Contribution à l’étude de la pharmacopée traditionnelle

Depuis que l’Afrique est peuplée, les feuilles, les fleurs, les écorces, les racines, tirées de toutes les strates de la végétation variée du continent, ont sauvé bien des vies humaines. Et l’on est saisi d’admiration par la faculté de ces peuples d’observer, de préparer, de comparer, d’expérimenter et, finalement, de sélectionner et de transmettre autant de remèdes contre autant de maladies. De nos jours, l’identification de nouveaux principes actifs et la découverte de nouvelles propriétés pharmacologiques, en balance avec les effets néfastes de certains médicaments de synthèse, ont contribué à faire de la phytothérapie une médecine à part entière et à faire comprendre que les plantes peuvent être d’authentiques médicaments. La richesse extraordinaire du règne végétal met à notre disposition une gamme exceptionnelle de substances médicamenteuses permettant d’apporter une réponse adaptée à tous nos troubles de santé. Utiliser en priorité les ressources que la nature nous fournit est aussi une réponse « naturelle » à nos problèmes de santé. L’action de ces substances médicamenteuses s’inscrit le plus souvent dans la durée. Elles soignent davantage le fond que les seuls symptômes. D’une manière générale, leur action est globale. Elles agissent simultanément sur plusieurs de nos organes et de nos fonctions biologiques. Au Sénégal, depuis 1968, le retour vers la nature de nos chercheurs n’a cessé d’augmenter pour mieux faire valoir l’intérêt que certaines populations portent envers les plantes (Sarr et al., 2013). Ainsi ce travail s’inscrit dans le cadre de l’étude et de la valorisation des ressources naturelles du pays, des plantes médicinales plus particulièrement. L’objectif de ce travail réalisé dans la région de Thiès est de recenser les plantes médicinales utilisées dans le traitement de six (6) affections que sont : la fièvre, la douleur, l’hypertension artérielle, le diabète, les plaies et les dysfonctionnements érectiles.

RAPPELS SUR LA PHYTOTHERAPIE

GENERALITES

QU’EST-CE QUE LA PHYTOTHERAPIE

Le mot « phytothérapie » se compose étymologiquement de deux racines grecques: « phuton » et « therapeia » qui signifient respectivement « plante » et « traitement ». La Phytothérapie peut donc se définir comme étant une « discipline allopathique destinée à prévenir et à traiter certains troubles fonctionnels et/ou certains états pathologiques au moyen de plantes, de parties de plantes ou de préparations à base de plantes, qu’elles soient consommées ou utilisées en voie externe » (Wichtl et Anton, 2003). Il faut préciser que connaître une plante, « c’est être conscient de ses limites et de ses dangers car la phytothérapie n’est en aucun cas une technique anodine » (Institut Européen des Substances Végétales, 2013). Par exemple de nombreuses plantes paraissant anodines n’en sont pas moins toxiques et il arrive aussi qu’une partie seulement de la plante présente un danger (Rafal, 2008). « C’est pourquoi l’utilisation thérapeutique nécessite une bonne connaissance de la matière médicale » et des méthodes de fabrication (les tisanes, les poudres, les extraits concentrés ou pas et beaucoup d’autres) (Institut Européen des Substances Végétales, 2013). Elle requière aussi certaines précautions du fait de toxicité (Belaiche, 2007).

LES ORIGINES DE LA PHYTOTHERAPIE

Les hommes utilisent les plantes à des fins thérapeutiques depuis des millénaires. Les expériences empiriques médicales se sont multipliées avec le développement de la civilisation. Dès lors que l’homme a commencé à se questionner sur son identité propre, il s’interrogea sur les causes des maladies et sur les effets des moyens curatifs (Grünwald et al., 2006). Ainsi, de l’Inde ancienne avec le concept global de l’Ayurveda puis la Mésopotamie où des Sumériens gravaient sur des tablettes d’argile des caractères cunéiformes de certaines recettes médicales, à l’Egypte antique avec les « Ebers Papyrus » consacrés au diagnostic et à la thérapie de maladies physiques , on nota ces transmissions écrites (Belaiche, 2007).

LA MEDECINE TRADITIONNELLE

Définition

Elle peut être définie comme l’ensemble des connaissances et pratiques, explicables ou non, aux quelles on recourt pour diagnostiquer, prévenir, guérir complètement ou éliminer partiellement un déséquilibre physique, mental ou social, en s’appuyant exclusivement sur l’expérience vécue et les observations transmises de génération en génération, oralement ou par écrit (Claver et Rwangabo, 1993). Elle peut être élargie « en tenant compte du concept originel de la nature qui inclut le monde matériel, l’environnement sociologique, qu’il soit vivant ou mort et les forces métaphysiques de l’univers » d’où le terme médecine indigène (Sofowora, 1996). L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) lors de sa huitième réunion de programme général de travail couvrant la période 1990 -1995, a redéfini la médecine traditionnelle comme comprenant des pratiques thérapeutiques existant souvent depuis des centaines d’années avant le développement et la diffusion de la médecine scientifique et étant toujours appliquées aujourd’hui.

Les modes d’acquisition des savoirs traditionnels

Selon Kroa (2000), il faut considérer l’art traditionnel de soins, comme un ensemble de connaissances empiriques, acquises par l’une des voies suivantes :
– par la famille : père à fils, mère à fille ;
– par les relations d’alliance : belle-mère, beau-père, beau-frère, belle-sœur, mari, coépouse, etc. ;
– par apprentissage de plusieurs années auprès de guérisseurs compétents, en dehors du cercle familial ;
– par l’achat d’une recette jugée efficace après le traitement d’une affection donnée ;
– par la promotion de personnes prédisposées dans des écoles de tradipraticiens (TP) de santé, dans des instituts de formation de médecine naturelle à l’étranger;
– par le pouvoir inné, dans ce cas la transmission se fait par les esprits (initiation, choix mystique) ;
– par révélation, après un rêve ;
– certains TP ont acquis leur savoir au terme d’un long périple à la recherche d’un remède contre une affection dont ils ont souffert euxmêmes pendant plusieurs années ;
– par auto-apprentissage dans des livres, par des recherches perSoonelles.

PLANTES MEDICINALES

Eléments de définition

Une plante peut être qualifiée de médicinale lorsqu’elle contient, au niveau de ses organes par exemple la feuille ou l’écorce, un ou plusieurs principes actifs utilisables à des fins thérapeutiques (Gruffat, 2013). En d’autres termes, les plantes médicinales « sont des drogues végétales au sens de la Pharmacopée européenne dont au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses » (AFSSAPS, 2009).

Production des plantes médicinales et organes recherchés

La production porte sur des origines à la fois spontanées dites « sauvages » ou « de cueillette », cultivées et importées (Beauquesne et al., 1986).

Les organes recherchés sont de plusieurs natures et très variés. La liste des organes recherchés pour la thérapeutique peut s’étendre d’une extrémité à l’autre de la plante, et tout au long de la saison. En effet les organes souterrains, qui regroupent les racines, les rhizomes et les tubercules, se récolteront en dehors de la période de pleine végétation de façon à ce qu’ils soient plus riches en constituants actifs (Moyse, 1976).
❖ Les tiges seules sont rarement récoltées ;
❖ Les écorces, quant-à-elles, se récoltent à la montée de la sève, mais avant la floraison.
❖ Le bois est exploité dans quelques rares cas, il est râpé en copeaux généralement.
❖ On utilise parfois les bourgeons.
❖ Dans beaucoup de cas par contre on récolte les feuilles de la plante. Plusieurs périodes de cueillette sont possibles mais la meilleure reste juste avant la floraison (Leclerc, 1999).
❖ Les sommités fleuries sont également fréquemment utilisées : cas des différentes espèces de menthes. Les fleurs seules sont aussi cueillies, à leur plein épanouissement et en pleine journée.
❖ Pour les fruits, on les cueillera secs à maturité presque complète, mais avant qu’ils ne se détachent spontanément.
❖ Dans le cas des graines ; elles doivent être bien mûres et avoir perdu la majeure partie de leur humidité naturelle.
❖ Enfin la dernière partie des organes recherchés chez les plantes en vue d’une utilisation médicinale regroupe tous les produits bruts retirés des végétaux. Ce sont les gommes, gommes-résines, oléorésines, latex… Des modes de récolte particuliers sont alors nécessaires. Les plantes qui doivent être employées fraîches seront récoltées par un temps dégagé plutôt que nébuleux ou pluvieux (Cazin, 1997).

Drogues végétales

La drogue est la plante ou la partie de la plante la plus riche en principe actif (Agence du Médicament, 1998). Les plantes ou parties de plantes sont utilisées entières ou coupées, le plus souvent après avoir été séchées, plus rarement à l’état frais. Certains exsudats n’ayant pas subi de traitements spécifiques sont également considérés comme des drogues végétales (Pelt, 1980). On peut dire également que ces drogues végétales peuvent être utilisées en l’état (exemple des plantes médicinales employées pour la préparation des tisanes) ou comme matière première pour la préparation d’extraits ou l’obtention de molécules (ou autres éléments) ayant un intérêt dans le domaine pharmaceutique (Catier et Roux, 2007).

Principes actifs ou substances actives des plantes

La substance active, ou le principe actif est une molécule présentant un intérêt thérapeutique curatif ou préventif pour l’homme ou l’aNiimal. Le principe actif est contenu dans une drogue végétale ou une préparation à base de drogue végétale (Pelt, 1980). Cette substance est souvent en très faible proportion. Cependant les substances actives de la plante, interrompues dans leur dynamisme, restent présentes, depuis les radicelles aux fleurs, des bourgeons aux feuilles. Les alcaloïdes, hétérosides, terpènes, alcools, tanins, bioflavonoïdes, huiles essentielles, eau, oligo-éléments, etc., sont des corps, qui, du plus simple au plus complexe, donnent à la plante ses propriétés et son génie que reconnaît et utilise la phytothérapie (Thurzova et Krejca, 1993).

Hydrates de carbones
Les glucides ou hydrates de carbone, encore appelés saccharides constituent le groupe le plus important des éléments plastiques et énergétiques trouvés dans les plantes et sont souvent stockés. Suivant le nombre d’oses et leur nature on peut les classer en mono-, oligo- et polysaccharides ainsi qu’en polyholosides homoou hétérogènes. Le saccharose, le glucose et le fructose sont les hydrates supérieurs solubles ; l’amidon, la cellulose et l’inuline constituent le groupe des insolubles homogènes.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIER PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : RAPPELS SUR LA PHYTOTHERAPIE
I.1. GENERALITES
I.2. LA MEDECINE TRADITIONNELLE
I.3. LES ACTEURS DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE
I.4. LES MODES DE PREPARATION
CHAPITRE II : RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUES
II.1. LA FIEVRE
II.2. LA DOULEUR
II.3. DIABETE
II.4. HYPERTENSION ARTERIELLE (HTA)
II.5. CICATRISATION
II.6. DYSFONCTIONNEMENT ERECTILE
CHAPITRE III : PRESENTATION DES SITES D’ENQUETES
III.1. CADRE PHYSIQUE ET ECOLOGIQUE
III.2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
DEUXIEME PARTIE : TRAVAUX PERSONNELS
CHAPITRE I : METHODOLOGIE
I.1. SITES D’ENQUETES
I.2. OBJECTIFS
I.3. LES PROBLEMES RENCONTRES
I.4. ECHANTILLONNAGE
CHAPITRE II : RESULTATS 50
II.1. PROFIL DES PERSONNES ENQUETEES
II.2. PHYTOTHERAPIE
II.3. MODES DE PREPARATION
II.4. PARTIES UTILISEES
III. DISCUSSION
III.1. PROFIL DES ENQUETES
III.2. PHYTOTHERAPIE TRADITIONNELLE DES PATHOLOGIES ETUDIEES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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