éviter les incertitudes ou doutes, il est indispensable de spécifier les concepts sur lesquels nous allons nous fonder. Ci dessous seront présentées quelques définitions des termes clés de notre travail, ainsi que les spécificités/ caractéristiques concernant le thème.
Counseling
Counseling VIH/SIDA :
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « le counseling VIH/SIDA est un dialogue confidentiel entre un client et un prestataire de service en vue de permettre auclient de surmonter le stress et de prendre des décisions personnelles par rapport au VIH/SIDA. Le counseling consiste notamment à évaluer le risque personnel de transmission du VIH/SIDA et à faciliter l’adoption de comportements préventifs » Selon le Professeur Olivier BOUCHAUD « le counseling fait partie intégrante de la démarche de dépistage de l’infection à VIH. Il doit être réalisé par une personne formée à la conduite d’entretien et au VIH/SIDA » in Médecine des voyages et tropicale, Masson, 2012 pp 65 .
Education nutritionnelle
Elle consiste à conseiller, inciter, recommander aux PVVIH et à leur proche d’opter pour une alimentation variée, équilibrée, s’accordant aux traitements et aux besoins de la personne concernée.
Education thérapeutique
« C’est un processus continu, intégré aux soins et centré sur le patient, visant l’apprentissage du patient et son entourage pour acquérir des compétences lui permettant de comprendre sa maladie et son traitement, de prendre en charge sa maladie, ses soins et la prévention de la transmission en coopérant avec les soignants, d’améliorer son observance thérapeutique, de maintenir ou d’améliorer sa qualité de vie. » Professeur Cheik Tidiane Ndour, Guide de formation à l’usage des paramédicaux, OMS-Afro, 2012 .
Prise en charge psychosociale en lien avec le VIH/SIDA
C’est un processus par lequel on amène la PVVIH, la famille/ le tuteur et l’entourage à faire de nouveaux apprentissages, à poser de nouveaux gestes pour arriver à satisfaire leurs besoins ou à résoudre les difficultés face à la situation qui prévaut.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : MONOGRAPHIE DU LIEU DE STAGE
CHAPITRE II : CADRAGE CONCEPTUEL DE L’ETUDE
CHAPITRE III : CADRAGE METHODOLOGIQUE
DEUXIEME PARTIE : ENQUETES ET ANALYSES
CHAPITRE IV : SITUATION SUR TERRAIN
CHAPITRE V : RECITS DE VIE
CHAPITRE VI : VERIFICATION DE HYPOTHESES
TROISIEME PARTIE : PROSPECTIVES
CHAPITRE VII : DISCUSSIONS
CHAPITRE : LES SUGGESTIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
RESUME