La malnutrition est la cause de près de 3,6 millions de décès de mères et d’enfants en grand nombre dans le monde. La situation en Afrique subsaharienne est particulièrement catastrophique puisque le nombre de victimes de la faim et de la malnutrition a augmenté de 20% depuis 1990.
A Madagascar comme dans les autre pays en voie de développement, la malnutrition est un problème majeur à la fois de santé publique et socioéconomique qui touche notamment les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes. Notre île fait partie des 36 pays du monde où vivent les 90% des enfants accusant un retard de croissance. La malnutrition touche une grande partie de la population et demeure un problème important à la fois sur le plan économique, social et sanitaire et dans ses formes les plus graves ; elle pose un grave problème de santé publique car elle contribue a l’augmentation des risques de décès surtout pour les enfants de bas âge.
CADRE THEORIQUE
D’après Emile DURKHEIM, dans son œuvre : « Les règles de la méthode sociologique » et « le suicide », un sociologue doit tendre à découvrir les différentes propriétés dans un milieu social. Ainsi, il a souligné que : « l’origine première de tout processus social de quelque importance doit être recherché dans la constitution du milieu social interne » et que « la cause déterminante d’un fait social doit être recherché parmi les faits sociaux antécédents, et non parmi les états de la conscience individuelle. […]Il faut donc faire des études non seulement sur des problèmes existants mais aussi et surtout sur des facteurs externes mais qui ont des impacts directes aux problèmes dans tous les domaines de la recherche et de « découvrir les relations générales entres ces phénomènes » selon la méthode du: « le holisme méthodologique ».
En 2005, dans l’ensemble des pays en développement, 32% des enfants de moins de 5 ans (soit 178 millions d’enfants) ont été jugés comme présentant un retard de croissance (c’est-à-dire une taille inférieure à –2 écarts-types depuis la taille médiane de l’âge de la population de référence). Cette année, on a relevé un taux de retard de croissance de 40% chez les moins de 5 ans des régions Afrique et Asie du Sud-est A Madagascar, des reformes économiques ont été adoptées ces dernières décennies mais elle n’ont pas permis jusqu’ici une nette amélioration des conditions économiques et sociales de la population. Elles ont conduit à une aggravation de la pauvreté qui touche près de trois quart (3/4) de la population dont une grande partie se trouve en milieu rural et à la dégradation des infrastructures sociales de base : santé, éducation, eau et assainissement.
Ce contexte fortement compliqué par la périodicité des catastrophes naturelles (cyclone, sécheresse, invasions acridiennes, autres épidémies) a donc entraîné la dégradation de la situation nutritionnelle notamment des groupes vulnérables (enfant moins de 5 ans, femmes enceintes et allaitantes). A l’instar d’autres pays pauvres, la malnutrition constitue une des causes de la mortalité infantile et maternelle à Madagascar. Elle est associée à plus de 50% de la mortalité infantile des enfants en bas âge. Elle contribue aussi à la complication de certaines maladies infectieuses, ce qui occasionne des dépenses de soins supplémentaires et cela à tous les niveaux : les ménages, l’Etat, en passant par la communauté.
La malnutrition est donc un problème majeur à Madagascar. En se conformant à l’objectif du millénaire qui consiste à œuvrer pour la réduction de la pauvreté et de la famine, le MAP ainsi que le PNN /PNAN sont plus que des outils de référence pour tous les intervenants dans le domaine du développement du pays.
VIE CULTURELLE ET RELIGIEUSE
La majeure partie de la population est non croyante. La religion la plus dominante reste les cultes des ancêtres par des sacrifices et des interdits surtout pour les Antanosy qui se trouvent au milieu des cultures Antandroy et Bara. Les interdits sont très nombreux surtout sur le plan nutritionnel : tortue, aile, sorgho, mouton, chèvre… pour une partie de la population. Cette sorte de religion met la population en péril car la richesse familiale c’est à dire les bœufs sont réservés aux événements funèbres. Les bœufs étaient réservés au rituel, à l’occasion des funérailles et exhumations. Le zébu est non seulement un capital religieux mais en même temps un capital social, il est un personnage, un symbole, une garantie d’équilibre de la société humaine, religieuse en ce monde et celle des ancêtres.
Les tabous et interdits sont à signaler : sur les lieux sacrés («kily faly »), le fumier de parc, le « piky » (cossette de patate), etc.
Les femmes se trouvent en général en bas de la hiérarchie familiale et ne doivent en aucun cas manger avant leurs époux mais doivent servir leurs maris et attendre les restes pour pouvoir manger. Il se trouve aussi qu’un homme a plusieurs femmes qui habitent sous le même toit avec le père de famille surtout dans la communauté Antandroy, ce qui présente un grand danger pour la santé des enfants en bas âge.
Dans la région, le taux de scolarisation des garçons est de 21,8% et celle des filles est de 23,25% ce qui indique un très faible taux de scolarisation. Aussi, il y un grand écart entre le niveau d’éducation dans le district d’Amboasary et de Fort Dauphin : avec 42,6% dans le district de Fort Dauphin contre 14,2% pour celle d’Amboasary .
CONDITION CLIMATIQUE
Le climat est de type généralement chaud, semi-aride et subhumide marqué par deux saisons contrastées : une saison pluvieuse et chaude de Novembre à Mars ou tombent 60% des précipitations en trois mois, et une longue saison sèche de 7 à 9 mois. Les écarts pluviométriques inter annuels sont pourtant importants car la sécheresse sévit avec une certaine ampleur qui revient trois fois au court d’une période de 10 ans.
D’une façon générale, les sols sont particulièrement pauvres, peu ou pas humifères. Les sols ferrugineux tropicaux formés sur roches métamorphiques, couvrant de vastes surfaces. Ce climat aride et semi-aride et les caractéristiques peu fertiles du sol conditionnent le développement de l’agriculture.
Vu l’aridité du climat et la faible qualité des sols, les cultures ne se pratiquent que pendants une courte saison de pluie. De ce fait, les variétés cultivées sont rustiques, de cycle court et adaptées aux conditions locales. Par ailleurs, les paysans sont aussi habitués à profiter de la moindre pluviométrie pour planter au maximum. Les principaux ennemis des cultures sont, d’abord les criquets, puis les chenilles et les cochenilles, ainsi que quelques maladies. Le vent aussi peut être néfaste surtout pour la culture du maïs.
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Table des matières
INTRODUCTION
METHODOLOGIE
PROBLEMETIQUES ET HYPOTHESES
Ière partie : CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE
Chapitre I : CADRE THEORIQUE
Chapitre II : PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE
Chapitre III : SITUATION DE LA MALNUTRITION EN GENERAL
IIème partie : RESULTAT D’ENQUETE
Chapitre I : RAPPORT ENTRE LA MALNUTRITION ET MENAGE
Chapitre II : ACTION ENTREPRISE DANS LA LUTTE CONTRE LA MALNUTRITION
IIIème partie : ANALYSE, SOLUTIONS, SUGGESTION ET PROSPECTIVES
Chapitre I : SOLUTIONS DEJA PRISES
Chapitre II : ANALYSE ET DISCUSSION
Chapitre III : QUELQUES SUGGESTIONS ET PROSPECTIVES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES