Contribution à l’étude de la céramique islamique

Le site de RaΩba – May®d¬n  a fait l’objet de six campagnes de fouilles, entre 1976 et 1980, menées par une équipe franco-syrienne sous la direction de Thierry Bianquis (alors Directeur de l’Institut Français d’Études Arabes de Damas) et de Qasem Tuwayr (fonctionnaire à la Direction Générale des Antiquités et Musées de Syrie). Malheureusement, pour des raisons diverses, le rapport définitif n’a jamais pu être réalisé. Pourtant, la céramique islamique de cette région est encore assez peu connue et la publication des fouilles est attendue par le milieu scientifique. L’étude du matériel issu des fouilles de RaΩba – May®d¬n s’inscrit dans la continuité d’une série de recherches sur la moyenne vallée de l’Euphrate : fouilles du site de B®lis – Maskana, sur la rive du lac de retenue du barrage d’al-˘awra et prospections géographiques, géomorphologiques et archéologiques de Paul Sanlaville, Bernard Geyer, Jean-Yves Montchambert et Sophie Berthier. Le site de RaΩba – May®d¬n n’avait fait jusqu’alors l’objet que de rapports succincts pour la Commission des Fouilles du Ministère des Affaires Étrangères et d’articles généraux par Thierry Bianquis (« La mission archéologique franco-syrienne de Rahba-Mayadin », Histoire et Archéologie de l’habitat médiéval, en 1986 ; « Quelques problèmes d’hydraulique soulevés lors des fouilles de Rahba-Mayadin », L’homme et l’eau en Méditerranée et au Proche-Orient, III, L’eau dans les techniques, en 1986 ; « La mission franco syrienne de Rahba-Mayadin », Dossiers histoire et archéologie, n° 122, 1987 ; « Mission franco-syrienne de Rahba-Mayadin, 1976-1981 », Contribution française à l’archéologie syrienne, en 1989 ). Les monnaies de May®d¬n ont été publiées par Arlette Nègre dans le Bulletin d’Études Orientales n° 32-33, de 1980-1981. Les textes concernant la période 750/1050 ont été exploités par Thierry Bianquis dans son article « RaΩba et les tribus arabes avant les croisades », paru dans le Bulletin d’Études Orientales n° 41-42, en 1993. La citadelle de RaΩba a été étudiée par l’architecte Jean-Louis Paillet, dans sa thèse Le château de RaΩba, étude d’architecture militaire islamique médiévale, soutenue en histoire à l’Université Lyon 2, en 1983, sous la direction du Professeur Nikita Elisséeff

Les sources textuelles médiévales

RaΩba se situe à la fois au carrefour des principales voies de communication entre l’Iraq et la Syrie et en bordure de la steppe, ce qui a souvent favorisé le contact avec les tribus bédouines de l’intérieur. De par sa position, la ville a été amenée à jouer un rôle important au cours de l’histoire médiévale et est fréquement citée dans les textes : récits de géographes ou de voyageurs, histoires universelles ou régionales, chroniques ou annales. Ces données textuelles médiévales sur RaΩba n’ont été qu’en partie exploitées. L’un des premiers à traiter de l’histoire de RaΩba est G. Le Strange dans The Lands of the Eastern Caliphate. Cependant certaines erreurs apparaissent, dues au fait que l’auteur ne soupçonne pas l’existence d’une ville double . L’article de B. Schulz dans Archäologische Reise im Euphrat und Tigris Gebiet, s’appuyant sur une plus ample documentation, localise de façon précise la ville ancienne sous la ville actuelle de May®d¬n. Diverses mentions de RaΩba sont dispersées dans The Middle Euphrates et Arabia Deserta d’A. Musil . L’ouvrage de ‘Abd al-Q®dir ‘Ayy®·, Al-RaΩba, q®‘ida flar¬q al-fur®t est assez complet . Th. Bianquis, récement, a reconstitué en détail, l’histoire événementielle de la période 20/640-452/1060 . Cette synthèse peut être complétée par l’article « al-RaΩba », de la nouvelle édition de l’Encyclopédie de l’Islam, par E. Honigmann et Th. Bianquis.

La majeure partie des textes édités en arabe concernant RaΩba avait été rassemblée par Marie-Christine Danchotte , à l’époque des fouilles, et les écrits postérieurs à 452/1060, ainsi que les sources syriaques, attendent encore d’être analysés. Une liste chronologique des récits historiques citant RaΩba, établie à l’occasion de ces recherches, a permis de définir les différentes étapes de la vie de la cité. Les textes en arabe ont été consultés pour vérifier certains détails.

Existait-il une RaΩba pré-islamique ?

Différentes hypothèses ont été émises, concernant la présence d’une occupation à
RaΩba avant l’époque islamique. Le toponyme le plus ancien auquel on a tenté d’identifier RaΩba se trouve dans la Bible. En effet, le nom de ReΩ¨b¨t apparaît à plusieurs reprises, sous des formes différentes : ReΩ¨b¨t (Genèse XXVI, 22), ReΩ¨b¨t ‘¡r (Genèse X, 11) et ReΩ¨b¨t hanN®Ω®r, patrie de Saül (Genèse, XXXVI, 37). En conséquence, ce toponyme, ReΩab¨t, est communément adopté, au Moyen Age, par les auteurs syriaques, pour désigner RaΩba . Plus récemment, A. ‘Ayy®· a voulu reconnaître RaΩba dans le nom de ReΩ¨b¨t han-N®Ω®r car il signifie « sur le fleuve » . Alors que les deux premiers toponymes ont été localisés en Palestine même, ReΩ¨b¨t han-N®Ω®r correspondrait à une ville d’Assyrie, probablement Ninive ou dans ses environs , c’est à dire à proximité de Maw◊il. Le fleuve en question serait alors le Tigre et non l’Euphrate. Existait-il effectivement une implantation de l’âge du Bronze à l’emplacement de la ville actuelle de May®d¬n  ? Il est fréquent que les sites datés de la période islamique, qui sont les plus nombreux dans la région entre Dayr al-Z‚r et —al¬Ωiyya (Doura Europos), réutilisent ou s’installent à proximité de tells plus anciens . Le seul élément permettant d’émettre une telle hypothèse, à May®d¬n, est le toponyme « tell al- ‘Alwa », correspondant à une colline dans l’angle nord-ouest de la ville islamique. Malheureusement, aucune fouille n’a pu être entreprise dans ce secteur, entièrement construit. Il semblerait d’autre part qu’aucun tesson de cette période n’ait été retrouvé en surface ou dans les sondages effectués au pied du tell. Cependant, cet argument n’est pas significatif dans la mesure où la base du tell pourrait être prise dans les alluvions.

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Table des matières

Introduction générale
Le cadre géographique
PREMIÈRE PARTIE : RAºBA DANS LES TEXTES
I.1. Les sources textuelles médiévales
I.2. Existait-il une RaΩba pré-islamique ?
I.3. RaΩba de sa « fondation » à son abandon
I.3.1. RaΩba M®lik b. fiawq
I.3.2. Les grandes étapes de l’histoire de RaΩba
I.3.2.1. La naissance et l’essor de RaΩba sous la domination ‘abb®sside
I.3.2.2. La prépondérance
Ωamd®nide
I.3.2.3. RaΩba indépendante
I.3.2.4. RaΩba aux mains des Sal™‚qides
I.3.2.5. RaΩba sous les Zankides et les Ayy‚bides
I.3.2.5. RaΩba entre Mamel‚ks et Mongols
I.3.3. L’environnement de RaΩba
I.3.4. L’évolution morphologique de la ville de RaΩba
DEUXIÉME PARTIE : LES TRAVAUX DE TERRAIN
Introduction
II.1. May®d¬n
II.1.1. Les vestiges de la ville ancienne d’après les prospections
II.1.2. Les secteurs fouillés – description des structures
II.1.2.1. Sondage principal
II.1.2.2. Les carrés isolés
II.1.3. Interprétation synthétique des vestiges
II.1.3.1. Les niveaux les plus anciens : phase I
II.I.3.2. Niveau « intermédiaire » : Phase II
II.1.3.3. Phase III
II.1.3.4. Phase IV
II.1.3.5. Phase V
II.1.4. Chronologie absolue, les données numismatiques et historiques
II.1.4.1. Phase I
II.1.4.2. Phase II
II.1.4.3. Phase III
II.1.4.4. Phase IV
II.1.4.5. Phase V
II.1.5. Synthèse sur les structures découvertes à May®d¬n
II.1.5.1. Les maisons de May®d¬n
II.1.5.2. L’urbanisme
II.2. RaΩba
II.2.1. Topographie
II.2.2. Qal‘at al-RaΩba
II.2.2.1. Description
II.2.2.2. Travaux effectués
II.2.2.3. Principaux résultats
II.2.2.4. Interprétation et datation proposées
II.2.2.5. Commentaire
II.2.3. Les fouilles dans l’agglomération au pied de la citadelle
II.2.2.1. Les sondages isolés
II.2.3.2. Le grand bâtiment
II.2.4. Chronologie relative du grand bâtiment
II.2.4.1. Première phase
II.2.4.2. Seconde phase
II.2.4.3. Occupation récente, phase III
II.2.4.4. Interprétation des structures
Conclusion
II. 2.5. Chronologie absolue
Conclusion
TROISIÈME PARTIE : LA CÉRAMIQUE
Introduction
III.1. Considérations méthodologiques
III.1.1. Les travaux des céramologues à l’époque des fouilles
III.1.2. L’étude pratique récente
III.1.3. Le système de classement
III.1.3.1. La répartition stratigraphique
III.1.3.2. Les catégories
III.1.3.3. Le classement morphologique
III.2. La céramique du niveau Ia (‘abb®sside)
III.2.1. Céramique à glaçure opaque
III.2.1.1. Céramique dite « de S®marr®’ »
III.2.1.2. Céramique à glaçure blanche (catégorie 44)
III.2.2. Céramique à glaçure transparente
III.2.2.1. Céramique à glaçure blanche (catégorie 102)
III.2.2.2. Céramique fine à décor jaspé (catégorie 74)
III.2.2.3. Céramique à décor jaspé (catégorie 71)
III.2.2.4. Céramique à décor moulé et jaspé (catégorie 71)
III.2.2.5. Céramique à décor peint et jaspé (catégorie 79)
III.2.3. Céramique « cassante » (brittle ware)
III.2.3.1. Brittle ware fine (catégorie 6)
III.2.3.2. Objet sphéro-conique en pâte grossière (catégorie 28)
III.2.4. Céramique commune fine
III.2.4.1. « Coquille d’oeuf » (catégorie 32)
III.2.4.2. Céramique fine à pâte « chamois » (catégorie 110)
III.2.4.3. Céramique moulée (catégorie 40)
III.2.5. Céramique commune épaisse
III.2.5.1. Céramique commune rose (catégorie 18)
III.2.5.2. Jarre « torpille » (catégorie 21)
III.2.5.3. Céramique commune « sableuse » (catégorie 23)
III.3. La céramique du niveau Ib (‘abb®sside)
Conclusion générale 

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