Les études socio économiques
La collecte des données socio économique a fait l’objet d’une enquête sur terrain. Cette enquête se focalise sur le contexte social et économique de la zone d’étude. Cette étape devra alors suivre une méthodologie rationnelle. Actuellement, le développement de la recherche pluridisciplinaire enrichit la méthode de collecte des données sur terrain. Mais dans le cadre académique, la recherche est focalisée sur l’enquête et l’observation directe. Avant de procéder à l’enquête proprement dite, la phase de pré enquête est indispensable. Cette étape préliminaire d’enquête consiste au montage de questionnaire. Pour faciliter l’enquête l’utilisation d’un questionnaire est indispensable. Ceci est le principal outil de collecte des données pendant l’enquête sur terrain. Des questionnaires doivent être axés sur l’objectif dans la vérification des hypothèses. Son contenu va donc détailler les différentes questions sur le thème de recherche. Pendant le travail il faut avoir deux types de questionnaire. Le premier type est utilisé pour la collecte des données plus qualitatives relatives à la situation sociale et économique du village tandis que le second est consacré pour l’enquête ménage qui peut offrir des données quantitatives à savoir la superficie moyenne de parcelle par type de culture, la quantité des produits consommés et vendus au marché d’Antanimieva et tant d’autres informations . Pour avoir une réponse fiable et claire, nous avons fait un questionnaire aussi court que possible en écartant les questions redondantes, celles dont les réponses varient peu ou qui ne seront pas utiles lors de l’analyse. L’ordre et l’agencement des questions se fait de manière simple mais standardisée. Cette méthode permet d’avoir une réponse cohérente et un résultat plus systémique. En effet en premier lieu, on doit commencer par des questions faciles, neutres, mais utiles. Ensuite on va poser des questions difficiles ou délicates (conflit social, politique,…) vers la fin du questionnaire. Avant les enquêtes proprement dites, une visite de courtoisie aux autorités locales (Chef coutumier) et les responsables administratifs locaux (maire, chef fokontany) est une étape indispensable qui pourrait assurer un environnement de confiance avec la population locale. L’enquête se fait en deux méthodes. La collecte des données qualitatives a été faite par focus group (trois fois). Celle des données quantitative nécessite une enquête ménage (vingt six ménages) sous forme d’entretien à des personnes ressources suivant le questionnaire préétabli.
Traitement et analyse des données bibliographiques
A la fin de la recherche bibliographique et avant d’entamer l’analyse des informations collectées, il s’avérait plus méthodique de faire une classification des données. Cette phase consistait essentiellement à la sélection des données bibliographiques suivant le plan indicatif du travail. Ces données ont été analysées suivant justement les objectifs et les hypothèses envisagées au cours de la recherche. Elles peuvent en effet infirmer au préalable les hypothèses en créant une nouvelle hypothèse qui sera validée sur terrain. C’est-à-dire l’analyse des données bibliographiques contribuerait effectivement à approfondir la recherche.
L’organisation sociale
La tradition locale a bien mis en relief le rôle des hommes âgés sur toutes les décisions à prendre dans le village. Une véritable organisation et partage de responsabilité existe entre l’administration et le pouvoir coutumier. Le chef de Fokontany se charge de toutes les affaires administratives et assure la relation avec les autorités locales et régionales. De son côté, chaque chef de clan à savoir celui des Masikoro, des Mahafaly et des Antandroy assurent respectivement leur responsabilité coutumière au sein de leur clan (conflit, vol, festivité traditionnelle ou rite cultuelle…). De plus, cette société fait partie de celle de la commune d’Antanimieva qui se caractérise par la structure lignagère. Cette tradition se matérialise par la présence de Hazomanga dans chaque village. Ce Hazomanga est un arbre levé sacré du clan sur lequel les gens font des offrandes au Zanahary (le Créateur) et aux Raza (ancêtres). Le détenteur de cet arbre levé est appelé Mpitakazomanga. C’est une responsabilité divine qui se transmet de génération en génération. L’importance de rituel réside dans le fait que toutes les festivités et les décisions jugées sacrés pour le village devront être présentées sous le Mpitakazomanga. La situation politique traditionnelle est essentiellement basée sur le respect des Raza. Pendant les conflits, avant de prendre des décisions cruciales pour le village, le recours au Mpitakazomanga reste la dernière solution. Les représentants de l’Etat sont certes présents, mais ils n’ont pas pu prendre des décisions avant les Ray aman-dReny ou Olobe du village. Aucune décision pour l’intérêt du village n’échappe au consentement des hommes âgés. C’est-à-dire, la réussite de tous les projets dépend de l’avis et de la volonté des notables du village et du Mpitakazomanga. Une forme de collaboration peut se manifester entre le chef de Fokontany et les chefs du clan. Ces derniers prennent effectivement leur responsabilité sur la mise en place d’un projet étatique, paraétatique ou privé. Ils exercent leur veto dans certains projets. Par exemple, ils sont catégoriquement contre le projet de mise en place d’un marché hebdomadaire initié par le chef de fokontany. Jusqu’à maintenant ce projet n’a pas eu lieu dans le village.
Les infrastructures existantes
Le fokontany d’Andranovorindrengatake est desservi pendant une grande partie de l’année par la RN9. La vétusté de cette voie de communication a, depuis plusieurs années, constitue un facteur de blocage à l’économie locale en général, et aux activités agricoles en particulier. Pendant la période de pluies, elle est quasiment impraticable. Par conséquent, les gens n’ont pas pu évacuer les produits agricoles. Ce problème lié à la difficulté des voies routières pendant les périodes de pluie a de lourdes conséquences au niveau de vie de la population locale dont la diminution des prix de productions locales compte tenu de sa saturation. C’est la raison pour laquelle il s’avère indispensable de construire le système d’irrigation afin justement de convertir les gens à pratiquer la riziculture car le riz peut être stocké. Les paysans peuvent profiter des occasions opportunes pour l’évacuation des produits. Le projet de mise en place d’un marché hebdomadaire a échoué à Andranovorindrengatake. Les hommes âgés du village ont refusé à tout prix ce projet faute d’une campagne de sensibilisation. Ces gens ont effectivement respecté la tradition et ce projet va selon leur conviction entrainer la violation de la culture locale.
La faisabilité et la pérennisation du projet face à la condition physique
La condition climatique La mise en place d’une infrastructure hydro agricole est fonction de la présence de l’eau et de la quantité d’eau. Le cours d’eau de Tsivora assure pendant toute l’année l’alimentation en eau d’irrigation. Selon l’étude effectuée sur ce cours d’eau 36.19% seulement de débit pendant la période d’étiage suffit largement à assurer les besoins en eau d’irrigation de la population locale actuelle. Alors compte tenue des données obtenues, le projet est techniquement faisable, mais plusieurs mesures doivent être prises en considération. Les conséquences du changement climatique constituent des risques pour le projet, si l’on se réfère aux conditions météorologiques et aux données météorologiques disponibles dans cette région du Sud (service de la météorologie), on note une diminution des quantités de précipitation si on prend les données sur 30ans de 1951à 1980. (Source : fleuves et rivières de Madagascar)
La condition biologique L’exploitation des ressources forestières dans la partie en amont du bassin versant va accentuer le phénomène d’érosion ce qui constitue une grande menace pour le projet tout entier car cette situation à des répercussions néfastes sur les débits du cours d’eau et peut endommager l’infrastructure en aval (barrage) et peut aussi engendrer des inondations dans certaines parties du plaine.
La condition pédologique La structure sableuse d’une partie du terrain expose et favorise le développement de l’écoulement sauvage qui peut à leur tour provoquer l’érosion hydrique. Cette érosion est cependant un facteur indéniable de l’ensablement de la plaine et du lit de cours d’eau. En effet, elle va rendre ingrate la grande partie de la plaine en aval du terroir d’Andranovorindrengatake. Cependant cette grande plaine fait l’objet de ce projet d’irrigation. De plus on connait très bien que l’ensablement de lit de la rivière peut favoriser la grande crue éphémère qui va sans doute endommager les infrastructures à installer.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I- PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
1- Contexte générale
1.1- Problématique
1.2- Hypothèses
1.3- Objectifs de l’étude
2- Démarche scientifique
2.1- La collecte des données
2.1-1. Les études bibliographiques
2.1-2. Les études cartographiques
2.1-3. Les études hydrologiques
2.1-4. Les études socio économiques
2.2- Traitement des données
2.2-1. Traitement et analyse des données bibliographiques
2.2-2. Traitement et analyse des cartes
2.2-3. Traitement et analyse des données hydrologiques
2.2-4. Traitement et analyse des données socio économique
2.3- Limites du travail
2.3-1. Limite matérielle
2.3-2. Limite technique
2.3-3. Autres limites
PARTIE II- RESULTATS
1. Description du projet
2. Localisation de la zone d’étude
3. Les conditions environnementales du projet
3.1- Les conditions climatiques
3.1-1. Pluviométrie
3.1-2. Température
3.1-3. Les saisons
3.2- Le facteur morphologique
3.2-1. Structure générale
3.2-2. Profil topographique du terrain naturel
3.2-3. Profil en travers du lit du cours d’eau
3.3- Le facteur pédologique
3.4- Les facteurs biologiques
3.4-1. La formation végétale
3.4-2. Taux de couverture végétale du fokontany et du bassin versant
3.4-3. Faunes
3.5- Le facteur hydrographique
3.5-1. Les caractéristiques du bassin versant de la Tsivora
3.5-2. Évaluation des débits d’étiages
3.5-3. Estimation des débits de crues en vue d’un dimensionnement de l’ouvrage d’art
3.5-4. Evaluation des besoins en eau d’irrigation
4. Les conditions socio économiques du projet
4.1- Les conditions démographiques
4.1-1. La structure de la population
4.1-2. La dynamique de la population
4.2- La situation sanitaire
4.2-1. L’état de santé de la population
4.2-2. La desserte médicale et l’infrastructure sanitaire
4.3- L’éducation
4.3-1. La scolarisation
4.3-2. L’infrastructure
4.4- La vie culturelle
4.4-1. L’organisation sociale
4.4-2. Les us et coutumes
4.5- L’activité économique
4.5-1. L’agriculture
4.5-2. La production et le rendement
4.5-3. L’élevage
4.6- Les infrastructures existantes
5. Impact économique du projet
5.2. Impact direct
5.3. Impact indirect
5.4. Impact social du projet
PARTIE III- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1- Discussions
1.1- La faisabilité et la pérennisation du projet face à la condition physique
1.1-1. La condition climatique
1.1-2. La condition biologique
1.1-3. La condition pédologique
1.1-4. La condition morphologique
1.2- La faisabilité et la pérennisation du projet face à la condition socio économique
1.2-1. Les conditions sociales et démographiques
1.2-2. Les conditions économiques
2- Recommandations
2.1. La gestion du bassin versant de Tsivora
2.1.1. Le schéma d’aménagement
2.1.2. Le plan d’aménagement et de gestion
2.1.3. Les activités à entreprendre
2.2. La mise en place d’une stratégie de gestion durable du terroir
2.3. Impact du projet
CONCLUSION
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