La biodiversité, un concept récent et relativement méconnu du grand public, est le tissu vivant de notre planète. Cette notion assez complexe englobe à la fois la diversité des milieux de vie à toutes les échelles : des océans, prairies, forêts jusqu’au contenu des cellules, la diversité des espèces, dont l’espèce humaine, qui vivent dans ces milieux, qui interagissent entre elles et avec leur milieu de vie, ainsi que la diversité des individus au sein de chaque espèce. Cette diversité, l’île de Madagascar en est un sanctuaire puisque, en ne considérant que la flore, selon les estimations actuelles plus de 12000 espèces de plantes ont été dénombrées dont plus de 80% (8 à 9000, soit 3,2% du nombre total sur la Terre) sont endémiques [78]. Certaines de ces plantes sont dotées de potentialités thérapeutiques encore méconnues ; ce qui amène le gouvernement malgache, à travers les centres de recherche locaux, les partenaires privés nationaux et internationaux, à faire de son mieux pour les exploiter afin de mettre en lumière de nouveaux principes actifs.
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE RELATIVE A QUELQUES PLANTES A VERTUS THERAPEUTIQUES DE LA COLLINE DE VOHITSOA
Présentation du milieu d’étude
Le contexte géographique
La colline de Vohitsoa se situe dans la commune de Sahamadio, District de Fandriana, région d’Amoron’i Mania dans la zone haut-plateau Sud de Madagascar. Ce lieu a été choisi en raison de sa facilité d’accès et notre bonne entente avec la tradipraticienne qui entretient cette forêt.
Le District de Fandriana est repéré par les coordonnées géographiques suivantes :
➤ Latitude 20° 14’ S.
➤ Longitude 47° 23’ E.
L’altitude moyenne de la région est de 1250 m. La route nationale 41, longue de 42 km, relie la commune urbaine de Fandriana et le croisement d’Ankelikapona. Ce croisement se situe aux environs du point kilométrique 252 de la route nationale 7.
Pédologie et relief
Dans la majeure partie de la superficie de la région, le sol est formé d’argiles ferralitiques, les hydroxydes d’alumine et de fer y sont mélangés à une forte proportion d’argile, ce type de sol s’étend à la fois dans les régions forestières et savanes. Mais cette formation pédologique est meuble et est par conséquent sensible aux érosions et lessivages. Dominé par des hautes collines, le relief est régulièrement escarpé [6].
Climat et pluviométrie
Comme l’ensemble des Hautes-Terres, la région est pourvue d’un climat tropical tempéré d’altitude (900 à 2000 m). Ce climat se caractérise par une saison fraîche et une saison humide entrecoupée par des périodes d’intersaison variables de quelques semaines en Avril-Mai et en Septembre-Octobre. Les précipitations sont partout supérieures à 1500 mm par an dans cette zone climatique et les températures moyennes des mois les plus frais sont entre 10 et 15°C. Les diagrammes qui sui vent présentent les valeurs mensuelles des précipitations et de la température dans la localité de Fandriana.
Données bibliographiques sur des plantes médicinales de la colline de Vohitsoa
Approche pour l’élaboration de l’inventaire
Parmi toutes les espèces végétales poussant sur la colline de Vohitsoa, nous avons recensé les plantes qui poussent sur les endroits que nous avons pu visiter et qui sont reconnues et utilisées par les tradipraticiens. Cela fait alors un total de 22 plantes dénombrées. La première descente sur les lieux du 07 Juin 2009 a permis de réaliser les herbiers de chacune d’elles afin de les identifier à l’herbier TAN du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (PBZT).
Données spécifiques sur l’espèce
Description botanique
Agauria polyphylla Baker est aussi appelée Agarista buxifolia Baker, elle possède divers noms vernaculaires à savoir : Angavidiana, Angavodiana, bois de gale, bois de rempart. Il s’agit d’un arbuste ou arbre d’environ 10 à 20 m de hauteur à tiges ramifiées et à bourgeons foliaires de couleur rougeâtre. L’écorce est grisâtre fissurée en long. Le bois de cœur est rougeâtre. Les feuilles sont à nervure principale saillante, très denses au sommet des rameaux, les jeunes feuilles sont rougeâtres. Le limbe est coriace elliptique ou lancéolé, acuminé au sommet, tomenteux à l’état jeune. La marge foliaire est repliée vers le dessous. L’inflorescence est en grappe de fleurs en clochettes de couleur crème à rouge, terminales ou axillaires pluriflores. Les fruits capsulaires portent de petites graines dispersées par le vent [62, 74]. Il s’agit d’un arbuste endémique de Madagascar. Cette espèce se retrouve surtout dans la végétation dégradée entourant la forêt de Vohitsoa, ce qui explique son affinité pour les sols pauvres en nutriment.
Usages et intérêts
L’espèce Agauria polyphylla est un toxique redoutable ayant causé des accidents mortels chez les animaux qui en broutent accidentellement les feuilles. Le bois appliqué sur une simple écorchure y produirait une sensation de brûlure. Plante toxique dans toutes ses parties, le pollen lui-même, lorsqu’il est butiné par les abeilles ou incorporé aux miels peut provoquer des empoisonnements. Cependant, cette plante est aussi l’ingrédient de base dans la préparation d’un onguent très efficace contre le sarcopte de la gale « hatina » ; pour cela, triturer les feuilles et les écorces puis diluer avec de l’eau se laver enfin avec. La potion est très toxique, des effets secondaires comme la perte de conscience, surtout pour les enfants, peuvent arriver .
Travaux scientifiques effectués
Les travaux de Radais & Sartory corroborent d’une manière plus scientifique les effets toxiques d’Agauria : après maintes expériences sur des cobayes, ils en déduisent que les feuilles, fleurs, fruits et graines constituent les parties les plus toxiques; que la mort est beaucoup plus rapide par voie intra-péritonéale que par voie orale et que les composés toxiques sont solubles dans l’eau et l’alcool. La composition chimique d’Agauria fut étudiée par Dussy J. & Sosa A. Outre la présence d’alcaloïdes, la plante contient aussi une forte teneur en tanins catéchiques et un triterpène identifié comme l’acide acétyl-morolique a été isolé. Plus tard Boiteau et al. ont isolé une saponine triterpénique, responsable de l’action révulsive et irritante. La toxicité de la saponine vis-à-vis du sarcopte de la gale a également été confirmée.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1ère partie Synthèse bibliographique relative à quelques plantes à vertus thérapeutiques de la colline de Vohitsoa
Chapitre 1 Présentation du milieu d’étude
I. Le contexte géographique
II. Pédologie et relief
III. Climat et pluviométrie
IV. Hydrographie et végétation
Chapitre 2 Données bibliographiques sur des plantes médicinales de la colline de Vohitsoa
I. Approche pour l’élaboration de l’inventaire
II. Plante n°1 : Agauria polyphylla
III. Plante n°2 : Asparagus simulans
IV. Plante n°3 : Bulbophyllum ventriosum
V. Plante n°4 : Casearia nigrescens
VI. Plante n°5 : Cassinopsis madagascariensis
VII. Plante n°6 : Clematis mauritiana
VIII. Plante n°7 : Craspidospermum verticillatum
IX. Plante n°8 : Crotalaria diosmifolia
X. Plante n°9 : Dracaena reflexa
XI. Plante n°10 : Gerbera elliptica
XII. Plante n°11 : Gymnosporia divaricata
XIII. Plante n°12 : Halleria ligustrifolia
XIV. Plante n°13 : Kaliphora madagascariensis
XV. Plante n°14 : Mohria caffrorum
XVI. Plante n°15 : Nuxia capitata
XVII. Plante n°16 : Ocimum gratissimum
XVIII. Plante n°17 : Psychotria ankafinensis
XIX. Plante n°18 : Psychotria parkeri
XX. Plante n°19 : Secamone pulchra
XXI. Plante n°20 : Senecio longiscapus
XXII. Plante n°21 : Smilax kraussiana
XXIII. Plante n°22 : Zanthoxylum thouvenotii
Chapitre 3 Analyse des données
I. Introspection des résultats
II. Priorisation des critères
III. Sélection de la plante pour les travaux expérimentaux
Chapitre 4 Travaux chimiques antérieurs sur le genre Psychotria
2ème partie Travail expérimental sur Psychotria ankafinensis
Chapitre 5 Matériels et méthodes
I. Matériels utilisés
II. Méthodologie
Chapitre 6 Résultats et discussions
I. Identification des grandes familles chimiques
II. Résultats des extractions et tests préliminaires
III. Fractionnement bioguidé de l’extrait EA
IV. Purification de FVI
V. Résultats scientifiques et utilisation empirique
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Webographie