Concept de drogue et de médicament en médecine traditionnelle
Selon NACOULMA (1996), une drogue est la partie d’une plante utilisée en thérapie et n’ayant subi, au préalable, aucune préparation physique ou chimique. La drogue est donc la matière première à partir de laquelle on fabrique le médicament. La drogue peut être constituée par la plante entière, les feuilles, les fleurs (boutons floraux, fleurs épanouies), les fruits (épicarpe, mésocarpe), les graines, les racines (leurs bois, leurs écorces, leur rhizoderme), les tiges (leurs bois, leurs écorces, leur épiderme, leur moelle), le suc ou extrait de n’importe quelle partie, le latex, les résines, les gommes etc. Un médicament est une substance, une drogue ou une composition présentée comme ayant des propriétés préventives ou curatives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’homme ou l’animal en vue d’établir un diagnostic médical, de restaurer, corriger ou modifier les fonctions organiques. En médecine traditionnelle, ce sont des extraits totaux qui sont employés. Il s’agit donc d’un ensemble de molécules agissant soit isolément, soit en association, soit en synergie. Si, en général un médicament désigne une substance de nature animale, minérale et surtout végétale, ce terme désigne au sens le plus large, tout remède ou objet qui est utilisé pour prévenir la maladie, pour favoriser la santé ou pour protéger de toute influence néfaste.
Population
De 216 658 habitants en 1988, la population du département d’Abengourou atteint en 1998, 288 231 habitants [4]. Cette population est estimée en 2009 à 401 307 habitants sur la base du recensement général de la population et de l’habitat de 1998 avec un taux d’accroissement annuel de 2.95% [5]. Elle se compose d’autochtones Agni représentant 50 % de la population totale. L’autre moitié regroupe les allogènes et allochtones composés de Baoulés, Abrons, Sénoufos, Malinkés, Sénégalais, Guinéens, Nigériens, Béninois et quelques Libano-Syriens. L’équilibre numérique entre autochtones d’une part, et allogènes et étrangers, d’autre part, trouve une explication dans le dynamisme de l’activité agricole de la région longtemps considérée comme une zone d’attraction pour ces populations. Les populations autochtones, allogènes et étrangères y vivent en parfaite harmonie. La densité de la population est de 77 habitants au km² [5].
Le secteur agricole
Le café et le cacao sont les productions motrices de l’économie départementale. On note également une production industrielle d’hévéa assez importante. De grandes productions vivrières (bananes plantains, ignames, maniocs, légumes divers) sont commercialisées vers les autres régions du pays. Cependant, l’état des routes ne permet pas l’accès des véhicules à certains villages pour le chargement des produits et cela a pour conséquence la cherté des produits vivriers au niveau de la ville et un défaut d’approvisionnement de certains villages.
Plantes utilisées contre le paludisme
Cette enquête a permis de recenser 24 plantes utilisées contre le paludisme. Azadirachta indica est la plante la plus utilisée avec un pourcentage de citation de 27, 5%, suivie de Ocimum gratissimum avec un pourcentage de 16%. D’autres plantes telles que Mangifera indica, Alchornea cordifolia et Jatropha curcas présentent un pourcentage de citation intéressant. La liste est complétée par des plantes dont la fréquence de citation est moindre ou faible (Tableau VIII).
Opinion des populations sur l’efficacité des plantes
Les enquêtes ont permis de révéler une grande satisfaction des populations quant à l’utilisation des plantes. En effet, 77% de la population est satisfaite du recours à la phytothérapie tandis que 18% ne sont pas satisfaits et 5% restent sans avis (Tableau XXIV). Ce niveau de satisfaction diffère d’une pathologie à l’autre. Dans le traitement des maladies diarrhéiques, des hémorroïdes et des traumatismes, de la toux et des angines, le degré de satisfaction est important. C’est ainsi que concernant ces pathologies, 88% utiliseraient le même traitement tandis que 12% envisagent un autre traitement (Tableau XV et Figure III). Cette satisfaction explique l’intérêt de plus en plus grandissant manifesté par les populations.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES PLANTES MEDICINALES ET LA MEDECINE TRADITIONNELLE
I Les Plantes médicinales
I-1 Inventaire en Côte d’Ivoire
I-2 Concept de drogue et de médicament en médecine Traditionnelle
II La Médecine traditionnelle
II-1 Historique
II-2 Concept de pharmacopée et de médecine traditionnelle
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
I Environnement biologique
I-1 Historique
I-2 Organisation sociale
I-3 Population
II Environnement physique
II-1 Situation géographique
II-2 Relief, flore et faune
II-3 Climat et hydrographie
III Activités économiques
III-1 Le secteur forestier
III-2 Le secteur agricole
III-3 La production halieutique
III-4 Le tourisme
IV Situation sanitaire
IV-1 Situation endémique
IV-2 Couverture sanitaire
TROISIEME PARTIE : ENQUETE ETHNOPHARMACOLOGIQUE
I Objectif de l’étude
II Méthodologie
II-1 Echantillonnage
II-1-1 La population étudiée
II-1-2 Critères de sélection des pathologies
II-2 Instrument de collecte des données
II-3 Traitement des données
II-4 L’identification botanique des plantes
III-Résultats et commentaires
III-1 Données statistiques sur la population d’étude
III-1-1 Répartition selon le sexe
III-1-2 Répartition selon l’âge
III-2 Répertoire des plantes utilisées à Abengourou
III-2-1 Plantes utilisées contre le paludisme
III-2-2 Plantes utilisées contre certaines affections respiratoires
III-2-3 Plantes utilisées contre les anémies
III-2-4 Plantes utilisées contre les diarrhées
III-2-5 Plantes utilisées contre les traumatismes
III-2-6 Plantes utilisées contre les hémorroïdes
III-2-7 Plantes utilisées contre l’hypertension artérielle
III-3 Plantes utilisées et leur mode de préparation et d’emploi
III-3-1 Plantes utilisées contre le paludisme
III-3-2 Plantes utilisées contre certaines affections respiratoires
III-3-3 Plantes utilisées contre les anémies
III-3-4 Plantes utilisées contre les diarrhées
III-3-5 Plantes utilisées contre les traumatismes
III-3-6 Plantes utilisées contre les hémorroïdes
III-3-7 Plantes utilisées contre l’hypertension artérielle
III-4 Les Raisons du recours à la phytothérapie
III-5 Lieux d’approvisionnement
III-6 Opinion des populations sur l’efficacité des plantes
IV DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ICONOGRAPHIE
ANNEXES
LEXIQUE
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